[Suivi lecture] Miyuki_

Vos messages :

Caty : Mais oui, ça me dépasse complètement ce genre de réflexions ! Parce qu’on s’imagine que la lecture c’est forcément avoir un livre de la pléiade sous le coude. Alors qu’en soit, le journal, c’est de la lecture. Et pour moi, une bande-dessinée avec ou sans paroles c’est de la lecture puisqu’il y a un ensemble qui forme une histoire cohérente. Je vais parler de Circé juste après !

Emmani : Non, ne lis surtout pas Les dames de Kimoto ! J’en fais encore des cauchemars, c’est horrible ! Ah pourtant je trouve qu’on est aussi sur du slice of life avec Et le désert disparaîtra mais, fait un peu en mode huis-clos.

Wonderbooks : J’ai hâte de le lire ! J’ai un peu peur que ce soit très jeunesse et que ça prend son public pour un cornichon mais, si c’est comme A la croisée des mondes niveau intelligence du récit, ça ne peut que me plaire.

Melody : Pour moi, le premier tome de Cœur d’encre est un peu foireux. J’avais bien aimé le début mais après, vers la page 200 ça part en cacahuète et ça tourne en rond. Je lirai le deuxième tome parce que là je crois qu’il y a beaucoup de potentiel à tirer.

Aealo : Hello !
Oui, mon nouveau boulot me plaît, merci de demander ! Le BC était très chouette malgré les circonstances et tu peux retrouver toutes nos recommandations sur le topic LA (je me suis amusée à récolter les différents livres conseillés, je crois qu’il y a certains titres que tu pourrais aimer là-dedans)

En fait, j’ai déjà essayé le livre audio. Enfin avec un truc tout naze sur Youtube parce que je n’arrivais pas à avancer sur Game Of Thrones et au final, ça me gonflait. Ca n’allait pas comme je voulais au niveau rythme de lecture, intonation des personnages, etc. Tout comme la lecture numérique parce que prendre Le prieuré de l'oranger dans le train, c'est pas pratique du tout, je l'avoue XD, ça a ses avantages, je ne le nie pas mais, ce n’est pas fait pour moi ! #teampapier

De Pierre et d’os, j’en ai justement parlé au BC ! En fait, je ne m’attendais pas à ce que ce soit si violent et ça parte si vite sur des sujets sur lesquels j’ai beaucoup de mal. Certes, ça fait partie d’une autre civilisation, une autre forme de vie mais, c’était par moment un peu brusque pour moi et mon niveau de sensibilité. Et la poésie et les chants inuits sont venus un peu adoucir ça, même si ça peut parler de choses absolument horribles. C’est comme si ça m’avait apaisé et je crois que j’aurai encore plus adoré un livre totalement écrit avec ces chants inuits.

Côté nouvelles et emprunts :

Ca fait un bout de temps que je n’ai pas pris le temps d’écrire ici. Déjà, j’ai pas énormément lu ou du moins, quelques illustrés et je me suis beaucoup concentrée sur la lecture de Circé.

Ah et j’ai adopté un petit chien de la SPA. Je rêvais depuis toujours d’avoir un chien à moi. Ce chien est trop craquant mais forcément, ça demande pas mal de temps et d’énergie (mais c’est que du bonheur) et dès que je me pose pour lire, elle s’assit sur mes jambes, ce qui réclame aussi des adaptations parce que bon, c’est pas un repose-livre et il ne faut pas qu’elle glisse non plus XD

Et puis après avoir fini Circé, il fallait aussi que je le digère mais, on va en parler de suite ! Mais avant, point sur les emprunts bibliothèque :

- Un manoir en Cornouailles d'Eve Chase : C'est le livre du BC du mois de janvier et il trainait depuis un bail dans ma wish-list et il était même dans ma PAL pour le PAC. Au final, je suis contente d'avoir enfin une excuse valable pour le lire depuis le temps qu'il me fait de l'oeil et ce sera peut-être ma prochaine lecture.

