#7 22 Avril 2021 23:34:37
elelilou a écritJe serai curieuse d'avoir votre avis sur le livre LA FEMME AUX DEUX VISAGES. Erotique ou sensuel ?
Tiens, j'ai lu ça. Un de mes premiers kindle. Le récit est constitué à 100 % de poncifs réduits à leur plus simple expression. Imaginez que vous ayez à votre disposition 300 quatrièmes de couvertures de romans connus et que vous les combiniez pour en faire un seul récit. J'ai déjà lu des romans prévisibles mais là c'est un tout autre niveau. J'ai trouvé ça tellement cliché qu'il y a eu des moments où j'ai ri. J'ai persévéré car je suis une incurable optimiste. Peut être que les scènes érotiques seront réussies, me disais-je naïve. Hélas, les personnages sont trop mal écrits pour qu'on ait le moindre lien empathique avec eux. Du coup, leurs expériences charnelles ne font ni chaud, ni froid. Ce qui est, je pense, l'échec suprême pour un roman coquin.
Est ce pire que '50 nuances de Grey' ? Équivalent, je dirais. Parce qu'à ma connaissance il n'existe rien de plus mal écrit que '50 nuances de Grey'. Vu leur médiocrité, ces deux romans donnent l'impression d'avoir été écrit en quelques jours.
elelilou a écritpreferez-vous vous planquer
Je ne lis pas ça dans les transports en commun, donc oui, je me planque un peu. Par contre, les romans érotiques que j'ai lus sont visibles sur mes étagères. Certes noyés dans mes autres livres, dans une pièce dédiée, mais je ne les cache pas non plus. En particulier :
L'amant, de Marguerite Duras. Magnifique sur le fond et dans la forme, le plus beau récit autobiographique que j'ai lu
Henry and June, d'Anaïs Nin. Sur fond de description (haute en couleurs) de la France de l'entre-deux-guerres, la relation ambivalente de l'auteure avec une amie.
Emmanuelle, d'Emmanuelle Arsan. Histoire banale mais racontée avec un vrai talent. Où peuvent mener l'ennui et une jolie silhouette.
Joy de Joy Laurey. Ecriture soignée mais intrigue sans surprise. Après une rupture douloureuse, l'héroïne déprimée et en mal de repères fait quelques expériences.
Neuf Semaines et demi, d'Elizabeth McNeill. Quasiment la même intrigue et la même écriture que Cinquante Nuances de Grey. La sécheresse du style et le point de vue prosaïque de l'héroïne donnent un cachet d'authenticité inattendu aux scènes coquines.
Histoire d'O de Pauline Réage. Un joli style mais une intrigue plutôt destinée à celles qui apprécient ce type de jeu. Les autres auront plutôt l'impression de lire la description d'une secte, voire d'une tribu exotique.
Le hasard fait que les romans ci-dessus ont tous fait l'objet d'adaptations cinématographiques. Mais ne vous laissez pas abuser. Ces adaptations n'ont qu'un rapport lointain avec l'ambiance et l'histoire des romans.
Les infortunes de la Belle au bois dormant (tome 3) d'Anne Rice. En gros des persos sans épaisseur psychologique (on se croirait dans une BD) dans une intrigue mécanique servant de véhicule pour se rendre d'une scène pornographique à une autre.
Ce que je reproche à tous ces titres, c'est que leur érotisme ne me parle pas. Les scènes olé olé n'y sont pas excitantes. Peut être que ça parlait aux femmes d'il y a cinquante ans.
Par contre, j'ai lu un roman érotique très réussi (selon moi, bien sûr) dont j'ai oublié le titre. Un étudiant français aux états-unis dans les années 60. C'était un récit normal de dépaysement culturel sur fond de manifestations estudiantines pour les droits civiques. Intéressant en soi. Mais il y avait deux scènes torrides de chez torride. Ça se passait dans une chambre du campus. Le héros se donnait du plaisir avec sa main pendant que son copain le pénétrait assez sauvagement. C'était décrit en détail. Les sensations physiques devant et derrière, l'orgasme, ses émotions avant et pendant. Probablement les pages les plus érotiques que j'ai lues de ma vie. À noter que j'avais 15 ans, une allusion même ultra soft à une relation physique entre mecs me faisait grimper aux rideaux. Normal. Je découvrais ce genre de contenu donc j'étais hyper sensible. Je l'avais lu en cachette après que ma soeur l'ait déterré dans un rayonnage peu accessible de la bibli perso de notre mère. Je ne pense pas que nous étions censées le trouver.
À la même période j'avais lu dans SAS quelques scènes de lit qui m'avait fait pas mal d'effet. En particulier parce qu'elles donnaient un point de vue masculin.
Dernière modification par theyoubot (23 Avril 2021 13:26:36)