[suivi lecture] cachal_eau

 
  • Cachal_eau

    Espoir de la lecture

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    #231 10 Octobre 2018 16:35:04

    Grominou a écrit

    Dans ta liste j'ai lu le Leblanc, le Forster et le Némirovsky.  3 excellents choix!


    Elsinka a écrit

    Ça en fait, des bouquins !
    L'attentat me tente particulièrement.


    Pour le Leblanc, c'est une petite triche. C'est un livre que j'ai lu il y a longtemps et dont j'ai de bons souvenirs. Je me laisse le Forster pour le moment où je me ferais une petite séance de plusieurs de ses œuvres. Quant  à Némirovsky, cela fait plusieurs années qu'elle était sur ma liste de souhait.

    Par l'attentat, j'ai pris plus de risques. Ce n'est pas forcément ce que je lis de prime abord.

    * * *

    Je suis à un tiers de ma lecture de Potocki mais je préfère revenir dessus lorsque je l'aurais fini.

    J'ai aussi commencé parallèlement les Contes et récits fantastiques de Théophile Gautier. J'ai lu La cafetière, Omphale et La morte amoureuse. J'aime les descriptions de Gautier. J'avais déjà beaucoup apprécier la description de la vieille demeure de Sigognac dans le Capitaine Fracasse. Des deux histoires de tapisserie, La cafetière était meilleure qu'Omphale, cette dernière trouvant sa valeur dans cette courte description du jardin de l'oncle. Quand à la morte amoureuse, j'ai eu un peu de peine sur la première partie où j'ai trouvé un peu longuet la tourmente émotionnel de Romuald. Cela a fait finalement un bonne moitié du récit alors qu'une description plus poussé de sa vie tumultueuse avec Clarimonde aurait été apprécié. Le rapport de longueur entre les deux ne m'a pas paru proportionné.

    * * *

    Je profite de ce mois que je consacre à la lecture d'œuvres fantastiques pour revenir sur un débat que j'ai à peine amorcé dans un autre suivi lecture: qu'est ce qu'une histoire fantastique?

    Le genre fantastique, c'est d'abord pour moi un conflit entre le monde où évolue le personnage du roman et un évènement inattendu, dont l'existence n'est pas possible et admise. Cet évènement perturbe à la fois le monde dans lequel évolue le personnage mais également le lecteur qui a bien conscience de l'anormalité de la situation. Cela provoque généralement une tension dans le récit. Par ailleurs, le fantastique peut être le but final de l'œuvre comme c'est le cas avec les nouvelles de Gautier que je viens de lire ou être utilisé pour parler d'autres choses. J'ai déjà évoqué ici La métamorphose de Kafka qui crée une tension avec sa transformation qu'on peut assimiler avec la tension au sein de la cellule familiale.

    C'est pour cette raison que je ne classe pas la saga Harry Potter de Rowling dans le genre fantastique mais dans la fantasy. En effet, l'élément magique d'Harry Potter est complètement intégré au monde développé par Rowling. Il n'y a pas d'anormalité au sein de l'œuvre qui créerait une tension pour le lecteur.
    Il y a souvent une méprise dans la classification du seul fait que monde d'Harry Potter intègre celui que nous connaissons. Mais ce n'est pas parce que notre réalité est une partie du monde cohérent créé par l'autrice qu'il faut qualifier l'œuvre de fantastique. De la même façon, le fantasy n'implique pas la création d'un monde complètement imaginaire et déconnecté du notre comme l'a fait Tolkien.

    Cela a une conséquence qui perturbe beaucoup: Une histoire de vampire, de sorcier ou de fantôme peut soit être qualifié de fantastique ou de fantasy selon que l'évènement surnaturel est rationnalisé ou pas. Cela n'est pas toujours facile à déterminer mais on peut sans se tromper affirmer qu'à partir du moment où l'intrigue du récit n'est plus lié à l'élément magique ou surnaturelle, on a quitté le fantastique pour entrer dans la fantasy.

    De toute façon, ma position rejoint en grande partie celle de Todorov qui n'est pas exempt de critique et d'opposition.

    Dernière modification par Cachal_eau (10 Octobre 2018 16:36:07)

  • Elsinka

    Ingénieur en construction de bibliothèques

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    #232 10 Octobre 2018 16:57:17

    J'adore La Cafetière, et je trouve pour ma part Omphale assez drôle - en général, mes élèves aussi, même si ce n'est pas aussi drôle que Le Pied de momie. La Morte amoureuse, j'aime bien, mais moins également.

