#356 08 Août 2018 12:36:25
Bonjour tout le monde,
J'ai terminé L'élégance du hérisson. Un rappel de la quatrième de couverture :
"Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.
Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai".
J'ai adoré ce livre. J'ai tout d'abord été très touché par l'histoire, un double regard sur le monde percutant porté par Renée et Paloma, émouvante, qui m'a fait (sou)rire à plusieurs reprises et qui m'a aussi tiré ça et là quelques larmes. Renée et Paloma sont deux personnages très attachants, comme peuvent l'être également Kakuro Ozu (qui fera son arrivée vers la moitié du roman) et Manuela (femme de ménage et l'amie de Renée), qu'il m'a été difficile de quitter. Ce qui est plutôt rare pour le souligner.
Au-delà de l'histoire à proprement parler, j'ai également été happé par les réflexions qui fourmillent dans ce roman (parfois complexes, mais très intéressantes et pour nombre d'entre elles marquantes), par la qualité de l'écriture ainsi que des références proposées, qu'elles soient littéraires, cinématographiques ou bien encore musicales.
Voilà un livre que j'ai emprunté à la bibliothèque mais que j'achèterai sous peu, lorsque l'occasion se présentera. Pour approfondir les passages plus obscurs et tout simplement pour le plaisir de le relire.
Je sors ainsi d'une double lecture pour en replonger dans une autre. Avec (encore et) toujours Nord et Sud. J'ai bien avancé dans cette histoire que me plaît de plus en plus. Et, la petite nouvelle, à savoir Alice au pays du langage, de Marina Yaguello. Il s'agit d'un ouvrage qui présente de manière originale les bases de la linguistique. Voici la quatrième de couverture :
"Jouer avec le langage, c'est en violer les règles, la norme, c'est tirer parti de ses points faibles, de l'ambiguïté, de l'homophonie. Mais calembours et contrepétries, mots-valises, charades, slogans, comptines manifestent tout autant et même plus que le discours conforme à la norme, la compétence linguistique des sujets parlants. Ne peut jouer de et avec la langue que celui qui la possède à fond. Le jeu, la déviance poétique, sont sous-tendus par une analyse linguistique inconsciente qui fait de tous les locuteurs des linguistes qui s'ignorent.
La linguistique est une chose trop sérieuse pour être confiée aux seuls linguistes et c'est l'Alice de Lewis Carroll qui ouvre ici au lecteur la voie d'une réflexion non conformiste sur le langage, conduisant à un exposé des thèmes majeurs de la linguistique.
On peut tout apprendre du langage en général et des langues en particulier à travers l'humour, le jeu, la poésie. Telle est la conviction qui porte ce livre : il propose aux non-spécialistes une introduction inattendue mais rigoureuse à la science du langage".