[Suivi lecture]Epo9

 
  • Epo9

    Néophyte de la lecture

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    #31 19 Mai 2019 12:41:44

    Oui dommage, je mets la faute sur le dos de la coupure car le livre n'est pas inintéressant en soi et l'écriture n'est pas mauvaise du tout.
    Merci !!
  • Lady K

    Grand chef libraire

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    #32 19 Mai 2019 15:06:38

    Oooh dommage effectivement :(
    Surtout que la deuxième partie du livre est la plus sympa, je l'ai relu il y a peu et j'étais scotchée :pink:
    J'espère que tu continueras quand même =D
  • Epo9

    Néophyte de la lecture

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    #33 27 Mai 2019 15:22:08

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    Ce livre se situait dans ma pile à lire depuis un bon moment. J'ai sauté dessus lorsque je l'ai vu à Emmaüs car ça ne me disait rien de mettre 10€ dedans non plus. Ce n'est pas un livre qui se lit d'une traite car il peut devenir ennuyant, la concentration s'en va et alors on n'arrive plus à apprécier les styles. Il le faut le lire petits coups par petits coups. Je ne connais pas très bien Raymond Queneau, j'ai seulement eu l'occasion d'étudier Le Vol d'Icare au lycée. Mais j'y ai retrouvé la même folie et la même originalité. Il s'amuse avec les mots à travers ces 99 styles. C'est même étonnant qu'on puisse réécrire autant de fois une même histoire. L'imagination semble avoir aucune limite dans ce petit livre. Certains crient au génie mais je n'irai pas jusque là.



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    Bon, ce n'est que le deuxième Zola que je lis et j'ai encore un vrai coup de cœur. Si les tomes peuvent facilement se lire indépendamment les un des autres, j'ai de plus en plus envie de lire la saga des Rougon-Macquart en entier. Je n'ai pas lu Pot-Bouille, ni La Conquête de Plassans donc je ne sais pas trop de quelle tare on parle pour Octave Mouret (car la saga se focalise sur les personnages de la famille des Rougon-Macquart qui héritent d’une tare). Pour moi il semble être un génie du marketing du début à la fin du livre. Je ne connais donc pas son histoire mais je veux la découvrir, de la même manière que Germinal m'a donné envie d'aller sur la trace des Lantier dans l’Assommoir, Nana et La bête humaine. Après Germinal et Au Bonheur des Dames, je cherche encore de quelles descriptions interminables on peut bien parler quand les gens évoquent Zola. Car de nouveau avec ce livre, je les ai trouvées utiles au récit, précises et surtout très immersives pour le lecteur. Quand il se met à décrire toutes les étoffes, les chapeaux, les gants et surtout la foule, on a l'impression qu'il donne vie à un tableau impressionniste. Même les scènes dans les appartements chics parisiens me rappelaient des toiles de Gustave Caillebotte (comme celle-ci). Au Bonheur des Dames c'est tout un fourmillement de gens. On retrouve d'un côté le point de vue des clients (enfin surtout des clientes) et d'un autre celui des vendeurs. Les premières ne sont que des victimes des stratégies marketings impitoyables du directeur Octave Mouret, qui porte sur elles un regard plutôt réducteur : Ils ne pensent qu'à s'enrichir en satisfaisant leurs instincts de coquetterie grâce à l'apport constant de nouveautés. L'achat devient alors compulsif où les dames les plus névrosées deviennent cleptomanes. Et de l'autre côté, on a le point de vue des vendeurs et tout le mépris que les clients peuvent leur renvoyer à la figure. Mais Zola décrit également leur précarité et la concurrence impitoyable qui règne entre eux où la moindre erreur ou la baisse des ventes dans leur rayon est synonyme de renvoi. Car être vendeur c'est aussi nuire aux autres à coups de commérages immondes pour grappiller leurs places. C'est donc dans cet univers que l'on suit Denise qui débarque de sa Normandie natale et qui va peut à peut se faire une place en tant que vendeuse. Au final, il est très facile de s'identifier à ce personnage qui est impressionné par la capitale et qui a tout simplement peur de se faire manger. Enfin, on a un dernier point de vue, cette fois-ci externe, sur cette machine infernale. Celui des petits commerçants qui eux se font littéralement dévorés par les grands magasins. Mais Emile Zola n'est pas là pour dire si c'est bien ou pas bien. Il ne fait que nous livrer un témoignage de la fin du 19ème siècle. Pour lui, la modernité est en marche et cela ne sert à rien de lutter contre. Le Bonheur des Dames se développe tout au long du livre, avec des nouvelles idées de réclames, de nouveaux rayons, de nouveaux produits, et de nouveaux quartiers pour les employés, dont les conditions s'améliorent au fil de l'histoire. Le livre se termine en apothéose avec la réalisation d'un chiffre d'affaire record et une fin satisfaisante pour les personnages principaux.
    Au Bonheur des dames est un classique qui se lit très bien, il n’y aucune raison d’avoir peur de le lire. L’histoire est prenante et on se laisse facilement emportée par elle grâce à l’écriture immersive de Zola.