    Pour la question des genres, c'est toujours assez délicat, et bien des œuvres peuvent finalement être classées dans plusieurs tiroirs différents. Les définitions peuvent aussi varier avec le temps. Après, oui, traditionnellement, le fantastique, c'est l'irruption dans le quotidien d'un événement étrange, qu'on ne peut expliquer, et le doute subsiste entre interprétation rationnelle et interprétation surnaturelle. Je pense que ça marche surtout pour les œuvres fantastiques du XIXe. Je rapprocherais néanmoins plus moi aussi Harry Potter de la fantasy.
  • Lepandarouxquilit

    Dévoreur de PAL

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    #233 10 Octobre 2018 17:02:14

    Je vous rejoins sur Le lys dans la vallée. J'ai lu ce roman quand je devais avoir une douzaine d'années et j'avais beaucoup aimé l'histoire et l'écriture. Je n'ai jamais compris pourquoi le monde entier semblait en vouloir à Balzac, car mon entrée dans son oeuvre s'est fait avec Le lys dans la vallée, puis La peau de chagrin qui m'avait fait une forte impression, et enfin, j'avais étudié La cousine Bette en prépa, et c'est tellement génial de découvrir en profondeur un auteur via une prof passionnée et passionnante !

    Cela dit, il faudrait que je renoue avec ses oeuvres. Cela fait trop longtemps que j'ai délaissé mes classiques français. Aurai-je changé d'avis sur eux depuis ?

    Tu as fait une belle affaire lors de ta bourse aux livres ! Voilà des heures de lecture prometteuses, mais dures (entre L'attentat, Le choix de Sophie et Eichmann à Jérusalem..)
  • FloXy

    A moitié noyé sous sa PAL

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    #234 10 Octobre 2018 18:23:18

    Elsinka a écrit

    Je pense que ça marche surtout pour les œuvres fantastiques du XIXe.


    Tout est dit. Et encore il faudrait préciser du XIX francophone parce que bonjour pour faire fonctionner ça dans tous les autres pays :goutte:
    Ou alors peut-être que Lovecraft, Goethe, Soseki et tant d'autres sont des précurseurs respectifs de la fantasy de leur pays. Il faudrait alors en informer tout le monde tant qu'à faire parce qu'il y a beaucoup de pauvres spécialistes qui n'ont pas l'air du tout au courant. :grimaces:


    On en a déjà parlé mais je persiste à distinguer ce qui serait une définition englobante du fantastique et ce qui n'est qu'une simple caractérisation du fantastique français d'une certaine époque qu'on nous a bêtement rabâché à l'école. Ne sois pas si scolaire bordel :jeboude:
    Il n'y a juste presque plus d’œuvres fantastiques sinon. Ce serait un peu dommage.

    Dernière modification par MyFloXyBabY (10 Octobre 2018 18:25:28)

  • Elsinka

    Ingénieur en construction de bibliothèques

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    #235 10 Octobre 2018 18:26:34

    T'as bien raison de préciser "français", faut arrêter l'égocentrisme haha !
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #236 10 Octobre 2018 20:53:05

    Je suis entièrement d'accord avec ce que tu dis du fantastique (et non cela ne se rapporte pas uniquement au fantastique français du XIXe… et heureusement !!! )
    D'accord aussi avec toi pour le classement d'Harry Potter qui dans les sous-genres de la fantasy entre directement dans la catégorie : urban fantasy c'est à dire un monde parallèle au nôtre. A ce niveau-là le FUN MOOC sur la fantasy était très intéressant et faisait bien la distinction.

    Pour Gautier, je préfère aussi La Cafetière à Omphale. Par contre, le déséquilibre que tu notes dans La Morte Amoureuse ne m'a jamais vraiment dérangée.
    D'ailleurs en parlant de fantastique et de "vampires", as-tu lu Carmilla de Sheridan le Fanu ?
    Bonne soirée :)
  • FloXy

    A moitié noyé sous sa PAL

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    #237 11 Octobre 2018 12:20:18

    Mypianocanta a écrit

    Je suis entièrement d'accord avec ce que tu dis du fantastique (et non cela ne se rapporte pas uniquement au fantastique français du XIXe… et heureusement !!! )


    Je ne dis pas qu'on ne peut pas trouver d'autres œuvres qui s'y rapportent. Je dis que c'est la seule période dans laquelle la définition fonctionne vraiment parce que les exceptions n'y seraient pas trop nombreuses. Sinon on peut aller expliquer aux spécialistes de littérature anglaise que Bradbury et Lovecraft écrivaient de la fantasy. Entre mille autres exemples absurdes.

    Mypianocanta a écrit

    D'accord aussi avec toi pour le classement d'Harry Potter qui dans les sous-genres de la fantasy entre directement dans la catégorie : urban fantasy c'est à dire un monde parallèle au nôtre. A ce niveau-là le FUN MOOC sur la fantasy était très intéressant et faisait bien la distinction.


