[Suivi lecture] Miyuki_

 
  • Emmani

    Magicien des lignes

    Hors ligne

    #291 02 Novembre 2020 16:20:14

    Hey !
    Et bien, tu as eu le nez creux pour le confinement haha, je pensais pas qu'on aurait un confinement national déjà, je pensais plutôt à un confi par région (de toute façon, moi je me le tapais forcément...)

    Quasi toutes tes nouveautés sont dans ma PAL/liste de livres à emprunter ! Du coup je surveillerai tes avis !
    Quand tu avais annoncé la LC De pierre et d'os, ça m'avait intriguée. Ça a l'air très particulier, et très intéressant pour tester de nouvelles choses, je me le note de côté !
  • Adhara_

    Dompteur de pages

    Hors ligne

    #292 03 Novembre 2020 07:55:04

    Ah oui, il faut que tu tentes Cyrano ! Et ne t'en fais pas pour le film, tu ne rates pas grand chose (par rapport au livre, selon moi) =) Et il va falloir que je me penche plus sur cette fameuse Horde du Contrevent !

    Tu es bien partie avec tous tes pleins de livres pour tenir tous les confinements à venir XD (même si j'espère qu'il n'y en aura pas 30 ^^')
    Tu m'as convaincue avec De pierre et d'os, hop en wish !
  • Miyuki_

    Gastronome littéraire

    Hors ligne

    #293 08 Novembre 2020 20:04:20

    Vos messages :

    Bouledechat : Après, c'est à toi de voir. Le TW te permet de lire un roman en toute connaissance de cause et préparer à la situation ! Lady Trent ne devrait plus tarder à être lu mais, il n'est pas la priorité dans mes emprunts ;)

    Emmani : Cette fois, je n'étais pas prise de court ! Et en même temps, la bibliothèque reste ouverte donc, ça c'est super cool. Ca me manquait beaucoup lors du premier confinement mais, je crains que ça ne reste pas longtemps encore ouvert donc, je profite.

    Oui, Saelind et moi, on te recommande De pierre et d'os !

    Adhara : Même si ma bibliothèque reste ouverte, j'ai de quoi tenir un siège x) Espérons qu'il n'y ait pas 50 confinements, en effet, même si je suis assez pessimiste sur la question :grat:






    Côté nouvelles et emprunts :

    RAS ! Sauf un roman graphique pépite qui sera bientôt sur le suivi et la suite de FMA !



    <image>Les dames de Kimoto, Sawako Ariyoshi, Ed. Folio

    "Elles sont trois, ces dames de la famille Kimoto, avec leurs amours, leurs passions, leurs drames qui racontent le destin de la femme japonaise de la fin du XIXe siècle à aujourd'hui.
    Née en 1931, l'auteur a connu très tôt un immense succès. On l'a comparée à Simone de Beauvoir.
    "

    Je crois que ça fait très longtemps que je n’ai pas été aussi déçue et, surtout, en colère par rapport à un roman. Je pensais écrire cet avis après plus de réflexions, avoir ouvert mes chakras et en fait, non. Je suis tellement en colère et vu qu’il y a des colères qui sont tout à fait saines, on va l’exprimer.

    Mais avant tout, de quoi ça parle Les dames de Kimoto ?

    Ce roman retrace l’histoire d’une famille japonaise sur trois générations. On va suivre la vie Toyono, la grand-mère, Hana, la mère et Fumio, la fille. Et on me dira là que c’est tout à fait banal : Un récit tranche de vie où on retrace les joies et les peines de trois générations de femmes japonaises au début du XIXe siècle. Oui, le résumé est somme tout banal et ne devrait pas attiser de tels sentiments.

    Je m’attendais à une histoire de familles, aux liens familiaux et générationnels, le tout dans l’environnement nippon. Et en soit, je l’ai eu mais accompagné de pleins d’autres choses que je n’avais pas demandé.

    Honnêtement, même si ce n’est pas mon truc, j’aurai préféré mille fois avoir un roman qui dépeint une petite vie tranquille où les enfants apprennent à rouler à vélo, les promenades le long des rizières, etc. etc. etc.

