[Suivi lecture] Vinushka

 
  • beckygirly

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    #141 25 Novembre 2020 09:58:48

    Coucou,

    Je n'ose pas imaginer la frustration que c'est de ne pouvoir pratiquer ce que l'on aime. Cette situation n'est pas évidente, j'espère vraiment que tu pourras remonter sur scène dans les mois qui viennent, mais surtout déjà répéter avec ta troupe.

    Je n'ai jamais lu de Stendhal mais tu me donnes bien envie de découvrir Le rouge et le noir. Etant un peu au ralenti dans mes lectures, ce ne sera pas pour tout de suite, mais tu m'intrigues avec ton avis.
    Bonnes lectures en tout cas!
  • Vinushka

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    #142 05 Décembre 2020 00:31:37

    Fin de mois plus fructueux que le début. J’ai fini L’ours et le rossignol et j’ai adoré même si ce n'était pas un coup de coeur (voir book club). J’ai également terminé Le Rouge et le Noir et je confirme mon coup de cœur ! Je ne vais toutefois pas en parler ce soir, car je compte en faire un avis un minimum détaillé plus tard. Je n’ai pas fini de penser à propos de ce livre…

    Puis, j’ai lu trois livres aujourd’hui et j’avais envie d’en parler. Sinon, je me concentre sur Dune. Maintenant que j’ai passé la première partie, c’est d’autant plus passionnant. Evidemment, la première partie pose les bases (univers, personnages) et c’est de plus en plus prenant, car le cadre est super intéressant et bien posé. Et il se pourrait que j’aie craqué sur un livre sur Dune (commandé chez mon libraire, je sais plus le nom exact car il n’est pas encore arrivé) qui réunit des petits articles de spécialistes de divers horizons (scientifiques, philosophes..) qui décortiquent des aspects de Dune. Et oui, j’étais en no buy, mais bon… Ainsi, quand j’aurai terminé, je pourrai prolonger mon expérience dunienne. Et ça faisait un moment que j’avais envie de tester cette collection (chez Le Bélial).

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    @ My Little World J’espère te donner prochainement envie pour le rouge et le noir. L’illusion comique vaut vraiment le coup et se lit très vite. J’avais un peu peur de me lancer dans du théâtre en vers, mais le style est fluide et accessible au final ! Corneille qualifie sa pièce d’ "étrange monstre", même si c’est à remettre dans le contexte de l’époque. : ‘ )

    @ Miyuki-Panda Ah mais moi j’adore les personnages détestables. C’est le cas dans La chartreuse de Parme ? Je pense que même s’il ne semble pas faire l’unanimité ici, je le lirai forcément. ^^

    Je n’ai pas avancé dans Un jardin de sable du coup, car j’ai pris le parti de me recadrer un peu (je vais me mettre à fond sur Dune une semaine, et ensuite dans le Jardin… trop raisonnable haha).

    @ Emmani Mais arrêtez d’être contre ce pauvre Stendhal ! haha Bon déjà si tu as eu une amie qui a adoré, c’est engageant ! Dans Le rouge et le noir, je n’ai pas senti de digression mais objectivement, cela peut en donner l’impression. Il y a un côté très critique et donc des aspects politiques qui sont présents, mais pour moi c’est totalement justifié. (comme dit plus haut, je ferai un avis détaillé quand j’aurai plus ou moins fini de penser à ce livre et mis tout en ordre dans ma tête, sûrement lundi)
    Dune, c’est de plus en plus intéressant ! Une fois qu’on est bien posé dans l’univers, ça se lit super bien. Je dois être à la moitié maintenant. J’espère que Vita Nostra, si tu te lances, te plaira autant qu’à moi !

    @ Julie27 Oui, honnêtement je ne sais pas si j’aurais aimé autant ce livre si je l’avais lu ado. Et même si je me suis dit "oh j’aurais adoré l’étudier ! pourquoi j’ai pas étudié de livres aussi bien !!!" (j’en ai tout de même aimé un certain nombre en vérité, mais j’ai fini mon année de terminal avec les pensées de Pascal <- trauma trauma). Bref, même si je me dis ça, je pense que beaucoup d’aspects du livre m’aurait échappé à l’adolescence, même si Julien est un personnage qui a tout pour toucher les ados à mes yeux. (en plus, je suis toujours une ado moi en fait…) Pour ma part, c’est Balzac que j’aimerais réessayer, mais je le lirai peut-être en audio pour commencer.
    Un jardin de sable, j’ai mis en pause pour avancer dans Dune mais le dernier chapitre que j’ai lu est hyper traumatisant !!!! haha le truc, c’est limite une histoire à lui tout seul. Je parle du chapitre sur

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    le nain et la prostitué


    Un truc de fou ! En plus, j’ai fait une sieste juste après, c’était pas une bonne idée. Quel est le bon moment de la journée pour lire ce livre super réconfortant ? ^^ J’ai hâte de revenir dessus en tout cas !
    J’espère que L’art de la joie te plaira !

    @Mypianocanta Il est tellement bien ce livre !!! Je pense le relire également plusieurs fois dans ma vie. J’ai toujours aimé l’étape "décortiquer" mais c’est l’étape lecture qui me posait problème je pense. (ce qui est dommage vu que c’est l’étape initiale tout de même, mais j’ai beaucoup aimé certains livres et en tête : Les mots de Sartre, Les liaisons dangereuses de Laclos -le meilleur des meilleurs-, et Genitrix de Mauriac).
    Le Rouge et le noir est tellement passionnant, je pense que ça doit être un des meilleurs livres à étudier. Je suis presque envieuse des bacheliers de cette année qui l’ont à étudier.

