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#61 04 Septembre 2024 18:55:41
Ce n'est pas un pays sur lequel j'ai beaucoup lu et j'imagine que tu connais déjà Gaël Faye qui est le seul auteur qui me vient à l'esprit. Mais pas sûre que ce soit ce que tu recherches. -
#62 15 Septembre 2024 16:04:37
Bonjour Mypianocanta,
J'ai effectivement entendu parler de Gaël Faye et de son Petit pays, je veux bien me laisser tenter car les écrivains rwandais ne sont pas légion après tout.
Compte-rendu de lecture N°23 : La stratégie des antilopes de Jean Hatzfeld
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J'avais déjà lu les deux premiers livres de la trilogie de récits de Jean Hatzfeld intitulée Au cœur des marais rwandais. Le premier, Dans le nu de la vie racontait les souvenirs des rescapés de la région de Nyamata dans le sud du Rwanda, obligés de se cacher dans les marais sous les papyrus pendant des semaines pour échapper à la fureur des tueurs Hutus.
Dans le deuxième, Une saison de machettes Hatzfeld avait longuement dialogué avec les tueurs emprisonnés dans le pénitencier de Rilima à leur retour du Congo et après leur jugement dans les tribunaux gaçaça.
Dans le troisième opus, La stratégie des antilopes, il se rend au Rwanda à l'annonce la libération des tueurs Hutus après la purge de leur peine de 7 ans de prison pour analyser la cohabitation douloureuse entre rescapés et anciens tueurs revenus cultiver leurs terres sur les collines. Comme à son habitude, Hatzfeld préfère s'effacer et donner largement la parole aux différents protagonistes en alternant les chapitres et en variant les témoignages. L'impression qui domine à la lecture des témoignages est l'impossibilité de dialogue entre anciens ennemis. Les Hutus préfèrent se taire par culpabilité et parce qu'ils savent que bien souvent leurs excuses ne serviront à rien. Certains Hutus ne sont d'ailleurs qu'à demi repentants. Les victimes elles se murent dans le silence et la honte d'avoir été humiliées au plus bas dans un pays où la statut social et l'apparence ne sont pas pris à la légère. On trouve alors, une variété de témoignage impressionnants allant de personnes littéralement détruites par le génocide, d'autres sont rongés par la culpabilité ou par l'impuissance à faire passer les souvenirs des atrocités commises ou subies, d'autres encore ont trouvé la force de rebondir après avoir tout perdu.
Chacun s'accorde à dire que le chemin vers la réconciliation (où plutôt la cohabitation) sera long et les tribunaux gaçaça laissent souvent un goût amer aux victimes qui y voient les tueurs minimiser leurs crimes ou mentir allègrement pour échapper à la prison. Certains ne sont d'ailleurs même pas optimistes par rapport à l'avenir puisqu'ils n'excluent pas de nouveaux massacres.
Le livre de Hatzfeld, même si son plan d'écriture n'est pas toujours clair; on ne comprend pas toujours pourquoi les chapitres se suivent de cette manière, a le mérite de poser clairement la question au début des années 2000 de la cohabitation de deux populations qui sont amenées à vivre ensemble sur un même territoire. Cela fait maintenant presque 20 ans que le livre est paru, il semble encore d'actualité car sous le régime de Kagamé tout le monde se tait pour l'instant mais lorsqu'il ne sera plus là personne ne peut dire ce qu'il adviendra des Tutsi au pays des mille collines.
En résumé, c'est un livre qui vaut la peine d'être lu par quiconque s'intéresse aux suites du génocide Rwandais. Je le complèterai par la lecture du livre de Hélène Dumas Le génocide au village. -
#63 26 Octobre 2024 10:46:39
Compte rendu de lecture N°24 : Histoire du siècle à venir de Philippe Fabry
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Le livre de Philippe Fabry est divisé en deux parties : une première partie méthodologique, de loin la plus intéressante, et une deuxième partie plus prospectiviste.
Dans sa méthode, Fabry utilise beaucoup le comparatisme pour définir son modèle. Le but de l'historionomie qu'il considère comme une science est de voir quelle est la structure des cycles historiques et pourquoi ils se répètent depuis 5 millénaires. Pour ce faire, il établit des comparaisons entre les civilisations antiques et les civilisations modernes. il ne s'agit pas ici de faire de simples analogies ponctuelles entre tel fait antique et tel fait moderne, il s'agit véritablement de faire une analyse globale du début à la fin d'une civilisation et de reconstruire des trajectoires complètes.
