Le thème des trois premiers tomes est prometteur : un prince qui choisit son épouse (et donc la future reine) lors d’une émission de télé-réalité rigoureusement identique au
Bachelor. Ça aurait pu donner quelque chose sur le rôle des médias, genre Jack Barron et l'éternité, ou au moins l'ingérence néfaste des médias dans une idylle, façon Hunger Games. Mais l'autrice n'avait pas envie de faire tant d'efforts. Elle s'est contentée d'écrire deux scènes et a répété chacune de ces deux scènes sur 500 pages :
- 500 des 1000 pages (3 tomes) décrivent en détail les robes confectionnées pour l’héroïne par trois caméristes qui l’idolâtrent. Ce sont vraiment de très jolies robes, revêtir d'aussi splendides atours est comme un rêve pour l'héroïne, tandis que les trois domestiques sont au comble du bonheur grâce à ces travaux de couture
- Les 500 autres pages racontent la relation héroïne-prince. L’autrice étale "l’incertitude" sur trois tomes. Avec un triangle amoureux du pauvre et des rebondissements d'abord tirés par les cheveux avant de glisser vers l'invraisemblable, l'autrice ne sachant plus comment repousser encore la conclusion.
Dans les trois tomes, il y a pourtant une cinquantaine de pages intéressantes.
- Le franc parler de l’héroïne et ses valeurs de fille du peuple en font rapidement la favorite des téléspectateurs. Mais l’autrice ne sait pas développer ce thème et ne l’exploite pas.
- Le roi déteste l’héroïne et la soupçonne même (à tort) d’oeuvrer dans un but politique caché. Mais l’autrice ne sait pas non plus développer ce thème et ne l’exploite pas
- Quelques très brefs épisodes de danger physique/action mais rien qui fasse avancer l'histoire. Ils ne sont là que pour permettre à l'autrice de se sortir d'une énième impasse où l'a conduite son désir d'étirer sans fin le "je taime moi non plus" de la relation héroïne-Prince. Un peu de sang, un mort ou deux, et hop, on reboote la valse hésitation des tourtereaux.
Le contexte politique est torché en une vingtaine de lignes indigentes. La palme du ridicule revient au palais royal, une passoire où les révolutionnaires rentrent comme dans un moulin. Mais là, je pense que c’est sciemment bâclé compte tenu d’un public cible peu difficile (lecteurs enfants).
<image>6/20
<image> <image> <image> <image> <image> récit centré sur un personnage
.. évolution du personnage principal
<image> rythme
.. originalité/ingéniosité
(la note est le nombre total d'étoiles)
Ceci dit, c'est de la bonne littérature jeunesse, pour une lectrice de 8-12 ans. Je recommande aussi cette saga à toute personne ayant en tant que lectrice le vécu littéraire et les goûts d'une enfant de douze ans.
Remarques - La saga continue au delà du tome 3 avec un changement d'époque, d'héroïne et une émission de télé-réalité Bachelorette (une fille choisit entre plusieurs prétendants). Dialogues moins mauvais quoique toujours cousus de fil blanc
- Sur goodreads.com, la trilogie a reçu 1 285 000 votes, 66 000 avis et une note moyenne de 4,1 / 5. Ça ne peut être qu'un signe avant-coureur d'apocalypse.