[Suivi lecture] Aryia

Ma petite Aryia,

     ma lettre est partie hier. J'ai hésité à le préciser, j'avais envie de te surprendre... mais j'ai préféré jouer carte sur table. Tu verras, l'enveloppe est assez épaisse. Si jamais tu as du mal à me relire, fais-moi signe ! Sache aussi que j'ai gardé une copie de ton exemplaire, juste pour conserver chez moi l'intégralité de la correspondance à venir. D'avance, bonne lecture.

     J'ai de la peine de te savoir au lit de la sorte. Il fait très ensoleillé chez toi ? J'espère que ça te passera rapidement, tu étais si contente que tes migraines soient passées... En tout cas, n'oublie pas que je pense fort à toi :heart:

     Merci infiniment pour ton petit mot sur mon projet. Il me tient vraiment à coeur, et même si je ne travaille officiellement dessus que depuis quelques mois, cela fait plusieurs années que j'en ai l'idée. D'ailleurs, plus les jours passent et moins je suis occupée, alors je compense avec ça. J'essaie d'avancer au maximum de façon efficace pour gagner du temps.

     En parlant de se lever tôt, ce matin, j'ai loupé mon réveil. Je suis donc sortie du lit à 7h20, bien trop tard en ce qui me concerne. L'idée de la prise de note au lit est vraiment bonne ! Tu as raison de faire ça, au moins tu te réveilles doucement, et par la même te plonge proportionnellement dans le bon contexte pour travailler.

     Ca me rassure de savoir que, normalement, ton enseignant ne devrait pas t'appeler. Une piqûre de rappel n'est jamais mauvaise, mais au moins, ton contrat pédagogique assure pour le coup.

     Le comportement de ton agent immobilier me plairait beaucoup à l'inverse de toi. Je suis une véritable pile (comme tu as pu t'en douter étant donné mes horaires). Par contre, si l'on me met avec une personne comme moi, il y a de grande chance qu'il y ait du spectacle. Enfin je dis ça, mais je sais aussi rester très calme. Justement, ça ne fait pas de mal : ça me permet de me reposer l'esprit pour compenser mon activité constante.

     Je croise les doigts pour la vente ! Franchement, si c'est pour leur fille, ça ne m'étonnerait pas que ça aboutisse. Je nous connais nous les jeunes à la recherche d'une première maison... On a un coup de coeur, et on craque immanquablement, en entraînant les parents avec. Reste plus qu'à espérer que ça ne coince pas du côté de la banque. Tiens nous au courant, je suis tellement impatiente de savoir ! Ce serait formidable pour vous.

     J'ai lu tes paragraphes sur les peluches avec fascination. C'est incroyable tout ce que tu as... Je suis impressionnée, j'aurais tellement aimé en avoir autant ! Mais toutes les peluches que j'ai pu avoir son dans mon coeur (ouhouhou comment je parle moi... ) et y resteront encore très longtemps. Aurais-je droit à une photo à l'occasion ?

     Amies sans frontières est très touchant. Je pourrai le relire peu importe mon âge. Je te le conseille vraiment.

     Et pour finir... L'anecdote de la voiture :

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Ma voiture est moi, c'est réellement une histoire d'amour. J'ai toujours eu besoin d'évasion, et parcourir les routes a été pour moi une thérapie pendant très longtemps. Même aujourd'hui, je me demande si ce n'est pas encore le cas. A titre d'exemple, l'été dernier - qui a été très mouvementé pour moi -, j'ai parcouru 15 000 km rien qu'en deux mois et demi. J'en parle un peu dans ma lettre, mais voilà comment ça s'est passé. Mes parents étaient à l'autre bout de la planète (littéralement) avec mon petit frère et ma petite soeur. Moi, j'étais en rattrapages. A la fin de ceux-ci, le soir même, j'organisais une soirée de fin d'année chez moi avec les rescapés des examens. Ca nous a fait du bien. Puis une amie très proche est venue loger chez moi quelques temps, nous avons participé à mon festival annuel ensemble. Lequel durait tout un WE, presque sans interruption... c'est un événement somme toute très fatigant. Elle est repartie du dimanche soir, et moi j'ai dormi presque toute la journée du lendemain. Il était prévu que je me rende à Angoulême le lendemain encore, pour arriver en fin de journée. Mais je ne tenais tellement pas en place seule dans mon petit appartement que j'ai pris la route sur un coup de tête à 3h du matin. J'ai roulé non-stop de Lille jusqu'à Angoulême, ne m'arrêtant qu'une seule fois, moins de 5min, pour refaire un plein de gazole. Bref, j'ai l'impression de ne jamais me lasser de la conduite, je peux rester au volant des heures sans jamais ressentir de fatigue ni d'ennui. Enfin la fatigue, c'est relatif bien sûr, en tout cas elle n'a jamais été occasionnée par la conduite. Tout mon été s'est passé de cette façon, à prendre la route parce que j'en avais envie, en parcourant la France à la suite d'amis.