Fabry établit une typologie des civilisations et les classe en quatre catégories :
Civilisation A : Civilisation Minoenne / Grèce classique / Europe Médiévale et moderne
Civilisation B : Civilisation Mycénienne / Empire romain / Etats-Unis
Civilisation C : Judaïsme antique / Islam moderne
Civilisation D : Empires Assyrien & Babylonien / Empire Carthaginois & Macédoine / Empire Ottoman / Russie
Le plus évident est le cas de la Civilisation B, où la trajectoire de l'Empire romain correspond à celle de l'Amérique d'aujourd'hui. Nous en sommes selon Fabry au moment où l'Empire romain vient de coloniser complètement la Grèce (- 146 av J-C) et de battre les Carthaginois définitivement. A notre époque cela correspond à la vassalisation de l'Europe par les Etats-Unis qui ne va aller qu'en s'accroissant. La Russie (équivalent de Carthage) sera détruite par les USA après la dernière confrontation qui est imminente entre les deux nations. Les Etats-Unis amorceront ensuite leur véritable phase impériale comme l'empire romain l'a fait à à partir d'Auguste. Pour l'heure, nous en sommes encore à la confrontation de plus en plus visible entre les "optimates" (Trump et Musk attachés à l'ordre libéral et aux valeurs traditionnelles et individualistes de l'Amérique comme pouvait l'être un Cicéron dans l'Antiquité) et les "populares" (le parti démocrate qui adopte de plus en plus des idées socialisantes comme dans la république romaine finissante.)
Le cas de la Civilisation C est aussi très intéressant. Pour Fabry l'Islam moderne suit la même trajectoire que le judaïsme antique. Al Qaida et Daech ne sont que les versions modernes des fanatiques juifs zélotes dans l'antiquité. L'écrasement de Daech est l'équivalent par exemple de la guerre de Kitos entre Juifs et Romains. Fabry prévoit que l'Islam finira par abandonner complètement son versant politique et terroriste comme les Juifs ont abandonné le mosaïsme et le fanatisme zélote après la révolte de Bar Kokhba en 135. Ils sont ensuite passé au judaïsme rabbinique plus centré sur l'étude et la spiritualité que sur la conversion et l'attente du Messie. C'est probablement ce qui attend l'Islam au cours du XXIè siècle.
J'ai bien quelque réserves sur certaines parties du livre. Fabry reprend à son compte par exemple la thèse de Joseph Davidovits sur l'origine égyptienne des Hébreux (ils ne seraient que les ouvriers grévistes de Deir al-Medinah qui auraient fui l'Egypte en -1357); le monothéisme juif daterait de bien avant la rédaction de la Bible, il aurait pu commencer dès le XIIè siècle avant J.C, mais ce n'est finalement qu'un détail.
La partie prospectiviste est elle très amusante même si évidement elle est plus sujette à caution; Fabry essaye de déterminer d'où partira le prochain cycle et de savoir qui représentera à l'avenir les différentes civilisations. Pour lui la Chine après son assujettissement par les USA pourra être le point de départ du nouveau cycle, la prochaine civilisation A, comme l'Europe occidentale à été avec l'effondrement de l'Empire romain le point de départ d'une nouvelle civilisation (L'Occident médiéval chrétien). l'Empire Américain (comme son homologue romain) s'effondrera au cours du XXIIème siècle. L'Europe deviendra une sorte d'Empire byzantin.
J'encourage la lecture de ce livre à tous les passionnés d'histoire, qui même s'ils ne sont par convaincus par la méthode originale de Fabry et son historionomie y apprendront beaucoup de choses la croissance et le déclin des civilisations. Il s'agit d'un livre profond qui ne reste pas à la surface des choses. Pour le lire il vaut donc mieux avoir en tête ou réviser ses points de repères historiques car il s'agit d'un pur livre d'Histoire mais il est très pédagogique avec des résumés en fin de chapitre.
Pour ceux qui n'aiment pas la lecture d'ouvrages historiques ils pourront consulter sa chaine Youtube qui porte son nom où il a réalisé des vidéos pour expliquer chacun des cycles des différentes civilisations. -
#64 27 Octobre 2024 10:52:03
Alors là, je suis plus que curieuse et je note ce livre (même si je ne sais pas quand je me le procurerai) car vraiment cette idée m'intéresse et m'intrigue.
Merci pour le partage :) -
#65 27 Octobre 2024 17:18:36
Donc il y a quelqu'un qui pense vraiment que les USA sont bien partis pour dominer ce siècle et qu'il faudrait plutôt s'inquiéter pour la Russie et la Chine ? :grat:
Et il prend quoi comme drogues ? On dirait qu'il a le même fournisseur que l’Élysée... :chut:
Pour l'instant la seule chose qui maintient les USA à flot c'est qu'ils s'appuient sur l'Europe en lui mettant la tête sous l'eau.
Stratégie qui ne peut marcher qu'un temps parce que soit l'Europe coule, soit elle se redresse. :euhnon:
Et que dire de l'idée selon laquelle "le parti démocrate adopterait de plus en plus des idées socialisantes" ?
Le clan Clinton restera toujours plus proche des milliardaires que des gens ordinaires.Hormis leurs enfants:tomatoes:
Enfin bref désolé de venir troller frontalement comme ça mais Fabry c'est quand même vraiment un mec dont j'ai du mal à comprendre comment il pense... :chaispas:
Même quelqu'un comme Emmanuel Todd, lui aussi prospectiviste du temps long qui admet ouvertement être zéro en finance et en énergie et donc devrait avoir à peu près les mêmes biais, n'arrive pas du tout aux mêmes conclusions.
