[Comme un roman - Avril 2022] - Parlons du livre...

  • Julie27

    Administratrice

    Hors ligne

    #1 23 Avril 2022 09:53:03

    Bonjour,

    ► Dans ce sujet, vous pouvez discuter de vos impressions sur le livre Comme un roman, de Daniel Pennac.


    Quelques pistes pour donner votre avis :
    (ce sont juste quelques pistes de réflexion, vous n'êtes pas obligé·e·s d'y répondre - et évidemment pas de répondre à tout - et n'hésitez pas à aller plus loin)

    → Qu'avez-vous pensé de la construction du livre? (courts chapitres...)
    Et de la narration de ce livre? (présence de dialogues, humour, ...)

    → Certaines parties vous ont-elles davantage plu / déplu?
    Organisation des parties, pour rappel :

    1 - Naissance de l'Alchimiste
    2 - Il faut lire (le dogme)
    3 - Donner à lire
    4 - Le qu'en lira-t-on (ou les droits imprescriptibles du lecteur)


    → Avez-vous trouvé que c'était facilement abordable?

    → Qu'avez-vous pensé de la façon de traiter les différentes thématiques?

    → Avez-vous trouvé le livre daté ou encore très actuel?

    → Qu'avez-vous pensé des livres cités en exemples?
    Les connaissiez-vous? Cet essai vous a-t-il donné envie de les découvrir?

    → Ce livre correspondait-il à vos attentes? Ou pensiez-vous y trouver autre chose, par exemple?

    → L'avez-vous trouvé intéressant? Vous a-t-il amené à réfléchir / vouloir agir différemment (par exemple si vous avez des enfants ou êtes dans l'enseignement)?

    → De façon globale, avez-vous aimé ce livre? Ou qu'est-ce qui vous a plu / déplu?
    Recommanderiez-vous ce livre? À toutes et à tous?


    ► Un topic est créé en complément pour aller plus loin sur votre rapport à la lecture (et vos réactions au livre, en lien avec votre propre expérience). Il est ici.


    N'hésitez pas à donner votre avis, mais aussi à réagir à ceux des autres participant·e·s et à leur poser des questions !
    Le but du Book Club est d'avoir une discussion interactive :)

  • LaurineR

    Lecteur du dimanche

    Hors ligne

    #2 23 Avril 2022 16:21:27

    Bonjour à toutes et tous !

    Je viens de le relire, à la base je devais le survoler pour me rafraîchir la mémoire car je l'ai lu fin janvier mais j'ai de nouveau été prise dedans

    Je trouve ce livre très abordable, il se lit trèèèèès vite, justement car les chapitres sont courts et la plume de Pennac fluide.
    Le thème est, selon moi, très actuel et il amène beaucoup de réflexions (et fait aussi ressurgir beaucoup de souvenirs) sur l'amour (ou l'absence d'amour) pour la lecture, en partant de notre plus tendre enfance vers nos comportements de lecteurs à l'âge adulte, donc j'ai trouvé que le livre était bien divisé et suivait un ordre logique.

    Je ne suis pas dans l'enseignement mais ce livre m'a fait me replonger dans mes années du secondaire avec toutes les lectures obligatoires qu'elles contenaient :fouet:. On ne donne clairement pas envie aux enfants/ado de lire : la peur de ne pas comprendre est bien réelle, et d'ailleurs je n'ai jamais compris ce qu'il y avait à comprendre dans un texte, chacun vit le texte à sa manière, comprend ce qu'il comprend (s'il comprend quelque chose) et point barre, surtout qu'essayer de comprendre gâche le plaisir (je me souviens ma prof de litté française en prépa qui nous disait qu'elle était incapable de lire un livre sans voir la grille de lecture, les figures de style... du coup j'ai tout fait pour me préserver pendant mes études pour ne pas finir comme ça, au risque de ne jamais avoir la moyenne, ce qui s'est passé et je ne regrette pas du tout :goutte:). Un exemple frappant pour moi : j'avais lu L'Etranger de Camus l'été avant ma 1ère, j'arrive en 1ère et la prof dit qu'on va l'étudier donc je suis contente ! Sauf que ça m'a fait détester ce livre parce qu'on décortiquait tout :x et j'avais juste envie de crier de me laisser ressentir le texte comme je le ressentais !
    Bien sûr, ce n'est pas la faute des profs, c'est le programme qui est malheureusement comme ça

    Je recommande ce livre à tout le monde, lecteur ou non, mais surtout à mes ami.es qui sont jeunes profs de français, qui me disent que leurs élèves ne sont pas intéressés par leurs cours (mais bon en même temps si tu leur fais lire L'Avare, ... oui je n'aime pas Molière :sifflote:). On devrait surtout, comme le défend l'auteur, (re)donnait aux gens la possibilité de la lecture, puis qu'ils décident quoi en faire et arrêter d'en faire un dogme qu'il faut à tout prix suivre

    Pennac m'a vraiment convaincue avec son idée de lire les livres à haute voix aux élèves, ça serait trop cool de faire ça ! D'ailleurs, c'est comme ça que je suis tombée amoureuse de l'Histoire, c'est parce que mon instit de CM2 nous racontait l'Histoire, on prenait 0 notes, et à la fin du cours il nous donnait un papier récap de ce qu'il avait raconté pour qu'on l'apprenne chez nous ! C'était passionnant donc pourquoi pas le faire pour la littérature aussi !

