[Suivi lecture] domi_troizarsouilles

 
  • Grimhilde

    Serial lecteur

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    #41 10 Mars 2021 22:38:34

    Coucou par ici

    Oui Christiane Taubira a écrit des livres, et elle écrit vraiment bien, son écriture est teintée de poésie (elle aime beaucoup Aimé Césaire). J'ai lu son autobiographie Mes météores et j'aimerais lire un autre ouvrage qu'elle a écrit L'esclavage raconté à ma fille.

    Sinon j'ai lu en diagonale l'échange sur les abandons, moi aussi j'ai beaucoup de mal à abandonner même quand j'aime pas (j'ai lu plein de trucs nuls jusqu'au bout à cause de ça :lol: ) emprunt ou pas.
  • Olive-oued

    Insomniaque des livres

    Hors ligne

    #42 10 Mars 2021 22:59:19

    Perso je n'ai aucun scrupule à abandonner les livres qui ne me plaisent pas. Car pour moi la lecture doit rester un plaisir. Pareil, si un livre a de bons retours mais que je n'accroche pas, je me dis juste que ce n'est pas pour moi et je passe à autre chose. Typiquement Bordeterre de Julia Thevenot a su plaire à beaucoup de lecteurs mais moi je m'ennuyais. Donc je laisse tomber et je vais le revendre.

    Dernière modification par Olive-oued (10 Mars 2021 22:59:32)

  • domi_troizarsouilles

    Enfileur de mots

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    #43 11 Mars 2021 00:08:16

    Catysprint a écrit

    Coucou par ici

    Oui Christiane Taubira a écrit des livres, et elle écrit vraiment bien, son écriture est teintée de poésie (elle aime beaucoup Aimé Césaire). J'ai lu son autobiographie Mes météores et j'aimerais lire un autre ouvrage qu'elle a écrit L'esclavage raconté à ma fille.

    Sinon j'ai lu en diagonale l'échange sur les abandons, moi aussi j'ai beaucoup de mal à abandonner même quand j'aime pas (j'ai lu plein de trucs nuls jusqu'au bout à cause de ça :lol: ) emprunt ou pas.


    Tu m'as donné envie de la lire!...

    ... quand j'aurai épuisé ma PAL? =D en tout cas j'ai noté, et ce sont des sujets qui m'ont toujours interpelée - surtout l'esclavage; la politique française un peu moins ;) ...

    Olive-oued a écrit

    Perso je n'ai aucun scrupule à abandonner les livres qui ne me plaisent pas. Car pour moi la lecture doit rester un plaisir. Pareil, si un livre a de bons retours mais que je n'accroche pas, je me dis juste que ce n'est pas pour moi et je passe à autre chose. Typiquement Bordeterre de Julia Thevenot a su plaire à beaucoup de lecteurs mais moi je m'ennuyais. Donc je laisse tomber et je vais le revendre.


    C'est marrant, on parlait justement de lecture-plaisir ce matin avec une collègue... (bon, en virtuel bien sûr :tetemur:)
    Je me suis rendu compte, en bavardant avec elle, que pour moi ce besoin de lecture-plaisir s'exprime autrement...
    Ainsi, si d'un côté je "refuse" d'abandonner une lecture qui ne me plaît que très moyennement ou même pas du tout (plaisir ou pas, tant pis!), d'un autre côté, et à mon grand regret mais c'est ainsi, pour le moment je n'arrive plus à lire en langue étrangère!

    Plus jeune, je rêvais de lire "dans le texte", et c'est en partie pour cette raison que j'ai tant aimé apprendre plusieurs langues étrangères, jusqu'à faire des études en traduction! J'étais ravie de découvrir en VO des livres écrits en anglais ou en espagnol, et plus encore quand je n'avais plus vraiment besoin de dictionnaire!
    Mais ces dernières années, l'anglais est devenu par-dessus tout une langue de travail - je travaille pour les Institutions européennes (j'en parlerai peut-être un jour car c'est un boulot que même les plus eurosceptiques n'ont jamais critiqué =D ;) ), je n'ai que très peu connu la période de "domination" franco-allemande, peu à peu tout est passé à l'anglais, ça s'est accentué avec l'adhésion massive des pays d'Europe centrale en 2004 et depuis lors, on travaille majoritairement en anglais, et le Brexit n'y a rien changé! Si mon équipe est restée très francophone, toutes les réunions se font en anglais, la très grande majorité des documents officiels sont en anglais (et les traductions dans toutes les autres langues officielles, quand il y en a, arrivent toujours en décalage), etc.