- Les politiques sociales ont-elles un sexe ? de collectif : Ce livre ne vous dit peut-être rien du tout parce qu'il est vieux et que j'ai déjà dû l'ajouter sur BBM hier soir. Vous le savez mais, j'écoute beaucoup de podcast sur la masculinité, j'ai lu Sorcières de Monna Chollet et je me suis dit qu'il était plus que temps de lire des essais plus poussés sur un thème spécifique. Du coup, mon choix se porte sur le rapport masculinité et politique, qui plus est ça va parler de travail et c'est un thème sur lequel je réfléchis beaucoup depuis que je suis étudiante et que mon choix de carrière s'est portée sur le droit du travail.

- Fullmetal alchemist, tome 8 de Hiromu Arakawa : Je continue sur ma lancée de ce manga pour aller le plus loin possible cette année et puis le finir en 2021, on y croit !

Avant tout, c’est l’heure du roman graphique !

<image>Un été sans maman, Gregory Panaccionne, Ed. Delcourt

« Cet été, Lucie part en vacances sans sa maman. Accueillie par un jeune couple affairé habitant une maison sur les côtes italiennes, ses journées s'écoulent paresseusement entre promenades sur la plage, jeux avec le chien et apprentissage de la langue du pays... Mais quelles sont ces créatures étranges qui viennent bouleverser sa routine ? »

Après une première expérience concluante, j’ai décidé de renouveler ça et de lire Un été sans maman. Je ne sais pas pourquoi, mais j’étais persuadée que j’allais être face à un roman graphique plein de nostalgie et de tendresse. Sûrement trompée par le titre, vous me direz. Mais, j'ai fait une erreur de débutante en ne lisant pas un minimum le résumé

Et d’accord, l’été que passe Lucie, il est sans sa maman mais, niveau sentiment ça s’arrête là.

Si je suis assez convaincue par les dessins et le graphisme, je ne peux pas en dire autant pour l’histoire.

C’est un peu plat et puis surgit de nulle part une de mes peurs les plus absurdes : Les poissons. Oui, j’ai peur des poissons, c’est je pense une des raisons pour laquelle j’aime la mer d’un amour infini mais de loin seulement. Je n’ose jamais me baigner parce que j’ai trop peur qu’un poisson vienne sur moi et puis, j’ai aussi super peur des méduses.

Alors forcément voir des poissons avec des baskets, autant pour moi. Après, cette apparition, le scénario part dans tous les sens et n’a plus vraiment de cohérence.

Bref, flop pour moi.

On passe à un coup de cœur magistral maintenant !

<image>Circé, Madeline Miller, Ed. Pocket

« Hélios, dieu du soleil, a une fille : Circé. Elle ne possède ni les pouvoirs exceptionnels de son père, ni le charme envoûtant de sa mère mais elle se découvre pourtant un don : la sorcellerie, les poisons et la capacité à transformer ses ennemis en créatures monstrueuses. Peu à peu, même les dieux la redoutent.
Son père lui ordonne de s'exiler sur une île déserte sur laquelle elle développe des rites occultes et croisent tous les personnages importants de la mythologie : le minotaure, Icare, Medée et Ulysse....

Mais cette existence de femme indépendante et dangereuse inquiète les dieux et effraie les hommes. Pour sauver ce qu'elle a de plus cher à ses yeux, Circé doit choisir entre ces deux mondes : les dieux dont elle descend, les mortels qu'elle a appris à aimer. »

En étant très friande des histoires mythologiques, je n’ai évidemment pas pu passer à côté de la sortie de Circé de Madeline Miller. Cet amour pour la mythologie, je l’ai eu très tôt, dès mes 11 ans, c’est certain. Et je suis toujours autant passionnée par ces histoires qui n’ont parfois, n’ayons pas peur de le dire, sans queue ni tête et franchement bien misogyne.

J’ai beau avoir récolté toutes ces histoires au fil des années, je suis loin de tout connaître et, notamment toute la partie sur Ulysse. Le personnage de Circé ne m’évoquait rien, si ce n’est des cochons puisqu’elle est très connue en figure de la sorcière qui transforme l’équipage d’Ulysse en cochon. Mais alors savoir qu’elle était la fille d’Hélios, Dieu du soleil, c’était totalement nouveau.

Et je ne vais pas tourner autour du pot plus longtemps, Circé est un gros coup de cœur, une de mes meilleures lectures de 2020 sans aucun doute.