    Le seul point où j'ai tiqué c'est quand il parle de "bons" et "mauvais" livres, je ne suis pas d'accord. Il n'y a pas de bons ou mauvais livres, il y a seulement des goûts différents. Pour moi, c'est contreproductif de hiérarchiser la littérature comme ça, entre les "bons" qui d'après ce que j'ai compris sont ce qu'on appelle des "classiques" et les "mauvais" représentés par les Best-Sellers.

    Bref, c'est tout ce à quoi je pense pour le moment, je reviendrai si j'ai d'autres choses à dire mais en gros, ce fut un vrai coup de cœur pour moi et surtout ça m'a redonné espoir et envie de me plonger encore plus dans la lecture (avec qui j'ai un petit souci depuis quelques années mais si je l'aime de tout mon cœur [voir topic sur le rapport à la lecture] :heart:)
  • Coper

    Correctrice

    Hors ligne

    #3 23 Avril 2022 19:05:54

    Bonjour,

    Je rejoins LaurineR, c'est un livre qui se lit vite, qui fait se poser des questions sur notre rapport à la lecture.

    Dans la première partie relative à notre rapport à la lecture, j'ai souvent souris (je me reconnaissais dans de nombreuses situations). J'en parlerais plus longuement (mais pas trop dans le second topic).

    La seconde partie sur l'apprentissage, et la critique que l'auteur fait de l’Éducation Nationale, est plus intéressante, plus subversive. Quelques phrases valent le détour, je n'aimerais pas être prof en primaire ou prof de lettre et lire ces propos. Non pas qu'ils soient blessants pour les personnes mais parce qu’ils sont toujours malheureusement bien d'actualité encore. Cette école qui inculque du savoir dans la souffrance, qui renverse un plaisir en corvée... J'aurais apprécié que l'auteur développe son propos et explicite le pourquoi certaines méthodes d'apprentissage sont mal faites mais ce n’était pas le but du livre (et il n’a surement pas la réponse…). Les méthodes "évoluent" ou changent mais la finalité est toujours la même, encore aujourd’hui... la perte de l'envie de lire, la difficulté d'apprentissage pour certains enfants, etc...
    A la lecture, j’ai eu clairement envie de noter tous les livres cités ! envie de les lire tellement il en parlait bien, l’auteur transmet très bien sa passion. Mais je dois avouer que le soufflé est retombé depuis XD
    J’ai fini le livre la semaine dernière et je me rends compte que j’ai oublié pas mal de chose déjà…
    Je retiendrais le côté introspectif du livre. C’est un livre qui m’a questionné sur mon rapport à la lecture, y’a presque un côté « développement personnel » plus que questionnement sur un sujet commun comme on attend d’un essai. Ce n’est pas vraiment un essai en réalité.
    Je retiendrais surtout deux passages : lorsqu’il évoque l’objet livre « cet objet contondant, […] bloc d’éternité. C’est la matérialisation de l’ennui. » et aussi dans le passage « nous lisons contre la mort ». Deux passages qui m’ont interpellé et dans lesquels je me reconnais.

    LaurineR a écrit

    Le seul point où j'ai tiqué c'est quand il parle de "bons" et "mauvais" livres, je ne suis pas d'accord. Il n'y a pas de bons ou mauvais livres, il y a seulement des goûts différents. Pour moi, c'est contreproductif de hiérarchiser la littérature comme ça, entre les "bons" qui d'après ce que j'ai compris sont ce qu'on appelle des "classiques" et les "mauvais" représentés par les Best-Sellers.


    Je te rejoins en partie mais j'ai perçu ce passage un peu différemment. Effectivement, il valorise les classiques aux best-sellers mais il dit tout de même que, souvent, c'est en lisant les second qu'on arrive peu à peu à lire les premiers qui finalement sont "indémodables". Donc, les "best sellers" ne sont pas mauvais, ils participent de la vie du lecteur. Il y a comme un cheminement dans la littérature et la lecture. Le lecteur de 20 ans n'est pas celui de 30 ni celui de 50. Je trouve que c'est assez juste.

    Je ne sais pas si j'irais jusqu'à recommander ce livre quand même...

  • Emmani

    Magicien des lignes

    Hors ligne

    #4 23 Avril 2022 22:41:26

    Merci Julie pour ton travail, vu le troisième topic en plus avec les extraits et tout, tu t'es encore plus surpassée sur ce bookclub !
    Heureusement que tu es là, parce que j'avoue que là je sais pas trop quoi en dire sans tes questions guides :faischaud

    → Qu'avez-vous pensé de la construction du livre? (courts chapitres...) Et de la narration de ce livre? (présence de dialogues, humour, ...)
    Heureusement : les chapitres sont très courts, le style est très fluide pour un ensemble ô combien abordable. Heureusement, ça sauve la lecture pour moi. Cela dit, sur la narration, j'avoue que les dialogues et mises en scène m'ont limite agacée parce que qu'ils m'ont encore plus l'impression de lire du vide peu intéressant.