Alors c'est sur que je ne suis pas historien et qu'il doit se baser sur beaucoup de choses qui me passent complètement au dessus de la tête. :tim:
Mais n'empêche que le géographe David Teuscher n'a pas l'air d'accord du tout non plus par exemple.
Selon lui une des seules choses qui empêche la guerre civile aux USA pour l'instant c'est l'incapacité de la majorité des citoyens à porter une arme. On parle de 50% d'obèses sans rajouter les diabétiques et cardiaques. Mais il n'y a pas une zone du pays où au moins 25% des habitants voudraient faire scission.Dernière modification par FloXy (27 Octobre 2024 17:19:19)
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#66 28 Octobre 2024 17:57:40
Bonjour à vous deux et merci pour vos réponses.
Oui Mypianocanta tu ne risques pas grand chose à le lire un jour. C'est toujours agréable de se confronter à de nouvelles formes de pensée.
Pour répondre à Floxy, il est vrai que les conclusions auxquelles arrive Fabry sont déroutantes et iconoclastes. Dire en 2024 que les Etats-Unis sont plutôt en état de prolonger leur hégémonie sur le monde et qu'elle ira en se renforçant semble relever du délire. Les commentateurs (hors média mainstream) misent plutôt sur un délitement des USA et un renforcement de la Russie et de la Chine. Todd fait partie de ceux là. Je n'ai pas encore eu le temps de me plonger dans son dernier livre mais j'ai écouté 2/3 conférences qu'il a faites dessus. Autant j'avais beaucoup apprécié le Todd du premier livre sur l'effondrement de l'URSS "La chute finale" autant ici ce qu'il disait me paraissait relever davantage du wishful thinking (pardon pour l'anglicisme, je ne connais pas l'équivalant français). Mais je veux bien m'intéresser plus en profondeur à son analyse des systèmes familiaux, qui semble être la chose la plus importante dans son œuvre. Je le trouve un peu limité en terme de prospective ces dernières années. J'avais lu son livre "Après l'empire' il y a quelques années de cela sur l'effondrement de système Américain que j'avais plutôt bien apprécié mais il faudra que je le relise pour voir si je suis toujours d'accord avec lui à la lumière de ce que j'ai découvert avec Fabry.
Pour revenir sur les USA, Fabry ne te démentirai pas lorsque tu dis que les USA se maintiennent en s'appuyant sur l'Europe puisque l'Europe est devenue un protectorat US comme la Gaule fut en son temps colonisée par les Romains et les Romains s'appuyaient beaucoup sur leurs territoires conquis. Mais ils ont tout intérêt à maintenir l'Europe à flot sans qu'elle ne coule complètement. Et oui, la vassalisation complète de l'Europe comme de la Grèce hellénistique en son temps n'est qu'un début selon lui.
Pour les idées socialisantes il faut raison garder, nous sommes aux Etats-Unis tout de même. Tu parles des Clinton et je suis positivement d'accord avec toi sur la mafia qu'ils représentent, mais dernièrement il ne faut pas oublier que le principal challenger démocrate de Clinton était Bernie Sanders qui passait pour socialiste. Même, l'institution de l'Obamacare aux USA passe pour une idée totalement socialiste. Quelque chose d'inimaginable il y a encore 20 ans du temps de Bill Clinton. Et puis il y a eu les mouvements Occupy Wall street qui ont eu une certaine audience aussi et qui reviendront de toute façon à l'ordre du jour tôt ou tard.
La démarche de Fabry repose il est vrai essentiellement sur l'histoire et assez peu sur les autres sciences humaines , démographie mise à part. Mais, il fut un des rares (en 2019 me semble-t-il a avoir annoncé une guerre entre l'Ukraine et la Russie à une époque où la totalité des autres commentateurs et ce jusqu'en janvier 2022 nous annonçaient que c'était impossible et que Poutine ne tenterait jamais un coup pareil. On pourra dire que Fabry a eu simplement de la chance sur ce coup et que même une horloge cassée annonce l'heure juste 2 fois par jour. Mais il n'en est rien, Fabry a expliqué la nécessité et l'inéluctabilité de cette guerre au travers de son modèle historique et par son concept d'impérialiste revanchard que Poutine incarne à la perfection. Mais c'est l'objet d'un autre de ses livres que je chroniquerai ici à l'occasion.
