#128 15 Février 2018 23:29:58
Tu me rétorques qu'il est tellement incommensurable qu'il faudrait renoncer à les comparer
Je dis simplement que ce ne sont pas deux produits culturels de même nature, donc que la comparaison quantitative en terme d'"audimat" n'a pas grand sens.
Le fait est que si on veut moraliser les choses on devrait d'abord s'attaquer à ce qui a le plus d'audimat.
C'est bien le drame des productions de masse, et sur ce point nous serons d'accord : elles sont morales, trop morales - elles suivent platement et benoîtement la morale du temps, d'où (en partie) leur piètre qualité.
D'accord alors, si c'est vrai pour les florentins, ça devrait me suffire !
L'opéra dont nous parlons a été mis en scène à Florence, voilà pourquoi je le rappelle, ce qui induit un public et un rapport aux classiques particuliers. Il est évident (du moins je l'espère) qu'aucun opéra qui jouerait Carmen pour la première fois devant un public peu initié présenterait une version "retravaillée".
Non mais n'abuse pas, l'entreprise de Faust est plus comparable à l'équivalent littéraire d'un remake qu'à l'entreprise délirante dont on parle.
Oui, c'est vrai ; d'où ce que je dis - ce n'est pas tant la réécriture/la revisitation d'une oeuvre qui est à bannir dans l'absolu, mais son usage moral (pourquoi réécrire ?) par des artistes médiocres (qui réécrit ?). Pour reprendre tes exemples, si Chopin ou LIszt avait repris et mis à leur sauce la symphonie n° 9 de Beethoven pour des raisons artistiques, cela aurait été une bonne et heureuse chose.
Il ne faut pas, par principe, condamner la réécriture d'oeuvres artistiques. Voici la seule nuance avec ta position que je voulais introduire ici ; je crois que nous sommes d'accord sur le fond, à savoir l'idiotie de la lecture de Muscato et la dangerosité de ce type de réexamen à l'aune de la moraline en vogue.