    → Certaines parties vous ont-elles davantage plu / déplu?
    Les deux premières parties (naissance de l'alchimiste + il faut lire) clairement j'ai trouvé que c'était un concentré de blabla pas intéressant et de clichés vieillots "bouh la télé... les jeunes lisent de moins en moins bouh ! la faut au dogme de la lecture et à la pression des cours bouuh". Okay, bon d'accord, certes je schématise énormément. Mais j'ai vraiment trouvé que ces parties-là n'avaient pas la moindre parcelle d'intérêt, d'autant plus que... je ne m'y suis pas du tout reconnue. Je ne me suis pas sentie concernée sur le comment créer l'alchimie de la lecture. Peut-être que des profs ou des parents seront beaucoup plus intéressés et impliqués par cette partie pour transmettre le goût de la lecture aux plus jeunes. Mais n'étant absolument pas en contact avec des enfants, c'était loin d'être mon cas.

    Les deux parties suivantes étaient plus intéressantes, mais j'ai trouvé que ça restait superficiel et peu détaillé. D'autant qu'il me semble qu'elles prennent très peu de place par rapport aux premières, non ?

    Niveau contenu de l'essai, j'ai trouvé ma lecture superflue voire presque inutile, et j'ai bien compris la déception de Floxy... Alors bon, ça se lisait bien ! Mais j'en attendais plus !

    → Avez-vous trouvé le livre daté ou encore très actuel?
    Eh ben moi j'ai trouvé que c'était un poil daté :ptdr:
    Dans le sens où je ne sais pas quel âge a Daniel Pennac, mais j'ai eu la sensation de lire quelqu'un d'âgé. Je pense notamment aux clichés sur les jeunes, la télévision (que les jeunes regardent peu actuellement comparé à la génération d'avant, au passage), les animés japonais bouhhlala etc. Même si à côté, je suis d'accord avec vous, le thème de la lecture est intemporel, lui.

    → Qu'avez-vous pensé des livres cités en exemples?
    Certains extraits étaient pas mal, moi j'ai bien aimé ce côté-là. Après il ne profitait pas de ces extraits pour approfondir ensuite sur quelque chose, il avait tendance à les balancer un peu en mode "regardez ce qu'ils disent c'est intéressant/bien écris" et ma foi c'est vrai :ptdr:

    → Ce livre correspondait-il à vos attentes? Ou pensiez-vous y trouver autre chose, par exemple? L'avez-vous trouvé intéressant? Vous a-t-il amené à réfléchir / vouloir agir différemment ?
    Franchement, je m'attendais à une réflexion beaucoup plus poussée. Pour moi, il y a surtout eu une répétition des clichés dictés par la société, une mini-réflexion de contournement faiblarde, au milieu de blabla narratif peu passionnant et quelques idées par-ci par-là, qui auraient mérité d'être creusées. Somme toute, le tout m'a semblé un peu... banal. Nan, pour tout dire je me suis ennuyée et ça ne m'a pas apporté grand-chose :tim:
    Et du coup, j'avoue que je ne le conseillerais pas de moi-même.

    Bon voilà, rendez-vous manqué pour moi, je n'ai pas réussi à m'y intéresser et je me suis ennuyée.

  • Julie27

    Administratrice

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    #5 23 Avril 2022 23:48:42

    Sur le style, je vous rejoins : c'est trèèès abordable.
    Et globalement fluide (même si certains chapitres étaient bien trop courts et je trouvais que les suivants ne s'enchaînaient pas forcément bien).

    Et je comprends aussi la déception de Floxy :S En tant qu'essai, je m'attendais à quelque chose d'autre. Pas forcément dans le sens quelque chose de compliqué à lire (parce qu'un essai peut être évidemment fluide - et heureusement) mais dans le contenu. Je m'attendais à ce que ce soit bien plus creusé. Parfois, ça me donnait l'impression de quelques idées ou réflexions jetées en vrac, pas inintéressantes du tout, mais j'aurais aimé qu'il aille au bout de ces idées et qu'il développe ou analyse davantage.

    Après, ça permet quand même de s'interroger sur certaines thématiques, c'est "juste" que c'est trop léger.....
    Disons que sans les échanges qu'il amène, je l'oublierais vite (déjà, heureusement que j'ai pris des notes). Alors que j'apprécie quand les essais m'apportent vraiment quelque chose.


    Je l'abordais dans l'autre topic mais je rejoins complètement Emmani sur la première partie (qui s'apparentait presque plus à des conseils ou du développement personnel, comme l'évoque Coper, d'ailleurs).
    Je ne me suis pas du tout sentie concernée (je n'ai pas eu les histoires du soir - donc cette partie me donnait l'impression de suivre un téléfilm, avec le cliché d'une famille - et n'ayant pas d'enfants, je ne me projetais pas non plus)... donc heureusement que ça se lisait vite :goutte:
    J'ai trouvé la partie sur l'enseignement plus intéressante et un chouia plus développée / étayée.
    En fait, j'ai plus accroché à partir du moment où on laisse de côté l'ado bougon (mais effectivement, ça tient sur peu de pages, par rapport au début....).
    Et la dernière partie m'a un peu moins plu aussi (aussi parce que j'avais déjà vu souvent passer ces "droits", et finalement l'explication n'était pas forcément "utile").

    J'ai trouvé aussi que c'était daté sur plusieurs points (bon, déjà, avec les cassettes et les walkmans :D), même si les réflexions de fond sur les livres restent très actuelles. Celles sur l'enseignement aussi, en bonne partie.
    J'ai aussi l'impression que le "Il faut lire" est bien moins évoqué ou sous-entendu de nos jours...