    A ce compte là les neuf dixièmes de ce qui est classé fantastique sur le forum sont de l'urban fantasy. Super pratique. On se demande pourquoi on garde encore le terme de fantastique en fait. Et l'urban fantasy va devenir un genre bien trop fouillis au passage.

    Enfin bref, on ne va pas se prendre la tête avec ça non plus, les classifications sont seulement faites pour aider à y voir clair et moi ce que je peux dire en tout cas c'est que classer comme ça ne m'y aiderait pas du tout.
    On se retrouverait avec une définition hyper restrictive du fantastique qui tiendrait du pinaillage de hipster avec en contrepartie une définition hyper libérale et vague de la fantasy qui ne lui rend pas justice. Comme par hasard l'idée vient de lecteurs plus adeptes du premier que du second genre ;)
    Moi franchement je me sens neutre en la matière parce que ce que je préfère dans la SFFF c'est la SF :chaispas:

    Dernière modification par MyFloXyBabY (11 Octobre 2018 12:23:32)

  • honha

    Surfeur des couvertures

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    #238 11 Octobre 2018 13:19:18

    Définition, classification, cela me rappelle les débats que l'on avait eu sur le terme "classique". Il y aura toujours des débats sur des définitions trop larges ou au contraire trop étroites. Je crois qu'on voit globalement ce que c'est, ce qu'une notion recouvre. Il y a une sorte de noyau commun que l'on partage. Et divers éléments qui gravitent autour. Que HP soit fantasy ou fantastique ou que sais-je, après tout, qu'importe (à part pour le rangement et des débats qui ne finissent jamais) ? C'est l'idée que je me faisais de HP qui m'a incité à lire toute la saga, pas son classement dans telle ou telle rubrique.
    Et puis, une définition, est-ce toujours utile ? J'ai eu un entretien hier pour un poste qui existe depuis belle lurette, mais la notion clé de ce travail n'a reçu une définition qu'en 2013. Et pourtant, avant, ce n'était pas un emploi fictif. On voyait ce qu'elle recouvrait.
  • Elsinka

    Ingénieur en construction de bibliothèques

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    #239 11 Octobre 2018 18:35:27

    Je valide tout ce que tu dis, MyFloXyBabY ^^
    Et je ne me soucie pas vraiment des classements. En fait, les seuls moments où je m'en soucie, c'est quand je dois enseigner les genres à mes élèves. XD
  • Cachal_eau

    Espoir de la lecture

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    #240 12 Octobre 2018 09:50:18

    Shesarebel a écrit

    Coucou :)
    J'aime bien Théophile Gautier. Parmi les nouvelles que tu cites, j'avais beaucoup aimé La cafetière.  Je suis tout à fait d'accord avec ta définition du genre Fantastique :D


    Bonjour Shesarebel. Merci pour ton passage sur ce suivi devenu brièvement le nouveau "ce soir (ou jamais!)" du fantastique. La cafetière a eu ma préférence car dès le début on est mis dans une atmosphère pluvieuse, avec un personnage harassé par la fatique qui découvre son nouvel environnement à la lumière d'un feu de cheminée. J'ai aussi apprécié ce petit passage danse macabre.


    Elsinka a écrit

    J'adore La Cafetière, et je trouve pour ma part Omphale assez drôle - en général, mes élèves aussi, même si ce n'est pas aussi drôle que Le Pied de momie. La Morte amoureuse, j'aime bien, mais moins également.

    Pour la question des genres, c'est toujours assez délicat, et bien des œuvres peuvent finalement être classées dans plusieurs tiroirs différents. Les définitions peuvent aussi varier avec le temps. Après, oui, traditionnellement, le fantastique, c'est l'irruption dans le quotidien d'un événement étrange, qu'on ne peut expliquer, et le doute subsiste entre interprétation rationnelle et interprétation surnaturelle. Je pense que ça marche surtout pour les œuvres fantastiques du XIXe. Je rapprocherais néanmoins plus moi aussi Harry Potter de la fantasy.


    Je suis d'accord pour le côté un peu plus comique d'Omphale. La description du jardin de l'oncle se fait avec la raillerie du neveu. Et le mythe même d'Omphale utilisé permet de jouer sur le grotesque.

    Concernant la définition du fantastique, elle reste évidemment ouverte. Et je sais que des oeuvres n'utilisent que des pointes de fantastique dans leur oeuvre. Comment ne pourrais-je pas évoquer ici Nicolas Gogol dont j'adore les nouvelles petersbourgeoises.
    Le XIXème siècle, c'est l'essor du fantastique, un essor qui arrive au même moment que le romantisme. D'où les oeuvres de Gautier que je lis actuellement. Mais je ne suis pas d'accord pour dire que la définition que je propose ne serais plus pertinente. Je pense à Leo Perutz que j'adore ou à Jacques Abeille que j'ai découvert récemment. Je pense aussi à Lovecraft.
    Le souci, c'est que de nos jours, c'est le fantasy qui a le vent en poupe, redoublé après le succès retentissant d'Harry Potter.