    Et je n’ai pas eu ça. Toutes les réflexions qu’ont les personnages autour de leur vie quotidienne m’a fait tout d’abord hausser les sourcils, puis ricaner, puis mise en rogne au point où j’avais envie de balancer le livre par la fenêtre. Fort heureusement pour ce livre, je suis contre la maltraitance livresque sous toutes ses formes. Mais, j’y reviendrais plus tard.

    De ce roman, je vais en retenir trois choses : l’antipathie généralisé, l’ambiance froide et glaciale digne d’une tempête de neige et tous les reproches.

    Mélangez bien ces trois ingrédients et vous avez un livre très lourd. Trop lourd et indigeste.

    Maintenant que j’ai annoncé la couleur, allons au cœur du problème.

    Premièrement, j’ai nommé l’antipathie généralisé !

    Je n’ai malheureusement pas accroché aux différents protagonistes. Impossible d’avoir une once de sympathie pour eux. Le personnage qui m’intriguait le plus et qui me semblait être le point central de tout le récit, Tonoyo, apparaît dans moins d’une centaine de pages. Et encore, apparaître est un bien grand mot. 

    Le reste du roman tourne autour de Hana. Et bon sang, quel personnage insupportable et incompréhensible. Je ne comprends pas. Hana a pourtant une éducation, même si une partie de son éducation est tournée vers les arts ménagers (on est au Japon du XIXe siècle, il ne faut quand même pas pousser ! C’était déjà un exploit qu’une femme puisse être éduquée), sa grand-mère ne semblait pas écouter et se plier aux exigences masculines, etc. Alors pourquoi on a un personnage aussi aigrie et fermée ? Il me semblait justement que Toyono adorait sa petite-fille parce qu’elle avait de l’esprit. Certes, Hana est intelligente et souffle de très bonnes idées à son époux et sans elle, il aurait bien ramé dans la semoule. Elle semble être ce que l’histoire a fait de nombreuses femmes : l’anonyme.

    Mais, autant se résigner à cette condition et en être fière avec l’éducation et l’influence reçue par sa grand-mère, je ne comprends pas.

    Autant, ne pas comprendre est une chose. Autant, ce personnage est horriblement détestable. Je peux comprendre qu’elle est coincée dans des traditions patriarcales et victime d’oppression, quoiqu’elle en semble incroyablement consciente, mais la méchanceté qui émane d’elle est insupportable. Cette personne est gratuitement méchante parce que ses propos sont dénués d’un quelconque rapport et d’arguments.

    Beaucoup de scènes m’ont marqués dans ce livre et peuvent servir d’illustrations à mes propos. Ce ne sont pas des gros spoilers mais, par soucis pour les personnes qui ne veulent rien connaître de l’histoire, ils sont mis entre balise :



    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    First, Fumio fait de la bicyclette dans la cour. Hana pique une crise pas croyable parce que Fumio utilise cet engin scandaleux, pourquoi scandaleux me diriez-vous ? Tout simplement parce que lorsqu’on pédale, le tissu se relève et dévoile un peu de peau. Encore une fois, je peux totalement comprendre que le Japon toussa toussa, bien que je ne peux pas accepter parce qu’en contradiction avec mes valeurs. Mais, s’en suit une scène d’une violence terrible pour quoi, parce que Fumio fait de la bicyclette ? La réaction d’Hana est tellement démesurée et pour rien en fait.

    Secondo et je crois que c’est la pire, c’est le truc qui m’a marqué dans l’histoire. Fumio est considérée comme « féministe » mais, on y reviendra plus tard, c’est promis. Donc, Hanako est chez sa grand-mère, Hana. Et sans prévenir, Hana se met à sortir plus ou moins ceci : Ta mère elle est féministe et elle fait des grands discours pour l’égalité homme-femme mais, il n’empêche que quand elle a accouché, elle a pleuré et hurlé de douleurs. Tout le contraire des femmes d’antan qui supportaient les souffrances dans le silence.
    Déjà, c’est quoi le rapport choucroute ? I DON’T KNOW. Je continue de chercher, mon cerveau est en ébullition, mais rien ne vient.
    Ensuite, c’est quoi toute cette méchanceté ? C’est horrible de dire ça. Enfin, c’est normal de souffrir quand on accouche, peu importe tout ce qu’on met en place pour soulager les femmes qui accouchent. Ce n’est pas rien. Et en quoi être une femme qui supporte la douleur en silence ajoute une plus-value ? Je ne sais pas, je ne vois pas le rapport.



