[Bry, David] Que passe l'hiver

@Mana_ Je suis assez d'accord quand tu parles d'un plume assez lourde. J'ai trouvé qu'on passait beaucoup de temps à décrire la neige à grand renfort de synonymes et de poésie imagée. J'en avais carrément marre à la fin x) Fin qui m'a grandement déçue, je me suis un peu demandé pourquoi on me l'avait raconté. Ce n'est pas que la fin est amer c'est qu'elle... meh :goutte:

@Uefuef :  Effectivement, ce qui sauvait l'ensemble était l'univers et les pouvoirs. C'était le plus intéressant, mais finalement ce n'était qu'un décor. Je pense qu'on aurait pu passer moins de temps sur la neige et les banquets (oui je fais une fixation) et accorder plus de place aux tribus elles-mêmes. Et ça serait très bien rentré dans un one-shot.

Je confesse avoir été très déçu par ce roman, voire un peu agacée sur la fin.

C'est étrange, en lisant les commentaires, je ne retrouve pas du tout l'impression que j'avais eue.

Je suis pourtant en général une adepte de fantasy "énergique" et j'étais presque un peu timide à l'idée de me lancer là-dedans... et pourtant, je n'ai jamais trouvé la plume trop lourde, ou le rythme trop lent.

Pour moi, c'était juste ce qu'il fallait. En fait, j'ai pris le "manque d'informations" à propos des tribus plutôt comme faisant partie de l'ambiance mystérieuse et un peu floue du roman... on en sait peu au fond sur les coutumes de ces gens, sur leurs pouvoirs, mais moi justement ça m'a vraiment plongée dans cette ambiance où la neige fait comme un manteau qui recouvre la vérité, où l'on ne sait pas tout. J'ai aimé que l'auteur garde cette part de mystère, parce que justement, en tenant le lecteur dans l'ignorance de la plupart des détails, il garde une aura de secret qui est pour beaucoup dans la fascination et l'immersion que j'ai ressentie : on a la neige, partout, silencieuse, ces banquets qui s'éternisent, où l'on s'échange des regards mais où les non-dits on bien plus d'importance que les paroles prononcées, et ce contexte cotonneux, où l'on se sent presque aveugle et sourd, où l'on ne comprend pas tout ce qui se passe, joue énormément sur le ressenti du lecteur à mes yeux.

En fait, j'ai l'impression que l'auteur s'accorde le droit de nous "priver" de certaines informations (sur les rituels, les tribus, leurs pouvoirs...) pour mieux nous faire ressentir l'ambiance de secret et de mystère qui plane sur le Wegg. Le héros est loin de savoir ou de comprendre tout ce qui se passe, et mettre le lecteur à son niveau, c'est un choix déterminant à mes yeux. Si le ton de l'auteur avait été plus didactique, avec description complète des tribus, de leurs pouvoirs, etc, on aurait perdu je pense cette atmosphère si particulière. Certes, il y a une frustration qui naît chez le lecteur, habitué à être omniscient, à recevoir de l'auteur des détails, des informations, des explications... mais ici, cela me semble être un choix délibéré et judicieux. Notre ignorance construit notre ressenti par rapport au roman, par rapport aux personnages. Personnellement, je me suis laissée porter, et le charme a opéré. Non, même une fois la dernière page tournée, tout n'est pas forcément clair. Mais quel merveilleux moment j'ai passé sur le Wegg !

Je comprends donc qu'on soit froissé par le manque de détails, mais à mes yeux, c'est parfaitement dosé et réfléchi. Si le récit était plus didactique, je pense qu'on perdrait en atmosphère poétique et envoûtante ce qu'on gagnerait en clarté et en compréhension. C'est un roman à lire en se laissant porter, en acceptant la part de flou que laisse planer l'auteur, selon moi.

@Matea En fait, c'est justement l'ambiance qui m'a laissée de marbre :/ Au début j'étais dedans, et à force l'auteur m'a lassé. À la fin, je ne comprenais pas l'intérêt de m'avoir raconté cette histoire. C'est pour ça finalement que je note que l'univers et les clans étaient bien plus intéressant : je vis ce que l'histoire aurait pu être, et qu'elle m'aurait sûrement plus plue que ce que j'ai reçu.