    En réaction, peut-être exacerbée à cause du télétravail obligatoire depuis un an, ce qui a complètement flouté les limites entre vie privée et vie professionnelle, il faut vraiment que je "quitte l'anglais" quand je lis, pour faire cette transition vers un retour au temps personnel, au temps-plaisir.
    Je suppose que je pourrais encore lire en anglais sans problème (après tout, je le fais toute la journée, mais pas le même type de "littérature"!), mais cette seule idée est devenue complètement rédhibitoire!
    Et le pire, c'est que je cherche à me justifier à moi-même... par exemple en me disant qu'il faut bien faire vivre les traducteurs =D - ça aurait pu être moi, si j'avais continué dans cette voie-là, et je sais trop comme la traduction littéraire en particulier est un domaine difficile, à moins de traduire un Stephen King par exemple...




    Sur toutes ces belles paroles :sifflote:, voici à nouveau en primeur un avis sur une nouvelle lecture terminée en fin d'après-midi - je ne m'attendais pas du tout à le terminer si vite, mais le cours de musique des enfants a été annulé quasi à la dernière minute, et comme je n'avais rien prévu d'autre que les accompagner (comme tous les autres mercredis), je n'ai pas eu envie de me mettre à faire du ménage ou un autre truc ennuyeux du genre, donc j'ai lu!

    The Horsemen ride - Conquest de Liv Stone
    ... et, je vous promets (surtout après ce que j'écrivais ci-dessus!): comme le titre ne l'indique pas, c'est bien un livre en français, d'une auteure française!

    <image>

    Je découvre avec plaisir une chouette romance pleine de rebondissements, l’une de ces « romances mc » - pour motorbike club, et bien sûr ça concerne ce fameux 1% de clubs de motards qui ne se rassemblent pas juste pour le plaisir de balades à moto, mais bien davantage pour diverses activités illégales, derrière une quelconque entreprise avec pignon sur rue. Ici, si le trafic d’armes est évoqué (tandis que le trafic de drogue est vilipendé), il n’est que secondaire. L’accent est bien davantage mis sur la rivalité entre deux clubs qui ont une histoire commune à la Roméo et Juliette, si bien qu’ils sont à la limite de la guerre, temporisée par le redoutable mais intelligent leader, malgré l’inévitable traître au milieu de tout… et la jeune flic idéaliste, convaincue et passionnée, qui a choisi cette voie malgré le souvenir de son père abattu par un policier autrefois.

    Comme dans toute bonne romance classique, les protagonistes sont jeunes (on laisse entendre que Quest a 32 ans, tandis qu’on sait que Selena en a 25), beaux comme des dieux et sexuellement attirants ; tout les oppose, et pourtant tout les aimante… et au final ils sont chauds bouillants, on a un grand nombre de scènes très « hot ». Mais surtout, au-delà de ces aspects à la limite du cliché habituel, ils sont vraiment très bien campés et paraissent très humains, tout à fait crédibles. Leurs doutes constants, entre loyauté envers les mondes si opposés qu’ils ont choisis, et désir l’un pour l’autre, résonnent avec justesse tout au long du livre, d’autant plus qu’ils ne restent pas figés dans leur propre personnage mais évoluent peu à peu en fonction de leur rapport à l’autre et de leur environnement. De plus, ils sont entourés d’une jolie palette de personnages secondaires tout aussi attachants.

    Avec ça, l’intrigue est entraînante. On ne s’essouffle pas d’angoisse à suivre les personnages, mais on est dans un mouvement constant : on va de rebondissement en découverte, d’action inattendue à révélation, avec de nombreuses pauses-sexe comme je notais plus haut et quelques moments de réflexion - qui ne vont pas jusqu’à faire écho chez le lecteur, nos mondes sont trop éloignés, mais on se laisse totalement prendre par la fiction, on ne les lâche plus. Par ailleurs, j’ai très vite eu des doutes sur le « vrai méchant » de l’histoire, ce qui n’est pas gênant car on sait (et on accepte) qu’on est dans une romance avec du suspense, pas dans un policier ! et on pousse un vrai « waouh » quand on comprend à quel point ce gars-là est méchant, pour moi ça a été une vraie surprise, même si quelques indices avaient été semés.