     Bref, ce n'est pas de ça que je devais te parler. Ma voiture et moi, donc. C'est une Mazda 3, elle roule très bien et, malgré qu'elle soit très capricieuse (je ne compte plus le nombre de fois où elle est tombée en panne), je souhaite la garder à mes côtés le plus longtemps possible.
     L'anecdote dont je vais te parler se déroule chez mes parents. J'y passais quelques fois le WE quand j'habitais encore Lille. Leur résidence est une ancienne caserne militaire, donc l'enceinte est entourée d'un demi-mur en grosses pierres, derrière lequel se dressent les places de parking. Quelques privilégiés se garent dans la cour, il y a en gros quatre places non officielles mais qui plaisent bien à tout le monde, d'autant plus que les voitures placées là ne sont pas gênantes. Aucune d'elles n'étaient disponibles, alors je me suis garée le long du mur... comme les autres.
     C'était une période compliquée pour moi. Durant ma formation d'ingénieur, j'étais beaucoup trop souvent à l'école (de 7h30 à 22h30 généralement), et en rentrant j'avais encore du travail, alors je ne dormais pas beaucoup. Entre quatre et cinq heures je dirais. Tout ça pour dire que j'étais fatiguée, et que j'avais besoin de repos. Cette nuit là, du vendredi au samedi, je n'ai pas entendu l'accident. Il y a beaucoup de courses de rue dans le quartier de ma mère, et je connais une partie des types qui y participe. Sauf que cette fois-ci, la course n'était pas organisée par les habitués. Vers cinq heures du matin, une voiture manque son virage au carrefour de ma rue, termine dans le mur de ma résidence. Tu imagineras sans difficulté l'expression sur mon visage lorsque, 1h30 plus tard, je sortais dans la cour dans l'intention de prendre ma voiture pour aller chercher du pain frais pour tout le monde. Je n'y suis pas allée tu t'en doutes.
     Les pierres, énormes, étaient tombée SUR ma voiture ! Puis elles ont glissé sur le côté, là où je les ai retrouvées. Le pire, c'est qu'à la base, je n'avais pas compris. Je m'étais dit "je me suis garée à côté de tout ce chantier hier soir sans m'en rendre compte tellement j'étais fatiguée". Mais non. En plus, la chambre de ma soeur, dans laquelle je dors à ces occasions, possède de grandes fenêtres qui donnent directement sur cette partie de la rue. Et je n'ai vraiment rien entendu.

     J'étais vraiment énervée, alors j'ai mené ma petite enquête et c'est là que ça devient drôle. Etant donné les dégâts dans le rue, il allait de soi que le radiateur du véhicule en tort était endommagé : le conducteur n'avait donc pas pu l'emmener très loin après la collision. Je suis remontée chez moi, et j'ai appelé tous les numéros de dépanneurs qui me tombaient sous la main. C'est ma voisine du haut qui a fini par venir me voir, une plaque d'immatriculation et une marque de dépanneur écrits sur un post-it qu'elle m'a tendu de bon coeur. Il ne m'a pas fallu longtemps pour prendre le volant de la voiture de mes parents pour m'y rendre.
     La secrétaire là-bas ne voulait pas me donner les informations que je voulais, mais il était hors de question que cette affaire me glisse entre les doigts (tu remarqueras à quel point je peux être têtue lorsque je suis contrariée, mais surtout lorsqu'on me fait du tort en s'enfuyant après). J'ai donc insisté pour au moins voir la voiture. Comme j'ai expliqué à la dame du bureau, j'avais sa plaque d'immatriculation, je finirais donc bien par obtenir ces informations. Autant qu'elle me les donne de bon coeur.
     