    Et maintenant j'attaque L'appel de la forêt de Jack London ! :)

    Dernière modification par Epo9 (19 Novembre 2019 18:27:09)

  • diablounette

    Dompteur de pages

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    #34 27 Mai 2019 16:04:42

    Je ne lis pas beaucoup de Zola car pour tout dire, Au bonheur des dames est le seul que j'ai aimé et fini (lu certainement au collège je crois, pas de mon plein gré).
    J'ai le souvenir qu'effectivement les descriptions ne m'ont pas semblé pesantes dans ce livre, par contre, je n'ai jamais pu aller au delà de 20 pages pour La bête humaine, là j'ai vraiment trouvé ça interminable... (tellement que c'est un des rares livres de ma vie que j'ai abandonné).
    Mais bon, cela ne me fait pas ça que pour Zola, j'ai également beaucoup de mal avec Flaubert ou même Maupassant (et pourtant, il parait que c'est facile à lire, ben moi ça passe pas).
  • Epo9

    Néophyte de la lecture

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    #35 27 Mai 2019 17:39:39

    @diablounette J'ai pas eu de difficultés particulières pour lire Madame Bovary contrairement à L'Education sentimentale (mais pour ce dernier j'étais au lycée et j'aimais pas la littérature et lire de manière générale). Et Maupassant je n'ai lu que des nouvelles alors je ne peux pas trop dire non plus. Par contre je n'aime pas trop le style de Balzac.
    Bref, on verra bien pour la suite chez Zola !
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #36 28 Mai 2019 19:28:17

    Au Bonheur des Dames est un de mes préférés dans la série des Rougon-Macquart, mais c'est vrai qu'il prend une saveur supplémentaire quand on a lu Pot-Bouille avant.
    Et j'aime beaucoup aussi L' Appel de la forêt (dans un tout autre genre).
    Alors bonne lecture :)
  • Epo9

    Néophyte de la lecture

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    #37 28 Juin 2019 13:36:07

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    Ce n'est que mon deuxième Jack London. J'ai moins aimé que Martin Eden (ce dernier m'a vraiment mis une claque monumentale) mais bon ils ne sont pas vraiment comparables. L'appel de la forêt reste très bon ! J'ai aimé exploré la nature de ce brave chien qui oscille entre l'instinct sauvage et la fidélité envers les hommes. J'ai eu beaucoup de peine pour lui à certains moments. C'est aussi un très beau voyage dans la région du Yukon ! L'écrivain y met son vécu et ça se voit tout de suite dans son écriture. Je n'ai plus qu'à lire le mythique Croc Blanc maintenant !




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    C'est mon premier Shakespeare. Je ne connais pas du tout ses pièces, c'est quelque chose qui manque dans ma culture littéraire. Ça m'a plu mais je n'ai pas adoré non plus. Peut-être est-ce parce que je connaissais déjà globalement l'histoire. On m'a dit que MacBeth était encore bien meilleure, il faudra que j'aille vérifier ça par moi-même. :D




