#139 10 Mai 2017 00:27:44
Bonsoir à tous,
Je viens ce soir vous partager mon désarroi, ma peine et mon désemparement face à mes difficultés au travail. Je n'en peux clairement plus. Je suis à la limite du burn-out. Depuis plusieurs semaines je réfléchis même à une réorientation professionnelle alors que je suis à 7 mois de la titu...
Depuis que je suis diplômée, je ne sais pas si je peux dire que j'ai été un jour épanouie dans mon travail. J'en ai chié comme c'est pas permis. Pour différentes raisons (Clinique avec bizutage +++ Puis 8 mois de chômage, puis pédopsy alors que ça n'était pas du tout un choix avec violence physique au quotidien que j'ai très mal vécu et qui s'est terminé par un arrêt/accident de travail)
Aujourd'hui, je vais au travail TOUS les jours avec la boule au ventre, je pleure pendant mon service et en rentrant et je somatise pendant mes maigres jours de repos.
Tout ceci dû à une charge de travail énorme, une incompréhension dans la prise en charge de mes patients en fin de vie, des moyens limités, des collègues exécrables, une cadre et un médecin qui auraient dû s'abstenir de passer leurs diplômes et j'en passe...
Vraiment, je ne comprends pas comment on peut laisser les gens travailler dans de telles conditions. Je ne supporte plus de devoir bâcler mon travail, de rentrer en ayant l'impression d'avoir fait du survolage et de me foutre de la gueule des gens. C'est inhumain. Jamais j'aurais imaginé que mon métier ressemblerait à ça.
Je ne me vois pas continuer ainsi pendant 40 ans. Je ne le pourrai pas de toute façon. Partir ? Ce sera pareil ailleurs.
Aujourd'hui a été une journée très difficile. Je ne sais même pas comment j'ai fait. Avec cette charge de travail hors norme, cette fatigue accumulée que je n'arrive plus à estomper. Service minimum sans aucune sécurité de soins. Ni pour moi, ni pour mes patients. Je travaille dans l'illégalité et avec ma conscience, je ne pourrai pas continuer longtemps.
Je rentre chez moi dégoûtée du travail, que dire, du carnage effectué.
Je discutais la semaine dernière avec une copine de la Croix Rouge qui travaille aussi en EHPAD. Elle me disait que mon problème vient du fait que je suis trop sensible et sûrement trop perfectionniste. Là où ça me bouffe de pas pouvoir tout faire et le faire correctement, d'autres lâchent et donc peuvent mieux vivre ces situations. Moi je suis désolée mais je ne veux plus cautionner ça.
Je n'ai pas de solutions à ce jour. Je voulais juste partager mon expérience qui devient de plus en plus lourde à porter chaque jour... Et demain, j'y retourne....