     Finalement, la voiture, c'était une BM série 5 de 2013. Complètement explosée, complètement volée, sans aucun doute. Bonne pour la casse. Bref, j'ai obtenu le nom du conducteur, son numéro de téléphone et son adresse postale. Je m'y suis rendue de suite. Il habite dans un immeuble pas très beau à voir dans le quartier derrière chez mes parents, pas très loin de surcroît. Le jeune homme à ce moment avait 23 ans (oui, je l'ai trouvé sur les réseaux). Quand il m'a vue arriver de sa fenêtre au RDC, je n'imaginais pas que ce puisse être lui. Pourtant, c'est bien ce garçon qui m'a ouvert avant même que je ne sonne à son appartement, ce qui m'a franchement soufflée. Lorsque je lui ai demandé confirmation de son identité, je me suis présentée. "Vous avez eu un accident de voiture cette nuit, et avez endommagé un mur d'enceinte, vous êtes d'accord ?". Il n'y rien, mais alors rien nié. Alors j'ai enchaîné : "Ma voiture était derrière ce mur."
     C'est là qu'il a compris et, très honnêtement, j'ai cru qu'il allait partir en courant devant son air affolé. Je lui ai simplement demandé un constant en lui expliquant que j'en avais besoin pour être remboursée des frais de garage. Ce à quoi il m'a répondu qu'il l'aurait bien rempli avec bonne foi, mais qu'il n'était pas assuré sur cette voiture... volée, tu en conviendras, et je n'en doute pas le moins du monde ! Alors je lui ai dit que je rendais visite à mon assurance, pour savoir comment procéder. Je l'ai prévenu que je reviendrai dans la journée, et qu'il avait intérêt à être là, sans quoi je finirais bien par le retrouver puisque je possédais toutes ses coordonnées. Il m'a répondu une chose dont je me souviendrai toute ma vie :

     ► Y a pas de risque, j'attends la police, elle doit me placer un bracelet électronique.

     Je n'ai pas pu m'empêcher de lui rire au nez, ce à quoi il m'a répondu "Oui je sais, que des galères en ce moment." Et là, je me suis tordu de rire... si cet homme avait des problèmes, ça m'avait tout l'air d'être de sa propre faute. Je n'ai pas vraiment de considération pour ces gens là - sauf cas particulier selon le contexte du tort bien sûr, je ne suis pas sans coeur.

     Pour finir, je n'ai pas pu porter plainte car le mur ne m'appartenait pas et qu'il n'avait pas touché directement ma voiture. Je n'ai pas pu faire de constat non plus. Du coup, il aurait fallu que je porte plainte contre la SNI (agence immobilière sous-traitante de l'armée) qui devait porter plainte contre le gosse qui, lui, n'avait pas de quoi payer. Ce qui in fine n'aurait donc servi à rien.
     Je me suis arrangée avec mon assurance autrement, et je n'ai pas fait réparer les dégâts de carrosserie malheureusement.

     C'est une histoire qui me fait autant rire qu'elle m’énerve encore aujourd'hui. Apparemment, le mec à qui j'ai eu affaire est dans de beaux draps avec la justice.

     C'était un peu long tu m'en excuseras. Mais j'espère que ça t'aura plu :lol !

Maintenant, il faut que je mette à jour mon suivi. A très vite :heart:

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La 5e vague moi, j'ai plus entendu parler d'aliens. Vu que je ne pense pas le lire...c'est le cas ?

@Wonder reader → Effectivement, c’est le plus délicat, quand la personne qui t’a offert le livre te demande « et alors, t’en as pensé quoi ? » … Bon, dans mon cas, la plupart savent que ma PAL est 30 000 fois plus haute que moi, donc ils comprennent quand je leur dit que j’ai pas encore lu, mais c’est toujours gênant je trouve !
Pour la 5e Vague, c’est tout à fait cela !

@LittleGuizmo → Pas de soucis, ça m’arrive aussi d’avoir besoin de m’éloigner des forums et réseaux sociaux, j’espère que ça va mieux !

Bien le bonsoir par ici,
Comme prévu, j’ai relu mon devoir de sociologie (sans rien trouver à améliorer : j’avoue que j’en avais tellement marre que je n’avais qu’une seule envie, le balourder et en être débarrassée), maman l’a également survolé pour vérifier qu’il n’y avait pas de fautes de français, et je l’ai rendu ! Me voici donc officiellement à jour pour mes devoirs maison : quel soulagement ! J’ai décidé de m’accorder un week-end entier de repos avant de reprendre les révisions pour mon cours d’histoire.
Sinon, j’ai regardé un épisode de The 100 (S6E8) ainsi qu’un film : La 5e Vague (quelle surprise, n’est-ce pas) !


Lectures terminées : mes avis finaux

▸ Carnet de l'apprenti écrivain de Susie Morgenstern et Theresa Bronn [BBM]
<image>Sachez-le tout de suite : ce livre n'est pas un manuel d'écriture ! Vous n'y trouverez aucun conseil, aucune astuce pour écrire le roman de vos rêves. Toutefois, ce petit carnet peut vous aider à réaliser votre rêve de devenir auteur, car "c'est en écrivant qu'on devient écrivain" : il faut entrainer, affuter sa plume, jour après jour, apprendre à discerner les maigres murmures de la Muse inspiratrice ...

