Je vous écris une nouvelle ?

 
  • Emmatom

    Livraddictien débutant

    Hors ligne

    #11 19 Septembre 2018 23:31:38

    Hello !

    Très bonne idée pour se relancer un peu **
    J’ai en tête La Superbe de Benjamin Biolay qui m’a toujours inspiré quelque chose de très mélancolique, une histoire entre un homme et une femme par réflexe ( et au vu du clip aussi). Puis Benjamin Biolay a une plume très poétique, je ne sais pas si ça t’inspirera quelque chose.

    Je pense aussi à Maybe I Maybe You de Scorpions et je ne sais pas ce que ça pourra t’inspirer haha

    En tout cas, j’aime beaucoup l'idée, je n’ai jamais tenté d’écrire en m’inspirant d’une chanson et de ses paroles (par contre certains clips m’inspirent énormément).
  • Eglantine_Petit

    Lecteur timide

    Hors ligne

    #12 20 Septembre 2018 08:57:00

    @ Sassenach : Super que ça t'ai inspiré aussi vite ^^ Je n'écris pas, mais oui je vais essayer! J'ai l'habitude de peindre, ce qui n'est pas tout à fait le même art :)
  • Pyrrha

    Puits de lecture

    En ligne

    #13 24 Septembre 2018 17:01:50

    Emmatom a écrit

    Hello !

    Très bonne idée pour se relancer un peu **
    J’ai en tête La Superbe de Benjamin Biolay qui m’a toujours inspiré quelque chose de très mélancolique, une histoire entre un homme et une femme par réflexe ( et au vu du clip aussi). Puis Benjamin Biolay a une plume très poétique, je ne sais pas si ça t’inspirera quelque chose.

    Je pense aussi à Maybe I Maybe You de Scorpions et je ne sais pas ce que ça pourra t’inspirer haha

    En tout cas, j’aime beaucoup l'idée, je n’ai jamais tenté d’écrire en m’inspirant d’une chanson et de ses paroles (par contre certains clips m’inspirent énormément).


    Hey !

    Merci ;)

    Pour La Superbe de Benjamin Biolay j'ai eu un gros coup de coeur pour la mélodie, la musique et j'ai une image qui m'est venu en tête. J'ai besoin de l'affiner mais la première image qui m'est venu c'est une jeune femme en robe de bal/soirée en train de courir hors d'une salle d'opéra dans la rue d'une ville très grande et fourmillante et qui semble fuir ou chercher quelque chose/quelqu'un... Je ne sais pas ce que cela peut donner mais :lol::chaispas:

    Pour Maybe I Maybe You de Scorpions, une histoire d'amour entre un homme et une femme, l'amour de l'espace et la découverte, des rêveurs, les étoiles et les questions sans réponses en fond... peut-être.

    Si tu souhaites écrire sur des clips qui te plaisent, fais le :D ! Si tu souhaites que quelqu'un te propose des clips, dis-le ;) !

    Eglantine_Petit a écrit

    @ Sassenach : Super que ça t'ai inspiré aussi vite ^^ Je n'écris pas, mais oui je vais essayer! J'ai l'habitude de peindre, ce qui n'est pas tout à fait le même art :)


    J'ai tout le plan prêt, tout en tête, plus qu'à l'écrire ;)

    Partages-tu des photos de tes oeuvres ? :)

    Hello !



    j'ai fini d'écrire pour la chanson If I was a Blackbird - Silly Wizard pour @Matea !

    @Matea, si tu souhaites la lire avant que je ne la poste ici, fais moi signe par message privé ;) Sinon je pense la publier ici ce soir !

  • Jelisetalors

    Les doigts collés au papier

    Hors ligne

    #14 24 Septembre 2018 20:25:57

    Coucou! Je te propose la chanson de zazie "speed" qui vient de sortir. C'est un véritable coup de coeur pour moi alors que je n'écoute pas beaucoup d'artistes français...elle est tellement universelle cette chanson: elle peut s'appliquer à plein d'histoires différentes. Pour moi, je la ressens écrite en parlant d'une personne qui peut avoir la cinquantaine, ou qui a souffert de dépression, à laquelle elle essaye gentiment de dire de se remuer car elle n'est pas encore morte, ou qui vient de vivre une rupture et essaye de se remettre...

    Voilà, la première fois que je l'ai entendue, j'avais la musique à fond dans la voiture, et j'ai chialé à la fin. Elle m'a donné des frissons, rendue nostalgique, bref tu auras compris que j'adore cette chanson.

    je trouve ton concept hyper original et j'ai hâte de lire tes histoires.
  • Pyrrha

    Puits de lecture

    En ligne

    #15 24 Septembre 2018 20:52:59

    Voici la nouvelle que j'ai écrite grâce à la proposition de @Matea, j'espère y faire (un peu) honneur ! En tout cas j'écoute beaucoup cette chanson maintenant et je l'aime beaucoup, donc merci à toi !



