@Lianne : Le résumé présente un personnage assez sympathique, c'est vrai. Je me laisserai sans doute tenter, à l'occasion, ton avis m'intrigue et tu n'as pas l'air d'avoir été la seule à beaucoup apprécier. Et puis, à ce stade, un livre de moins ou de plus dans ma WL ne fait pas grande différence...
@Cendre : Je suis d'accord concernant l'amélioration des choix de couverture ! Il était temps et c'est aussi tout bénef' pour eux puisqu'une belle couverture contribue pas mal au genre d'achat impulsif que nous, pauvres lecteurs naïfs, sommes tentés de faire...
J'avais le même soucis avec l'idée d'abandonner un livre qui ne me plaisait pas mais j'ai fini par me laisser tenter par le DNF lorsque j'ai finalement eu les moyens de faire grossir ma PàL au-delà du raisonnable. :lol: Il y a trop de petites pépites à lire pour perdre son temps avec ce qui ne convient pas à nos goûts et je ne me sens plus coupable de laisser de côté mes lectures.
Pour en revenir à mes lectures...
J'ai DNF deux romans depuis ma dernière MàJ : The Bone Witch et Havenfall. Je ne m'étendrai donc pas sur ces deux là, à moins que vous soyez curieux. Dans ce cas, je me ferai un plaisir de vous donner de plus amples détails.
<image>Commençons donc par le célèbre Dix Petits Nègres, d'Agatha Christie. Un petit classique du genre policier qu'il m'a fallu des années pour oser lire parce que le titre est une vraie agression. Je ne me suis jamais renseignée là-dessus, d'ailleurs : pourquoi, par exemple, n'a-t-il jamais été modifié ? La version anglaise a un titre alternatif et il me semble même que la comptine du roman ne parle plus de « nègres » mais de « soldats » ? Évidemment, le roman étant ce qu'il est, ses personnages clichés et ridicules, on se doute que tout ceci est fait exprès mais... mais tout de même, on grimace et pas qu'un peu. Ceci étant dit, ai-je vraiment besoin de vous vanter les mérites de cette petite enquête dont vous avez certainement tous entendu parler ? Agatha Christie mène son lectorat par le bout du nez et le mystère, tout comme le suspense, reste entier jusqu'aux toutes dernières pages. Et quel plaisir d'avoir entre les mains un policier dont on ne devine pas tous les détails avant le point final ! Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas apprécié un « thriller » à ce point. Comme quoi, il n'y a pas besoin d'écrire un pavé pour nous en mettre plein la vue. Quelques écrivains devraient certainement en prendre de la graine... Que pourrais-je ajouter ? Je trouve toujours un peu difficile de parler de classiques tant ils n'ont, en général, rien à prouver (qu'on les ai aimés ou non, d'ailleurs). Les Dix Petits Nègres est un roman plein de personnages ridicules et tragiques et loin d'être attachants, on jubile presque face à leur mort et c'est presque un plaisir d'imaginer dans quelles circonstances chaque invité se fera tuer et à quelle strophe du poème sa mort fera référence. Agatha Christie a certainement du talent pour écrire des personnages à la fois détestables et tout bonnement humain... je suis certaine que chaque lecteur trouvera la victime qui lui correspond, chacun ayant son victoire et son défaut exacerbé. Un classique à lire, évidemment, que l'on aime ou pas le genre parce qu'il est si court qu'on n'a même pas le temps de se dire que, finalement, on ne l'aime pas. Et puis, pour couronner le tout, c'est idéal pour se sortir d'une vilaine panne de lecture !
<image>Suite à ce petit bout de roman, j'ai eu envie de rester dans le mystère et c'est donc Le Maître des Illusions de Donna Tartt qui a crié mon nom depuis ma bibliothèque. Un choix impulsif, un peu au hasard, parce-qu'après Ninth House de Leigh Bardugo, j'avais très envie de replonger dans l'univers sombre et tordu d'une université américaine. Encore aujourd'hui, je me félicite de ce choix.
Si j'avais déjà entendu parler de l'auteure, je n'avais encore jamais osé ouvrir un de ses livres, d'autant plus qu'à part Le Maître des Illusions, aucun d'entre eux ne me tentaient réellement. Mais voilà, bim bam boum, j'ai été forcé de me rendre à l'évidence : Donna Tartt est une artiste et peut-être même un génie du genre puisqu'elle parvient à faire ce que beaucoup d'écrivains tentent, en vain : écrire presque 800 pages de... comment dire... « rien », tout en parvenant à rester passionnante. Dis comme ça, pensez-vous sans doute, ça ne donne pas très envie et pourtant ! J'ai dévoré ce roman qui m'a laissé au bord de ma chaise durant toute ma lecture, fébrile et inquiète, affamée de plus, toujours plus, prise au piège de cet espèce de suspens né de rien, de détails insignifiants glissés ça et là dans les propos du narrateur. L'écriture est sublime et les personnages extrêmement bien écrits : complexes, uniques, presque divinisés par un narrateur qui parvient à nous convaincre qu'il n'a peut-être pas tort, qu'on a bel et bien en face de nous des demi-dieux qui scintillent dans la brume du Vermont. Cette lecture fut tout bonnement fascinante et jamais je n'aurais cru me laisser avoir à ce point par cette atmosphère unique et ces personnages hors du commun qui jamais ne tremblent sur leur pied d'estale alors même que le rideau tombe et qu'on réalise, à la fin, que ce ne sont que des hommes, peut-être même des enfants, imbus d'eux-mêmes, lâches et égoïstes, incapable de prendre des décisions rationnelles et déterminés à vivre leur tragédie jusqu'au bout. Si vous avez lu et aimé Les Lois de l'Attraction, de Bret Easton Ellis, vous devriez aimé ce roman là qui, je trouve, nage dans les mêmes eaux dérangeantes, emplies de poissons étranges et délicieusement indolents.
<image>Et vint finalement le tour de Wayward Children, book 1 : Every Heart a Doorway, de Seanan McGuire. La radine en moi a frôlé la crise cardiaque quand il a fallu dépenser 9 euros pour moins de 200 pages mais que voulez-vous... il faut parfois ce qu'il faut. Et ce petit roman là, pour tous les grands enfants de ce monde, pour tous les lecteurs et les introvertis, il-le-faut. Je ne vous parlerai pas de l'histoire, de l'enquête, de tout ce qui m'a semblé secondaire dans la belle expérience que fut cette lecture. Une lecture qui nous dit qu'il y a forcément un endroit, une personne, quelque chose fait pour nous, quelque part. Quelque chose fait sur mesure pour ce qui, en nous, est unique. Quelque chose qui nous attend, qui nous espère même. Quelque chose prêt à nous accepter tel que nous sommes. Ça paraît naïf, enfantin, mais qu'est-ce que ça fait du bien !
Pour terminer, je suis plongée, en ce moment, dans le tome 1 de Sharakhaï : Les Douze Rois de Sharakhaï de Bradley P. Beaulieu. Les gars, je ne sais pas pour vous, mais je pense avoir trouvé une nouvelle série à ajouter à mes favoris.
Allez, bonnes lectures !