    On passe maintenant à Fumio qui est aussi insupportable que sa mère mais, dans une tout autre dimension. Je vais en parler surtout dans la partie consacrée au féminisme. Donc, ce n’est pas maintenant que je vais faire une belle place pour elle. Mais, on peut vite fait parler qu'elle ne se pose pas la question du privilège. Elle en veut à la terre entière mais, ne reconnaît pas là-dedans le privilège qui lui ait donné de pouvoir se questionner par rapport aux questions égalitaristes, au fait qu'elle puisse être éduquée, etc.

    On va parler du second point : l’ambiance lourde et aussi froide qu’une tempête de neige.

    Pendant toute ma lecture, j’avais l’impression d’avoir une chappe de béton sur les épaules et ça me pesait.

    Au final, peu de positif ressort de ce livres. Entre les deuils à foisons, les guerres, les différents malheurs familiaux, les évènements qui apportent un peu de luminosité ont été balayés rapidement.

    Cette chappe de béton se composait d’une part de l’ambiance froide et d’autre part du poids et de la pression familiale.

    Pour faire court et simple, tout le long de ma lecture, j’ai eu la sensation que même si certains personnages voulaient s’élever au-delà de leur condition, ça leur était tout bonnement impossible. Quand bien même ces derniers s’instruisent, veulent construire leur monde ailleurs. Le poids familial revient toujours et brise tous les efforts et les espoirs.

    Dit comme ça, c’est très fataliste. Mais, c’est honnêtement mon ressenti. Il y a plein de choses qui auraient pu être mises en place pour contourner, aller à contre-courant de ce qu’on attend d’une personne. Mais, rien, absolument rien. Au final, on en revient toujours au point de départ. Et c’est super triste.

    On va maintenant parler du cœur du problème : le féminisme. Entendez bien que je mets féminisme entre gros guillemets. Je crois être pas mal renseignée sur le sujet via divers podcasts, lectures, etc. et ce que j’ai vu là, ce n’est pas ma vision du féminisme. Entendons-nous bien, je ne crois pas qu’il y ait qu’une seule façon de vivre son féminisme et ma vision, mon avis sur les différentes questions variera d’une personne à l’autre mais, je doute que ce livre présente un réel aspect féministe.

    Ca partait pourtant bien avec une réflexion toute simple et pourtant toujours d’actualité, j’ai nommé la fameuse tenue républicaine, enfin made in Japan. Fumio, le personnage féministe, se pose des questions sur le pourquoi du comment on ne pourrait pas mettre un vêtement brun à la place du vert si rien ne l’interdit.

    Et puis, c’est à peu de choses près tout.

    L’autrice dépeint le féminisme comme une rébellion d’ados qui ne souhaite que froisser ses parents et décrie le progrès, l’avenir et la fin des croyances en des superstitions avec des évènements négatifs. Evidemment, décrit sans la moindre chaleur humaine.

    La montée des eaux ? C’est parce que la femme a remonté le fleuve. Il ne faut pas que la mariée remonte le courant, c’est contre-nature !

    Etc, etc, etc.

    Outre le fait que le féminisme et tous les combats alentours soient décrits comme une crise d’adolescence, un truc passager et pas super sérieux, le personnage porteur de ce combat pose aussi quelques soucis.

    Je ne crois pas qu’on puisse dire que Fumio soit la sororité incarnée tant elle fait preuve aussi de méchanceté et fait montre d’arguments pas cohérents du tout, de reproches et saupoudre le tout de victimisation secondaire. Et Fumio retourne sa veste et retourne dans les traditions et l’oppression patriarcale quand ça l’enchante mais, ça on est pas dans sa tête à ce moment-là, donc difficile de dire si elle le fait inconsciemment ou pas.