    If I was a Blackbird
    (Silly Wizard)





    Les nuages couleur d'orage au dessus de nos têtes n'auront pas raison de ma joie ni de mon excitation. Les odeurs de fumée des feux de cheminée nous titillent les narines alors que le village est encore caché à notre vue, enclavé par les sapins gigantesques, les épicéas remplis de pommes de pins, les hêtres et les quelques bouleaux dégarnis de leur feuillage orangé d'automne dans la baie de Bjorn. Je sais qu'elle m'attend, plus que quelques minutes et je pourrais l'embrasser. J'ai l'impression qu'une éternité est passée depuis mon départ. Pourtant ce n'était que le temps d'une saison d'été. Ces fameux étés où enfant le temps passait à une vitesse folle, où le soleil nous gratifiait de quelques minutes d'ensoleillement de plus chaque soir, où les aléas de la vie ne nous atteignaient pas et où l'on s'épuisaient à courir toute la journée dans les montagnes et les fôrets en riant. Puis vint l'été de mes seize ans, celui où les jeux d'enfants n'étaient plus d'actualité, où l'on se fatiguaient non pas en jouant à chat mais en travaillant avec les adultes au village, à aller pêcher très tôt le matin et ne plus rire autant qu'avant. Les soirées étaient les seuls moments de liberté que nous avions et l'on était si fourbu par les corvées de la journée que nous restions le plus souvent autour du feu dans la grande salle, avant d'aller rapidement nous coucher comme les adultes que nous devenions. Certains, comme moi, commençèrent à se perfectionner dans le maniement des armes, à développer nos muscles en portant des charges lourdes pour les anciens du village et à penser au futur. Les pillages. Les trésors. Les batailles. Les richesses. Tout ce dont un fier Viking rêve. Nous attendions le jour de nos dix-sept ans et le prochain départ avec toute notre impatience adolescente sans vraiment savoir ce qui nous attendaient. Maintenant on sait. Mes amis et moi étions plein d'envie, de fougue, d'idéaux et de rêves de richesses. Nous revenons aujourd'hui fatigué, lasse, la tête rempli de cauchemars mais comme espérer, le bateau rempli de trésors. Nous ne revenons pas tous à la maison. Certains y ont laissé leurs vies. On ne pense pas à cela quand on a seize ans. A seize ans je n'imaginais pas le sang, les cris, les odeurs, les pleurs et la peur. A  seize ans je rêvais de l'océan, des bateaux éffilés, du vent dans mes cheveux et de découvrir de nouvelles terres. A seize ans j'ai rencontré Astrid. Elle venait d'arriver dans notre village avec sa famille, sa mère, son père et son petit frère de dix ans. Elle avait seize ans, comme moi. Comme moi, elle aimait l'océan. Mais elle n'aimait pas la violence, elle avait de drôles de pensées. Elle aurait voulu que l'on ne pille plus d'autres villages, que nous devrions faire du commerce, de l'agriculture. Beaucoup la trouvait bizarre. Pas moi. Je ne comprenais pas tout de ces idées, mais j'aimais l'écouter, sa voix montait dans les aigus quand elle parlait de quelque chose qui lui tenait à coeur. C'était tellement rafraîchissant d'avoir quelqu'un de si différent à mes côtés. Elle ne se battait pas, aimait être seule, parlait plus avec les enfants qu'avec nous et par dessus tout elle avait des cheveux couleur corbeau. Ou couleur merle noir, son oiseau préféré. Dans notre village, nous avions plus l'habitude de voir des têtes blondes comme les blés ou bien rousses comme les flammes, comme la mienne. Mais rarement noir. Certaines femmes du village la regardaient d'un mauvais oeil quand elle faisait le marché. De la jalousie. Certains hommes se retournaient quand elle passait près du port. De l'envie. Les enfants étaient les seuls à sembler ne pas voir de différence, peut-être était-ce pour cela qu'elle passait la plupart de son temps avec eux. Mes amis avaient peur d'elle, ils la croyaient maléfique. Tout ce qui effrayait les gens à propos d'Astrid m'attiraient irrésistiblement. Ces yeux bleu comme l'océan quand il se déchaîne, sa peau blanche qui luit dès qu'un rayon de soleil la frôle, ces cheveux noir qui font d'elle quelqu'un d'unique. Je délaissais de plus en plus mes responsabilités au village, je soupçonne ma mère d'avoir fermé les yeux sur mes escapades dans l'espoir de me voir rester au port l'année suivante. Mais rien n'aurait pû retenir le jeune homme plein de questions que j'étais. Qui avait-il exactement de l'autre côté de l'océan ? Combien y-a-t-il d'océans, de mers ? De pays, de peuples, de langues ? Quelles richesses, trésors, bijoux, armes trouverais-je ? J'avais besoin d'avoir des réponses. Il fallait que je voille par moi-même ces choses fabuleuses que nous racontait mon père à chacun de ces retours de ces terres lointaines. Il fallait que je sente de nouvelles odeurs, sente de nouvelles terres sous mes pieds, sente les embruns me purifier encore et encore. Même l'amour que je portais à Astrid ne m'empêcha pas de partir. Mais que savais-je de l'amour ? Que sais-je de l'amour maintenant ? Je sais que je l'aimais avant de partir, et que je l'aime toujours en revenant. Si je n'étais pas parti, aurais-je cette certitude que j'ai aujourd'hui ? L'on voit enfin les premières maisons se profiler et le manque que j'ai ressenti si souvent lors de mon absence semble s'évanouir d'un coup d'un seul. Le drakkar fend les eaux encore calme du fjord. J'arrive.