L’histoire commence avec la genèse de ce personnage dont on voit les liens se tisser avec les autres divinités (titans dans un premier temps) et Madeline Miller nous présente quelques personnages biens connus où on ne peut s’empêcher de se dire ah mais oui ! Notamment Prométhée, Chronos, etc …

Et ce ah mais oui, il revient régulièrement dans l’histoire. J’ai adoré voir cette toile d’araignée se tisser autour des différents récits de la mythologie grecque et revenir à Circé, voir quels étaient les liens avec elle. C’était absolument passionnant et instructif d’avoir un regard nouveau sur toutes ces histoires si célèbres soient-elles.

Dans ma tête, c’était l’ébullition. J’avais de nouveau l’impression d’être une enfant, d’avoir onze ans et découvrir le Minotaure, la guerre de Troie ou me souvenir de ce que j’ai appris bien plus tard comme le récit de Médée. Ce sentiment-là est si agréable et si intense.

Un autre point que j’ai adoré c’est la touche féministe de l’histoire. J’ai lu que pour pas mal de gens c’était raté parce que « trop lourd ». Moi, je ne vois pas où est la lourdeur dans ça. De plus, je l’indiquais mais la mythologie grecque (et les autres) ne laisse pas une belle place aux femmes. Dans son livre, Madeline Miller, l’indique avec beaucoup d’intelligence en se référant aux chansons, aux histoires comptés où Circé apparaît. L’homme en héros et qui parvient à vaincre Circé. Et si c’était beaucoup plus compliqué que ça ? Beaucoup plus compliqué que Ulysse et tous ces hommes valeureux qui triomphent toujours ?

Evidemment, je connais très mal le personnage de Circé alors, je crois qu’il faut toujours plus creuser parce que ce récit est romancé et laisse une belle part à Circé. C’est aussi un autre point fort du récit : Circé.

Femme forte qui a subi des injustices et qui a pu faire nombre d’erreurs, Madeline Miller a réussi à l’humaniser, à la rendre proche de nous sans en faire une caricature. Je pense que beaucoup d’entre nous ont une vision bien précise des divinités grecques : un peu brumeuse, lointaine et en mode dorée. L’autrice casse les codes et rend des divinités plus vraies que nature sans pour autant nier le caractère de ces dernières. Ainsi on n’a pas un Zeus papa poule et gâteau et Hermès n’est pas une copie d’Elton John comme dans Hercules, le film Disney. Oui, quand je l’ai vu récemment, ça m’a un peu traumatisé ! A l’inverse, certain.es dieux, déesses à qui on voue souvent un culte et qu’on idéalise beaucoup comme Athéna sont remises en question. Et ça, j’adore aussi ! C’est assez marrant parce que j’ai toujours été plus fascinée par Artémis que par Athéna, pourquoi, je ne sais pas.

Cerise sur le gâteau, la plume est sublime. Les mots coulent tout seul, c’est agréable à lire, vraiment fluide. Il y a un côté poétique qui rajoute à la fascination qu’exerce ce roman.

Je ne peux que vous conseiller ce roman. Je sens que je vais le relire encore et encore parce que c’est le genre de livre qu’on redécouvre à chaque fois et qui a son lot de détails cachés. Et puis, j’ai qu’une envie : lire Le chant d’Achille. La guerre de Troie est évoquée dans Circé mais je sens qu’il y a tellement de choses à découvrir là-dedans et qui me satisferont bien plus que le film Troie parce que hem, je ne suis pas super fan. Au moins Sean Bean a une chance de survivre puisqu’il joue Ulysse :ptdr:

Et c’est tout pour moi ! Je suis en train de lire La belle sauvage de Philip Pullman en LC avec Catysprint et Bouledechat et je suis totalement conquise. C’est trooooooop bien, c'est méga intelligent, bref du Pullman !

Vos messages :

Oriane : C’est vrai que la touche féminisme est bien dosée mais, en fait un truc plus bourrue ne m’aurait pas dérangé quoique en contradiction avec l’esprit et la plume de l’autrice. J’ai aussi acheté Le chant d’Achille, je ne pouvais pas résister !