    @Aealo Comme je comprends pour le théâtre. Je reprends le 20 janvier, mais je sens que rien n’est garanti…
    Je confirme pour Le Rouge et le noir du coup, c’est le classique français que j’ai préféré jusque-là. J’espère que mon avis lui rendra justice et donnera envie de le découvrir.
    Du coup, je me replonge dans Dune plus sérieusement. Je me suis dit que j’allais arrêter d’être bordélique justement, et j’ai mis en pause mes autres lectures pour me concentrer sur un seul (plus ou moins haha). Des fois, lire plusieurs livres en même temps passe très bien (quand j’ai le temps en gros), mais quand on ralentit le rythme, ça devient compliqué je trouve !
    Je n’ai jamais lu Fate Stay Night, et n’ai pas fini Berserk (car une amie, perdue de vue, me les prêtait). Ce dernier fait partie des collections que j’aimerais relire puis finir, mais il y en a vraiment beaucoup donc il faut bien tomber à la médiathèque. Ils viennent d'en sortir un coffret pour Noël d'ailleurs. C’est pour moi le moyen idéal, quand ils y sont. D’ailleurs, ils n’ont jamais les premiers tomes des Claymore qui est peut-être LA série que j’aurais aimé acheter (par rapport à l’anime qui, je crois, couvre jusqu’au tome 18 environ alors qu’il y a une trentaine de tomes…). Il y a aussi Gunnm que j'aimais beaucoup et que je ne possède pas... Bah voilà, quand je les possède, je me dis ça prend trop de place, et quand je les ai pas, ça me trotte des années dans la tête. :ko:

    @ beckygirly Merci, il faudra encore attendre un mois et demi. Heureusement, la passion de lecture est une aubaine durant cette période (même si mon rythme a ralenti en début de mois, rien que regarder les livres ça me réconforte... mdr). J’espère que mon avis sur Le rouge et le noir te donnera envie (quand je l’aurai mis en forme^^)

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    Voici de courts avis sur mes lectures du jour (qui sont de courtes lecture, une heure environ). )

    Les fourberies de Scapin - Molière



    J’ai lu cette très courte pièce en numérique (56 pages). J’en ai profité pour voir l’adaptation géniale de la Comédie Française qui était en replay sur France 5.

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    Je pense que tout le monde a une idée du résumé (le titre est quasi un résumé). Argante souhaite marier son fils à la fille du seigneur Géronte. Problème : il s’est marié entre temps avec une fille sans le sou. Octave, le fils en question, sent que ça va chauffer pour lui et demande de l’aide à Scapin. D’autres soucis se posent, qui sont surtout prétexte à mettre en scène Scapin, la seule personne assez habile pour résoudre les problèmes insolubles des uns et des autres. M’enfin, demander de l’aide à une personne fourbe, n’est-ce pas prendre quelques risques ? ^^
    C’est une pièce très drôle, que je n’avais pas encore lu. D’ailleurs, je n’ai lu que George Dandin et Tartuffe au collège.  Molière, ça passe toujours très bien je trouve ! Si cette pièce vous intéresse, je ne peux que vous conseiller l’adaptation qui est très fidèle (les différences sont vraiment des détails qui servent la mise en scène et que je n’aurais pas capté si je n’avais pas lu la pièce juste avant). Si vous la lisez, évitez de lire la page avec la liste des personnages, car il y un spoil dedans (que je n’avais pas vu, ouf^^).

    La pièce est drôle, mais l’adaptation l’est encore plus. Il y a un passage qui est juste magique !

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    lorsque Scapin se venge de Géronte. Mais aussi avant, lorsque Scapin soutire l’argent à Géronte, c’est bien drôle. Ce sont à mes yeux les deux scènes cultes. Je pense que comparé à Argante, le personnage de Géronte a un côté risible avec son avarice.



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    L’acteur qui joue Scapin est vraiment très bon. Il s’agit de Benjamin Lavernhe pour ceux qui connaissent (il a également joué dans des films). Il a beaucoup de présence je trouve.

    Il n’est plus dispo sur le replay de la TV mais sur le site si, jusqu’en février. Du coup, je mets le lien au cas où, j’avais l’impression d’être sortie pour un loisir et ça fait du bien. (de toute façon, ce genre de pièce est déjà habituellement hors de ma portée géographique, c’est chouette de pouvoir y accéder de cette manière, confinement ou pas)

    En revanche, ce n’est pas vraiment un spoiler, mais je trouve qu’à la fin

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    tout se goupille trop bien. C’est exagéré, et il y a une succession de scènes de résolution ce qui est un peu ennuyeux à la lecture. Une fois que le spectateur a compris qu’on entrait dans cette phase, même si c’est rapide, on se dit qu’il n’était pas la peine d’en faire autant. Je pense surtout à la situation du personnage de Z. A partir de la scène 7, on est dans la résolution et il y en a 13 en tout dans cet acte.  Ça passe quand même mieux quand on le voit, car on ne voit pas forcément le changement de scène et on n’a pas cette sensation d’étirement.



    A part ce petit bémol qui rend la pièce trop convenue, j’ai passé un excellent moment. Je pense lire d’autres textes de Molière dans le mois à venir.