C'est donc une sorte d'agenda d'écriture que nous offre Susie Morgenstern avec ce livre : à chaque page sa citation d'un écrivain, poète, chanteur célèbre, ainsi qu'une petite consigne pour réaliser un exercice d'écriture ou d'introspection. Inventer la vie d'une mouche, écrire des phrases à la manière de, raconter son plus beau souvenir, imaginer sa vie idéale. Autant de thématiques, parfois sérieuses, parfois farfelues, pour libérer l'imagination et l'inventivité, pour nous obliger à écrire.

Et parfois, au détour d'une page, l'autrice jeunesse se livre, se dévoile : elle nous offre un petit aperçu de sa vie d'écrivaine, de sa motivation, de ses doutes, de ses rêves. Comme pour nous dire que l'on est pas seuls sur ce chemin, que beaucoup l'ont arpenté avant nous, l'arpentent en même temps que nous et l'arpenteront après nous.

Ce n'est donc pas un manuel que l'on lit et que l'on oublie dans un coin : c'est un compagnon d'écriture à ouvrir chaque jour, car comme tout bon muscle, celui de l'écriture doit être échauffé et travaillé avant l'effort, et ce carnet nous aide, justement, à stimuler notre inspiration et notre plume, pour ensuite nous lancer l'exhortation à "commencer notre roman" ! Vraiment, je sens que je vais beaucoup m'amuser en suivant les consignes quotidiennes de Susie Morgenstern !

▸ La 5e vague, tome 2 : La mer infinie de  Rick Yancey [BBM]
<image>Comme cela est malheureusement souvent le cas dans les trilogies, cet opus est le maillon faible : s'il reste admirablement captivant et surprenant, il est loin d'être aussi exceptionnel que le premier. C'est vraiment un tome de transition, c'est le calme après la tempête qui vient de s'achever et avant celle qui approche : le temps semble s'être arrêté, comme le remarquent les personnages eux-mêmes. Une certaine langueur s'installe, entre attente et découragement. On est dans l'expectative, on se demande à quelle sauce nos héros vont bien être mangé : où, quand, comment ? Et surtout, pourquoi ? Au fil des chapitres, cette question se fait plus lancinante ...

Tout comme Ringer, qui devient un de nos personnages point-de-vue, qui, prend presque toute la place au détriment des autres (et c'est bien dommage : que leur arrive-t-il pendant tous ces mois qu'elle passe dans cette foutue chambre d'hôpital militaire dirigé par les envahisseurs ?), on ne comprend absolument plus rien. Que veulent-ils réellement, ces Autres ? Quel est leur plan ? On échafaude des milliards d'hypothèses, mais aucune ne s'avère satisfaisante. Alors on en est réduit à l'attente, et croyez-moi, au bout d'un moment, on n'en peut plus. On veut se jeter sur la suite, à défaut de pouvoir se ruer sur Vosh pour lui faire cracher ses quatre vérités. On dévore chapitre après chapitre, parce qu'on a besoin de savoir comment ce grand bourbier va bien pouvoir se terminer.

Ça promet un troisième et dernier opus riche en rebondissements et en révélations, car il faudra bien qu'on est enfin le dernier mot de toute cette affaire, un opus riche en actions et en émotions, car on sent que tous ne s'en sortiront pas indemnes. Un deuxième tome de transition, certes, mais qui joue parfaitement son rôle car on est tout de même happé d'un bout à l'autre avec cette attente qui enfle toujours plus dans notre coeur et notre esprit : bref, c'est plutôt réussi !


Ma prochaine lecture

▸ La 5e vague, tome 3 : La dernière étoile de  Rick Yancey [BBM]
<image>Sans surprise, je vais donc dès demain me plonger dans le troisième et ultime volume de la trilogie, que je lis en lecture commune avec @canaan et @Readeuse pour le challenge Mission impossible : Sagas ! Je dois avouer être à la fois terriblement impatiente de découvrir la fin de cette histoire incroyablement palpitante, et atrocement triste de devoir quitter pour de bon Cassie, Ben, Evan et Sammy (et même Ringer, aussi étonnant que cela puisse paraitre) … Je n’aime pas les fins, les au-revoir, même si l’avantage des romans, c’est qu’il suffit de les rouvrir pour retrouver les personnages !