    J'imagine déjà sa réaction. Elle sera soulagée et heureuse de me savoir vivant, mais sa fierté prendra le dessus, au début. Elle ne se jettera pas dans mes bras, ce n'est pas son genre. Elle agira comme si je n'étais rien de plus qu'un lointain ami mais je sais qu'elle finira par me laisser revenir dans sa vie. Je dois me faire pardonner, je suis prêt à avouer mes tords. Je me souviens de cette dernière après-midi que l'on a passé ensemble, le soleil avait enfin perçé les nuages quelques jours plus tôt et les hommes, et les quelques femmes assez courageuses pour tenter l'aventure, étaient sur le pied de guerre. Il était temps de partir. Il était temps pour moi de partir. J'avais dix-sept ans, j'avais pris beaucoup de muscles et était le meilleur à l'épée parmi ceux de mon âge. Tout le monde avait de grands espoirs pour moi et attendaient avec impatience les histoires que j'aurai à raconter lors de mon retour. Car il ne faisait aucun doute pour eux que je reviendrais. Mon père quant à lui oscillait entre fierté et peur à mon égard, je pense. Il serait à mes côtés tout au long de notre voyage et cela me rassurait un peu même si jamais je ne le dirais à haute voix. C'est un grand guerrier et un bon père. Je crois qu'il aimait bien Astrid. Il n'avait pas peur d'elle, ni ne l'a trouvait étrange. Il n'a jamais beaucoup parler mon père, mais il écoute et apprend. Je pense qu'il aimait l'écouter parler de ces idées car cela l'éloignait des batailles et des horreurs qu'il avait vu, qu'il avait commises. Entendre parler de paix, de vie tranquille et de partage devait lui sembler comme un rêve irréalisable. J'ai eu peur au début qu'il se mette en colère, qu'il veuille faire valoir le bien fondé des pillages, des meurtres et ce que cela avait apporté de bien à notre peuple. Mais il n'en fit rien. J'aurais peut-être dû mieux y réfléchir à l'époque. Mon père ce si grand guerrier, n'était peut-être pas si féroce qu'on ne le pensait. J'espère pouvoir en parler avec lui quand nous aurons retrouvé le calme et la routine dans notre village, auprès de ceux que l'on aime. Peut-être qu'il comprendra ma décision. Astrid l'avait compris bien avant moi, elle. Nous étions en haut de la falaise Sunnmöre, notre lieu de rendez-vous, elle était en train de ramasser des linaigrettes, ces fleurs blanches cotonneuses qui poussaient dès la fonte des neiges. J'étais assis dans l'herbe rase, regardant l'océan calme en lançant des petits cailloux par dessus le rebord de la falaise. J'étais nerveux et excité à l'idée de prendre la mer le lendemain. Je sentais Astrid agité dans mon dos, je savais qu'elle espérait qu'au dernier moment je change d'avis, que je décide de rester avec elle. Je ne pouvais pas, je ne voulais pas. Je voulais qu'elle devienne ma femme.
    - Épouse-moi, ce soir.
    Je me levais et lui fit face. Elle se figea et me regarda à travers ces longs cheveux qui cachait son expression. Je vis ses mains se crisper sur son bouquet. Et sa réponse vint.
    - Non.
    Elle recommença à ramasser ces fleurs. Comme si je ne venais pas de lui ouvrir mon coeur. En tout cas pour moi c'était l'aveu de mon amour inconditionnel pour elle et elle venait de me briser le coeur avec ce simple petit mot. J'eu envie de m'enfuir. De me cacher. De pleurer. De me battre. De l'embrasser. La honte prit le dessus et je parti d'un grand pas vers le village en contrebas. Ainsi se fini l'histoire entre Ivar et Astrid, à peine commencé qu'elle était fini. J'étais touché dans ma fierté, mon ego. Quel idiot. Mais elle me connaissait mieux que je me connaissais moi-même. Sa voix s'éleva dans mon dos et mon coeur brisé l'instant d'avant repartit de plus belle, encore plus fort.
    - Je ne t'épouserais pas ce soir, Ivar. Je comprends ton envie de voyage et de découverte. Mais je n'approuve pas la violence. Pars. Quand tu reviendras et que tu auras enfin compris, je t'épouserais.
    Je n'ai pas compris ce qu'elle voulait dire, ou bien je ne voulais pas comprendre et tout ce que j'ai retenu c'était qu'elle m'épouserait. Elle m'aimait. C'était tout ce dont j'avais besoin de savoir. Je l'embrassais pour la première fois cette après-midi là. Un baiser doux, lent, de découverte, de partage et une promesse.