    Tout cela est servi par une écriture fluide et d’un très bon niveau ; je le souligne car, parmi les différents genres que je lis régulièrement, les romances sont indéniablement les plus « pauvres » sur ce plan-là. Un tout bon moment de lecture !

  • Melissa_etseslivres

    A la découverte des livres

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    #44 11 Mars 2021 10:25:57

    Ouhhh the horsemen ride à l'air trop bien! Je l'ajoute à ma wish-list! Merci pour cette belle découverte :) Une belle journée à toi :P
  • Kah Rane

    Lecteur fou

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    #45 11 Mars 2021 13:07:14

    Bonjour Domi :)

    Je devais passer par ici pour répondre à ton message laissé sur mon suivi-lecture mais j'ai totalement oublié.
    Faut dire qu'hier, ben c'était une grosse journée pour moi car une petite chipie avait réclamé la présence de son tonton à ses côtés.
    Donc, j'ai dû me dépêcher de tout faire pour ne prendre aucun retard et j'ai dû avoir l'esprit distrait donc, oubli.
    Désormais, je répare mon étourderie :)

    Sinon, j'espère que tu vas très bien et je me suis aperçu que tu balançais de sacrés commentaires à chacune de tes lectures.
    Ma question : tiens-tu un blog littéraire ? :)

    D'ici là, je vais reprendre ma balade avant de poursuivre ma lecture.
    Je te souhaite un très bel après-midi, d'excellentes moments en compagnie de tes romans du moment et je te dis à très bientôt :)
    Des poutous :pink:
  • domi_troizarsouilles

    Enfileur de mots

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    #46 11 Mars 2021 15:24:23

    Melissa_etseslivres a écrit

    Ouhhh the horsemen ride à l'air trop bien! Je l'ajoute à ma wish-list! Merci pour cette belle découverte :) Une belle journée à toi :P


    Oui il est très sympa! ;) et je suis très tentée de lire aussi "My War" (mais je vais donner la priorité aux lectures que j'ai déjà prévues pour mars... histoire d'avancer dans mes trop nombreux challenges! =D )

    Kah Rane a écrit

    Bonjour Domi :)

    Je devais passer par ici pour répondre à ton message laissé sur mon suivi-lecture mais j'ai totalement oublié.
    Faut dire qu'hier, ben c'était une grosse journée pour moi car une petite chipie avait réclamé la présence de son tonton à ses côtés.
    Donc, j'ai dû me dépêcher de tout faire pour ne prendre aucun retard et j'ai dû avoir l'esprit distrait donc, oubli.
    Désormais, je répare mon étourderie :)

    Sinon, j'espère que tu vas très bien et je me suis aperçu que tu balançais de sacrés commentaires à chacune de tes lectures.
    Ma question : tiens-tu un blog littéraire ? :)

    D'ici là, je vais reprendre ma balade avant de poursuivre ma lecture.
    Je te souhaite un très bel après-midi, d'excellentes moments en compagnie de tes romans du moment et je te dis à très bientôt :)
    Des poutous :pink:


    Pas de souci! ;)
    Non je n'ai pas de blog littéraire... ce nest pas que ça ne m'intéresse pas, mais je n'ai pas trop le temps - ou alors faudrait que je lise moins, ou que j'arrête de nourrir mes enfants par exemple :ptdr: - c'est pour ça que je me lâche ici, puis je fais des copier-coller (parfois très légèrement adaptés) sur les différents challenges.




    Et comme on dirait que je suis en forme aujourd'hui, on enchaîne sur... mais oui vous voyez bien:

    Monster (deluxe), tome 1 de Naoki Urasawa

    <image>

    Mon tout premier manga !

    Moi qui ai toujours été persuadée de ne pas aimer les livres illustrés en général (quels qu’il soient), j’ai fini par me laisser tenter, à force de lire les avis tellement enthousiastes de convaincues qui participent et partagent sur divers challenges – et particulièrement l’équipe ;) du Scrabble littéraire, même si, paradoxalement, les mangas et autres illustrés ne sont pas acceptés dans ce challenge-là ! Je les remercie car je suis archi-bluffée !