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    Alors, j'étais pas spécialement motivée pour le lire car tout le tapage qu'il peut y avoir autour de cette histoire commençait à m'agacer. Toutefois il était dans ma PAL depuis un moment et c'est uniquement parce que je l'ai trouvé pas cher du tout que je l'ai acheté. C'était vraiment pas une priorité quoi. Je l'ai commencé avec une attente assez haute. L'écriture est vraiment sympa, je suis vite rentrée dedans et on se prend au jeu. Tout le monde sait depuis le début que Lizzie et Darcy vont finir ensemble. Ce qui est intéressant est de découvrir comment cela va arriver. Et à travers toutes ces histoires de mariage Jane Austen nous fait une belle critique de la société anglaise. Bon, les personnages sont quand même attachants et drôles. Pour preuve, moi qui aime toujours plus les personnages secondaires dans les histoires, j'ai vraiment adoré Lizzie. Elle est pleine de confiance, et ne se démonte jamais même devant des personnes qui lui sont socialement supérieures, sa mère et ses sœurs la saoulent complètement. Son principal défaut étant finalement qu'elle jugent trop vite les gens (enfin j'apprends rien à personne, c'est dans le titre : Lizzie est pleine de préjugés et Darcy est orgueilleux). J'ai aimé les pointes d'humour également.
    Dans le genre anglais domestic manners je préfère toujours Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë mais Orgueil et Préjugés reste très bon et il est plaisant à lire.





    Et là en ce moment je lis La Chartreuse de Parme de Stendhal ! :D J'avais lu Le Rouge et le Noir il y a quelques années et j'avais détesté, le héro me mettait très mal à l'aise. Donc bon retenter du Stendhal ça me disait moyen. Et pourtant, j'en suis qu'à la page 220 mais je suis conquise !!! Dans mes souvenirs d'ailleurs, j'avais trouvé l'écriture chiante à lire et ce n'est plus le cas pour La Chartreuse. Mais j'ai lu énormément de classiques français depuis cette période alors je commence à être rodée pour ce style je suppose ? :-)

    Dernière modification par Epo9 (19 Novembre 2019 18:32:21)

  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #38 28 Juin 2019 17:42:52

    Il vaut mieux espacer un peu L'Appel de la forêt et Croc-Blanc car ils se ressemblent pas mal et ç peut paraitre redondant (même si vu que c'est Jack London, c'est bien :D )
    Et je suis une grande fan de Roméo & Juliette, sans doute parce que ça fait longtemps que je le lis et relis et donc que j'y vois beaucoup d'autre chose qu'une simple histoire d'amour : de l'humour par exemple mais aussi toute la critique de la société anglaise de l'époque shakespearienne. Pour moi c'est une pièce qui se savoure avec le temps. Mais Macbeth est aussi excellent :D
    Que dire d'Orgueil et Préjugés ? si ce n'est là encore que je l'ai lu et relu et qu'à chaque fois je me régale de l'ironie de Jane Austen et que les dialogues me font vraiment sourire. Je le préfère à Hurlevent mais en même temps ils ne sont pas réellement comparables (pas le même sujet, pas la même époque non plus… )
    il fut un temps où je trouvais La Chartreuse de Parme plus facile à lire que Le Rouge et le Noir, sans doute parce qu'il y a moins de digressions. Mais au final, je préfère toujours le deuxième au premier.
    Je repasserai par ici quand tu auras fini. Bonne lecture ;)
  • Epo9

    Néophyte de la lecture

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    #39 21 Juillet 2019 14:09:17

    Coucou les gens ! Me voici de retour ! :)

    La Chartreuse de Parme (Stendhal)
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    À Parme, l'ombre de la chartreuse s'étend sur la cour et sur les intrigues aristocratiques des quelques happy few qui l'animent : Gina la belle duchesse, le comte Mosca, mais surtout le jeune Fabrice del Dongo, qui suscite l'amour de tous ceux qui le croisent. Comment ne pas l'aimer, ce jeune rêveur plein de grâce, qui transfigure la réalité ? Mais lui, que tout le monde aime, qui saura-t-il aimer ? C'est la question qui hante Fabrice, et Stendhal nous entraîne dans sa quête, qui le conduira de Milan à Parme, de Waterloo au lac de Côme, jusqu'à la prison de la tour Farnèse où son destin va basculer...


    J'ai mis un mois à le lire car mon rythme de lecture a été bousculé par mon concours (que j'ai réussi ! :-)) et par mon job d'été. Mais je suis allée jusqu'au bout ! Il y a plus gros comme pavé et plus indigeste comme style d'écriture mais quand même... je l'ai bien senti passé haha.