    J'étais enfin de retour. J'avais enfin compris. Je n'étais pas fait pour cette vie de pillages et de meurtres. Je croyais que je serais fort, que j'aimerais cette vie que j'attendais tellement de vivre. Mais les seuls sentiments que je rapporte de cette période sont l'horreur, la peur et la culpabilité. Je n'ai pas aimé tuer. Je n'ai pas aimé piller. Je n'ai pas aimé les cris des femmes violées, les pleurs des enfants arrachés à leurs mères, les râles de douleur des hommes essayant de protéger leurs familles. L'exaltation des batailles ne m'a jamais emporté. J'ai fais ce que je devais faire quand la nécessité s'en faisait sentir. Je sais que mon père a vu. Je sais qu'il a compris que je ne serais jamais un guerrier sanguinaire, je ne sais pas s'il a l'espoir qu'avec le temps je m'y fasse. Moi, je sais. Je ne retournerais pas tuer. Si un jour je dois retourner sur ces terres pleine de richesses, non pas d'or, mais de paysages et de nouvelles cultures, cela sera plein d'humilité et d'envie d'apprendre. J'irais en paix. Astrid avait raison. Je crois qu'elle savait que je devais voir de mes propres yeux pour comprendre. Réellement comprendre. Maintenant je peux rester, sans honte et sans regrets. Je vais l'épouser. Construire une vie pleine d'amour et de partage. Avoir des enfants, beaucoup d'enfants! Je veux que l'on parle de toutes ces idées qui me semblaient si obscures et irréalisables avant. Je veux oublier. Je veux que la prochaine fois que je prenne la mer soit dans le but de faire quelque chose de bien, de beau. Pour rattraper toutes les erreurs que j'ai commises. Je veux qu'on se marie sur notre falaise. Notre bateau s'amarre enfin au port où une petite foule s'est formée, attendant avec impatience les nouvelles, bonnes ou mauvaises. Voir et toucher les trésors ramener. Serrer des maris, enfants, oncles ou amis dans leurs bras. Pleurer de joie ou de tristesse. Je cherche Astrid des yeux mais je ne la vois pas. J'apperçois ma mère, grand sourire aux lèvres quand elle comprend que son mari et son fils sont sains et saufs. Je lui fais un grand signe de la main, attrape mes effets et saute sur le pont à la suite de mes camarades. Les rires, les pleurs, les cris et les bruits de pas sur le pont en bois emplissent l'air orageux de ce début d'après-midi. Mon père arrive derrière moi, pose sa main sur mon épaule et nous nous dirigeons vers ma mère qui pleure maintenant ouvertement. Je fouille les alentours du regard espérant apercevoir une chevelure de merle mais la cohue et les bousculades rendent ma tâche difficile. Ma mère me sert contre elle à me faire mal aux côtes. Elle a une force que peu soupçonnent. Beaucoup ont oublié qu'elle aussi à participer à une expédition avec mon père après leur première année de mariage avant qu'elle ne tombe enceinte et décide de rester au village. Ma mère est une louve et la revoir rempli mon coeur de joie et d'espoir en l'avenir. Elle me comprendra et m'approuvera. Même si j'ai envie de lui raconter tout de cette expédition et de ma décision de rester au village, je dois d'abord en parler avec Astrid. Je veux qu'elle devienne ma femme. Je tourne sur moi-même, mais où est-elle? M'attends-t-elle en haut de notre falaise? Cela serait bien elle! Quelqu'un m'attrape le bras avant que je ne fasse un pas, m'empêchant de la rejoindre. C'est ma mère. Elle pleure. Elle ne pleure pas de joie et de soulagement comme il y a un instant, sa douleur et sa peine sont immenses alors qu'elle me fixe de ces grands yeux bleus. Je ne comprends pas. Mon père et moi allons bien, nous n'avons pas perdu beaucoup d'hommes comparé aux années précédentes. C'est à ce moment là que je remarque la fumée. Elle ne provient pas seulement des feux de cheminée ou de la forge comme je le pensais, mais de tas de bois calcinés qui étaient autrefois des habitations. Les traits des personnes autour de moi sont tirés, les enfants se cachent dans les jupons de leurs mères, certains hommes qui continuent d'arriver sur les drakars descendent pour ne trouver personne pour les accueillir. Omnubilé par mes retrouvailles avec Astrid, je n'avais rien remarqué avant. Une agitation commence à se faire sentir, un frisson nous parcours quand nous comprenons que quelque chose est arrivé. Ma mère attrape mon visage entre ces mains douces et je me concentre sur elle.
    - Nous avons été attaqué pendant votre absence, des hommes venus du Nord, ils ont tout volé et saccagé, certains d'entre nous ont réussi à se cacher dans les bois mais tous n'ont pas eu cette chance. Beaucoup ont essayé de se défendre, de protéger les plus faibles. Nous avons perdu beaucoup de monde, beaucoup de femmes et d'enfants... je suis désolé mon fils mais..
    - Ou est Astrid ?!
    Le regard de ma mère m'a déjà appris la réponse mais je n'y crois pas. Ce n'est pas possible. J'essaye de dégager mon visage mais il est prit dans l'étau de ces mains plus si douces. Quand elle est sûre que je l'écoute de nouveau, elle relâche la pression et caresse mes joues tendrement.
    - Astrid est morte.
    Ma respiration se bloque, mes yeux s'humidifient, mes muscles se contractent. Non. Elle n'est pas morte. Elle m'attend sur notre falaise. Elle va bien. On va se marier et être heureux. Je vois la bouche de ma mère bouger, elle me parle, je crois qu'elle me raconte comment cela est arrivé mais c'est comme si elle était très loin de moi.
    - ... elle a sauvé les enfants qui étaient avec elle au moment de l'attaque, elle a été très courageuse, elle...
    Je ne veux pas l'écouter. Je ne veux pas l'entendre. Pourquoi? Pourquoi elle? Pourquoi Astrid? Pourquoi moi? Ce n'est pas vrai. C'est un cauchemar. J'ai l'habitude des cauchemars, il faut que je me calme et je me réveillerai. Je vais me réveiller.
    - ... Elle n'a pas souffert, je peux te le promettre Ivar! Nous lui avons rendu hommage il y a deux jours, elle est maintenant au Valhalla. Elle est partie sur son petit bateau de pêche, celui avec le merle que tu lui avais gravé sur la proue...
    Je ne me réveille pas. Astrid n'est plus là. Nos enfants n'existeront jamais. Je ne construirais jamais notre maison. Nous nous marirons jamais sur notre falaise. Je ne pourrais jamais plus l'embrasser. Je ne pourrais plus lui dire qu'elle avait raison. Je ne pourrais jamais lui dire que je l'aime. Je m'effondre à genoux sur les planches de bois humides. Je crois que je cri.