    Un cœur simple - Gustave Flaubert



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    Ensuite, j’ai lu Un cœur simple de Flaubert et je ne sais pas trop quoi en penser. Le titre est très bien trouvé. L’écriture de Flaubert a quelque chose de magnétique, ce qui fait que j’ai lu ce livre sans m’ennuyer, que j’ai bien aimé, mais il ne s’y passe pas grand-chose, et je ne sais pas ce qui va m’en rester plus tard.

    Il a le mérite de mettre en scène un personnage simple, celui d’une servante dévouée et dévote mais de manière simple, un peu mystique. Cela me parle, car la foi dans sa simplicité spirituelle me touche alors que les dogmes me rendent hermétique. Forcément, elle vit quelques épreuves de la vie. Donc oui, l’histoire est touchante. Je pense lire les correspondances de Flaubert. Je n’ai pas eu un coup de cœur, ni avec L’éducation sentimentale (que j’ai préféré, mais début un peu laborieux, à relire dans quelques années.), ni avec Un cœur simple, mais il y a toujours quelque chose qui me touche et me transporte. (je vais lire Madame Bovary en janvier ou février, si jamais ça tente quelqu’un^^). Bref, tout ça pour dire que j’ai bien aimé, mais il ne faut pas s’attendre à une histoire passionnante, juste à la simplicité dans ce qu’elle a de plus beau.

    "Je veux apitoyer, faire pleurer les âmes sensibles, en étant une moi-même" (Flaubert, dans une lettre à une amie, Edma Roger des Genettes)

    Chronosquad - Grégory Panaccione et Giorgio Albertini



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    Et enfin, j’ai lu une BD Chronosquad. C’est l’histoire d’un type que l’on pourrait qualifier de looser et qui arrive enfin à décrocher l’emploi de ses rêves : agent chez Chronosquad. Chronos’quoi ??? Et bien, Chronosquad est une brigade qui règle les problèmes liés au voyage dans le temps (qui sont un vrai business). Une ado a fugué, fille d’un type influent, et ils ont besoin de renfort. Alors c’est parti pour l’Egypte antique !

    Alors, j’ai beaucoup aimé. Les dessins, j’ai vraiment bien accroché (sinon je ne l’aurais pas emprunté), mais je m’attendais plus à une critique sociale qu’à un voyage initiatique avec des enquêtes donc mon attente était un peu biaisée. Je ne me suis pas attachée plus que cela au héros (anti-héros) même s’il est plutôt sympathique (peut-être un peu trop l’archétype du geek looser ?). Toutefois, cela donne lieu à certaines situations humoristiques, j’ai ri plusieurs fois ! J’aimerais beaucoup lire la suite. Il faudrait que je la lise rapidement d’ailleurs, car l’enquête est plus profonde qu’il n’y parait au premier abord et va durer plusieurs tomes. Donc, la fin de ce premier tome accroche bien ! Je dirai même que ça devient vraiment intéressant car je pensais que l’enquête serait clôturée, mais il y a un vrai fil rouge, et ça promet du lourd…

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    Dernière modification par Vinushka (21 Décembre 2020 23:29:24)

  • Julie27

    Administratrice

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    #143 05 Décembre 2020 14:00:28

    Coucou,

    Pour L’ours et le rossignol, j'ai vu que nos ressentis étaient très proches :)
    C'était en tout cas une très jolie découverte.

    J'ai hâte de me procurer Le rouge et le noir :pink:
    De Balzac, j'ai lu récemment Le père Goriot et j'ai beaucoup aimé. En plus, je l'ai trouvé très abordable. Maintenant, je "crains" moins de m'attaquer au reste de sa bibliographie. Si tu as l'occasion de le lire, n'hésite pas.

    Pour Un jardin de sable, oh oui ce chapitre m'a marquée. Surtout, je trouve que c'est assez visuel et que l'ambiance un peu poisseuse est extrêmement bien rendue.
    Après, tu n'es pas au bout de tes surprises et du joyeux.... :lol:

    Tiens, j'irai voir l'adaptation pour Les fourberie de Scapin, merci !!

    Bon week-end et bonnes lectures :)
  • Cervus

    Lecteur fou

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    #144 06 Décembre 2020 14:38:22

    Hello Vinushka,

    Chapeau encore pour Le Rouge et le Noir! :salutation:
    Ce que tu dis de Dune me confirme qu'il faudra vraiment que je m'y attaque l'an prochain. ;)

    Je vois ce que tu veux dire avec les lectures pouvant devenir bordéliques. Je dois bien avouer que jusqu'à présent je ne me plains pas trop car mes 2 pavés actuels m'accrochent plutôt bien, voire très bien, chacun à leur façon. Nous verrons avec l'arrivée du 3ème! :D

    Les Fate Stay Night sont originaux par leur idée de départ mais je ne les ai pas encore terminé (loin de là!), j'ai même redémarré à zéro pour me relancer.
    Par contre, il n'y a aucun risque de finir les Berserk car le mangaka est trèèèèèès lent dans sa production est la série n'est toujours pas terminée. D'ailleurs c'est un peu la criante de tous les lecteurs : qu'il ne passe l'arme à gauche avant de l'avoir terminée... :goutte:
    Je n'ai encore jamais lu les Claymore. par contre j'ai regardé les animes à une époque. Je n'y pensais plus mais c'est vrai que ça doit être chouette à lire vu l'ambiance des animes.
    Par contre de Gunnm, je ne connais que le film Alita... Il faudrait peut-être aussi que je me penche dessus tout comme sur les Evangelion ou les Akira...
    Je comprends l’éternel problème possession/place... :angel: Je suis dans le même dilemme avec les Berserk depuis des années... :goutte:

    Juste à titre d'info : je viens de remettre mon index à jour. ;)

    Ah oui! Les fourberie de Scapin de Molière sera probablement une des mes prochaines lectures théâtres, j'ai hâte de lire Le Misanthrope également!