    On nous fait aussi allègrement remarquer que si Fumio est en colère, c’est parce qu’elle est jalouse de sa mère. C’est évident.

    Je ne pense pas que l’autrice puisse mettre en face à face féminisme et jalousie d’autres femmes. C’est tomber en plein piège patriarcal que de penser ainsi.

    Si on parle féminisme, on ne peut pas louper le coche de la masculinité. Là, il y a également des choses à dire.

    Si c’est bien considéré que les femmes soient des êtres élégants, soumise à leur mari et reléguée pour régner dans l’espace domestique, les hommes ont également leurs codes à respecter.

    Hana a un fils, dont le nom m’échappe, mais elle ne supporte pas que ce dernier ait un caractère passif et aucune vraie ambition. Il lui faut absolument que ce soit un homme politique de la trempe de son père. Et ça pose beaucoup de questions.

    Encore une fois, je veux bien qu’on me dise les arguments suivants : Japon, XIXe siècle.

    Sauf que, je ne suis pas certaine de pouvoir accepter lesdits arguments quand on me vend un livre féministe et que sur la quatrième de couverture, la maison d’édition note : La Simone de Beauvoir du Japon.

    C’est donc ça le deuxième sexe et le féminisme ? Être totalement soumise à son mari, fière de la place ombrageuse que l’on occupe, vouloir restreindre toute liberté de ses enfants pour qu’iels deviennent comme leurs parents, ne pas écouter leurs envies, faire mille et un reproches à sa fille, expliquer la colère par de la jalousie, vouloir coûte que coûte enraciner chacun dans des croyances et des superstitions dans lesquels ses enfants ne se retrouvent pas ? Et j’en passe encore.

    Le Japon et le XIXe siècle ne peuvent pas tout expliquer.

    En tout cas, moi je ne veux pas l’expliquer ainsi et placer ces deux termes à chaque fois.

    On me promet un livre sur le féminisme, on compare l’autrice à Simone de Beauvoir et j’ai ça. C’est normal d’être en colère, j’ai l’impression d’avoir été trompée sur la marchandise.

    Non, je ne vous recommande pas ce livre. Même si j’aurai aimé donner plus d’exemple, je préfère ne pas trop en dévoiler pour les personnes qui désirent faire leur propre avis. Mais, si vous le lisez, oubliez le résumé et les comparaisons de la maison d’édition !

    Dernière modification par Miyuki-Panda (08 Novembre 2020 20:04:52)

  • Wonderbooks_

    Bookworm

    Hors ligne

    #294 10 Novembre 2020 19:19:23

    Hello hello ! :)

    Eh bien ça fait longtemps que je suis pas passée dîtes donc XD

    Dommage qu'Antigone ne t'ait pas plu. Pareil, hormis pour les cours, je ne lis pas de pièces de théâtre. Mais, j'avais étudié celle-ci en classe et j'avais beaucoup aimé ! =) Tu me diras c'est un peu plus intéressant que les romans qu'on se tapent de lire (coucou Manon Lescaut :vomi:)

    Oh chouette ton petit book-haul ! Hâte d'avoir ton avis sur Four dead queens qui est dans ma Wish depuis sa sortie. Sinon, j'ai adoré Une histoire naturelle de dragons et Le dernier magicien : j'espère qu'ils te plairont ! Pareil, j'ai lu Aberrations et ce fut une lecture assez chouette.

    Bon bah après ton avis, c'est sûr que je ne lirais pas Les dames de Kimoto : déjà les comparaisons avec d'autres auteur.ices m'agacent un peu et je m'en méfie comme la peste… :jeboude:

    Bonnes lectures !
  • Bouledechat

    Passionné du papier

    Hors ligne

    #295 13 Novembre 2020 11:04:58

    Eh ben, ça ne donne pas envie... :euhnon:
    Et effectivement les messages contradictoires, moi aussi ça me fait sauter au plafond !! :diablo:
  • Miyuki_

    Gastronome littéraire

    Hors ligne

    #296 21 Novembre 2020 20:49:51

    Vos messages :

    Wonderbooks le poulpe : Je trouve que le seul avantage à une pièce de théâtre, c’est que c’est moins long à lire qu’un roman XD Et dans mon cas, quand tu étudies un trimestre complet Dom Juan, tu ne peux plus voir des pièces de théâtre même en peinture … (Bon, en même temps, on ne peut pas comparer Manon Lescaut à Antigone … Que je n’ai pas lu d’ailleurs !)