Bouledechat : En 2021, aucune excuse : je veux voir Circé dans tes lectures :D

Aealo : Et bien j’ai retenté récemment avec un extrait de livre audio et je ne sais pas quoi en penser maintenant. D’un côté, je ne peux pas nier l’avantage que ça a mais après, j’ai l’impression de dématérialiser ce moment que je m’octroie pour la lecture, et ça c’est méga bizarre.

Melody Pond :  Pareil, je n’achète presque plus de livres donc quand je m’offre un livre, je m’assure qu’il est d’une qualité irréprochable sinon, je ne vois pas l’intérêt ; d’autant plus que j’ai un abonnement à la bibliothèque et que c’est beaucoup plus pratique question logistique et portefeuille. Ca m’agace de me dire que je paie un livre 20 euros (parce que je privilégie les grands formats) et que j’ai détesté. Donc, je t’assure que l’achat de Circé faut le coup. Puis, le travail d’édition de Pocket est vraiment chouette !

Wonderbooks_ : Je suis certaine que ça va te plaire ! J’ai vu que tu avais terminé FMA mais, je n’ose pas lire ton avis !

_Nephtys : Circé est top et son succès est mérité. A mon avis, ce que tu peux faire c’est lire La belle sauvage parce que ça se passe avant et puis relire A la croisée des mondes pour enchaîner sur le petit nouveau :D.

Emmani : Moi, j'appelle ça la malédiction Livraddict XD J'ai Le chant d'Achille dans ma PAL et même si les critiques disent qu'il est un poil en dessous de Circé, je fais entièrement confiance à Madeline Miller pour revoir la Guerre de Troie.
Alors, un peu pareil que toi. J'ai vu A la croisée des mondes quand j'avais neuf ans à sa sortie sauf que j'ai adoré. Evidemment, le film ne met pas du tout en lumière toute la partie théologique et critique du système ecclésiastique. Je suis vraiment contente que la nouvelle adaptation m'ait motivé à le lire ! Et je crois qu'il faut beaucoup de maturité pour comprendre le livre et tout ce qu'il représente. Plus jeune, j'aurai été incapable de mettre en place toute la pensée et tout ce que j'ai relevé dans le livre qui n'est pas cité et qui est une logique qui m'est propre. Clairement, l'auteur n'a peut-être pas pensé à tout ça XD. Je ne peux que t'encourager à lire ces bouquins !

Hey !

J'ai eu une idée qui me trottait à l'esprit depuis un bon bout de temps. Depuis la fin du mois de septembre, j'avais envie de reprendre mon blog. Mais, c'est une activité qui me demande beaucoup de temps, d'investissement et pour un moindre retour. Je l'avoue, le manque d'interaction a raison de ma motivation à reprendre cette idée. Et moi-même n'allant que très rarement sur des blogs et juste pour visiter, je ne peux pas exiger que d'autres passent et commentent mes articles. Cependant, j'aime beaucoup écrire. Et je me suis dit : hé mais pourquoi tu ne ferais pas ça sur le suivi lecture ? C'est un outil où il y a de l'interaction et en plus, tu ne dois pas passer des heures et des jours à la mise en forme des articles pour un résultat que tu jugeras de toute façon insuffisant.

Donc me voilà avec un petit concept que je veux développer ici. En plus des réponses au messages, du suivi des emprunts bibliothèques et des achats librairies, je vais proposer un petit "article" sur un sujet en lien avec la lecture. Et comme 2020 touche à sa fin, je me dis que l'occasion est parfaite pour vous présenter quelques livres que j'ai envie de lire ou de relire l'année prochaine.

Ces romans que je veux découvrir pour 2021 :

Dans la vie, j'ai une passion assez bizarre : les listes. J'adore faire des listes pour tout et rien, surtout pour définir et mettre de l'ordre dans mes idées pour mes lectures. Ma seconde passion en lien avec ces listes est de ne pas les respecter. Dans cette liste, je vais vous présenter quelques romans que j'aimerai découvrir ou redécouvrir et vous verrez au fil de mes avis si j'arrive à respecter ces choix.

Evidemment, c'est une liste non-exhaustive !

