[suivi lecture] Exuline

 
  • Grominou

    Administratrice

    Hors ligne

    #621 17 Mars 2025 14:14:34

    Exuline a écrit

    Oh, je t'ai donné envie alors :ptdr: lequel lis-tu ?


    Je lis La Nostalgie heureuse, j'en suis déjà au 3/4 car cela se lit vite.  J'aime bien mais sans être aussi embarquée qu'avec certaines autres de ses œuvres.

  • Exuline

    Tourneur de pages compulsif

    Hors ligne

    #622 17 Mars 2025 15:24:01

    Magmeeko a écrit

    Bonjour Exuline !

    J'avoue ne par regarder les adaptations de Grangé, j'ai souvent peur d'être déçue alors je m'abstiens ! Mais je comprends que ça marche, je trouve son style très visuel.
    Sans surprise, ton retour me donne envie de lire ces deux romans ! Est-ce que d'ailleurs tu trouves que c'était pertinent de le couper en deux ?

    Bonnes lectures !


    Non franchement il n'y avait pas besoin de le découper en deux tomes, ... la magie du  marketing pour payer deux fois plus de 21 euros ... Je suis en colère mais pas tant que ça puisque je les ai acheté et comme je les ai donné à ma mère, je déculpabilise ;)

  • Exuline

    Tourneur de pages compulsif

    Hors ligne

    #623 18 Mars 2025 10:55:37

    <image> Sans soleil , tome 1 : Disco Inferno - Jean-Christophe Grangé

    Années 1980 : sur les dancefloors parisiens, c’est la mort qui mène la danse. Embarquez avec Jean-Christophe Grangé pour une quête hallucinée sur les traces du mal...
    Mon premier est un médecin, mon deuxième un flic, mon troisième une lycéenne, mon tout un assassin qui aime dépecer ses victimes à la machette. Vous ne voyez pas ? Commencez par danser, et nous verrons où l’enquête vous mènera. En cet été 1982, moins il y aura de soleil, plus il y aura de sang...


    Je retrouve mes premiers amours de thriller avec Jean-Christophe Grangé, un auteur que je suis depuis toujours. Au fil de ses parutions, je n’ai manqué qu’un seul de ses romans, mais c’est anecdotique. Cette fois encore, il nous plonge dans le noir, le très noir. Après Les Promises (1940) et Rouge Karma (post-Mai 68), Sans Soleil nous entraîne dans les années 80, une époque où la fête s’essouffle, où l'insouciance se fane, laissant place à une nouvelle ère plus sombre. La parenthèse dorée du disco s’est refermée, les chemises à jabot ont disparu, et à la place, un monde plus brut émerge : celui de l’underground parisien, des bars et clubs homosexuels, des lieux de drague plus ou moins dissimulés… et surtout, l’ombre grandissante du SIDA, une menace encore mal comprise, qui transforme le plaisir en poison et condamne une génération entière.

    On retrouve dans ce roman tout ce qui fait la marque de Grangé : une noirceur omniprésente, des meurtres sauvages, des âmes perdues, des destins torturés. Un style qui rappelle La Terre des morts ou Lontano, où l’homme est souvent réduit à ses instincts les plus sombres, les plus primaires, les plus sauvages. Ici, son passé journalistique refait surface : on sent qu’il a voulu explorer cet univers à la manière d’un reporter, en capturant l’essence de ces lieux où les illusions se brisent et où la fange humaine se dévoile. Mais attention, il faut avoir le cœur bien accroché : ce n’est pas une simple enquête criminelle, c’est une plongée abyssale dans un monde à l’agonie, sans filtre, sans artifice : du cru, du cru, du cru ...