    Je ne me suis encore jamais frotté à la plume de Flaubert...

    Il ne me reste plus qu'à te souhaiter de belles lectures! ;)
  • Vinushka

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    #145 16 Décembre 2020 00:03:51

    J'ai fini Dune dimanche (super!!!), découvert Assia Djebar avec La femme sans sépulture. Je reviendrai parler de tout ça un peu plus tard.


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    @Julie27 J'aimerais bien lire Le père Goriot. J'avais lu Eugénie Grandet, je ne m'en souviens quasiment pas. Ou plutôt, mon seul souvenir est l'image d'un portail qui m'est restée, et qu'une fois passées les grosses descriptions, c'était pas si mal. haha

    @Aealo J'espère que Dune te plaira autant qu'à moi, et peut-être même plus si tu n'as pas vu le film (vu que forcément, ça ôte un peu de suspens).

    Ah ah Berserk c'est un peu le même combat que GOT. C'est un peu angoissant de se dire qu'on n'aura peut-être jamais de fin. (enfin, cette idée me gêne moins qu'avant bizarrement)

    J'aimerais beaucoup lire Le misanthrope également. J'ai eu le dvd en cadeau (pièce jouée par la comédie française) il y a quelques temps, mais toujours pas vu car je me demandais si je lisais la pièce avant ou pas. Question qui n'est toujours pas tranchée dans ma tête. ^^

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    Le rouge et le noir : le livre
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    Je reviens aujourd’hui seulement pour vous faire part, enfin, d’un avis plus complet sur Le Rouge et le Noir. J’ai mis un peu de temps car je me suis dit que j’allais en regarder deux adaptations (j’étais motivée n’est-ce pas ? Il y en a pour 6H de film). Et bien, c’est chose faite aujourd’hui. Je vais y revenir tout à la fin.

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    Plongeons donc dans le roman. A l’origine, il aurait dû s’intituler Julien, du nom de son personnage principal. Ce dernier est fils de paysan dans une petite ville, Verrières. Dès que l’on place les premiers personnages, on sent toute l’ironie de Stendhal, et on fait la connaissance de Julien par le biais de son père qui le considère comme un vaurien et le méprise parce qu’il lit, et ne sait pas lire lui-même. Bref, il est bien content de s’en débarrasser lorsque lui est proposé un emploi de précepteur chez le maire du village M. De Rênal. Cette nouvelle position va obliger Julien à se couper de son milieu d’origine (qu’il n’aime pas de toute façon) pour intégrer cette maison en tant que domestique. Car c’est bien ce qu’il est pour M. De Rênal qui a négocié durement ce précepteur qui connait littéralement par cœur la Bible latine, son ambition étant de devenir prêtre. Ce n’est pas tant la religion qui le motive que de s’extraire de son milieu et donc de Verrières. Ce n’est pas divulgâcher : on comprend dès le début que l’on a affaire à un personnage ambitieux qui 1. N’a pas d’autres choix que cette voie pour s’en sortir puisqu’il est né pauvre 2. Est brillant mais n’a pas eu énormément de ressources. Il connait par cœur le peu de livres qui lui sont passés sous la main.

    « Avec une âme de feu, Julien avait une de ces mémoires étonnantes si souvent unies à la sottise. »


    Il y a les livres bons pour l’ambition (Le Nouveau Testament, le livre Du Pape de M. de Maistre), mais aussi les livres qui l’ont façonné vraiment comme les Confessions de Rousseau (qui l’aide à s’imaginer « le monde »), le recueil des bulletins de la grande armée, et le Mémorial de Sainte-Hélène.



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    (Bonaparte au pont d’Arcole - Antoine-Jean Gros)

    Ce roman est sous-titré Chronique du XIXème siècle (ou Chronique de 1830) et ce fond historique est très important, il parcourt tout le roman en toile de fond et explique tellement de choses sur le comportement des personnages. On est donc sous la Restauration et adorer Napoléon n’est pas bien vu. On ne le crie pas sur tous les toits ! Cette obsession bonapartiste m’a également semblé très importante puisque Julien regrette un temps où il aurait pu être un militaire couvert de gloires, ce qui lui aurait permis de changer de classe sociale. Important également car cette lecture le façonne et il s’y réfère comme d’autres à la Bible. Napoléon par-ci, Napoléon par-là. Julien semble partir à la guerre à la moindre occasion, y compris quand il s’agit de conquérir des cœurs comme celui de Madame de Rênal.



