#98 09 Mai 2018 20:56:12
Bonjour tout le monde,
Plusieurs lectures depuis mon dernier message. Tout d'abord, deux nouvelles de Zweig, à savoir Lettre d'une inconnue, suivie La ruelle au clair de lune, en lecture commune. Magnifique, émouvant. Bref, du Zweig. Pour plus de détails, je renvoie au topic sur cette lecture commune.
J'ai enchaîné avec Zaï Zaï Zaï Zaï, une BD de Fabcaro.
"Un auteur de bande dessinée, alors qu'il fait ses courses, réalise qu'il n’a pas sa carte de fidélité sur lui. La caissière appelle le vigile, mais quand celui-ci arrive, l’auteur le menace et parvient à s’enfuir. La police est alertée, s’engage alors une traque sans merci, le fugitif traversant la région, en stop, battant la campagne, partagé entre remord et questions existentielles. Assez vite les médias s’emparent de l’affaire et le pays est en émoi. L'histoire du fugitif est sur toutes les lèvres et divise la société, entre psychose et volonté d'engagement, entre compassion et idées fascisantes. Car finalement on connaît mal l’auteur de BD, il pourrait très bien constituer une menace pour l’ensemble de la société.
Voici le nouveau récit choral de l’imparable Fabcaro, entre road movie et fait divers, l’auteur fait surgir autour de son personnage en fuite, toutes les figures marquantes - et concernées - de la société (famille, médias, police, voisinage...) et l’on reste sans voix face à ce déferlement de réactions improbables ou, au contraire, bien trop prévisibles. "
Je n'ai lu que peu de BDs jusqu'à présent. Tintin, Astérix, et quelques Spirou. Je ne suis pas donc un initié. Cela étant, j'ai beaucoup aimé celle-ci. De l'humour, des réflexions intéressantes. Non, franchement, un très bon moment.
Et voilà ma nouvelle lecture : La petite apocalypse, de T. Konwicki. Le synopsis suit :
" "Nous voudrions te proposer quelque chose. Au nom de tous les camarades... Que, ce soir, tu te fasses brûler vif devant l'immeuble du Comité central du Parti".
La scène se passe à Varsovie dans l'appartement d'un écrivain polonais opposant au régime. Et ceux qui viennent, au petit matin, lui tenir ce propos surprenant sont deux intellectuels de ses amis, membres d'un comité oppositionnel, désireux de clore par un coup d'éclat la visite officielle du Premier secrétaire du grand parti frère. Et l"écrivain ne dit ni oui ni non ; il semblerait même que d'emblée, il acquiesce. N'est-ce pas l'occasion de quitter avec honneur un monde où il se sent tragiquement étranger ?
Et, tout au long de cette lourde journée d'été - était-ce en 1979 ou en 1984 ? - cependant que se déroule, dans l'indifférence générale les fastes laborieux de la fête du pouvoir, l'écrivain parcourt la ville à la recherche d'un jerrican d'essence et d'une boîte d'allumettes suédoises (surtout pas polonaises !), rencontrant de très singuliers personnages qui semblent flotter comme lui dans cet univers où l'absurde le dispute au dérisoire. Et puis vient le soir, tombe la nuit... "