► Watership Down de Richard Adams
Une histoire avec des petits lapins qui n'a pas l'air aussi innocente et légère qu'il n'y paraît. Je n'ai cessé d'entendre des avis plus que positifs sur ce roman et c'est donc tout naturellement que j'ai envie de découvrir cette histoire l'année prochaine. Et comme j'aimerai bien respecter un peu plus mes listes, avec Emmani on va faire une LC en janvier/février histoire que mon Cold Winter Challenge ait un peu plus fière allure que le Pumpkin Autumn Challenge ! Et j'y arrive, je vous le jure.

► L'attrape-coeur de J.D. Salinger
C'est un de mes romans préférés au monde. Je l'ai découvert en 2015 et si le coup de foudre n'a pas été immédiat, ma passion pour ce livre s'est insinué et ne m'a plus jamais quitté. Je n'ai cessé d'y penser et il m'arrive de relire quelques passages. Seulement, ô malheur, je n'ai jamais relu entièrement ce roman. Et c'est un vrai drame. Alors, 2021 je répare ce sacrilège !

► Le chant d'Achille de Madeline Miller
Parce que j'ai eu un coup de coeur phénoménal pour Circé. Allez, salut au revoir la justification :ptdr: Plus honnêtement, je suis une grande passionnée de mythologie et le visionnage du film Troie ne m'a pas donné entière satisfaction. Après le coup de cœur que j’ai eu pour Circé, je fais entièrement confiance à Madeline Miller pour me raconter à nouveau tous les tenants et aboutissants de ce mythe.

► La trilogie de la Poussière, tome 2 : La communauté des esprits de Philip Pullman
Chaque fois que je vais en librairie, c’est la même chanson : dès que je vois ce livre, je ne peux m’empêcher de faire mon admiratrice, de lorgner pendant des heures sur la couverture. Contrairement à la plupart des lecteur.ices, j’ai découvert A la croisée des mondes très tard et je dois dire que je ne regrette pas. Jamais, je n’aurai eu autant de réflexions autour de cet univers. Alors quand on me dit que l’auteur a écrit une suite où il pousse son idée de la Poussière à son paroxysme et qu’en plus ce second tome est une claque dans la figure tant il est sombre, dur et impitoyable. Bref, il faut que je lise ce second tome absolument.

► Les furtifs de Alain Damasio
Je le redirai encore et encore, La horde du contrevent a été une de mes plus belles rencontres littéraire de 2020. Pourtant, l’histoire n’a rien de très alambiqué puisqu’on va suivre un groupe de vingt-trois personnes qui vont de l’Extrême-Aval en Extrême-Amont dans un monde qui est terrassé par le vent. Je sais parfaitement que Les furtifs n’a pas autant ses lettres de noblesses que La horde du contrevent mais, je suis intimement persuadée que ça va me plaire. J’ai adoré cette prise de position, cet envie manifeste d’aller jusqu’au bout de ses démarches et idées. Si Les furtifs est dans cette même veine, je ne vois pas pourquoi ça ne me plaira pas.

<image>Les politiques sociales ont-elles un sexe ?, Collectif, Ed. Labor

« Parler d'inégalités sociales frappant les femmes, malgré les apparences, ce n'est pas enfoncer des portes ouvertes ...

D'emblée, le ton est donné : ce bilan de dix ans de politique d'égalité des chances en Belgique et au sein de l'Union Européenne se veut sans détours. Car des discriminations réapparaissent là où l'on s'y attend le moins, les mots "femmes" et "politique" ne riment toujours pas, et le monde du travail est presque toujours fait par et pour les hommes. Et ne parlons pas des images diffusées dans les médias ...

Au XXIe siècle, le postulat organisateur de nos sociétés pose toujours l'Homme Universel comme masculin et blanc... Le changement s'impose, de toute évidence, mais sommes-nous préparé(e)s à entreprendre la révolution qu'exige une égalité véritable ? »

Ca faisait un bon bout de temps que je cherchais un essai pour continuer à alimenter mes réflexions autour du féminisme. J’ai placé la barre assez haute en commençant avec Sorcière de Monna Chollet. Néanmoins, j’espérais trouver un digne successeur en cet essai.