    La falaise est recouverte de linaigrettes duveteuses, le ciel se couvre de plus en plus, le vent pousse des plaintes déchirantes et je me tiens là, seul, au bord de l'abîme. Je regarde l'océan. Les vagues commencent à prendre de la force, les embruns blancs comme ces fleurs à mes pieds que tu aimais tant ramasser. Le vent balance mes cheveux trop longs dans mes yeux, fouettant ma nuque et mes joues. Je n'ai même pas pris mon manteau. Je frissonne mais je reste là, vide. Je voulais tellement découvrir l'océan, ces embruns, ces dangers, ces monstres, ces richesses et sa beauté que je t'ai laissé pour lui. C'est ce que je me faisais croire. J'ai déçu l'océan. Je ne lui ai pas rendu hommage, je l'ai maudis pour ces tempêtes, je l'ai détesté pour ces jours sans vent et je l'ai rougi de sang. L'océan m'a donné les richesses, m'a retourné chez moi vivant mais en échange de ces faveurs, il a prit son dû. Toi. Ma plus grande richesse. Pour tout les hommes et femmes que j'ai tué, pour tout les enfants que j'ai laissé orphelins, pour tout les bijoux, pièces et armes que j'ai volés grâce à lui... Il a guidé ces hommes ici, il les a portés sur son dos jusque chez nous et il t'a emporté dans son ventre, froide et blanche, loin de moi. Ce qu'il donne il reprend. Si j'avais su le prix à payer jamais je n'aurais quitté tes bras, Astrid. Un merle lance son chant mélodieux et ta voix me revient en mémoire. Je n'en ai jamais entendu de plus douce. Je t'accompagnais parfois. J'aimais inventer des chansons pour toi. Ma peine cherche à sortir, à s'exprimer. Alors je chante.