    Plusieurs livres évoqués me parlent bien, notamment en littérature russe (par contre, pour "débuter" la lecture, ce ne sont pas forcément les titres les plus recommandés). Et pour d'autres, j'ai bien envie de les lire !

    Globalement, des idées intéressantes donc... mais je reste beaucoup sur ma faim !
  • Grominou

    Modératrice

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    #6 24 Avril 2022 08:40:58

    Bonjour!  Je passe durant ma pause au travail, donc je ne sais pas si j'aurai le temps de faire le tour des trois sujets -- je reviendrai les jours suivants au besoin!

    J'ai lu ce livre en 2011 donc c'est un peu flou!  C'est pourquoi je ne m'étais pas inscrite officiellement au BC. 

    En gros, je n'aimais pas le début, et tout d'un coup il y a eu un déclic et j'ai adoré la deuxième moitié.  Je vous mets en spoiler le billet que j'avais écrit sur mon blogue à l'époque:

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    J'avoue avoir été déçue par la première moitié de cet essai.  Comme on m'avait vanté ses mérites, j'espérais y retrouver ce que j'avais aimé d'Une Histoire de la lecture, d'Alberto Manguel;  j'y trouvai plutôt ce que je n'avais pas aimé de Chagrin d'école:  un ton quelque peu moralisateur et un sujet peu accrocheur pour qui n'a pas d'enfant et n'a pas été soi-même un élève en difficulté.

    Je l'aurais peut-être même abandonné (droit numéro trois du lecteur) s'il n'avait été si court.  Heureusement que j'ai persévéré, puisqu'à la page 82 très exactement, une étincelle s'est produite et pouf! Le feu a pris. À partir de là, j'ai adoré, j'ai voulu noter plein de passages (mais pour aller chercher crayon et papier il aurait fallu arrêter de lire!).

    J'ai réalisé également l'immense cadeau que nous avait fait mon professeur de sixième lorsqu'un matin il nous lut Bilbo le Hobbit sans rien nous demander en échange! Pas d'obligation de continuer, pas de questions ni de compte rendu à produire, rien que la liberté de poursuivre si cela nous tentait.  Pour moi qui étais tombée dans la lecture étant petite, ce n'était que la découverte d'un auteur et d'un genre, ce qui est déjà beaucoup; mais pour certains élèves ce fut la découverte de la lecture «pour le plaisir»!  Je vous laisse imaginer l'air ébahi de la libraire du coin lorsque sur l'heure du dîner une quinzaine d'enfants vinrent lui demander ce roman les uns après les autres!

    À tous ceux qui aiment «les livres sur les livres», je recommande celui-ci et je leur conseille d'appliquer le droit numéro deux du lecteur, celui de sauter des pages, pour se rendre directement à la page 82!


    Je vais lire vos intervention, maintenant... :-)
  • domi_troizarsouilles

    Enfileur de mots

    Hors ligne

    #7 24 Avril 2022 16:17:06

    Hello,

    Je ne m’étais pas inscrite mais je viens participer quand même, je peux n’est-ce pas ?
    C’est que j’ai lu ce livre il y a trèèèèèèès longtemps – lors de sa sortie, je ne sais plus si c’était la sortie en poche ou peut-être même en GF, donc en 1992 ou au pire en 1995, parce que j’avais adoré les premiers tomes de la Saga Malaussène (lus il y a très, très longtemps aussi), c’était donc logique pour moi à l’époque de lire « un autre Pennac », sur la lecture en plus !
    J’ai le souvenir que j’avais a-do-ré ma lecture, et j’avais sans doute un peu « peur » de casser ce souvenir, raison pour laquelle je ne m’étais pas inscrite au BC…

    Et puis, voyant que ce livre fait moins de 200 pages, qu’il se lit facilement, et le fait que j’avais envie de rafraîchir quand même un peu ma mémoire sur « les droits imprescriptibles du lecteur », j’ai quand même lu – je confirme : très, très vite…
    … et j’aurais peut-être dû m’abstenir, car le souvenir est définitivement cassé, c’est aujourd’hui une très, très grosse déception !

    Pour une fois, Julie, je ne vais pas respecter l’ordre de tes différentes questions, car je n’ai pas (du tout) aimé cette relecture, et je préfère expliquer mes raisons selon l’ordre qui me vient spontanément – même si plusieurs choses rejoignent les sujets que tu abordes.
    Il y a deux raisons principales qui font que je n’ai pas apprécié ma lecture : d’une part, c’est très centré (surtout les 1re parties) sur la façon d’enseigner la lecture à l’école et, d’autre part, parce que c’est non seulement daté, mais à mes yeux même complètement dépassé ! Mais je m’explique… ;)