    Je n’ai pas beaucoup avancé sur tous ces livres-là mais, je pense que la plupart peuvent être de bonnes lectures, je tiens au courant héhé.

    Je suis contente si je peux t’épargner l’énervement que j’ai vécu et en vrai, quand je pense à ce livre, je suis encore en colère XD

    Bouledechat :  Bon, mission accomplie ! Une chose est sûre, c’est que je ne pourrai pas être libraire, je suis trop trash quand j’aime pas un livre. Si on vient me demander si Les dames de Kimoto c’est bien, ça se verra sur ma tête que j’ai trouvé ça horrible et je pourrai pas dire oui, oui, super lisez-le XD






    Côté emprunts et nouvelles :

    Est-ce qu’on est d’accord pour dire que ce mois de novembre est interminable ? I think. Je m’occupe comme je peux. Je lis, j’écoute beaucoup de podcast, je me suis mise à regarder Le meilleur pâtissier, je fais des puzzles. Mais n’empêche, je trouve ça bien long et ça m’épuise un peu.

    En attendant, j’ai reçu ma commande : Circé de Madeline Miller. Je suis joie, la couverture est magnifique et je sens que la passionnée de mythologie que je suis va se régaler. C’est également ma lecture en cours suite à la LC organisée sur le fofo !

    Sinon, je suis allée en bibliothèque aujourd’hui et j’ai été hyper raisonnable !

    - Un été sans maman de Gregory Panaccione
    - Le club de l’ours polaire, tome 1 de Alex Bell et Tomi Tomislav

    Et on va justement parler de Panaccione et d’autres, c’est parti !






    <image>Un océan d’amour, Lupano et Panaccione, Ed. Delcourt

    « Chaque matin, Monsieur part pêcher au large des côtes bretonnes. Mais ce jour-là, c'est lui qui est pêché par un effrayant bateau-usine. Pendant ce temps, Madame attend. Sourde aux complaintes des bigoudènes, convaincue que son homme est en vie, elle part à sa recherche. C'est le début d'un périlleux chassé-croisé, sur un océan dans tous ses états. Une histoire muette avec moult mouettes. »

    Roman graphique dont j’avais entendu de très bons éloges, je me suis précipitée dessus lorsque je l’ai vu en bibliothèque. J’avais oublié un détail qui a son importance : le manque de texte. On part sur un roman graphique totalement muet et c’est surprenant.

    Une fois la déroute passée, très vite je vous rassure, on embarque dans un voyage fou et palpitant qui va poser au lecteur.ice plein de questions : l’économie, l’écologie, le couple, la politique, etc. Et croyez-moi, le résultat est à la hauteur.

    L’objet livre rejoint ma conviction que lire, c’est bien plus que la littérature blanche, les classiques, etc. Pour moi, lire c’est déchiffrer un ensemble de caractères ou d’images formant un ensemble logique et Un océan d’amour rejoint clairement cette définition.

    Parfois, on n’a pas besoin de mots pour raconter et faire comprendre à notre interlocuteur.ice l’histoire.

    Et c’était clairement très beau, tant visuellement que scénaristiquement parlant !

    Par contre, on va passer à un autre graphique que j’ai bien moins apprécié …

    <image>Juliette : Les fantômes reviennent au printemps, Camille Jourdy, Ed. Acte Sud

    « Après le succès de la trilogie Rosalie Blum, Camille Jourdy revient avec un nouveau roman graphique, vaudeville familial haut en couleur. »

    Ce résumé ne vous disant absolument rien et c’est le plus complet que j’ai pu trouver sur les méandres du net, voici l’histoire :

    On va suivre Juliette, une jeune parisienne, qui vient rendre visite à sa famille. Juliette est une personne souffrant d’anxiété et elle va rencontrer une personne qui l’aidera à comprendre et vivre avec ses angoisses.

