Hello!
Bon, je n'ai pas encore fini (je suis à 68% de la version ebook)... mais j'ai déjà quelque chose à dire =D , même si je ne sais pas encore comment ça va finir et que la fin donnera peut-être tort à mes premières impressions?
D'une part, je trouve de plus en plus que ce livre
ne correspond pas au thème qui avait été choisi pour ce BC - qui était "Maladie mentale et neuroatypie".
Certes, on est dans un asile psychiatrique... mais on comprend très vite qu'une grande partie de ces femmes sont internées là pour de toutes autres raisons que leur maladie (si seulement elles sont réellement malades). Pour moi, ici, la neuroatypie n'est pas le thème, c'est juste un "décor" - certes important, mais le décor d'une histoire est-il suffisant pour être considéré comme un thème?...
Désolée de relancer ce débat (et promis, s'il faut étendre, on ira sur le post
ad hoc, par contre je ne trouve plus où il est...), mais pour moi ce choix était une déception, qui se confirme par rapport au thème proposé au départ...
D'autre part, je trouve cette histoire relativement anachronique...
Les sentiments, les désirs etc. que l'autrice prête à Eugénie notamment, ou dont elle pimente la narration, sont typiquement celles
de notre temps.
Alors, attention: je ne dis pas que les femmes de la fin du XIXe siècle étaient heureuses de leur sort, dans une vie ultra-patriarcale, qui est plutôt bien rendue! Mais cette "liberté" dont rêve Eugénie est beaucoup trop moderne pour l'époque, on croirait qu'elle vient de notre siècle pour aller secouer les femmes de cette époque-là, ce qui est historiquement bien fantaisiste, et dès lors décrédibilise le livre...
Il faut se rappeler par exemple que le droit de vote des femmes ne date que du début du XXe siècle dans nos pays (pour les plus "avancés"), et que le mouvement de libération des femmes ne date que des années 1960.
Ou bien l'autrice s'est-elle inspirée du fait que, justement, les premières femmes ont été à l'université à la fin de ce XIXe siècle ? - mais elles étaient alors déjà plus ou moins organisées, et avaient une autre expérience de la vie (ayant dû se battre rien que pour arriver au bac!) un peu plus "sérieuse" qu'une jeune fille de 19 ans qui n'a jamais rien connu d'autre que la domination de son père notaire depuis toute petite, même si elle n'est pas contente, dans son milieu ultra-privilégié...
Je ne sais pas comment le dire, je ne suis (évidemment!!) pas contre une histoire qui met en avant l'émancipation des femmes, surtout dans un contexte aussi sordide que celui-ci, mais décidément, pour moi le personnage d'Eugénie ne "colle" pas...
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Elle aurait été plus crédible si elle avait voulu aller à l'université, par exemple, justement! parce qu'elle aurait entendu parler des quelques pionnières qui l'ont fait, et parce qu'elle a effectivement des envies d'émancipation... et puis son père outré, sale type (désolée!) l'aurait quand même amenée à la Salpêtrière? mais il y a quelque chose de pas cohérent, cette histoire de spiritisme... bah je ne sais pas où ça va nous mener, mais je ne m'y attendais pas du tout, et je ne vois pas trop ce que ça apporte ni au thème de la maladie mentale, ni à celui de l'émancipation des femmes...
Mais bon, à nouveau: tout ceci n'est qu'un avis strictement personnel, qui peut encore évoluer au fil des 32% qu'il me reste à lire!