    I am a young sailor, my story is sad,
    Je suis un jeune marin, mon histoire est triste,
    Though once I was carefree and a brave sailor lad,
    Autrefois j'étais insouciant et un brave matelot,
    I courted a lassie by night and by day,
    J'ai courtisé une fillette de nuit et de jour,
    Oh but now she has left me,
    Oh mais à présent elle m'a quitté,
    And sailed far away.
    Et a navigué loin.

    Oh, if I was a blackbird could whistle and sing,
    Oh si j'étais un merle siffler et chanter je pourrais,,
    I'd follow the vessel my true love sails in,
    Je suis le navire dans lequel mon véritable amour a navigué,
    And in the top riggin' I would there build my nest,
    Et au sommet du gréement je voudrais y construire mon nid,
    And I'd flutter my wings o'er her lilly white breast.
    Et je ferais battre mes ailes sur sa poitrine de lys blanc.

    Or if I was a scholar and could handle the pen
    Ou si j'étais un savant et capable de manier la plume,
    Once secret love letter to my true love I'd send
    Une fois j'enverais la lettre d'amour secret de mon véritable amour,
    And tell of my sorrow, my grief and my pain
    Et dirait ma tristesse, mon chagrin et ma peine,
    Since she's gone and left me
    Depuis qu'elle est partie et m'a quitté
    In yon flowery glen.
    Dans cette vallée fleurie.

    Oh, if I was a blackbird could whistle and sing,
    Oh si j'étais un merle siffler et chanter je pourrais,,
    I'd follow the vessel my true love sails in,
    Je suis le navire dans lequel mon véritable amour a navigué,
    And in the top riggin' I would there build my nest,
    Et au sommet du gréement je voudrais y construire mon nid,
    And I'd flutter my wings o'er her lilly white breast.
    Et je ferais battre mes ailes sur sa poitrine de lys blanc.

    I sailed o'er the ocean, my fortune to seek
    J'ai navigué sur l'océan, pour chercher ma fortune,
    Though I missed her caress and her kiss on my cheek
    Bien que j'ai manqué sa caresse et le baiser sur ma joue
    I returned and I told her my love was still warm
    Je suis revenue et je lui ai dit que mon amour était encore chaud
    but she turned away lightly
    mais elle se détourna légèrement
    And great was her scorn.
    Et grand fut son mépris.

    Oh, if I was a blackbird could whistle and sing,
    Oh si j'étais un merle siffler et chanter je pourrais,,
    I'd follow the vessel my true love sails in,
    Je suis le navire dans lequel mon véritable amour a navigué,
    And in the top riggin' I would there build my nest,
    Et au sommet du gréement je voudrais y construire mon nid,
    And I'd flutter my wings o'er her lilly white breast.
    Et je ferais battre mes ailes sur sa poitrine de lys blanc.

    I offered to take her to Donnybrook Fair
    Je lui ai proposé de l'emmener au Salon Donnybrook
    And to buy her fine ribbons to tie up her hair
    Et d'acheter ses beaux rubans pour attacher ses cheveux
    I offered to marry and to stay by her side
    J'ai proposé de se marier et de rester à ses côtés
    But she says in the morning
    Mais elle le dit dans la matinée
    She sails with the tide.
    Elle navigue avec la marée.

    Oh, if I was a blackbird could whistle and sing,
    Oh si j'étais un merle siffler et chanter je pourrais,,
    I'd follow the vessel my true love sails in,
    Je suis le navire dans lequel mon véritable amour a navigué,
    And in the top riggin' I would there build my nest,
    Et au sommet du gréement je voudrais y construire mon nid,
    And I'd flutter my wings o'er her lilly white breast.
    Et je ferais battre mes ailes sur sa poitrine de lys blanc.