    Alors, que je sache, à l’école, il n’y a pas de cours de « lecture » (sauf peut-être en maternelle et début primaire), mais bien un cours de français. Apprendre aux élèves à aimer la lecture, c’est un très bel idéal, mais est-ce vraiment la finalité d’un cours de français ? Je ne suis pas prof de français, mais je suis bien un peu dubitative sur ce point ; or, j’ai eu l’impression de lire là la diatribe d’un enfant puis ado qui a souffert lors de ses cours de français et qui, devenu adulte et écrivain, « se venge » en dénigrant tout ce qu’il n’a pas aimé ! Non seulement je ne me suis absolument pas reconnue dans ce type d’élève (mais après tout chacun est différent), mais en plus ça m’a très vite agacée, et de plus en plus.
    Je veux dire, au cours de maths, on apprend les maths en tant qu’outil (pour servir au futur ingénieur par exemple, désolée pour le cliché mais vous voyez l’idée ?), et personne ne s’inquiète de les aimer en plus ou pas… si certains aiment, tant mieux ! mais personne ne va écrire un livre de 190 pages pour dire que ce serait bien d’aimer les maths, si ?... Au cours de langues, on apprend telle ou telle langue en tant qu’outil (idéalement de communication, sinon d’étude et d’enrichissement culturel), et si en plus on aime, c’est super, mais tout le monde ne va pas devenir anglophile convaincu (pour ne prendre que la langue la plus couramment apprise de nos jours), et pourtant tout le monde en baragouine au moins quelques mots, et personne ne s’insurge que ces baragouineurs ne soient pas en admiration devant l’anglais il me semble…
    Alors, oui, si un grand nombre d’élèves apprend à aimer la langue française (y inclus la lecture), c’est génial, mais est-ce le but ultime du cours de français ?
    Pennac répond à ça sans y répondre, fustige certaines façons d’enseigner pour finir par admettre qu’on doit quand même aller vers le plus traditionnel mais en commençant par l’amour du livre. Certes… Eh bien, qu’il le fasse donc dans ses cours à lui, mais est-ce que ça valait tout ce livre qui ne charrie que des idées très personnelles et partiellement discutables ?

    Par ailleurs, soit Pennac a eu des très mauvais profs (de français), soit « le Programme » (en France) tant décrié est très différent du programme littéraire que l’on enseigne en Belgique francophone, soit j’ai eu des profs exceptionnels …ou peut-être un mélange de tout ça ? mais en tout cas je n’ai absolument pas le souvenir d’avoir « souffert » au cours de français… Oh ! j’ai bien sûr lire des livres qui ne me parlaient pas du tout, je n’ai pas toujours apprécié devoir faire des devoirs où il fallait tout décortiquer – idée tellement lointaine du pur plaisir de lire, en effet – mais j’ai aussi découvert des œuvres que je n’aurais jamais lues autrement. En outre, est-ce propre à la Belgique ? Les cours ne se sont jamais cantonnés aux seuls classiques (potentiellement rébarbatifs) ! J’ai des souvenirs (dans les plus petites classes du secondaires) d’analyse d’une chanson de Brel – mais je ne sais plus laquelle ; quelques années plus tard, après l’inévitable Avare, je me rappelle très clairement qu’on est passés à Tintin et les Picaros ; plus tard encore, aux côtés du Horla ou de L’Assommoir, j’ai eu un prof qui nous présentait Simenon… ou Tolkien !

    Pour rester dans cette idée, je ne remercierai jamais assez ces professeurs qui m’ont enseigné comment « analyser » un livre – c’était peut-être une petite torture, mais tout (ou presque) est torture à l’adolescence ; cependant, aujourd’hui avec le recul d’un certain nombre d’années, j’apprécie d’avoir reçu ces « outils » pour mettre le doigt sur ce qui m’a plu ou déplu dans un livre, et pouvoir l’exprimer. Et je regrette infiniment que l’École ne donne pas des outils similaires pour quantité d’autres Arts – la littérature n’étant jamais rien d’autre qu’un art parmi d’autres… Par exemple, je n’ai jamais reçu aucune éducation aux arts plastiques, pour l’école c’est une matière « mineure », et ça ne m’attirait pas spontanément. Mais aujourd’hui, quand je vois une peinture, quelle qu’elle soit, je peux dire « j’aime » ou « j’aime pas », mais je suis incapable d’aller au-delà ! (et bien souvent, c’est tellement frustrant !) Tandis que, quand j’ai lu un livre, grâce à ce que m’on a enseigné autrefois, je peux développer (pour moi et pour ceux qui prennent la peine de lire mes commentaire ;) ), et franchement, c’est une satisfaction.

    Enfin, non, lire des histoires à haute voix à nos enfants ne garantit pas de futurs lecteurs passionnés, là on vous ment !!!
    Pour ne citer que mon cas très particulier, avec trois enfants très différents (ils ont 14 ans et demi, 13 ans et 9 ans ) : mon mari et moi leur avons lu des histoires depuis tout petits – parfois inventées, le plus souvent lues, on s’est même abonnés à diverses revues genre « Les belles histoires », « Tralalire » (qui a changé de nom récemment), on a dévalisé les librairies spécialisées etc. et on a toujours lu avec plaisir, et effectivement ils en redemandent, parfois des histoires lues déjà 1.001 fois ! D’ailleurs, on lit même encore parfois quand il n’est pas trop tard… et même l’ado écoute, l’air de ne pas écouter. ;)
    Eh bien, sur les trois, un seul (le grand) lit spontanément et relativement beaucoup, et c’est pour moi un bonheur de partager certaines lectures avec lui :heart: ; ma fille quant à elle lit très peu, et ne semble pas aimer plus que ça… mais elle a une autre grande passion dans la vie, une autre « histoire d’amour » qui lui prend déjà énormément de temps et d’énergie (la danse), qui est une autre forme d’art en plus… alors, si je me réjouis quand je la vois avec un livre de loin en loin, j’ai renoncé à cette idée de vouloir à tout prix faire d’elle une lectrice acharnée ; quant au petit, c’est encore un peu tôt pour le dire… à la maison il ne lit guère, mais de ce qu’il raconte (parfois), ils lisent des trucs sympas à l’école (bon, il est en 4e primaire / CM1), et il adore ces lectures en classe, la confrontation de son ressenti avec ceux des copains, les explications de la maîtresse (« et toi, maman, tu n’y connais rien de toute façon, même si tu lis beaucoup ! ») - ben voilà, c’est dit ! ;)