    Bon, il paraît que j’ai choisi - sur leurs conseils - l’un des meilleurs ; or, seule mon expérience personnelle, si je continue à lire des mangas, me le confirmera (ou pas). Ce qui est certain en tout cas, c’est que toutes les barrières qui me retiennent à lire des BD (au sens large) en général, se sont écroulées avec cette lecture ! En fait, j’ai beaucoup, beaucoup de mal à entrer dans l’imaginaire visuel d’un autre… d’ailleurs, je ne le souhaite même pas, ça ne m’intéresse pas ! Quand je lis un roman, je me fais mon propre imaginaire à partir des mots de l’auteur, tandis que le monde qui se crée, un monde imagé, parfois musical aussi (raison pour laquelle j’évite aussi les « playlists » que certains auteurs, notamment de romances, proposent avec leur livre !) ; bref, ce monde se crée dans ma tête, et il est tellement personnel, enchanteur ou parfois flippant, que toute interaction avec un autre imaginaire visuel me dérange, vraiment. C’est donc le cas des illustrés – ou, pire encore, des films qui s’inspirent de l’un ou l’autre livre que j’ai aimé ! Pour ne citer que les deux exemples les plus connus : je n’ai que très moyennement accroché aux films Harry Potter, et je n’ai pas du tout aimé la trilogie cinéma du SDA… (dans les deux cas, j’avais lu les livres bien avant !)

    Mais voilà : ici, la première chose qui m’apparaît comme une évidence, c’est que cet imaginaire visuel ne m’a pas dérangée une seule seconde, au contraire ! Peut-être parce que, ici, le dessin ne m’apparaît pas comme une fin en soi, mais il entièrement au service de l’intrigue alors que, dans une BD plus classique, c’est parfois un peu l’inverse. Je pense Lucky Luke, les Tuniques bleues, Tintin (pas que ce soient des références, c’est juste ce que j’ai sous les yeux et ça illustre bien la chose) : là, le dessin est une fin en soi. On « doit » prendre du temps à l’apprécier, il est là pour ça après tout, souvent avec plein de détails bien trouvés qui ravissent les amateurs… sauf que moi, justement, c’est ce que je n’aime pas car ça me donne l’impression de ralentir l’intrigue. Ici en revanche, j’ai le sentiment que le dessin est l’un des éléments qui participe à faire avancer l’histoire. Le mangaka nous offre certes quelques « décors » bien détaillés, mais aussi et surtout des expressions sur les visages, c’est vraiment une constante. Et ces visages, d’une grande finesse, ils sont vraiment "ciselés", ont toujours une intensité saisissante, qui interpelle immédiatement, de façon aussi forte mais bien plus rapide que la longue description d’émotions qu’on aurait dans un roman pour atteindre le même effet sur le lecteur ! Et ça marche ! c’est ainsi que les choses avancent, qu’on partage les sentiments de Tenma ou d’Anna-Nina, qu’on est terriblement touché… et qu’on a envie de croire, comme eux, que Johann n’est pas celui qu’il semble pourtant bien être.

    Quant à l’intrigue, que j’évoque à peine ci-dessus (le synopsis le fait mieux que moi !), j’avoue que j’ai un peu galéré à comprendre où l’auteur voulait en venir, mais c’est peut-être lié à des raisons plus « techniques ». Si je me suis fait rapidement à la lecture « à l’envers » de ce genre de livre, j’ai eu plus de mal à comprendre la façon de passer d’une scène à l’autre, les césures suivant l’épaisseur du blanc entre les cases, ce genre de choses… Par ailleurs, je ne suis pas 100% convaincue par la traduction de certaines onomatopées et autres éléments de l’ambiance sonore, et cela m’a quelque peu distraite par endroits – pour citer un exemple : ce mouvement que fait Runge comme s’il tapait sur un clavier, et que le traducteur a noté par « Fwt », je cherche encore en quoi ça correspond… j’ai d’abord cru qu’il avait un TOC et se frottait compulsivement le bas de la veste !

    Mais donc, l’intrigue, disais-je : beaucoup d’éléments sont donnés à des endroits divers, j’ai eu un peu de mal à « ordonner » tout ça, à trouver les liens entre certains événements, à comprendre qui est qui – notamment parmi les personnages qui apparaissent tout à coup, le temps d’une scène, ou certains flashes back de Tenma. Mais tout cela est présenté avec une telle maîtrise qui fait penser que, outre le temps d’adaptation nécessaire à ce type de littérature inhabituelle pour moi, cette confusion provoquée chez le lecteur est très probablement voulue jusqu’à un certain point… En tout cas, quand l’esprit commence à s’y retrouver et à émettre des hypothèses (tout en refusant encore, pour ma part du moins, que ce pauvre Johann soit réellement un monstre !), on s’aperçoit, avec un mélange d’horreur et d’anticipation impatiente, qu’on a là tous les ingrédients d’un thriller époustouflant en plusieurs épisodes, et j’ai hâte de pouvoir lire les prochains tomes !