Enfin sur la guerre civile aux USA, toujours selon Fabry elle est tout à fait probable dans un avenir proche mais elle n'empêchera pas les Américains de continuer à maintenir leur puissance et leur hégémonie sur le monde. Elle pourrait surtout contribuer à renforcer l'autoritarisme dans ce pays. Après tout la République romaine s'est muée en Empire avec Auguste après un période de troubles et cet Empire a connu des périodes d'anarchie assez graves mais sans s'effondrer et il a pu continuer à dominer l'espace méditerranéen avant d'entamer sa longue agonie de plus d'un siècle. Quant à la Chine cela me semble de plus en plus difficile de dire que ce pays sera la puissance dominante de demain. Ils auront un tel problème démographique et donc économique (qui engendrera des bouleversement politiques, à mon humble avis la communisme à la chinoise n'y survivra pas) dans les 40 ans qui viennent qu'ils ne seront plus en état de se maintenir dans le sommet des nations. L'Inde me parait à terme un pays qui a beaucoup plus d'avenir.
Je ne connais pas du tout Davis Teuscher donc j'essaierai de le découvrir. Si tu as des références à me conseiller sur ce qu'il dit ou écrit je suis preneur. En tout cas c'est un plaisir d'échanger. Désolé pour mon message trop long. -
#67 30 Octobre 2024 21:30:06
Compte rendu de lecture N°25 : 1715-1789 : La France des Lumières de Pierre-Yves Beaurepaire
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J'avais déjà eu l'occasion de lire 3 précédents tomes de cette collection et notamment celui sur le haut moyen âge 481-888 : La France avant la France que j'avais beaucoup apprécié. Les deux autres m'avaient laissé sur ma fin. J'ai récidivé avec ce volume sur la France du XVIIIè siècle. Après tout, les synthèses générales récentes sur la période, en particulier l'histoire politique ne sont pas légion. Ce siècle attire plutôt les historiens des mentalités et de la culture. Disons-le tout net je n'ai pas été totalement satisfait à la fin de la lecture des 830 pages tout de même.
A moins que je ne me sois trompé, on est sur une collection d'ouvrages sur l'histoire de France qui vise le grand public mais aussi les amateurs éclairés. On suppose donc que le lecteur n'est pas vraiment familier de l'histoire de ce siècle. Et c'est tout le problème de cet ouvrage. Non pas qu'il soit d'un accès particulièrement difficile, mais il est déconcertant quant à son contenu. Lorsque je lis une synthèse sur une période, j'aime que l'auteur déroule un plan détaillé et qu'il déroule le fil de l'histoire de manière claire à partir de points saillants. Ici ce n'est pas vraiment le cas. Les chapitres d'ordre chronologique s'entremêlent avec des chapitres thématiques sur la société. Je n'ai rien contre cela. Mais plutôt que de nous faire découvrir la période dans son ensemble et de manière cohérente, l'auteur se perd dans des considérations sur des points de détail que n'intéressent guère le lecteur néophyte sur le XVIIIè siècle. Il passe par exemple plusieurs pages à nous détailler la distinction sociale autour des nobles jeux dans les provinces à l'époque de Louis XV. Lors d'un autre chapitre sur les réseaux de sociabilité il se met à nous parler de la Suède sur toute une partie. Bref on a l'impression que l'auteur avance sans plan véritablement détaillé et qu'il se passionne davantage pour l'historiographie de ce siècle que d'en faire une synthèse. Il est aussi dommage que pas un paragraphe ne soit consacré à Montesquieu par exemple. Les exemples qu'il choisit sont eux aussi étonnants, pour évoquer Voltaire et son combat pour la tolérance il choisit de nous parler non pas de l'affaire Calas ou de La Barre mais de l'affaire Lerouge que personne ne connait. Pareil pour Rousseau, pas un paragraphe ne détaille son Contrat social ou sa philosophie et ce qu'elle a apporté à ce siècle mais par contre vous saurez tous les moindres détails de sa brouille avec David Hume dont on se moque éperdument (la brouille, pas Hume).
Il y a tout de même des points positifs dans ce livre, et c'est ce qui fait la richesse de cette collection : la présentation et le commentaire de documents d'époque (extraits de journaux, de correspondances, d'édits royaux, des peintures, des graphiques, des mini biographies). La richesse de l'iconographie est à signaler. Il faut ajouter que si l'auteur a du mal à nous emporter lorsqu'il évoque l'histoire événementielle ou politique il s'en sort mieux sur l'histoire culturelle. Les mentalités du XVIIIè sont bien retranscrites et l'on comprend bien les mutations qui ont touché la société française, l'irruption de l'opinion publique, l'importance des réseaux de sociabilité... La montée en puissance du courant physiocratique et les idées nouvelles relatives à la naissance du libéralisme économique et des tensions qu'il a créé par la mise en application de réformes jugées radicales, sont justement expliquées.
Je suis en revanche un peu déçu sur la fin du livre car l'auteur expédie les 2/3 dernières années avant la révolution en deux pages comme s'il n'avait plus de place et qu'il faille boucler au plus vite. Je n'ai rien compris aux raisons de la réaction féodale des années 1780 par exemple. Que se passe-t-il entre l'assemblée de notable de janvier 1787 et la réunion de Etats-généraux de mai 1789 ? On ne nous le dit pas ! Peut être la réponse se trouve-elle dans le volume suivant.