    RedPanda a écrit

    Je vous rejoins sur Le lys dans la vallée. J'ai lu ce roman quand je devais avoir une douzaine d'années et j'avais beaucoup aimé l'histoire et l'écriture. Je n'ai jamais compris pourquoi le monde entier semblait en vouloir à Balzac, car mon entrée dans son oeuvre s'est fait avec Le lys dans la vallée, puis La peau de chagrin qui m'avait fait une forte impression, et enfin, j'avais étudié La cousine Bette en prépa, et c'est tellement génial de découvrir en profondeur un auteur via une prof passionnée et passionnante !

    Cela dit, il faudrait que je renoue avec ses oeuvres. Cela fait trop longtemps que j'ai délaissé mes classiques français. Aurai-je changé d'avis sur eux depuis ?

    Tu as fait une belle affaire lors de ta bourse aux livres ! Voilà des heures de lecture prometteuses, mais dures (entre L'attentat, Le choix de Sophie et Eichmann à Jérusalem..)


    Bonjour RedPanda et bienvenue ici.
    Tu ne peux pas me faire plus plaisir qu'en défendant Balzac. C'est l'auteur classique qui m'a remis à la lecture intensive et c'est l'oeuvre qui m'inspire le plus.
    Je pense que plus que Balzac, c'est le style XIXème qui rebute l'adolescent qui, souvent, s'est arrêté à cette première impression. Je sais que j'avais adoré Eugénie Grandet, d'abord parce que j'ai beaucoup d'affection pour elle, parce que j'ai connu des individus qui ressemblaient fortement à ceux qui l'entouraient dans le livre.
    Je suis plutôt content des titres que j'ai pu trouver à cette bourse aux livres.




    Je vais faire une réponse globale au débat sur le fantastique que j'ai provoqué. Il ne s'agit pas ici de se prendre la tête ou de faire dévier le débat sur l'utilité des classifications pour choisir ses livres. On sait tous ici qu'une définition est fluctuante et remodelable mais il y a une frontière entre une définition hyper restrictive du fantastique et le grand n'importe quoi. Je ne suis pas plus amateur de fantastique que de fantasy. J'ai une adoration pour les livres de Tolkien qui sont superbes. J'ai dévoré Harry Potter et Narnia quand j'étais plus jeune et je ne les renie pas aujourd'hui. Mais pour moi les deux genres n'ont pas le même objectif et le même rôle.
    Lorsque j'ai utilisé le mot tension pour définir le fantastique, c'était pour moi le moyen justement d'ouvrir la définition. Les oeuvres du XIX recherchait la plupart du temps à faire naître l'angoisse ou la peur. Mais le fantastique doit d'abord faire naître une sensation d'étrange et de bizarre comme si quelque chose ne tournait pas rond. Cette tension provoque majoritairement l'angoisse mais il peut parfois provoquer un sentiment de malaise, d'excitation ou de rire.
    Là où j'ai mal compris le reproche fait à ma définition, c'est lorsqu'on me dit que Lovecraft en serait exclu. C'est vrai qu'en rapprochant ses oeuvres, les amateurs ont extraits un monde du surnaturel cohérent mais il est loin d'être rationalisé. J'ai lu Le cauchemar d'Innsmouth, et j'ai toujours considéré cela comme du fantastique (et parmi le meilleur que j'ai lu) parce que justement il y a cette tension extrême entre le protagoniste qui doit faire une déviation dans son trajet et les événements surnaturels qui surviennent.

    Et je ne suis pas contre de qualifier une oeuvre à la fois de fantasy et de fantastique. Je me souviens d'une série qui est tiré d'un livre: Jonathan Strange et Mr Norrell. Dans ce monde, la magie est accepté mais elle a en grande partie disparu. Pourtant les événements qui arrivent ne sont pas non plus expliqués par les reliquats de magie restant. On a donc des événement surnaturels qui adviennent par rapport à la norme du monde créé, norme qui est elle-même surnaturel par rapport à la notre. D'ailleurs on sentait l'inquiétude des personnages qui nous inquiétait en ricochet.

    évidemment, il serait fastidieux de faire un travail d'apothicaire pour chaque oeuvre avec des définitions dont les frontières semblent poreuses mais si j'ai pris l'exemple d'Harry Potter, c'est parce qu'il fait partie des exemples parfaits de ce que n'est absolument pas le fantastique. Et si on commence à laisser dire qu'il y a fantastique à partir du moment où on aperçoit l'étincelle d'un soupçon de magie, alors c'est le genre fantastique qui devient un terrible fouillis qui n'a plus de sens et à qui on ne rend pas justice.