    My parents, they chide me, oh they will not agree
    Mes parents, ils me réprimandent, oh ils ne seront pas d'accord
    Saying that me and my false love, married should never be
    Disant que moi et mon faux amour, marié nous ne devions jamais être
    Oh let them deprive me, or let them do what they will
    Oh laissez-les me priver, ou laissez-les faire ce qu'ils veulent
    While there's breath in my body
    Bien qu'il n'y ait souffle dans mon corps
    She's the one I love still.
    Elle est celle que j'aime encore.

    Oh, if I was a blackbird could whistle and sing,
    Oh si j'étais un merle siffler et chanter je pourrais,
    I'd follow the vessel my true love sails in,
    Je suis le navire dans lequel mon véritable amour a navigué,
    And in the top riggin' I would there build my nest,
    Et au sommet du gréement je voudrais y construire mon nid,
    And I'd flutter my wings o'er her lilly white breast.
    Et je ferais battre mes ailes sur sa poitrine de lys blanc.



    Alors que ma voix s’éteint dans un sanglot que je ne peux retenir, l'orage se fait menaçant au dessus de moi et l'océan fait entendre sa propre chanson. Le merle s'est tû lui aussi. L'écume sous moi, si blanche, ressemble à la robe que tu portais le jour de mon départ. Elle va et vient, m'hypnotise. Le vent dans les grottes aigu comme ta voix, le bleu presque noir de l'eau comme tes yeux dans lesquels j'aimais plonger, plonger, plonger.



    Je plonge.




    -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    Voilà. C'est le premier jet corrigé, sauf la grammaire/conjugaison que je corrigerais plus tard je pense, donc désolé pour ça. J'en suis assez satisfaite même si je sais que si j'y passais une semaine de plus dessus je rajouterais plein de choses! :tim:

    J'espère que tu ne seras pas déçue Matea, sinon j'irais me caché sous une pierre :emb:

    Les paroles que chante Ivar sont bien les paroles de If I was a Blackbird de Silly Wizard, je vous conseille vraiment de l'écouter si vous ne l'avez pas encore fait !



    Je me penche sur vos autres propositions maintenant que j'ai fini celle-ci qui m'a beaucoup inspiré. (Je me connais j'y reviendrais un jour pour l'étoffer :tetemur:)

    Dites moi ce que vous en avez pensé, toute critique constructive est bonne à prendre !

  • Pyrrha

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    #16 26 Septembre 2018 16:56:46

    Jelisetalors a écrit

    Coucou! Je te propose la chanson de zazie "speed" qui vient de sortir. C'est un véritable coup de coeur pour moi alors que je n'écoute pas beaucoup d'artistes français...elle est tellement universelle cette chanson: elle peut s'appliquer à plein d'histoires différentes. Pour moi, je la ressens écrite en parlant d'une personne qui peut avoir la cinquantaine, ou qui a souffert de dépression, à laquelle elle essaye gentiment de dire de se remuer car elle n'est pas encore morte, ou qui vient de vivre une rupture et essaye de se remettre...

    Voilà, la première fois que je l'ai entendue, j'avais la musique à fond dans la voiture, et j'ai chialé à la fin. Elle m'a donné des frissons, rendue nostalgique, bref tu auras compris que j'adore cette chanson.

    je trouve ton concept hyper original et j'ai hâte de lire tes histoires.


    J'ai écouté et je suis désolée mais rien ne m'est venu sur le moment, à part peut-être le rythme de la chanson qui s'accélère de plus en plus qui me plait bien !

    J'espère avoir une illumination assez vite :lol:

    Merci ! Si ça te tente, tu peux participer aussi ;)

  • Matea

    Commence à sentir l'encre qui colle aux doigts

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    #17 26 Septembre 2018 18:54:08

    Sassenach a écrit :
    J'espère que tu ne seras pas déçue Matea, sinon j'irais me caché sous une pierre donsmofb (37)


    C'est tout simplement magnifique. Chaque morceau de ton histoire est à sa place. J'ai écouté le morceau en te lisant : il s'est terminé au moment où j'achevais ma lecture. Si ce n'est pas la preuve que chaque mot est à sa place, alors je ne m'y connais pas ! Tu m'as vraiment émue. Cette chanson me fait vibrer depuis toujours, elle représente beaucoup pour moi, et elle a ce quelque chose qui fait que je ne peux pas m'en lasser, et que sa magie fonctionne à tous les coups. Mettre des mots dessus, ce n'était pas évident ! Mais tu l'as fait, avec brio. Merci beaucoup pour ce que tu as fais, cette fin, surtout, me semble parfaitement correspondre au sentiment qui se dégage de ce morceau : souvent, on remet à plus tard ce dont on pourrait profiter dans l'instant, mais quand on revient, tout peut s'être envolé.