Dernière critique, il manque clairement un glossaire à la fin du livre. Si vous n'êtes pas rompu aux arcanes administratives et au vocabulaire propre aux institutions de l'Ancien Régime, vous allez parfois être un peu perdu. Il est beaucoup question également de problèmes fiscaux et là aussi les explications manquent parfois. Les mots ne sont pas toujours définis par l'auteur. Ou parfois il évoque en passant dans un chapitre chronologique tel fait/phénomène pour le réexpliquer un peu plus en détail... 40 pages plus loin, ce qui donne des redites pas toujours bien pensées.
Pour résumer, j'ai tout de même beaucoup appris en lisant ce livre mais il me laisse une impression de confusion. L'ordonnancement général est trop brouillon pour moi. Le style d'écriture est trop sophistiqué, trop sec et manque de vitalité. Pour les néophytes, ce n'est pas la meilleure porte d'entrée pour étudier le siècle des Lumières à mon humble avis.
Si des lecteurs qui passent par là ont des idées de lecture d'histoire générale sur ce siècle alors dites les moi. On m'avait suggéré le livre de Daniel Roche sur la France du XVIIIème siècle. J'ai lu des avis mitigés dessus. Si vous l'avez lu, faites moi en un commentaire détaillé (non, je plaisante). Le livre de André Zysberg sur la monarchie des Lumières est peut-être plus intéressant.Dernière modification par Widukind (30 Octobre 2024 22:05:48)
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#68 03 Novembre 2024 13:15:56
Compte-rendu de lecture N°26 : Le goût du roi de Camille Pascal
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Comme Camille Pascal nous le rappelle dans l'introduction, il y a la Grande histoire, celle des institutions, des grands événements politiques et des coups diplomatiques et puis il y a l'histoire qui se passe dans les coulisses, celle que l'on ne retient pas au premier abord et qui explique elle aussi le déroulé des événements.
Le livre de Camille Pascal appartient à la deuxième catégorie. Il poursuit un objectif double : présenter la vie d'une des maitresses les moins connues et les plus secrètes de Louis XV et de faire apparaitre les réseaux souterrains qui manœuvrent dans l'entourage du Bien-Aimé.
La première partie de loin la plus intéressante nous renseigne sur le fonctionnement de la police et des mouches dans la capitale. La surveillance et l'ordre dans Paris était à l'époque assurée par le Lieutenant de Police. Mais il y avait une mission sans doute plus secrète que les autres qui était échue à ses gens de police : repérer et recruter des jeunes filles qui devaient finir dans le lit du Roi qui avait pris pour habitude au mitan du siècle de s'entourer de ses maitresses et de les entretenir dans le fameux Parc aux Cerfs à Versailles, sous le regard bienveillant de la maîtresse en titre mais en perte de vitesse : la marquise de Pompadour.
La thèse la plus intéressante de ce livre est que Louis XV, loin d'être le jouet de ses maitresses comme on le dit souvent, se servaient d'elles pour leur faire endosser des mesures perçues comme très impopulaires. Le peuple pensait alors que les infâmes maitresses réglaient la politique et que le pauvre Louis, roi faiblard et doutant toujours de lui-même, ne faisait que leur obéir. "Si seulement le roi savait tout ça !" pouvait-on entendre régulièrement dans la population. Je ne sais pas à quel point cette thèse est réaliste, elle semble être reprise de l'historien Bernard Hours. Il apparait également que Louis XV prenait et abandonnait ses maitresses du jour au lendemain comme bon lui semblait. La petite Marie-Louise O'Murphy qui atterrit dans le lit de Louis XV à 15 ans en 1752 sera sacrifiée et retirée de la Cour puis mariée hâtivement 3 ans plus tard. Il fallait pour faire pièce à la colère du parti dévot, que Louis XV revienne vers la piété et renonce à ses maitresses. Donc "la Murphy" devait faire place nette.
On suit dans les seconde et troisième parties les péripéties de Marie-Louise loin de Versailles d'abord avant d'y revenir plus tard par la grande porte. Louis XV ne l'a jamais vraiment abandonnée puisqu'il se débrouillera pour lui assurer des rentes énormes jusqu'à la fin de son règne, au dépens du Trésor Royal qui n'en avait pas besoin. Elle survivra à la Révolution et manquera de mourir de justesse en 1794 sous la Terreur mais en bonne intrigante elle s'en sortira toujours jusqu'à la Restauration.