    « Il se dit : Elle est bonne et douce, son goût pour moi est vif, mais elle a été élevée par le camp ennemi. Ils doivent surtout avoir peur de cette classe d’hommes de cœur qui, après une bonne éducation, n’a pas assez d’argent pour entrer dans une carrière. Que deviendraient-ils ces nobles, s’il nous était donné de les combattre à armes égales ! Moi, par exemple, maire de Verrières, bien intentionné, honnête comme l’est au fond M. de Rênal ! comme j’enlèverais le vicaire, M. Valenod et toutes leurs friponneries ! comme la justice triompherait dans Verrières ! ce ne sont pas leurs talents qui feraient obstacle. Ils tâtonnent sans cesse. »


    Et j’arrêterai mon résumé de l’intrigue ici, puisqu’il fera d’autres rencontres et que je ne veux pas trop en dire. Son ambition le force à naviguer en eaux troubles, à assimiler une certaine hypocrisie par convention sociale mais aussi par défaut puisque sa sincérité ne serait pas acceptée de toutes manières. On y rencontre donc le milieu de la bourgeoisie et de la noblesse qui sont des ultras désapprouvant la Révolution (et craignant une possible révolution à venir puisque le contexte politique de l’époque est troublé). En plus d’avoir des opinions politiques très différentes, Julien ne maitrise pas les codes de ce milieu ce qui aura son importance dans de nombreuses situations. Également, le milieu ecclésiastique est très intéressant. J’ai beaucoup aimé les personnages religieux. Ces derniers illustrent un autre conflit : les jésuites vs les jansénistes. Le roman est assez critique envers les institutions religieuses d'ailleurs. Bref, personnage troublé, époque troublée.



    « Hé, monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l’azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route. Et l’homme qui porte le miroir dans sa hotte sera par vous accusé d’être immoral ! Son miroir montre la fange, e vous accusez le miroir ! Accusez bien plutôt le grand chemin où est le bourbier, et plus encore l’inspecteur des routes qui laisse l’eau croupir et le bourbier se former. »


    Le contexte politique est très intéressant et le personnage de Julien l’est tout autant. C’est un personnage ambigu, que l’on peut tour à tour détester et aimer. Cela dépend certainement des lecteurs, mais Stendhal le dépend si justement et sans « facilité » dans le sens où ce caractère n’est pas franchement tranché. Julien est un personnage à la fois très sensible et calculateur, par nécessité à mon sens. Stendhal use beaucoup de l’ironie de sorte que le lecteur prenne du recul. Il est décrit avec réalisme, mais réalisme subjectif, car on sait exactement ce que Julien pense. Ce monologue intérieur est confronté à la vision des autres personnages à laquelle on a également accès. On sait tout de Julien : ce qu’il pense, comment il est perçu par les autres, et même comment le narrateur le perçoit. On ressent une certaine tendresse de la part du narrateur. Personnellement, je me suis beaucoup attachée à Julien même si j’aurais voulu entrer dans le livre pour le talocher par moment. Haha En tant que lectrice, j’ai eu une sorte de sentiment de complicité avec l’auteur. J’ai vraiment adoré cette sensation.

    C’est aussi un roman d’apprentissage où le personnage principal cherche à obtenir la place qu’il estime mériter. On n’a pas la certitude de ce qu’est le Noir, de ce qu’est le Rouge… L’homme d’Eglise vs le combattant ? L’ambitieux vs l’amoureux. Les interprétations sont nombreuses, mais ce qui est sûr, c’est que cette ambiguïté fascinante traverse le roman. De nombreuses figures de style ont illustré cela, tout cette complexité et ces paradoxes qui sont aussi ceux du XIXème siècle.



    « Il n’y a plus de passions véritables au XIXe siècle ; c’est pour cela que l’on s’ennuie tant en France. On fait les plus grandes cruautés, mais sans cruauté. »


    J’ai beaucoup aimé le style de Stendhal avec qui j’ai eu l’impression de partager cette lecture. Il faut savoir que je n’ai parlé que de la première partie de ce roman en espérant surtout donner envie à d’autres de se plonger dans ce monument du XIXème.



    « Si vos personnages ne parlent pas politique, reprend l’éditeur, ce ne sont plus des Français de 1830, et votre livre n’est plus un miroir, comme vous en avez la prétention… »


    Il y a pourtant autant de choses à dire sur la seconde partie, très riche et faisant intervenir d’autres personnage. Ces derniers sont intéressants que ça soit les personnages féminins, les hommes d’Eglise, les nobles, etc. La fin est très marquante. Elle nécessite une relecture, et c’est sûrement pour cela que j’ai décidé de me plonger dans les films assez rapidement. Cependant, c'est bien un livre que je relirai pour deux raisons : j'ai adoré, et je pense qu'à chaque relecture je trouverai quelque chose de nouveau.



    Mon avis sur la fin :

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Mathilde est très touchante aussi. Elle désapprouve son époque pour différentes raisons ce qui était un point de vue très intéressant. J’aime beaucoup le chapitre où on l’on a accès à tout son état d’esprit. Et donc pour en venir à la fin, elle est poignante. Julien semble se suicider avec son discours, enfin plein de sincérité, mais à quel prix… Puis on se dit que ça n’aurait pas pu se terminer autrement, car justement Julien n’est pas qu’un personnage ambitieux parvenu. Alors oui, il voulait s’élever, mais il aurait très bien pu rester hypocrite face au jury, sauver sa vie etc. Il a choisi sa fin, comme s’il comprenait qu’il ne serait jamais à sa place nulle part. De même, son amour finalement plus fort pour Madame de Rênal qui représentait en quelque sorte la pureté, le « cœur », l’innocence, a quelque chose de touchant et nous révèle encore une fois toute la complexité de Julien. C’est comme si, né pauvre, il n’aurait jamais pu connaître le luxe de l’innocence pure, trop conscient de sa condition sociale et de sa capacité empêchée à pouvoir s’en extraire, prisonnier du XIXème siècle.