    If I was a blackbird est une chanson qui me met les larmes aux yeux, et je n'ai pas manqué de la verser en te lisant. :emb: Et je suis heureuse de te l'avoir fait découvrir, n'hésite pas à prêter l'oreille aux autres chansons du groupe, ils ont fait d'autres choses superbes (coup de coeur pour The Queen of Arguyl, The fisherman's song...) !

    Vraiment, bravo et merci !

    PS : côté grammaire/syntaxe il y a quelques petites erreurs mais rien de bien méchant (j'ai pourtant l'oeil affuté =)) Et si jamais tu décidais de reprendre ton texte, je serais la première à demander la nouvelle version !

  • Eglantine_Petit

    Lecteur timide

    Hors ligne

    #18 26 Septembre 2018 21:05:09

    @ Sassenach : Ah oui, on peut trouver mes peintures sur Insta et FB sur le profil de l'Atelier d'Églantine ;-)

    Quelques exemples ici --->

    <image>

    <image>

    <image>
  • Pyrrha

    Puits de lecture

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    #19 27 Septembre 2018 00:51:27

    Matea a écrit

    C'est tout simplement magnifique. Chaque morceau de ton histoire est à sa place. J'ai écouté le morceau en te lisant : il s'est terminé au moment où j'achevais ma lecture. Si ce n'est pas la preuve que chaque mot est à sa place, alors je ne m'y connais pas ! Tu m'as vraiment émue. Cette chanson me fait vibrer depuis toujours, elle représente beaucoup pour moi, et elle a ce quelque chose qui fait que je ne peux pas m'en lasser, et que sa magie fonctionne à tous les coups. Mettre des mots dessus, ce n'était pas évident ! Mais tu l'as fait, avec brio. Merci beaucoup pour ce que tu as fais, cette fin, surtout, me semble parfaitement correspondre au sentiment qui se dégage de ce morceau : souvent, on remet à plus tard ce dont on pourrait profiter dans l'instant, mais quand on revient, tout peut s'être envolé.

    If I was a blackbird est une chanson qui me met les larmes aux yeux, et je n'ai pas manqué de la verser en te lisant. :emb: Et je suis heureuse de te l'avoir fait découvrir, n'hésite pas à prêter l'oreille aux autres chansons du groupe, ils ont fait d'autres choses superbes (coup de coeur pour The Queen of Arguyl, The fisherman's song...) !

    Vraiment, bravo et merci !

    PS : côté grammaire/syntaxe il y a quelques petites erreurs mais rien de bien méchant (j'ai pourtant l'oeil affuté =)) Et si jamais tu décidais de reprendre ton texte, je serais la première à demander la nouvelle version !


    Je t'ai répondu en détail par mp mais je voulais quand même te répondre ici aussi. MERCI ! Je suis très heureuse d'avoir écrit cette histoire et je m'y replongerai avec plaisir.
    ------

    Il y a pas mal de visites et c'est super, mais laissez vos avis (même court ou négatif!) ou alors proposez une chanson, vos talents!


    Je pense poster la prochaine nouvelle avant la fin de la semaine prochaine.

  • Eglantine_Petit

    Lecteur timide

    Hors ligne

    #20 28 Septembre 2018 08:48:17

    Salut Sassenach :)

    Perso j'ai trouvé que le suspence n'était pas très bien géré :/

    D'une part, les villageois agissent comme si de rien n'était. Il sont dans le village alors que les maisons finissent de brûler, donc que l'attaque vient de se faire. Or, ils racontent qu'ils ont eu peur et sont aller se cacher dans la fôret. Ils sont donc revenus si vite après l'assaut? N'ont-ils pas eu peur que quelques ennemis soient toujours dans les parages? Je les trouvent aussi bien joyeux après un tel traumatisme. Certes les guerriers reviennent au village, mais le choc de l'attaque est toujours présent puisque les décombres fument encore.
    Pour moi il y a une incohérence.

    D'autre part, il y a un problème de spacialité. Je ne comprends pas bien comment le village est fait. Un coup nous sommes au port, un coup en plein milieu du village à voir les décombres. Tout ça sans se déplacer! Pour moi io devrait y avoir un déplacement du personnage, jouer avec la foule qui bloque la vue, avec la course qui dévoille peu à peu le désastre et coupe le soufle (mélange course + trauma).

    Je vais m'arrêter là, car il y a encore quelques petits détails qui me chiffonnent, mais c'était les 2 points qui pour moi pèchent dans cette histoire :)


    En tout cas l'ambiance de la musique à l'air d'être bien respecter (je ne l'ai pas encore écouté).

    A bientôt :)