Le livre de Camille Pascal est fort bien documenté, il se lit plaisamment car l'auteur à un vrai style littéraire, même s'il s'agit d'un sujet plutôt frivole au départ. -
#69 03 Novembre 2024 13:34:07
Salutations dominicales, merci pour ta réponse et désolé du retard pour la mienne.Widukind a écritPour répondre à Floxy, il est vrai que les conclusions auxquelles arrive Fabry sont déroutantes et iconoclastes. Dire en 2024 que les Etats-Unis sont plutôt en état de prolonger leur hégémonie sur le monde et qu'elle ira en se renforçant semble relever du délire. Les commentateurs (hors média mainstream) misent plutôt sur un délitement des USA et un renforcement de la Russie et de la Chine. Todd fait partie de ceux là. Je n'ai pas encore eu le temps de me plonger dans son dernier livre mais j'ai écouté 2/3 conférences qu'il a faites dessus. Autant j'avais beaucoup apprécié le Todd du premier livre sur l'effondrement de l'URSS "La chute finale" autant ici ce qu'il disait me paraissait relever davantage du wishful thinking (pardon pour l'anglicisme, je ne connais pas l'équivalant français). Mais je veux bien m'intéresser plus en profondeur à son analyse des systèmes familiaux, qui semble être la chose la plus importante dans son œuvre. Je le trouve un peu limité en terme de prospective ces dernières années. J'avais lu son livre "Après l'empire' il y a quelques années de cela sur l'effondrement de système Américain que j'avais plutôt bien apprécié mais il faudra que je le relise pour voir si je suis toujours d'accord avec lui à la lumière de ce que j'ai découvert avec Fabry.
Et bien moi c'est un peu l'inverse, je n'ai lu que des ouvrages récents de Todd, et je suis loin de penser que tout ce qu'il prédit va se réaliser mais je le mentionnais parce qu'il semble prendre en compte les mêmes paramètres que Fabry et avoir les mêmes biais donc si même lui n'est pas d'accord je trouve ça déjà remarquable.
Pour le constat d'échec actuel de l'occident, il semble très factuel, maintenant, dans quelle mesure la tendance va se prolonger, c'est tout à fait discutable, par contre je ne dirais pas qu'il s'agisse de wishful thinking de se part parce que contrairement à certains fous furieux dans le camp souverainiste Todd comprend très bien que quoiqu'on pense moralement des américains leur défaite n'est vraiment pas une bonne nouvelle pour nous. De plus il est particulièrement attaché au Royaume-Uni par sa famille donc il se fait plus du soucis qu'autre chose.
La partie qui m'a semblé relever du wishful thinking est au contraire celle où il estime que les difficultés de l'Allemagne sont transitoires et qu'elle se rabibochera rapidement avec la Russie. Comment dire que ce n'est pas gagné... :goutte:Widukind a écritPour revenir sur les USA, Fabry ne te démentirai pas lorsque tu dis que les USA se maintiennent en s'appuyant sur l'Europe puisque l'Europe est devenue un protectorat US comme la Gaule fut en son temps colonisée par les Romains et les Romains s'appuyaient beaucoup sur leurs territoires conquis. Mais ils ont tout intérêt à maintenir l'Europe à flot sans qu'elle ne coule complètement. Et oui, la vassalisation complète de l'Europe comme de la Grèce hellénistique en son temps n'est qu'un début selon lui.
Pour l'instant ils n'ont pas l'air préoccupés de nous maintenir à flot pourtant, et je crains que les conditions modernes de vassalisation diffèrent quelque peu des antiques.
Il y a peu d'intérêt à régner sur un pays du tiers-monde de nos jours, d'où le désintérêt pour l'Afrique. :tomatoes:Widukind a écritPour les idées socialisantes il faut raison garder, nous sommes aux Etats-Unis tout de même. Tu parles des Clinton et je suis positivement d'accord avec toi sur la mafia qu'ils représentent, mais dernièrement il ne faut pas oublier que le principal challenger démocrate de Clinton était Bernie Sanders qui passait pour socialiste. Même, l'institution de l'Obamacare aux USA passe pour une idée totalement socialiste. Quelque chose d'inimaginable il y a encore 20 ans du temps de Bill Clinton. Et puis il y a eu les mouvements Occupy Wall street qui ont eu une certaine audience aussi et qui reviendront de toute façon à l'ordre du jour tôt ou tard.
Justement Bernie Sanders est l'éternel challenger d'un parti en déroute, c'est bien la preuve que les idées socialisantes ne percent pas. D'ailleurs le mouvement Occupy Wall Street n'a mené à rien.
A l'époque de Roosevelt les américains les plus riches étaient imposés à 95% au-delà d'une certaine tranche (contre 98% au Royaume-Uni, ou l'inverse, je confonds souvent) et pourtant l'occident a connu une grande période de prospérité.