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    Le rouge et le noir : les films
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    J’ai visionné le film de 1954 réalisé par Claude Autant-Lara avec Gérard Philipe, Danielle Darrieux et Antonella Lualdi. C’est celui que j’ai trouvé en premier.

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    J’ai eu envie de voir également celui de 1998 réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe avec Carole Bouquet, Kim Rossi Stuart et Judith Godrèche. Il était apparemment plus fidèle. Je rajoute donc mon avis sur ces films.

    Le premier film commence avec une mise en abime. On commence avec la fin du roman, et hop petit à petit on va dérouler tous les évènements qui vont conclure à cette fin. Autre divergence, il manque certains personnages qui me semblaient importants. Les points intéressants sont la façon de retranscrire Julien. On entend parler sa petite voix intérieure ce qui nous rappelle le procédé utilisé par Stendhal du monologue intérieur. De même, il y a des citations clairement projetées à l’écran entre certaines scènes. Je trouve que l’on ressent bien l’influence de Bonaparte sur Julien. On a aussi la présence des cloches (je relirai car je ne sais pas si cela signifie quelque chose mais elles sont présentes à de nombreuses reprises dans le roman, il me semble qu'à chaque fois il se passe quelque chose ensuite).


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    Le deuxième film est bien plus fidèle dans son déroulé de l’intrigue qui commence à Verrières lorsqu’il se fait brimer par son père et ses frères. J’ai bien aimé les acteurs, et j’ai trouvé leur apparence plus crédible car Gerard Phillipe qui joue dans le premier film n’a pas vraiment l’air d’un jeune premier physiquement. Il a le charme de ses 32 ans à l’époque. Bref, Kim Rossi Stuart avait davantage l’air d’un jeune homme de dix-neuf ans un peu paumé. Cela dit, si j’étais au début assez satisfait de ce visionnage qui m’a semblé coché plus de cases dans sa fidélité : on a l’ami Fouqué par exemple, la cousine, bref j’ai l’impression d’avoir vu plus de scènes du roman… mais le tout m’a semblé un peu fade au final. Parfois, j’avais l’impression de regarder une histoire d’amour sans intérêt. Car même dans sa manière de vivre l’amour, Julien est très ambigu et cela est plus visible dans le premier film. Alors oui, tout est dit à de nombreuses reprises, mais c’est ça le problème : c’est dit.  A certains moments, j’avais l’impression qu’il était inclus texto dans les répliques la façon dont le spectateur devait interpréter les attitudes des personnages ! Et c’est parfois dit de la bouche de personnages qui sont, selon moi, ne pas censé comprendre. Ce procédé explicatif qui remplace les monologies intérieurs nous ôte pas mal de quiproquos. De ce fait, je pense que ce film manque de subtilité.



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    Je reviens au premier film : Le Julien campé par Gérard Philippe est plus antipathique. Au début, je me suis dit qu’il était tête à claque, mais finalement c’est le plus attachant et crédible à mes yeux (car même si j'adore le personnage de roman, il a certaines attitudes impardonnables et cette facette est bien plus visible dans le film de 54, même si j'imagine que certaines choses étaient reçues différemment à l'époque). L’adaptation est un peu datée, mais elle a son charme. Je trouve également la personne de Mathilde plus authentique sous les traits et le jeu d’Antonella Lualdi, même si Judith Godrèche est très bien (mais peut-être que son personnage se dévoile trop vite?!). J'adore également le personnage de l'abbé Pirard dans ce film. Les acteurs sont parfois trop vieux (je me réfère à l’âge des personnages dans le roman), le lecteur averti capte les différences mais au final l’essence du livre y est. C’est pour ça que malgré tout, l’esprit me semble plus fidèle dans la première. J’ai ressenti parfois de l’ennui en regardant la deuxième version. Il y a plus de sous-entendus dans le premier film, et c’est ce qui fait que l’on reste davantage accrochée à l’image. De même, les phrases clés ne me semblent pas noyer dans tout un verbiage explicatif.  Je trouve que le deuxième film prive le spectateur de sa propre interprétation.



    Pour conclure : Plus de passion et d’émotions dans le premier film, plus de fidélité factuelle dans le deuxième. Mais est-ce que la fidélité tient au déroulé des faits ou la retranscription de l’essence du livre ? Ce n’est pas un exercice évident dans les deux cas, surtout pour un tel livre. Conclusion dans la conclusion : le mieux est de lire le livre.

    Dernière modification par Vinushka (16 Décembre 2020 00:10:12)

  • My Little World

    Lecteur du dimanche

    Hors ligne

    #146 16 Décembre 2020 16:02:34

    Et bien quelle belle chronique ! je n'ai pas encore lu ce livre et tu me donnes envie de le découvrir.
    Je ne savais pas qu'il y avait eu des adaptations cinématographiques à son sujet.... merci pour ces découvertes !
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

    Hors ligne

    #147 16 Décembre 2020 16:23:23

    Alors là chapeau bas ! magnifique chronique !!! je connais ce roman presque par cœur et je retrouve tout dans ce que tu dis.
    D'accord aussi sur les adaptations : celle de 1954 a bien capté l'esprit du livre ; il faudrait que je regarde la deuxième car je ne me souviens plus si je l'ai vue.
    En tout cas bravo, tu m'as donné envie de le relire encore une fois :D
  • Vinushka

    Puits de lecture

    Hors ligne

    #148 20 Décembre 2020 21:03:19

    HS : Quelqu’un a des nouvelles de Sakari ? En rattrapant mon retard sur les suivis, je me suis rendue compte que le sien n’y était plus.

