Bonjour à tous.
@Magiciennedoz : Des lectures intéressantes, je ne sais pas, mais qui me plaisent, c'est déjà bien. Merci pour tout. :bisous:
@Luis : « Excellents avis », j'en doute toujours, mais merci et bisou. :-)
@Salhuna : Oui, un bon Giebel encore, je n'ai toujours pas été déçue par ses romans. :) Merci.
@Kyradieuse : Bonne future lecture avec
Seul le silence Il est vraiment très bon.
Pour le moral, il y a
heureusement malheureusementdes petites choses qui aident… :/
Merci
@Sélénya @Shakes : Merci aussi, même si je pense que
Seul le silence aurait mérité un avis bien plus détaillé, je n'ai pas pris le temps d'en parler comme je l'aurais vraiment souhaité.
Hé ! Pour
Le Hussard sur le toit, tu as presque déjà tout dit de mon ressenti :P
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Pour le côté romance , il est vrai que je m'attendais à quelques passages, mais je les cherche encore:D
Voilà, j'ai terminé le roman de Giono où l'on peut suivre le périple d'Angélo à travers la Provence pendant une terrible épidémie de choléra. Le lecteur partage avec lui son voyage , ses nombreuses rencontres prétextes à de longues discussions.
Certes, le roman comporte des longueurs, mais cela permet à l'auteur d'abord de magnifier les paysages de cette région. On sent qu'il la connaît et qu'il l'aime. J'ai adoré tous ces passages, où quel que soit le moment de la journée, il nous décrit les décors naturels parcourus :
"C'était l'heure où le vent se calme. Il y avait dehors cette lumière couleur d'abricot des derniers jours chauds d'automne. Les montagnes avaient disparu dans le soleil ; à leur place étaient des flots de soie mauve étincelante et transparente, sans poids et presque sans forme, effacées jusqu'à l'onduleuse ligne de leurs crêtes à peine marquée dans le ciel. Le moutonnement des landes jaunâtres qui se haussaient en collines pour porter le bourg et le château disparaissait sous un papillonnement irisé, semblable à celui qui tremble au fond de l'air surchauffé, mais ici il était produit par de vrais papillons voletant à ras de terre." Magnifique , non ?
D'autres tableaux nous sont exposés, et cela tout au long du récit, il s'agit des scènes d'agonie ou décrivant les corps ayant succombé au choléra. Je les ai lues avec dégoût mais tout en les trouvant, oui, fascinantes. J'ai réellement admiré le talent de Giono pour toutes ces descriptions morbides , à la fois écoeurantes et troublantes :
"Il se pencha sur le cadavre. C'était celui d'une jeune femme à en juger par les longs cheveux noirs de son chignon dénoué par les corbeaux. Le reste du visage était horrible à voir avec son orbite becquetée, sa chair effondrée, sa grimace de quelqu'un qui a bu du vinaigre.[…]
C'étaient trois cadavres dans lesquels le chien et les oiseaux avaient fait beaucoup de dégâts. Notamment dans un enfant de quelques mois écrasé sur la table comme un gros fromage blanc. Les deux autres, vraisemblablement celui d'une vieille femme et celui d'un homme assez jeune étaient ridicules avec leurs têtes de pitres fardées de bleu, leurs membres désarticulés, leurs ventres bouillonnants de boyaux et de vêtements hachés et pétris. Ils étaient aplatis par terre au milieu d'un grand désordre de casseroles tombées de la batterie de cuisine, de chaises renversées et de cendres éparpillées. Il y avait une sorte d'emphase dans la façon dont ces deux cadavres grimaçaient et essayaient d'embrasser la terre dans des bras dont les coudes et les poignets jouaient à contresens sur des charnières pourries." Et je vous épargne celles des agonies, cruellement réalistes...
Une autre chose est également subie au fil des pages, c'est la chaleur, étouffante, suffocante qui vient amplifier le malaise déjà ressenti. Encore un extrait :
"Il n'y avait jamais eu un été semblable dans les collines. D'ailleurs, ce jour là, cette même vague noire commença à déferler en vagues tout de suite très brutales sur le pays du sud : sur les solitudes du Var où les petits chênes se mirent à crépiter […] Comme en plein champs, dans les villes et dans les villages, la lumière de cette chaleur était aussi mystérieuse que le brouillard. D'un côté de la rue à l'autre, elle faisait disparaître les murs des maisons. La réverbération des façades que frappait le soleil était si intense que l'ombre en face éblouissait. Les formes se déformaient dans un air visqueux comme du sirop. Les gens marchaient dans une sorte d'ivresse et leur ivrognerie ne venait pas de leur ventre où gargouillaient la chair verte et l'eau des melons hâtivement mâchés mais de cette imprécision des formes qui déplaçait les portes, les fenêtres, les loquets, les portières, les rideaux de raphia, modifiait la hauteur des trottoirs et l'emplacement des pavés, à quoi s 'ajoutait que tout le monde marchait les yeux mis-clos et que, comme pour Angélo, sous les paupières baissées teintées de rouge coquelicot par le soleil, tous les désirs faisaient des images d'eaux bouillonnantes dans lesquelles on trébuchait."Voilà, les extraits parlent d'eux-même pour conclure que c'est une lecture que j'ai beaucoup appréciée, essentiellement pour les mots et la poésie de Giono.
Nouvelle lecture maintenant ! Au nombre de deux d'ailleurs, puisque j'ai décidé de reprendre les anciennes habitudes (pour le moment), un titre que je lis pendant la pause au boulot : un thriller de Pierre Lemaître ,
Travail soigné et un autre chez moi,
Les Diaboliques, recueil de nouvelles de Jules Barbey d'Aurevilly, dont j'avais adoré
L'EnsorceléeBonne fin de journée (j'essaie de passer lire vos suivis dans la soirée. :) )