Et bien, c’est raté. Et je dois même dire que c’est le pire essai que j’ai pu lire tous sujets confondus.

Ca commençait pourtant bien avec son introduction qui rappelle les bases des inégalités, la vision du « neutre » qui n’est pas si neutre que ça et l’importance de l’intersectionnalité pour analyser une situation.

Sauf qu’après, ça part en vrille … Tant et si bien qu’à la question les politiques sociales ont-elles un sexe ? sur base de ce seul livre, vous serez bien incapable d’y répondre parce qu’il n’y a jamais de réponse.

Je ne dis pas qu’il faut prendre la personne par la main mais, un peu plus de prise de position n’aurait pas fait de mal. D’où son premier problème, c’est factuel mais, de ses chiffres on en tire presque rien.

Et ce premier problème va en amener un second, plus petit et très personnel, certes, mais problème quand même.

Tout au long, les différents chercheur.euses vont sortir des chiffres à la pelle. Déjà sans référencer clairement ses sources. Non pas que ce soit pour tenter de discréditer tout ça, loin de moi cette idée. Toutefois, je suis un peu une maniaque de la méthodologie des essais et chaque appel de note doit avoir sa référence en bas de page pour avoir une vue globale et surtout, pour ma propre curiosité. J’aime voir directement d’où viennent les chiffres et informations pour pouvoir simplement les utiliser par la suite. C’est quand même plus pratique comme ça que simplement citer un.e auteur.ice et hop c’est à moi d’aller voir à la fin à la bibliographie pour trouver l’œuvre, etc. Moi, ça me gonfle franchement. (Même si faire ça est un travail supplémentaire et long, je sais, je suis passée par là)

Mais des chiffres, on en tire presque rien. Sauf l’évident et on me dira que c'est déjà pas mal mais, je sais lire des chiffres et voir lequel est plus grand que l'autre, c'est ce qu'on en fait pas qui me gêne. Aucun regroupement, aucune prise de position, aucune hypothèse, aucune solution à formuler. Rien du tout. Je trouve ça vraiment triste parce que quand je lis un essai, je veux m’enrichir d’informations et surtout de nouveaux avis. C’est en confrontant ses idées à celles des autres pour en tirer des choses qui nous font réagir, des points où on est plus septique qu’on arrive à avancer et à avoir son propre avis.

En plus, c’est brouillon. Le fil conducteur est inexistant et les digressions nombreuses. Si bien que j’ai remarqué quelles parties n’étaient pas utiles pour fournir une réponse et servir le sujet.

Au final, c’est un essai très inégal. Les seules parties que j’ai apprécié sont celles sur le travail à temps partiel ainsi que sur les maladies professionnelles. S’il y a plus de contenu autour de ces deux sujets, ça reste insuffisant pour voler au secours de tout l’essai.

Le reste est un ensemble de digressions, de réflexions incomplètes et par moments, ça se paie même le luxe du ton condescendant. Exemple : Au lieu d’essayer de comprendre pourquoi certains secteurs sont aussi féminisés, avec des conditions de travail très difficiles (et dont la reconnaissance est à la limite du zéro), avec des salaires aussi bas et quelles solutions apporter à cet état de fait, on utilise un ton très dur qui m’a vraiment donné l’impression de rabaisser ces professions. De plus, on aurait pu parler de la différence genrée entre certaines professions qui ramènent les femmes aux tâches domestiques et à l’espace domestique alors que les hommes sont bien plus considérés et amenés au plus hautes sphères de ces domaines (genre la restauration et la couture). Mais ça ne répond pas au sujet, à savoir est-ce que les politiques sociales (l’assurance chômage, l’assurance maladie-invalidité, les accidents du travail et maladies professionnelles, etc.) sont créées sous le prisme du genre. Evidemment le travail étant un sujet lié doit apporter des réponses. Sauf qu'on en a fait un sujet principal sans transposer ses effets sur les politiques sociales ...

Du coup, je vous propose plutôt de passer votre chemin. Il y a des tonnes d’essais qui sont plus clairs, plus modernes (parce que bon, 2001 …) et qui n’ont pas peur de prendre position. Vous ne ratez rien, croyez-moi.