    « Puisqu'il semble que je ne dois pas connaître l’amour, ce seront toujours là pour moi les grandes sources de félicité ; je voudrais, avant de mourir, aller revoir le champ de bataille de Waterloo [...] Ce pèlerinage accompli, je reviendrais souvent sur ce lac sublime ; rien d’aussi beau ne peut se voir au monde, du moins pour mon cœur. À quoi bon aller si loin chercher le bonheur, il est là sous mes yeux ! »


    Voilà, tout est dit (enfin presque). Fabrice, personnage romantique level expert.

    La bataille de Waterloo est ma scène préférée alors qu'elle semble avoir ennuyé pas mal de gens quand je lis les avis sur Internet. Deux passages qui m'ont bien fait marrer :

    « Vous allez vous battre ? dit Fabrice à Aubry.
    – Non, je vais mettre mes escarpins pour aller à la danse !
    – Je vous suis. »


    « Tu as tué le tien ? lui dit le caporal Aubry.
    – Oui, mais j’ai perdu mon fusil.
    – Ce n’est pas les fusils qui nous manquent ; tu es un bon b... ; malgré ton air cornichon, tu as bien gagné ta journée. »


    Ils démontrent d'ailleurs bien sa naïveté et son étourderie caractéristiques. En fait, quand on regarde sa vie, on se dit : « Whaaou, quel héros ! » Bah ouais, parce que Fab il a fait la bataille de Waterloo, il se fait bannir de chez lui et devient clandestin, entame une carrière ecclésiastique, déboule à la Cour de Parme (État tyrannique), sans oublier la case prison et sa quête de l'amour. C'est très épique vu comme ça sauf que le personnage est un boulet. Dès qu'il est livré à lui-même il enchaîne les catastrophes. Sa naïveté lui joue des tours : il est, comme on dit, « gentil ». Au final, ses aventures sont assez comiques à suivre (surtout lors du désordre de la bataille de Waterloo où sa seule obsession est de savoir s'il s'est réellement battu, je trouve ce passage génial et très intéressant à analyser).

    Heureusement que Tata Gina est là pour réparer les boulettes. Il se fait sauver les miches par elle et le Comte Mosca tellement de fois qu'il devient la cible des complots politiques et perd la maîtrise de son destin. La Duchesse Sanseverina est un personnage qui m'a mise mal à l'aise à certains moments : elle est amoureuse de son neveu et devient assez toxique. Son amour et son admiration envers Fabrice sont assez incompréhensibles tant ces deux personnages s'opposent sur le plan stratégique et de la vivacité de l'esprit. C'est aussi pour ça que j'ai aimé ce personnage, elle a de l'ambition et est toujours pleine de ressources !

    La fin du roman est malheureusement plutôt expéditive. Mais Stendhal nous offre un très beau voyage dans l'Italie du XIXème et les intrigues politiques sont bien menées. À lire dans sa vie si on veut avoir une culture littéraire classique. Je comprends aussi les abandons, ça traîne parfois en longueur mais je n'ai pas trouvé ça insurmontable. J'ai bien apprécié ce livre avec un « héros » original. Par contre ça ne m'a pas donné envie de retenter Le Rouge et le Noir, mon souvenir de ce bouquin est trop mauvais :lol:. En tout cas Stendhal semble aimer les amours qui scandalisent.


    Et là j'ai commencé Nana d'Emile Zola. S'il me donne envie de lire d'autres Rougon-Macquart alors peut-être que j'envisagerais de lire la saga dans l'ordre (j'aurai lus 3 avec celui-ci).

    Dernière modification par Epo9 (21 Juillet 2019 14:10:26)

  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #40 23 Juillet 2019 18:26:27

    j'adore ton avis sur La Chartreuse de Parme : carrément rafraichissant par rapport aux commentaires académiques, même si au final tu soulignes les mêmes choses : la naïveté de Fabrice, le rôle de la Duchesse Sanseverina et les amours scandaleuses qui font en effet partie des thèmes stendhaliens et des romantiques en général (des Souffrances du jeune Werther à Mme Bovary, c'est une idée récurrente).
    Je suis curieuse de ce que tu vas penser de Nana, qui est assez sulfureux pour l'époque (et tu n'as pas fini avec les amours scandaleuses). Je viens juste de la croiser dans le tome précédent L' Assommoir (que je relisais pour la énième fois).
    Bonne lecture :)