  • Catyladya

    Lecteur professionnel

    En ligne

    #47 11 Mars 2021 16:21:55

    Coucou !
    Pour Monster mon copain a pas trop accroché à l'intrigue et il a pas du tout accroché aux personnages
  • domi_troizarsouilles

    Enfileur de mots

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    #48 13 Mars 2021 23:33:43

    Bonsoir à tous,

    Nouveau livre terminé ce matin, nouvelle saga entamée, vais-je la poursuivre?...

    La Passe-miroir, tome 1: Les fiancés de l'hiver de Christelle Dabos
    15/20

    <image>

    Je referme ce livre avec un sentiment un peu mitigé… surtout que, juste avant d’écrire cet avis, je viens de voir que plus de 5 000 personnes ont donné une note, dont la moyenne frise les 17 et demi, c’est énorme ! or, je ne partage pas tout à fait… Oh ! j’ai plutôt bien aimé, mais pas au point de mettre une note aussi dithyrambique : ce n’est pas un coup de cœur comme je l’aurais espéré, vu l’engouement collectif que suscite ce livre, et que j’avais déjà perçu avant de le commencer (en LC, en plus ;) ).

    En fait, l’auteure crée un univers cohérent dans tous ses effets propres à la Fantasy, mais qui –à mes yeux- pêche par quelques « facilités » tellement évidentes que l’enchantement n’est pas absolu. Je pense notamment au choix des prénoms : on voit si bien Thorn en son presque homonyme Thor dieu nordique du tonnerre, Berenilde qui fait penser à Brunehilde guerrière et walkyrie nordique, ou encore Freyja, prénom actuellement en vogue dans la Belgique flamande séparatiste, déesse germanique… Je ne sais pas si tout cela est voulu ou non mais, si ça participe à créer une certaine ambiance, une petite voix me dit aussi que ça manque un chouïa d’originalité. En outre, tout à coup je me suis dit que cette histoire me fait penser à Alice au pays des merveilles : Berenilde m’évoque la Reine de Cœur avec son caractère souvent excessif, Thorn aurait un petit côté du Lapin blanc avec son obsession pour sa montre, ou encore, Archibald et les innombrables fêtes du Chapelier fou, et tout cet univers qui n’est qu’apparences au final, tous les aspects labyrinthiques du Clairdelune… À vrai dire, je connais peu Alice (je n’ai jamais lu le roman de Lewis Carroll, juste vu la version Disney…) mais surtout, ce qui m’ennuie bien un peu, c’est que Alice est l’un des très rares Disney que je n’ai pas tellement apprécié – et pourtant j’en ai vu un paquet, entre mon enfance et mon rafraîchissement en tant que jeune maman ! Quoi qu’il en soit, les Arches de La Passe-miroir représentent un univers riche et intéressant, qui ne demande qu’à être exploité !

    Cela dit, à plus d’un moment, je me suis ennuyée dans la découverte de ce Pôle où Ophélie se retrouve par obligation, contre son gré. Toutes ces intrigues de cour ! Il y a trop de non-dits et de mensonges, de choses à découvrir, et le lecteur y va pas à pas au rythme où Ophélie découvre elle-même les choses… mais décidément c’est trop lent ! C’est peut-être tout simplement le personnage d’Ophélie qui me « dérange » parfois : elle est lunaire, maladroite mais soi-disant forte… mais cette force intérieure tarde tellement à se révéler ! plus d’une fois j’ai eu envie de la secouer (et de la protéger tout à la fois) ! J’ai bien aimé sa façon de s’affirmer peu à peu face à Thorn, tout comme je me suis trouvée presque heureuse des sentiments naissants (mais tellement bien cachés) de Thorn envers elle – la lectrice de romances n’est pas loin !… hélas ces passages-là sont beaucoup trop épars, presque perdus dans une multiplication d’intrigues dont je n’ai pas toujours compris l’intérêt, ces bals et autres réceptions qui n’ont que moyennement retenu mon attention, pour quelques révélations sur le fil. J’ai le sentiment que, sous le prétexte de mettre les choses en place, ce livre manque cruellement d’action et de rythme.