    Autant, je trouve le travail sur les décors et les éléments s’y rapportant magnifiques, autant je n’aime pas la manière dont sont dessinés les visages. Mais, j’arrive encore à passer outre.

    Ce qui m’a le plus dérangé dans ce roman graphique et qui fait que ma réaction quand j’y pense, c’est : nyé hem … La trame scénaristique.

    Tout est trop flou, pas assez travaillé. L’autrice a voulu se lancer dans tellement de choses différentes qu’en refermant le livre, j’avais une impression d’incomplet, de brouillon et un manque d’unicité. C’est dommage, il y a clairement du potentiel et l’histoire va interroger plusieurs pans de notre réalité. Seulement, trop, c’est trop.

    Du coup, je vous dirai de passer votre chemin, malheureusement.

    On va finir sur une note beaucoup plus joyeuse, même si les sujets restent assez durs et actuels …

    <image>Et le désert disparaîtra, Marie Pavlenko, Ed. Flammarion

    « Samaa vit dans un monde qui pourrait être le nôtre bientôt. La vie a presque entièrement disparu de la surface de la Terre. Le sable a tout dévoré. Son peuple, nomade, traque les derniers arbres et vend leur bois pour survivre. Samaa aimerait être chasseuse, elle aussi, mais c'est une charge d'homme. Un jour, elle désobéit et suit les chasseurs. Mais le désert a mille visages. Samaa se perd, et fera une rencontre qui changera le destin de sa tribu à jamais. »

    Pour moi, Marie Pavlenko c’était loin d’être gagné d’avance ni même une évidence. Après un début catastrophique avec Je suis ton soleil, j’ai eu un coup de cœur pour Un si petit oiseau et j’en attendais beaucoup de son dernier roman. Autant vous dire que je n’ai pas été déçue.

    On suit l’histoire de Samaa qui vit dans un monde qui pourrait être le nôtre et pour moi, c’est clairement notre monde. Celle-ci voudrait devenir une chasseuse, sauf que c’est réservé aux hommes. Un jour, alors que les hommes partent à la chasse (aux arbres, évidemment), Samaa les suit et va se perdre dans le désert jusqu’à faire une rencontre qui pourrait tout changer et remettre en question tout le fonctionnement de notre héroïne et tout ce qu’elle croyait logique.

    Le titre donne très clairement le ton, on se trouve face à un récit écologique. Marie Pavlenko va parler de nature, d’écologie mais aussi de féminisme et ça, j’ai beaucoup apprécié.

    Je dois dire que par moments, je trouve que le livre enfonce des portes ouvertes et présente des facilités en mode pour que la planète se porte mieux, il faut planter des arbres. Oui, mais c’est à mon sens bien plus complexe que ça. La question écologique ne porte pas que sur la préservation de la planète. Ce sont aussi des questions d’économie, de politique, d’alimentation et de féminisme.

    J’ai beaucoup apprécié qu’on questionne le lien entre masculinité toxique et destruction de l’environnement. C’est un pan qui semble assez méconnu et pourtant qui a son importance. Pour avoir plus d’informations à ce sujet, je ne peux que vous renvoyer vers le superbe documentaire Demain réalisé par Mélanie Laurent qui a déjà quelques années mais qui est, à mon sens, toujours d’actualité et un épisode du podcast Les couilles sur la table qui s’intitule Le patriarcat contre la planète et qui est vraiment top.

    L’écriture de Marie Pavlenko est très fluide. Même pour un huis-clos assez contemplatif au final ça se lit tout seul.

    Bref, je ne peux que le conseiller. Je pense qu’il est parfait pour sensibiliser un public plus jeune et si vous êtes comme moi, éduquée sur les questions environnementales et bien, il ne fera pas de mal !

    En ce moment, je lis Circé de Madeline Miller. Je suis déjà sous le charme et je suis contente de m’intéresser et de m’informer sur la mythologie parce qu’il faut avoir des connaissances sur le sujet pour appréhender au mieux l’œuvre !