    @ My Little World et @ Mypianocanta Merci ! Je suis contente si je peux donner envie de le lire ou de le relire. C’est décidemment une de mes meilleures lectures de l’année (et mon classique français préféré jusque-là)

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    Point lecture
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    Cette semaine fut un peu vide en lecture, malgré toutes les lectures en cours que j'affiche sur mon profil.

    J'ai lu
    - Les vies minuscules de Pierre Michon, j'ai lu 3 nouvelles pour le Arte Book Club. J'ai adoré la première, beaucoup aimé la deuxième et suis passée à côté de la dernière (car il était proposé de lire les nouvelles 1, 2 et 8). Vu que j'ai beaucoup de lectures en cours, je vais le mettre en pause jusqu'en janvier voire février. C'est une belle découverte en tout cas.
    - Anne de Green Gables, je le lis un peu au ralenti. Cela me plait mais à petites doses, car je ne trouve pas cela particulièrement passionnant, pas au point de tout lire d'un coup alors que j'aurais eu le temps...

    Pour autant, je n'ai rien lu d'autres cette semaine. Cela parait étrange, mais je pense que je voulais tellement avoir fini le livre pour le Book Club que je ne me suis pas autorisée à en lire d'autres...

    Je vais retourner demain à mes deux autres lectures en cours :
    - Les Garennes de Watership Down
    - Un jardin de sable

    Ainsi que :
    - Vol au-dessus d'un nid de coucou de Ken Kessey (La LC est censé avoir commencé depuis le 12 décembre et je n'ai toujours pas commencé, et pour une fois j'aimerais ne pas être à la bourre dans une LC haha mais à voir selon les autres personnes car le topic n'est pas très actif pour le moment.)

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    Dune - Frank Herbert
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    Difficile de revenir sur ce monument qu’est Dune ! Il s’agit de ma première lecture de ce livre culte, et je rappelle donc le résumé pour ceux qui n’ont pas encore sauté le pas.

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    Nous sommes propulsés dans un Empire comprenant plusieurs grandes familles ainsi qu’un système solaire différent du nôtre. L’histoire commence sur la planète d’eau Caladan où se trouve Paul Atréides, 15 ans, et sa famille. Son père, le duc Leto Atréides, reçoit le fief d’Arrakis, une planète inhospitalière constituée d’un immense désert de sable peuplé de vers géants, et que l’on surnomme Dune. Ce fief appartenait auparavant à leurs ennemis jurés, les Harkonnen alors le duc Leto flaire le piège… Dune est un fief important car elle abrite l’épice de longue vie, une richesse que tout l’Univers convoite.  De plus, de nombreux mystères l’entourent notamment le peuple qui y habite : les Fremen. C’est un peuple qui vit reculé dans le désert hostile, et dont le pouvoir en place sait très peu de choses. Les Atréides vont chercher à s’en faire des alliés.


    « Comment s’assurer de la loyauté de tels hommes ? »
    « Il existe des moyens qui ont fait leurs preuves : jouer sur une certaine conscience de supériorité, sur le mystique des serments secrets, sur la souffrance partagée en commun. Tous ces moyens réussissent. Cela a été prouvé bien des fois, sur bien des mondes »


    Et ceci n’est qu’une petite partie de l’univers qui vous attend. Il y a aussi les Bene Gesserit, ordre mystique dont fait partie Jessica, la mère de Paul, qui a une grande influence politico-religieuse. Cet ordre a été créé pour accroître les talents humains après la destruction des machines qui asservissaient l’homme. « Tu ne feras point de machine qui contrefasse l’esprit humain » Elles détiennent par cet apprentissage des pouvoirs de l’esprit particuliers.



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    Cette lecture fut une claque ! J’avais déjà vu le film de Lynch, mais il ne m’avait pas autant impressionnée. C’est vraiment un livre-univers fascinant. Frank Herbert s’est énormément documenté et cela se sent sans être lourd. Il aurait lu pendant 3 ans près de 200 livres, des textes classiques (on peut d’ailleurs souligner le côté tragédie grec de Dune) à la philosophie en passant par de la science-fiction, de l’écologie, de la psychologie, etc. ainsi que de nombreux textes du monde arabe (au point d’arriver à s’exprimer dans cette langue). [Source : le podcast dont je parle plus bas]

    Dune est très dense. Ce premier tome est constitué de trois parties. La première met surtout en place l’univers et l’intrigue, sans être dénuée d’action. Dès la seconde partie, je dirais qu’on est totalement à l’aise dans l’univers et que le livre est de plus en plus prenant. L’Univers est très complet, mais pas si compliqué que cela dans le sens où Herbert ne perd pas le lecteur dans des informations scientifiques détaillées. Les éléments scientifiques sont là mais incorporés naturellement dans l’œuvre. L’auteur garde pour lui les éléments complexes ne servant pas l’histoire, et va se focaliser sur le côté humain, sur l’écosystème de l’univers. Il élargit la science-fiction à tous les domaines ce qui rend l’univers passionnant.