    Pour le dire autrement : ce 1er tome a un aspect frustrant. En effet, dans certaines sagas (dans les policiers certainement, mais j’ai eu récemment le cas avec une saga fantastique par exemple), chaque tome propose une histoire « complète »… et même si des portes s’ouvrent d’un tome à l’autre, même si on sait que les personnages évoluent / vont évoluer dans le numéro suivant (et qu’il est dès lors préférable de les lire dans l’ordre), chaque tome se suffit à soi-même. Or, ici, on est dans une démarche tout à fait opposée, et c’est sans doute cela qui fait que je n’accroche pas tout à fait. En effet, on a une histoire qui fait environ 2 400 pages au total (en comptant les 4 tomes en version poche), sans que l’auteure ait veillé à créer des entités qui se tiennent séparément. Et ainsi, ce premier tome n’est rien d’autre qu’une longue mise en place (de près de 600 pages quand même) de l’univers, si bien que, au bout de ce 1er tome, rien n’est vraiment résolu, rien n’a vraiment bougé, les personnages ont à peine évolué, Thorn et Ophélie ne sont même pas encore mariés.

    Avec ça, l’écriture est agréable et très accessible, même si je n’utiliserais pas le terme de fluidité - sans doute à cause de la nécessité de s’adapter à ce monde imaginaire et, au risque de me répéter, sans doute aussi à cause de trop d’intrigues qui ont un petit côté étouffant à la longue. A noter aussi, au début du livre avec le grand-oncle d’Ophélie surtout mais ça persiste en partie avec la tante Roseline : l’auteure crée un langage qui serait ancien et propre à Anima… qui n’est autre que l’utilisation exagérée dans une même phrase de plusieurs expressions typiquement belges ! Pour la Niçoise installée en Belgique qu’est l’auteure, je peux comprendre que ça ait un côté « exotique » ; pour moi, je n’arrive pas très bien à décider si j’apprécie ou si ça m’agace. A part ça, les quelques personnages principaux sont très typés sans tomber dans le cliché. Ils sont plus ou moins attachants, mais en tout cas ne laissent jamais indifférents. Pour Ophélie par exemple, j’ai ressenti un certain énervement mêlé d’inquiétude comme mentionné plus haut ; j’ai bien aimé Renard ou Gaëlle (qu’on retrouvera, j’espère !), et j’ai un réel coup de cœur pour l’énigmatique Thorn… Ah, et mention pour l’écharpe ! :)

    En résumé, je pense que l’univers créé par Christelle Dabos a un véritable potentiel, qui ne s’est encore que très partiellement révélé. J’espère vraiment que ça va bouger un peu davantage dans les tomes suivants, car je reste curieuse de voir où tout cela va nous amener !
  • domi_troizarsouilles

    Enfileur de mots

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    #49 14 Mars 2021 23:06:50

    Bonsoir,

    Nouvelle lecture, que plusieurs d'entre vous connaissent sans doute...

    Les oiseaux se cachent pour mourir de Colleen McCullough

    <image>

    Que de souvenirs cette lecture évoque en moi ! Oh, ce n’est pas une relecture, je suis sûre et certaine de n’avoir jamais lu ce livre, tout au plus des extraits épars et au hasard, avec un petit goût d’interdit. Car, oui : ce dont je me rappelle, c’est quand j’étais encore enfant, un peu plus de 10 ans mais au début des années 1980 on ne nous disait pas encore « ados » à cet âge-là : donc, je me rappelle ma maman toute contente à l’idée de voir sa mini-série du même nom, série que je n’avais pas le droit de regarder avec elle… mais je ne manquais pas de lire la revue des programmes TV (à cette époque lointaine où il n’y avait pas Internet) pour découvrir le synopsis de l’épisode du jour et rester en admiration devant les photos du beau Richard Chamberlain…

