[Nouvelle] L'inspiration vient-elle de l'Amour ?

 
    • Arya

      Livraddictien débutant

      Hors ligne

      #1 28 Avril 2010 13:11:05

      L'Inspiration vient-elle de l'Amour ?

      Un amour infini brisé en un instant. Je ne comprends pas que cela ait pu arriver. Ne serait-se que par un petit "bonjour" non prononcé, bien que nous nous sommes rencontrés. Pas non plus de conversation au téléphone, comme à son habitude, ni d'invitation pour que l'on mange ensemble, malgré toutes mes tentatives pour lui parler. Que se passe-t-il donc?
      C'est dans ces moments de tristesse, de mélancolie et d'incertitudes que j'aime me plonger dans l'écriture, aussi médiocre qu'est la mienne.
      Je m'empare, encore harcelée par mes pensées, de mon carnet et d'un stylo, qui demeurent comme toujours au pied du lit.
      Cherchant une page libre à l'intérieur (ce qui n'est pas très facile), je m'installe confortablement sur mon lit.
      Cinq minutes. Dix minutes. Et toujours pas un brin d'imagination.
      Décidément, l'inspiration ne m'est jamais venue pendant que j'étais dans ma chambre, et même si tout a toujours un début, ce n'est pas aujourd'hui que cela va commencer.
      Je me lance à la recherche d'un sac, ni trop grand ni trop petit, dans le fouillis qu'est ma chambre. J'arrive, avec bien des efforts, à en trouver un convenable, qui se porte en bandoulière.
      Mes affaires (carnet et stylo) tombent à l'intérieur une fois la sacoche ouverte.
      J'allai ouvrir la porte d'entrée quand j'entendis les voix de mes parents qui rentraient, plus tôt qu'à l'accoutumée, du travail. Je repars en vitesse dans ma chambre, n'ayant point l'envie qu'ils me demandent: "Tu ne vas pas bien ma chérie?", "Qu'y a-t-il?", "Où pars-tu comme cela?", et toutes les autres questions qu'ils me posent habituellement.
      Je ferme ma porte délicatement (pour une fois) et ouvre ma fenêtre. Ils ne m'en veulent pas quand je sors quelque part sans leur dire, et de toutes façons, ils ne sauront peut-être pas que je suis sortie. A quinze ans, j'ai quand même le droit d'avoir un peu de liberté, non?
      Montée sans efforts sur le rebord de la fenêtre, je m'aperçois que cela fait longtemps que je n'y étais pas venue; j'avais presque oublié qu'elle était si haute. Heureusement qu'une encoche demeure, à moitié du mur. Je me retourne et y glisse un pied. Pas la place pour deux. Et je laisse tomber l'autre dans le vide. Le seul problème, quand je fais cela, c'est que j'écrase à chaque fois les pétunias de maman. Mais avec toutes les fleurs du jardin, je pense qu'elle ne le remarque pas.
      Je passe sous la haie et me retrouve dans la rue. Il n'y a personne à cette heure-ci.
      Au bout de quelques minutes, je suis sortie du village, n'ayant rencontré qu'une seule personne avec laquelle j'ai échangé un bref salut, rien de plus.
      Mes pas me guident vers les bois. Où aller, sinon là-bas et sur la plage? Je prends conscience que c'est la première fois que je vais dans cet environnement pour écrire. D'habitude, la mer est ma source d'inspiration, avec le roulis des vagues, les mouettes et le sable fin roulant sous mes pieds. Et ce n'est pas une plage-à-touristes. Très peu de monde y vient. La raison? Sa taille. Elle n'est pas aussi grande que les plages de Biarritz, où tout le monde s'entasse pour bronzer et où nous n'avons même pas la place de poser un pied devant l'autre.
      Je me suis retrouvée sur un sentier, déjà enfoncée dans les bois. Perdue dans mes pensées, je ne m'en étais pas rendu compte. Je m'enfonce encore un peu dans cette immense verdure et me trouve face à une ruine. L'endroit idéal.
      Je m'assied sur un bloc de pierre, adossée à un autre, et sors mon attirail d'écriture.
      Quelques minutes après, ma page vierge est maintenant noircie. L'inspiration est sortie de son gouffre. Je laisse mon esprit vagabonder, un peu trop peut-être. Le sommeil me gagne et je fis un étrange rêve.

      Je suis une elfe guerrière, arc et carquois accrochés dans mon dos, poignard pendouillant à ma hanche. Perchée sur un arbre, à l'abri des regards, invisible.
      Quels regards? Deux orcs, en bas. J'étais chargée d'écouter leur conversation, mais, naturellement, ils ne parlent pas ma langue.
      A quoi Erwan s'était-il attendu?
      Une branche craque. Non, ce n'étais pas à cause de mon poids. Juste un renard sur une branche voisine qui changeait de position.
      Bruit infime, les orcs l'avaient quand même entendu. Ils levèrent les yeux et me virent.
      Avec la légendaire agilité elfique, je saute de l'arbre et me mets à courir...

      Je me réveille en sursaut. Le soleil était encore haut dans le ciel, je n'avais pas dormis longtemps. Je remarque à côté de moi l'arbre dans lequel je me trouvais perchée dans mon rêve.
      Je range mes affaires dans mon sac, agrippe la première branche, assez haute, et me hisse dessus.
      Une fois la première branche passée, grimper au sommet devient aisé. Je m'installe à une branche, adossée à une autre un peu plus haute, ne pouvant pas monter plus haut.
      Je sors mon carnet et me mets à écrire.
      Au bout d'un petit moment, je suis forcée de m'arrêter; il n'y a plus de place, même sur la couverture. Et puis, mon stylo ne marche plus. J'aurai des courses à faire demain.
      Je redescends tranquillement de l'arbre; rien ne presse.

      Le cœur lourd, je rentre chez moi.
      Je glisse un pied dans l'encoche, toujours pas décidée à rentrer par la porte. Hissée sur le rebord de la fenêtre, je redescends d'un bond et arrive dans ma chambre.
      J'y retrouve une boule de papier, roulée sur mon lit, que je ne me rappelle pas avoir laissé là. Je la déroule et y découvre quatre mots.
      Qui me réchauffent le cœur.
      "Je t'aime toujours. Erwan."
    • Kae

      Magicien des lignes

      Hors ligne

      #2 13 Août 2016 18:12:03

      C'est peut-être trop tard pour répondre, mais je tiens quand même à laisser un avis.

      J'aime bien ton texte : on sent le mal-être de la jeune fille, et la fin donne de l'espoir pour elle.

      (Mais pauvres pétunias ^^)