Donc autant dire que le michéiste en moi n'est pas prêt de reconnaitre si facilement que les idées socialisantes seraient à leur apogée actuellement ni que leur application précipiterait les empires vers la ruine. :euhnon:Widukind a écritLa démarche de Fabry repose il est vrai essentiellement sur l'histoire et assez peu sur les autres sciences humaines , démographie mise à part. Mais, il fut un des rares (en 2019 me semble-t-il a avoir annoncé une guerre entre l'Ukraine et la Russie à une époque où la totalité des autres commentateurs et ce jusqu'en janvier 2022 nous annonçaient que c'était impossible et que Poutine ne tenterait jamais un coup pareil. On pourra dire que Fabry a eu simplement de la chance sur ce coup et que même une horloge cassée annonce l'heure juste 2 fois par jour. Mais il n'en est rien, Fabry a expliqué la nécessité et l'inéluctabilité de cette guerre au travers de son modèle historique et par son concept d'impérialiste revanchard que Poutine incarne à la perfection. Mais c'est l'objet d'un autre de ses livres que je chroniquerai ici à l'occasion.
Intéressant en effet. Moi j'avais été impressionné par une conférence tenue par Romain Bessonnet quelques semaines avant le début des hostiliés où il disait clairement "la Russie attaquera, aussi sur que 2 et 2 font 4."
Mais quelqu'un comme Bruno Lemaire est-il seulement au courant que 2 et 2 font 4 ? :chaispas:Widukind a écritEnfin sur la guerre civile aux USA, toujours selon Fabry elle est tout à fait probable dans un avenir proche mais elle n'empêchera pas les Américains de continuer à maintenir leur puissance et leur hégémonie sur le monde. Elle pourrait surtout contribuer à renforcer l'autoritarisme dans ce pays. Après tout la République romaine s'est muée en Empire avec Auguste après un période de troubles et cet Empire a connu des périodes d'anarchie assez graves mais sans s'effondrer et il a pu continuer à dominer l'espace méditerranéen avant d'entamer sa longue agonie de plus d'un siècle. Quant à la Chine cela me semble de plus en plus difficile de dire que ce pays sera la puissance dominante de demain. Ils auront un tel problème démographique et donc économique (qui engendrera des bouleversement politiques, à mon humble avis la communisme à la chinoise n'y survivra pas) dans les 40 ans qui viennent qu'ils ne seront plus en état de se maintenir dans le sommet des nations. L'Inde me parait à terme un pays qui a beaucoup plus d'avenir.
Je pense qu'une guerre civile dans un pays aux mœurs modernes serait une catastrophe dont ne risquerait pas d'émerger rapidement quelque chose de bien vaillant. On ne transforme pas un Gen Z en membre de la génération silencieuse comme ça, et l'armée américaine a déjà bien du mal à recruter.
Une Amérique autoritaire ne serait plus l'Amérique. Pour le meilleur et pour le pire, ce pays s'est construit sur l'idée individualiste libérale de l'absence de limite dans un monde abondant d'espace et de ressources, et c'est bien tout le problème maintenant que des contraintes vont commencer à se faire sentir. Je crois plus à une implosion dans le chaos et un retour à leur tradition isolationniste qu'à l'établissement d'une discipline intérieure rejaillissant sur l'extérieur.
La Chine a effectivement ses problèmes et n'a de toute façon pas vocation à dominer le monde comme un empire. Mais je ne pense pas que leur problème démographique soit insoluble et il valait mieux ça que faire trop d'enfants. Je connais un spécialiste du Japon qui ironise souvent sur l'importance qu'on accorde au déclin démographique nippon, largement surestimée selon lui, alors bon la Chine c'est encore différent et je suis d'accord que politiquement la gouvernance va être challengée notamment par l'émergence d'une classe moyenne mais n'exagérons rien.
L'inde est un peu en train de devenir la nouvelle Chine mais justement elle aura aussi ses problèmes et ça s'équilibrera.
En tout cas tous les piliers traditionnels de la domination américaine sont en train de s'effriter sous nos yeux.
Militairement, de quand date leur dernière victoire en terme d'objectif ?
Financièrement leur dette et leur balance commerciale ne tiennent que grâce à l'hégémonie du dollar (paradoxe de Triffin leur conférent un privilège exorbitant) que certains pays ont pour la première fois remis en cause sans se faire envahir ! On n'en parle pas assez mais les saoudiens et les nigérians acceptent maintenant qu'on paie leur pétrole dans d'autres devises, et Jacques Sapir estime que l'ensemble de l'opep+ va suivre rapidement, c'est un bouleversement majeur qui aura des conséquences significatives.
Auparavant, il y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes... RIP Hussein et Kadhafi. :chut:
Même leur soft power bat de l'aile, le wokisme ne fait clairement pas recette chez les non alignés qui préfèrent la mise en scène conservatrice de Poutine (malgré le taux très élevé d'avortements en Russie etc).