    Je suis tombée sur ce livre en cherchant l’un ou l’autre roman australien pour mon challenge autour du monde, je ne pensais pas du tout à ce titre, mais quand Google me l’a proposé, c’était une évidence que je « devais » le lire ! Et ainsi, ce sont ces images volées à une maman peut-être un peu trop protectrice qui me sont revenues, et bien au-delà ! J’ai rarement lu une romance d’une telle intensité, d’une telle force narrative ; elle va bien plus loin que l’attirance entre un homme et une femme qui finissent par se découvrir. L’amour n’est que rarement dit, et encore plus rarement montré dans des scènes explicites (contrairement à tant de romances actuelles), et pourtant il est bien là avec des ramifications profondes comme des racines qui s’enroulent, se perdent dans les profondeurs, se rejoignent entre mères et filles, et vivantes comme des branches qui s’élancent vers le ciel et ne meurent jamais tout à fait même quand elles sont coupées durement. C’est l’histoire de toute une vie, de plusieurs vies qui s’entrecroisent, dans un cadre dur, avec des femmes fortes sous leur allure soumise ou rebelle, bien avant qu’on parle d’émancipation ou de droits des femmes…

    Et bien sûr, c’est surtout une histoire d’amour impossible, parce que l’homme aimé (et qui aime pourtant) choisit l’Autre : Dieu et son Église, cette Église et son pouvoir, et l’argent aussi… Le personnage de Ralph touche énormément, par cette originalité que représentent ses choix : les tourments d’un prêtre pourtant convaincu de sa vocation avec ses aspects célestes, mais tellement fragile comme un homme, n’ont jamais été ainsi exploités je crois, avec une telle justesse réaliste qui fait que l’on vibre avec lui, dans tout son cheminement émaillé de mauvais choix, lui le jeune prêtre irlandais en Australie, qui deviendra prélat à Rome… Et que dire alors de Meggie ? Elle personnifie mieux que beaucoup d’héroïnes d’antan la femme soumise (dans le sens « traditionnel » du terme) à un père et des frères puis à un mari, mais libre malgré tout, malgré elle et malgré une énorme couche de naïve ignorance qu’il lui faudra des années à perdre.
    En filigrane de cette magnifique et dramatique histoire d’amour, précédée d’u
    ne autre trop peu évoquée (celle de Fee, la mère de Meggie) et poursuivie à travers celle de sa fille Justine, on a aussi une véritable ode à l’Australie à travers trois générations de colons, qui ont apprivoisé une terre pourtant hostile, un climat qui n’en fait jamais qu’à sa tête. Par ailleurs, l’auteure ne manque jamais une occasion de soulever l’un ou l’autre sujet d’actualité lié à l’époque que ses héros traversent. Pour citer ceux qui m’ont le plus marquée : elle dénonce l’absurdité de la guerre, et notamment le silence assourdissant du Vatican lors de la 2e guerre mondiale ; ou encore les dangers d’une « guerre bactériologique », prenant en exemple celle qui a été menée contre les lapins trop nombreux en Australie (car, importés par un colon anglais sans cervelle, ces adorables se sont répandus de façon incontrôlable, n’ayant pas de prédateurs naturels là-bas… jusqu’à ce qu’on fasse circuler le virus de myxomatose qui a fini par « sauver » les étendues herbeuses, et dès lors l’économie de tout un pays, reposant sur l’élevage de moutons, qui autrement n’avaient plus d’herbe !).

    Ainsi, même s’il y a ici et là quelques longueurs, même si le récit semble parfois un peu daté dans la façon d’être écrit (par exemple, il n’est jamais question des aborigènes… ce qui serait hautement politiquement incorrect de nos jours, mais l’était sans doute beaucoup moins en 1977 lorsque ce livre est paru), tout ce roman est porté par un souffle épique. Il vibre d’une puissance toute particulière, à travers un sujet devenu peut-être obsolète (on ne trouve plus guère de jeunes et beaux prêtres, déjà, à la base !) mais qui n’en touche pas moins de façon universelle.
  • Grimhilde

    Serial lecteur

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    #50 15 Mars 2021 09:02:18

    Oh La Passe miroir, ma saga coup de coeur de l'an dernier !

    J'avais eu à peu près les mêmes sensations que toi avec ce premier tome : lenteur, marre des intrigues de cour, envie de découvrir l'univers davantage... les tomes suivants ne te déçoivent pas de ce côté là ! Tout s'accélère dans le tome 2, le tome 3 est génial et on dévore le tome 4 pour savoir comment ça se termine.

    moi par contre j'ai détesté Thorn dans ce premier tome

    Bonne lecture =)