    Et donc, mon 2e énervement lors de cette relecture, c’est que c’est complètement dépassé !
    Certains ont cité le walkman ou la télévision, qui sont (abondamment) cités comme sources de non-lecture. Alors, non seulement ces deux media ont peu ou prou disparu, mais ils n’ont pas purement et simplement été remplacés – je veux dire : on ne peut pas juste remplacer walkman par jeux vidéo, ou télévision par Internet !
    Parce que, si ces deux médias anciens étaient source d’un certain « lavage de cerveau anti-lecture », Internet (qui est « le » truc dominant aujourd’hui) est tout autre chose. Certes, si on passe son temps sur des jeux en ligne ou les réseaux sociaux, on est au même « niveau » que les ex-walkman ou la télé récréative ; mais, et c’est un très grand mais, Internet est une véritable révolution qui, sans les remplacer tout à fait, fait aussi le boulot qui était dévolu autrefois (et certainement dans les années 1990) aux bibliothèques, par exemple. Que d’heures ai-je passée à faire des photocopies de tel ou tel livre, à recopier religieusement les références, pour l’un ou l’autre exposé !? Aujourd’hui, mes enfants appellent l’ami Wikipédia, et hop en quelques clics ils obtiennent le même résultat (si pas plus !) que moi après des heures en bibliothèque autrefois ! Internet est devenu un outil scolaire - et le covid, avec l’enseignement à distance devenu obligatoire pendant de plus ou moins longues périodes, a accentué les choses.
    Ce que je veux dire par là, c’est que notre société actuelle n’a plus de média qui « lave le cerveau » à la manière abrutissante de la télé de papi… mais on a un outil qui peut être tout à la fois abrutissant ou extrêmement riche, et conduire à la lecture (pourquoi pas après tout ?) ; tout cela est donc à revoir !

    Et puis bon, il y a eu un autre phénomène depuis les années 1990, qui s’est cristallisé avec Harry Potter : des auteurs écrivent désormais aussi spécifiquement pour les ados, il y a une production littéraire (très) importante pour la jeunesse, ce qui n’était pas vrai, ou en tout cas beaucoup moins, dans les années 1990 ! À l’époque, on passait de Oui-Oui au Club des cinq (bibliothèque rose) puis au Clan des sept (verte), mais en mon (vieux) temps c’était déjà bien un peu daté…
    Les ados d’aujourd’hui ont un choix de livres qui leur sont destinés, beaucoup plus vaste, à des prix attractifs (si on achète) et de toute façon les (bonnes) bibliothèques acquièrent aussi ces livres-là !
    Pour ne citer que quelques exemples : j’ai découvert Les filles au chocolat grâce à ma fille, pourtant piètre lectrice, mais une amie à elle lui en avait parlé etc. ; j’ai découvert La guerre des clans grâce à la fille d’une copine, et mon grand a embrayé aussitôt, et même le petit a bien aimé, en usant allègrement du droit de « grappiller » ! ;) Ou bien encore, mon aîné est abonné à la revue Je bouquine (je promets, je n’ai pas d’action !), qui nous sert d’inspiration à tous les deux, et souvent on choisit l’un ou l’autre livre que l’on va lire tous les deux pour pouvoir ensuite partager… De mon temps (j’ai l’impression de parler comme une vieille =D ), je lisais déjà ce fameux Je bouquine, mais à l’époque il ne proposait que peu de lectures « extra » ; en revanche, j’ai le souvenir (sans doute faussé, mais bon…) que l’histoire qu’il proposait était beaucoup plus longue que la petite nouvelle que l’on a aujourd’hui, c’était un vrai petit roman en soi… à défaut d’autres publications quasi inexistantes alors !

    Pour terminer, quelques autres pensées qui m’ont traversé l’esprit…
    Je rejoins LaurineR sur ceci :

    LaurineR a écrit

    Le seul point où j'ai tiqué c'est quand il parle de "bons" et "mauvais" livres, je ne suis pas d'accord. Il n'y a pas de bons ou mauvais livres, il y a seulement des goûts différents. Pour moi, c'est contreproductif de hiérarchiser la littérature comme ça, entre les "bons" qui d'après ce que j'ai compris sont ce qu'on appelle des "classiques" et les "mauvais" représentés par les Best-Sellers.


