#1 14 Novembre 2019 14:55:47
La Guerre et la Paix
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Fiche du livre : ici
Date de parution : 1865-1869
Quatrième de couverture : 1805 à Moscou, en ces temps de paix fragile, les Bolkonsky, les Rostov et les Bézoukhov constituent les personnages principaux d'une chronique familiale. Une fresque sociale où l'aristocratie, de Moscou à Saint-Pétersbourg, entre grandeur et misérabilisme, se prend au jeu de l'ambition sociale, des mesquineries, des premiers émois.
1812, la guerre éclate et peu à peu les personnages imaginaires évoluent au sein même des événements historiques. Le conte social, dépassant les ressorts de l'intrigue psychologique, prend une dimension d'épopée historique et se change en récit d'une époque. La « Guerre » selon Tolstoï, c'est celle menée contre Napoléon par l'armée d'Alexandre, c'est la bataille d'Austerlitz, l'invasion de la Russie, l'incendie de Moscou, puis la retraite des armées napoléoniennes.
Entre les deux romans de sa fresque, le portrait d'une classe sociale et le récit historique, Tolstoï tend une passerelle, livrant une réflexion philosophique sur le décalage de la volonté humaine aliénée à l'inéluctable marche de l'Histoire ou lorsque le destin façonne les hommes malgré eux.
Avis : J'ai lu le premier tome en seulement 15 jours. On suit trois grandes familles issues de la noblesse russe – les Rostov, les Bezukhov et les Bolkonsky – à travers les mondanités et les théâtres de guerre. Les personnages sont vraiment attachants pour le coup, on les voit évoluer, grandir, mûrir et mourir aussi. C'est typiquement une fresque littéraire. Une composition importante par ses lieux, la diversité de ses personnages et ses enjeux. C'est complexe à développer et pourtant on ne perd jamais le fil. Les protagonistes se dispersent pour mieux se recroiser et ça me plaît énormément. C'est une histoire épique avec ses batailles mais aussi très émouvante.
Le deuxième tome est cependant moins romanesque et beaucoup plus historique. Tolstoï démonte les historiens et les théories de l'époque (comme celle du mouvement des masses dû à la volonté d'un seul homme redonnant ainsi de l'importance à chaque petit soldat). Il en profite également pour redorer le blason du Général Koutouzov. Ce sont des digressions intéressantes sur le fond mais sur 20 pages seulement. De même qu'il nous décrit aussi des batailles sans qu'aucun des personnages du roman ne se retrouve dedans. Du coup, émotionnellement, je ne me sentais plus beaucoup intéressée par certains passages du livre, surtout après un premier tome aussi fou et intense.