Plus généralement l'élargissement des BRICS et ce qui se passe ces jours ci à Kazhan est préoccupant, le reste du monde est en train de s'organiser pour vivre sans nous, et nous on est tellement à la ramasse qu'on ne s'en rend même pas compte. :ko:
Enfin bref c'était l'avis de quelqu'un de plus versé dans les sciences dures que dans les sciences humaines (et surtout l'histoire où je suis inculte), donc pour le dire ultra schématiquement, pour un matérialiste de gauche comme moi la deuxième guerre mondiale a surtout illustré la supériorité du pétrole sur le charbon en terme d'efficacité énergétique plus que la supériorité de la culture individualiste capitaliste anglo-saxon sur celles socialo-conservatrice de l'Allemagne et du Japon tel que le présente un spiritualiste de droite comme Fabry. Donc forcément on va clash en terme de point de vue mais c'est toujours intéressant pour compléter sa vision.Widukind a écritJe ne connais pas du tout David Teuscher donc j'essaierai de le découvrir. Si tu as des références à me conseiller sur ce qu'il dit ou écrit je suis preneur. En tout cas c'est un plaisir d'échanger. Désolé pour mon message trop long.
Concernant David Teuscher je vais plutôt te répondre en MP.
Plaisir partagé, et pour la longueur de la réponse enfin c'est le jeu ma pauvre Lucette, il fallait au moins ça. :salutation:
Ne t'inquiète pas pour la lecture suivante je ne t'embêterai pas. ;)Dernière modification par FloXy (03 Novembre 2024 13:37:56)
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#70 03 Novembre 2024 16:39:03
Bonjour Floxy,
Merci de préciser la pensée de Todd sur les USA. Je pensais justement qu'il était devenu un anti-américain plutôt russo-compatible. Lui-même s'en défend largement à chaque nouvel entretien avec les journalistes. Il faudra décidément que je le lise. En ce qui concerne l'Allemagne je serai plutôt d'accord avec lui sur le fait que la guerre en Ukraine est pour l'Allemagne un catastrophe et que M. scholtz ne doit rêver que d'une chose, c'est qu'elle se termine le plus rapidement possible et que le gaz russe recommence à arriver.
Pour ce qui est de la vassalisation, Fabry dit précisément qu'à terme l'Europe deviendra la nouvel Empire Byzantin (ce qui n'est pas si mal, il faut bien le dire) donc bien loin du tiers-monde.
Pour les idées socialisantes des USA, ce que dit Fabry n'est pas qu'elles sont à leur apogée mais qu'elles commencent à émerger comme au temps des réformes des Gracques dans la République romaine. C'est après que le véritable socialisme viendra lorsque les robots auront mis une bonne partie de la population au chômage et que la dite population commencera à crier famine. Il est vrai que pour l'instant Sanders et les Occupy wall Street n'ont pas fait beaucoup d'émules mais c'est un début, et il faut un début à tout. (Peut-être aurons-nous un Jaurès américain dans 30 ans !!! Qui l'eût cru ?!)
Je suis d'accord sur le caractère individualiste libéral de l'Amérique mais il y a plusieurs traditions politiques dans ce pays au départ qui s'est constitué également sur l'idée de communauté. Le populisme agrarien d'un Jefferson n'a sans doute pas grand chose en commun avec le libertarisme débridé d'un Elon Musk. Reste à savoir quelle tendance les Américains vont choisir.
Pour parler des BRICS maintenant, j'ai du mal à voir dans cette vague association de pays une véritable menace pour les USA. C'est sur que si on ajoute la puissance et la masse démographique de tous ces pays cela peut impressionner mais encore faudrait-il qu'ils puissent définir un projet politique commun. A mon avis on en est très loin dans la mesure où chacun d'entre eux à ses propres intérêts et qu'ils sont hautement contradictoires (notamment entre la Chine et l'Inde). Et je ne vois pas non plus le Soft power américain être remis en question à moyen terme; ce que tu dis sur le wokisme est tout à fait vrai. Cela ressemble plus à ce que le sociologue Rob Henderson appelle des "croyances de luxe" encouragées par le parti démocrate US -> Nous avons ces croyances pour nous démarquer de la populace qui vote Républicain (le fameux "basket of deplorables" dont parlait cette chère Hillary.) Je ne prédis pas un grand avenir à cette idéologie qui semble déjà être en perte vitesse puisque les vrais problèmes commencent à ressurgir. Le problème c'est que les pays des BRICS n'ont pas grand chose à proposer pour contrer le soft power Américain.
A quoi se résume depuis 30 ans la production intellectuelle et culturelle russe ? -> A Alexandre Douguine ?
Même topo pour la Chine. L'Inde peut, elle, au moins se targuer d'avoir Bollywwod...
Dernier point, je suis aussi toujours en partie fidèle mais sans doute moins que toi à Michéa. Je considère son livre L'empire du moindre mal comme la meilleure critique du libéralisme à ce jour. Même si je pense être moi-même depuis 1 an ou deux en phase de conversion au libéralisme.
Pour ma part, je considère Fabry comme un libéral. Qu'entends-tu par "droite spiritualiste" ?
Ma dernière lecture n'appelle en effet pas vraiment de commentaire :D Cela ne fait pas de mal de s'intéresser aux maitresses de Louis XV, ce sujet tant prisé par les historiens. Après tout, qui n'a jamais rêvé de savoir ce qui se tramait dans son plumard ?Dernière modification par Widukind (03 Novembre 2024 16:41:06)
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