#206 10 Septembre 2018 14:50:05
Petit bilan en ce 10 septembre.
J'ai d'abord lu Les jardins statuaires de Jacques Abeille. Il est toujours compliqué de savoir pourquoi un livre est devenu culte alors qu'un autre reste relativement dans l'anonymat. Je dis relativement car ces dernières années, le cycle des contrées de Jacques abeille a fait l'objet d'un effort éditiorial que beaucoup n'ont pas avec une version grand format aux éditions Le Tripode et une version poche aux éditions Folio SF. Mais anonymat parce que le seul écho que j'ai eu de ces œuvres sont le conseil d'une libraire qui m'a aussi conseillé Gracq. Je cite ce dernier parce qu'une comparaison est faire entre l'œuvre d'Abeille et celle de Gracq et de Tolkien. Et s'il y a des points de similitudes en eux, que je pourrais étayer en écrivant des paragraphes et des paragraphes, cela ne suffit pas à décrire ce que nous offre Abeille.
Je ne ferais pas de résumé de ce livre car la 4ème de couverture se suffit. Je ne peux donc que vous inviter à découvrir Abeille et je vous tiendrais au courant lorsque je lirai le deuxième tome que j'ai déjà dans ma PAL (ce qui me permet de ne pas déroger à mon principe du 0 achat).
La panne de Friedrich Dürrenmatt est un livre court d'environ 125 pages qui s'ouvre par un courte première partie où l'auteur intervient directement pour dire qu'il n'existe plus de matières à traiter pour l'écrivain voulant rédiger une œuvre à portée généraliste sur l'être humain. Et qu'à part se rabattre sur le domaine de l'autobiographie, il ne reste que pour champ d'étude à l'écrivain les domaines techniques dans un monde devenu de plus en plus dépendant de la technologie, sujet aux pannes. Se succède alors la deuxième partie qui nous raconte l'histoire d'Alfredo Traps, une sorte de représentant en chef, qui suite à la panne de sa voiture de standing est recueilli chez un vieux juge à la retraite qui occupe ses soirées avec un procureur et un avocat à la retraite, à faire revivre les grands procès. Traps est alors invité à ce jeu si peu innocent en incarnant l'accusé.
Le livre se lit vite, un peu trop d'ailleurs. Les idées directrices de l'intrigue sont vites présentées et on ne se perd pas en détail. Une description sommaire, et même un peu caricaturale, des trois retraités est brossée, pour vite entrer dans le vif du sujet. Après la soirée, transformée en un délire alcoolique, les protagonistes de cette farce procédurale, où le vide de la vie des participants s'entremêle avec un débat fondé sur l'inhumanité promu par les nouvelles valeurs du progrès, se retirent dans leurs chambres. Le matin arrive et se clôt sur un final qui me laisse circonspect. Peut-être que la conclusion dont l'auteur nous prive est à trouver dans la première partie? Dans tous les cas, il manquera à ce roman un manteau plus épais qui, même si beaucoup pense qu'il alourdit le corps, a quand même la qualité de mieux l'habiller.
Je suis actuellement à la moitié de La Reine Margot d'Alexandre Dumas. J'ai lu sur je ne sais quel suivi lecture que ce roman était plus noir. Je ne suis pas d'accord. Il montre plus de violences, c'est vrai, car il s'ouvre sur le massacre de la Saint-Barthélemy, évènement de l'histoire de France qui n'est pas à proprement parler plaisant à décrire. Mais l'écriture reste la même. Là où La Reine Margot se distingue pour l'instant par rapport à sa suite La dame de Monsoreau ou par rapport aux trois mousquetaires, c'est qu'il donne la part belle à l'intrigue politique et se déroule (pour l'instant) dans un lieu unique: Paris et le palais du Louvre.
Dernière modification par Cachal_eau (10 Septembre 2018 14:52:21)