    « Le besoin pressant d’un univers logique et cohérent est profondément ancré dans l’inconscient humain. Mais l’univers réel est toujours à un pas au-delà de la logique. »


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    La complexité se retrouve dans tous les thèmes développés qui échappent au manichéisme : le pouvoir, la religion, l’association des deux, l’écologie. C’est un livre qui fait énormément réfléchir. Les personnages sont bien développés et très intéressants. Mon préféré est celui de Jessica.



    « La Révérende Mère se tourna vers Jessica. « Tu l’as éduqué dans la Manière. J’en vois les signes sur lui… J’aurais fait de même à ta place. Au diable les Règles. Mais à présent je t’avertis. Ne tiens plus compte de la progression régulière de son éducation. Pour sa propre sécurité, il lui faut la Voix. Déjà, il en a quelque idée, mais nous savons toutes deux qu’il a besoin de beaucoup plus… Et de toute urgence. »


    Exit le schéma du héros orphelin qui s’auto-construit qu’on retrouve très souvent… Jessica, la mère du héros, a un rôle très important. Ses pensées sont très intéressantes, et sa relation avec Paul également. L’éducation qu’il a reçue est très importante et mise en avant.  En parlant de pensée, on a accès au monologue intérieur de plusieurs personnages ce qui nous permet un degré de compréhension omniscient.

    Que dire d’autre ? Le succès de ce livre est amplement mérité. Je le conseille à tous, y compris si vous n’êtes pas fan de science-fiction car le livre est assez riche pour transcender les frontières.




    Je vous conseille le podcast de France Culture « Dune, épice et tout » qui m’a permis d’en apprendre un peu plus en attendant de lire la suite. Je vais poursuivre ma découverte avec le tome 2, mais aussi le Parallaxe et peut-être davantage. C’est un univers tellement passionnant !



    (Pour le podcast, il y a quelques spoils même s’ils ont essayé d’éviter au maximum. Après, c’est le genre de livre qu’on peut relire avec plaisir. Je m’en suis rendue compte en relisant les premiers chapitres. Un must-read !)

    Un peu plus d'infos sur le Parallaxe. Je vous mets le sommaire afin que vous puissiez voir de quoi il en retourne, mais aussi l'étendu des sujets que permet d'aborder Dune ce qui est révélateur de la richesse de l'oeuvre. Je le mets dans les balises spoilers pour la longueur, mais il n'y a aucun spoil dedans.

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Introduction, par Roland Lehoucq
        Les mondes de l’Imperium, par Roland Lehoucq
        Des plis dans l’espace-temps, par Roland Lehoucq
        Arrakis et les vers géants, un écosystème global, par J.-Sébastien Steyer
        L’épice, un mélange bientôt disponible ?, par Fabrice Chemla
        Une histoire de trilemme énergétique, par Daniel Suchet
        Le distille, ultime recycleur, par Roland Lehoucq
        Penser l’innovation sur Arrakis, par Vincent Bontems
        Exotisme et force linguistique, par Frédéric Landragin
        Femmes du futur : genre, technologie et cyborg, par Carrie Lynn Evans
        Géopolitique fractale de l’Imperium, par Sam Azulys
        Dieu, l’Empereur et le reste, par Fabrice Chemla
        Les futurs contingents : science et prescience dans Dune, par Frédéric Ferro
        La Mémoire Seconde : figures de la possession, par Fabrice Chemla
        Dune : un mélange historique, politique et romanesque, par Christopher L. Robinson
        Biographie des auteurs

    Dernière modification par Vinushka (20 Décembre 2020 23:10:50)

  • atick

    Dompteur de pages

    Hors ligne

    #149 20 Décembre 2020 22:26:10

    C'est la première fois que je passe sur ton suivi et je viens de lire ta critique tu Rouge et du Noir. J'en ai beaucoup entendu parlé dernièrement et je crois bien que je le mettrais dans mes prochains lectures. Tu me donnes bien envie de le lire! Je n'ai pas encore lu ta critique sur Dune, mais il est dans ma liste depuis un moment. J'avais bien hâte de voir la nouvelle adaptation au cinéma de Villeneuve (et qui devait sortir le 18 décembre au Québec, soit le jour de ma fête), mais malheureusement le tout a été reporté.  Je reviendrais lire ton avis un peu plus tard. Bonne soirée!
  • Cervus

    Lecteur fou

    Hors ligne

    #150 21 Décembre 2020 10:01:56

    Yellow Vinushka,

    Ah! Alors je suis impatient de lire ton avis sur Dune, historie de parvenir à me motiver pour 2021. ;) Ah en effet, j’ignore presque tout de l’historie de Dune ! Donc cette lecture en pourra être que 100% découverte.

    Ha ha ! J’avais jamais fait le rapprochement Berserk/GOT mais c’est complètement ça ! :ptdr: Disons que l’idée de ne jamais avoir la fin me gêne plus pour le premier que pour le second.

    Ah j’essaie de chaque fois lire la pièce avant de la voir car ainsi l’imagination se représente pleinement les personnage sans la moindre influence et c’est toujours très drôle de comparer ce qu’on imaginait avec ce que ça donne vu par d’autres. =)

    Le rouge et le noir… Une des hantises scolaires de la génération de nos parents. ^^
    Ton analyse est extrêmement intéressante et approfondie ! Et je trouve ça top de l’analyser jusque dans la comparaison avec les différents films.

    Je te souhaite de bonnes lectures !