    et, si je pense comme Coper que Pennac nuance son propos un peu plus que ça, il est quand même très acerbe envers ces best-sellers… et avec ça, il est complètement incohérent, quand il met en avant avec beaucoup de conviction le livre Le parfum.
    C’est que ce livre a été l’un de ces fameux best-sellers dès sa sortie, et plus encore lors de sa première sortie en poche, en 1986 ! J’avais 14 ans, j’étais en vacances chez ma marraine, et j’adorais discuter avec sa fille (âgée d’une petite dizaine d’années de plus que moi), grande lectrice elle aussi. Elle, elle l’avait lu, et m’avait très vite dit qu’il « fallait » que je lise ce livre, parce que tout le monde l’avait lu, tout le monde en parlait, et c’était impensable que moi (qui lisais déjà beaucoup), je ne le connaisse pas ! Je l’ai donc lu… et honnêtement, je suis incapable de seulement me rappeler si j’ai aimé ou pas, s’il est si exceptionnel que Pennac l’entend !
    Pourtant, si on regarde sur Wikipédia : Dès sa publication, [Le Parfum] a connu un très grand succès et a aussitôt été traduit dans de nombreuses langues. En vingt ans, le livre a été traduit en quarante-huit langues et vendu à vingt millions d'exemplaires.
    N'est-ce pas là précisément l’un des best-sellers qu’il décrie pourtant ?
    (Bon, au moins, son chapitre sur Le parfum est l’occasion d’un beau, quoique court, éloge envers le.s traducteur.s, ça évidemment j’ai apprécié !)

    Et je termine sur une note très second degré :

    Coper a écrit

    Le lecteur de 20 ans n'est pas celui de 30 ni celui de 50.


    Mais quel « âgisme » ! ;)
    Je dirais : oui et non !
    Certes, avec l’âge, on évolue – comme dans tout dans la vie, en fait. Mais pour autant, on ne change pas fondamentalement !
    À 20 ans, j’avais une prédilection pour la littérature contemporaine, qui est restée à 30 ans, à 40 ans, et aujourd’hui encore à 50 ans… ;) À 20 ans, je n’aimais pas particulièrement les classiques, que je lisais « pour l’école » en effet avec intérêt mais sans passion ; aujourd’hui à 50 ans, ça ne m’attire toujours pas davantage, même si je me dis que « il faudrait… », et puis non quand même… À 20 ans, je n’avais que vaguement lu en SFFF – un peu d’Asimov, et Le Seigneur des anneaux recommandé par un prof donc – j’avais bien aimé mais « sans plus » ; aujourd’hui, je découvre les littératures de l’imaginaire « modernes » et j’aime bien, mais « sans plus » !
    Mais il est vrai que, à 15 ans, j’aimais les élans de la poésie (ah que j’ai lu Baudelaire avec les copines d’alors !), alors que, aujourd’hui, c’est l’un des genres que je lis le moins.
    Par ailleurs, à 20 ans je ne connaissais pas vraiment les policiers/thrillers, que j’ai découverts plus tard et que j’adore désormais ; plus récemment encore j’ai découvert la littérature sentimentale – qui, soit dit en passant, ne se limite pas aux collections Harlequin que Pennac dénigre allègrement ! – et franchement, même s’il y a des livres carrément gnangnan, j’ai découvert aussi de véritables perles !

    Voilà voilà… et désolée pour la longueur !!

  • Emmani

    Magicien des lignes

    Hors ligne

    #8 24 Avril 2022 19:46:49

    Julie a écrit

    J'ai aussi l'impression que le "Il faut lire" est bien moins évoqué ou sous-entendu de nos jours...


    C'est un peu l'impression que j'ai aussi, d'ailleurs je n'ai jamais ressenti ce fameux dogme personnellement (mais aimant la lecture... il y a de ça forcément, on ne vous répète pas "il faut lire" quand vous passez déjà la tête dans les livres, ça n'aide pas à nous sentir concernées par ce passage d'ailleurs).

    Domi a écrit

    Alors, que je sache, à l’école, il n’y a pas de cours de « lecture » (sauf peut-être en maternelle et début primaire), mais bien un cours de français. Apprendre aux élèves à aimer la lecture, c’est un très bel idéal, mais est-ce vraiment la finalité d’un cours de français ?


    Et bien, c'est vrai que le cours de français aurait surtout vocation d'apprendre à déchiffrer les idées sous-jacentes et la construction d'un texte, d'éveiller à un esprit critique, développer la façon d'argumenter etc, plus que d'aimer la lecture, maintenant que tu le dis. Cela dit, les profs de français sont des passionnés de littérature (sur le principe ?), et forcément, dans la pratique on sent quand même une volonté de donner envie de lire. Et c'est quand même un bel idéal à atteindre pour un prof de français, comme tu dis.

    J'avoue que je me sentais un peu seule à être très déçue de ce livre, vu que j'en ai entendu beaucoup de bien, vos avis me rassurent.

    Julie a écrit

    En fait, j'ai plus accroché à partir du moment où on laisse de côté l'ado bougon (mais effectivement, ça tient sur peu de pages, par rapport au début....).


    Moi aussi et là-dessus : l'ado bougon mais c'était vraiment insupportable, j'avoue que sur la fin, lorsqu'il était mis en scène j'ai lu en diagonale (apparemment y a le droit), c'était trop  pour moi :lol:

  • Cendre

    Gollum littéraire

    Hors ligne

    #9 24 Avril 2022 23:01:01

    Je ne suis pas du tout orientée essai mais j'ai lu quelques romans de Pennac que j'avais adorés alors je me suis lancée. Aussi, je connais un peu la bi9o de l'écrivain et je pensais que ca pouvait être très intéressant d'avoir son point de vue en tant qu'ancien "cancre" sur la lecture. Pour ceux qui ne le savent pas, Pennac n'était pas un élève studieux jusuq'au jour où un prof passioné qui lui a donné le déclic et le goût de la littérature et que par la suite il en est même devenu prof. Bon, en lisant le livre, je pense que vous vous en êtes un peu rendu compte puisqu'il fait quelque fois référence à ce "mentor".