    Dernière modification par Miyuki-Panda (21 Novembre 2020 20:51:44)

  • Grimhilde

    Serial lecteur

    Hors ligne

    #297 22 Novembre 2020 23:57:45

    Coucou par ici =)

    Alors j'applaudis très fort ce que tu as dit au sujet D'un océan d'amour (roman graphique que j'avais adoré, j'adore les RG sans paroles calligraphiées) :

    "L’objet livre rejoint ma conviction que lire, c’est bien plus que la littérature blanche, les classiques, etc. Pour moi, lire c’est déchiffrer un ensemble de caractères ou d’images formant un ensemble logique et Un océan d’amour rejoint clairement cette définition."

    A titre d'exemple mon amoureux lit surtout des BD et regarde aussi beaucoup de films. Sa mère dit tout le temps "olala il lit jamais pfff c'est désespérant" (elle était prof de lettres). Je lui ai répondu "oh si au contraire, il lit beaucoup. Bien plus que moi et bien plus finement. C'est un excellent lecteur d'images". Bon elle a haussé les épaules, je suis pas sûre qu'elle était d'accord, mais j'en avais marre qu'elle dise que son fils était un soi disant illettré.

    Assez parlé de ma belle-mère :ptdr:

    J'avance aussi dans Circé et j'adore cette lecture. J'en suis au chapitre 9, et toi ? Pour ma part même si je connais bien la mythologie j'ai décidé de me détacher de cet aspect et de découvrir l'histoire romancée pure, comme pour la première fois. J'aime beaucoup !

    A bientôt.
  • Emmani

    Magicien des lignes

    Hors ligne

    #298 23 Novembre 2020 21:15:11

    Hey !
    Et ben au final j'étais tentée sur Les dames du kimono mais tu m'as stoppée net haha

    J'ai adoré Un si petit oiseau et j'ai beaucoup aimé Je suis ton soleil, mais celui-ci ne me tente pas. Bref je ne m'y risquerai pas, mais j'ai hâte qu'elle revienne sur un titre plus slice of life qui me rappellerait Un si petit oiseau *-*

    Un océan d'amour est une petite merveille !

    Circé ne m'attirait pas plus que ça mais à force d'en entendre autant parler, j'ai envie de le découvrir. J'attends ton avis !
  • Wonderbooks_

    Bookworm

    Hors ligne

    #299 24 Novembre 2020 08:07:11

    Hey !

    Eh mais je me disais bien que Le club de l'ours polaire me disait quelque chose : c'est un des livres favoris de ma sœur. Il paraît que c'est super bien ! 

    Un océan d'amour a l'air topissime, ça part en wish ! ;)

    Circé et Un si petit oiseau sont déjà dans ma Wishlist et j'ai tellement envie de les lire ! :heart:
  • Melody Pond

    Lecteur-express

    Hors ligne

    #300 24 Novembre 2020 11:37:20

    Coucou !

    Je suis un peu à la ramasse, je vais essayer de reprendre ton suivi là ou je l'ai arrêté. =D

    Je ne connais pas tous tes emprunts récents mais j'avais beaucoup aimé Cœur d'encre, c'est une histoire super chouette à lire ! J'espère que tu apprécieras ! :)

    Je n'ai plus beaucoup de souvenirs de Joyland, je pense que j'avais apprécié mais sans plus. Pas le meilleur King que j'ai lu en tout cas.

    De pierre et d'os ! :heart:
    Comme toi, j'ai aimé découvrir cette culture et l'écriture est tellement belle !

    Bon, je raye Les dames de Kimoto. Je n'avais de toute façon jamais entendu parler de ce bouquin mais ton avis ne vend vraiment pas du rêve. =D

    Ah j'avais plutôt bien aimé Je suis ton soleil, pas détesté en tout cas, comme tu dis, elle a une écriture très fluide et ça se lit très vite !
    C'est le seul roman que j'ai lu d'elle mais Le désert disparaîtra a l'air sympa en tout cas.

    Un océan d’amour me tente bien mais nous ne l'avons pas à la bibli. :'S
    Je vais subtilement le rajouter dans les prochaines commandes...

    Bonnes lectures à toi ! :)