    Pour en revenir au livre, je l'ai toruvé très abordable et écrit de manière très original pour un essai, avec des dialogue et des chapitres courts qui ne s'éternisent pas à faire un long plaidoyer. C'était très agraéble à lire pour quelqu'un comme moi qui aime les romans.Du coup ca ne ressemblait pas du tout à la dissert' de philo de 200 pages que je m'imaginais lol. Je vois que certains sont decus de ce choix car ils attendaient que l'auteur expose plus profondément ses idées plutot que de les sous entendre mais perso, comme moi c'est pas mon truc tout ca, j'étais raive haha.

    J'ai trouvé la réflexion sur le lecture en fonction du contexte et de l'age la plupart du temps très juste. Je me suis retrouvée de pas mal de situations décrites. Notamment celles de me mettre à lire des classiques où apprécier un livre que on ne me demande PAS de l'analyser pour l'école. A partir de là c'est une corvée car il y a un "objectif". D'ailleurs j'ai trouvé la citation de Pennac au début du roman plutot drole. Je ne sais plus exactemetn la phrase car je ne l'ai pas notée mais c'était du genre "Chers professeur n'utilsiez pas ce livre à des fins d'étude pour torturer vos élèves" lol.

    Bon par contre il y a quand même un truc que j'ai trouvé assez gros et pas crédible : c'est le prof qui arrive à faire lire à ses élèves, même les plus réclacitrants, tous les classiques et que ceux ci APPRECIENT. Désolée, mais cette situation n'est pas vraisembable. Et je parle d'expérience. En 3ème j'ai eu un prof de francais un peu comme celui de Pennac, Il était passionnée et passionnant. Quand il nous racontait  des extraits de l'Odyssée, du  Rouge et du Noir ou D'Andromaque, il me donnait envie de lire les livres. Je sais pas, il arrviait à trouver les mots pour que l'histoire devienne intéressante. A tel point que j'ai acheté le Roug et Noir, qu'il avait si bien vendu. J'ai essayé une fois de lire. Bloquée à la page 50, un autre essai quelques temps plus tard. Re-échec. Le style ne me plaisait pas même l'intruge me paraissait fade quand elle n'était aps amenée avec la manière du prof. Et j'étais un bonne élève. Donc si une bonne élève n'y arrive pas malgré les super avis du prof, autant du dire que la classe entière c'est juste pas poisslbe, quoi lol. Arpès, oui c'est peut être ce prof qui m'a fait comprendre plus tard de ne pas avoir peur de lire des classiques, donc ca n'a pas été totalement vain (je précise que j'ai lu des classiques de moi même une fois que j'avais plus de cours de francais donc à l'université, fillière scientifique haha).

    Mon autre point négatif sur ce livre rejoint jutement cette vision du classique qu'il nous sert : il y a trop de ref à ces livres et quand on les a pas lu, on es paumé. Du coup ca donne un côté assez élitiste sur la fin qui m'a un peu sortie de la bonne impression que j'avais du bouquin. Oui parce que même s'il ne le dit jamaisn clairement pour lui, la "bonne" littérature, c'est la littérature des grands auteurs (je vois que vous êtes plusieurs LaurineR, Coper, etc. à avoir tiqué la dessus aussi). Dommage, c'est un peu réducteur et surtout ca passe quand même pas mal le propos du "droit d elire ce qu'on veut". On ne cherche pas tous la même chose dans la lecture. Certains adorent la littérature de gare parce que ca peur vide l'esprit, d'autres recehrchent des histoire et des style un peu plus complexes et recherchés pour les stimuler, alros so what ?

    Sinon par rapport à votre discussion sur s'il y a un age pour lire certains livres. Globallement je dirais oui, même si c'est plutot "il y a un moment dans votre vie qui est plus propice à lire certains livres" parce que notre vision du monde, nos désirs etc. évoluent. Et il y a des "âges" où globallement les gens sont généralement plus attiré par un style qu'un autre. Et c'est la même chose pour les films. Ne forcez pas vos enfants de 14 ans à aller voir un film d'auteur avec une belle reflexion sur, je sais pas moi, le deuil. C'est pas un sujet qui les touchent, eux ils veulent de l'avneture, des romances, etc. Un bluckbuster quoi. C'est pareil pour les livres, les ados vont être globalement plus séduits et emportés par un Harry Potter ou un Twilight qu'un Flaubert parce que ces livres leur parle bien plus par rapport à leurs envies, leur rêves et leur quotidien. Ne jamais forcez quelqu'un à livre s'il n'est pas prêt à le lire. Il y en a qui ne sont jamais prêt pour les classiques et je ne leur jeterai jamais la pierre. Il faut être dans un certain etat d'esprit pour les apprécier, et c'est bien de reconnaître qu'on est pas "dans le mood" plutot que de se forcer et ressortir penaud, payant perdu son temps.