    Au départ, j’ai eu peur de retrouver encore le schéma trois hommes – une femme menant l'enquête, déjà exploité dans Les Promises (avec Simon Kraus, Mina von Hassel et Franz Beewen) ou Rouge Karma ( avec Hervé, Jean-Louis et Nicole). Mais ici, les trois protagonistes principaux suivent chacun leur propre route. Pas d’enquête menée à trois, mais plutôt des trajectoires qui se croisent, s’éloignent et tentent de survivre à leurs propres démons. L'auteur nous propose donc cette immersion en compagnie d'Heidi, une jeune réfugiée politique, marquée par une mère alcoolique. Elle aide son meilleur ami à briller dans le monde de la nuit homosexuelle, se tenant à la lisière d’un univers où elle n’a pas tout à fait sa place, mais où une forme d’amitié tacite se dessine. C'est vraiment le personnage que j'ai le plus apprécié et où j'ai vu une évolution au fur et à mesure de la lecture. On retrouve ensuite Saugur, ce médecin, soigne les homosexuels atteints de maladies encore mal connues, mais il vit hanté par ses souvenirs d’Afrique, par l’image fantasmée de la femme noire, par une vie rêvée qu’il ne retrouvera jamais. Je trouve que c'est le personnage le plus insaisissable.  Et puis Swift, le flic qui veut échapper à son propre passé en se jetant à corps perdu dans une enquête qui va vite virer au carnage. Sûrement le personnage le plus instable de la bande, parfois touchant, parfois détestable, il ne peut qu'évoquer des sentiments extrêmes à son égard.

    Comme j'ai pu l'évoqué ci-dessus, ce roman est plus qu’un thriller, c’est une descente aux enfers. Sauvage, violent, cru, dérangeant, exhibitionniste, il ne ménage ni ses personnages ni ses lecteurs. J’ai eu des hauts le cœur à certains passages, j’ai parfois voulu détourner les yeux, mais c’est précisément ce qui fait la force de Grangé. Ce premier tome nous amène aux portes de l’horreur, et je suis curieuse – et inquiète – de voir où il nous emmènera dans la suite.

    Mais une chose est sûre : ce livre n’est pas pour tout le monde. C’est une lecture qui marque, qui dérange, qui écœure parfois. Mais si l’on est prêt à plonger dans l’ombre, alors c’est un roman fascinant, qui montre une époque à la fois libérée et brisée, où la mort rôde dans chaque recoin de la nuit parisienne.

    <image> Sans soleil, tome 2 : Le Roi des Ombres - Jean-Christophe Grangé

    Années 1980 : sur les dancefloors parisiens, c’est la mort qui mène la danse. Embarquez avec Jean-Christophe Grangé pour une quête hallucinée sur les traces du mal...
    Un meurtrier peut en cacher un autre. C’est vieux comme le mal. Dans l’ombre d’une affaire résolue, une sourde étincelle brille encore... Des ruelles de Tanger aux ténèbres de la forêt africaine, la chasse continue, remontant jusqu’au crime fondateur.


    Dans ce second tome, on retrouve un des éléments chers à Jean-Christophe Grangé : le voyage, et plus particulièrement l’Afrique, ce continent qui semble l’obséder autant que ses personnages. En tournant les pages, j’ai senti cette terre rouge sous mes pas, cette odeur si particulière de poussière et de chaleur, j’ai vu ces habitants fiers et envoûtants, et j’ai entendu ces sons bruts : hululements, grincements et stridulations qui vous font frissonner d’un malaise ancestral.

    Nous voilà quatre ans après la fin du premier tome. L’enquête est officiellement bouclée pour l’État, mais pas pour nos personnages – et ils ont raison, car le tueur à la machette n’a pas dit son dernier mot. Son retour est brutal, glaçant, implacable. À partir de là, le trio que l’on suit depuis le début se retrouve, se sépare, se retrouve encore, pour finalement emprunter chacun un chemin parallèle vers une même vérité sanglante. J’ai particulièrement apprécié ce choix de narration, où chacun mène sa propre enquête, avec sa propre perception des événements.

    Ce tome nous fait voyager, et c’est sans doute ce que j’ai préféré. J’ai aimé voir l’évolution de Heidi et Saugur, leur éloignement du Paris nocturne, des paillettes et des bars, pour revenir à quelque chose de plus brut, de plus essentiel. Cette transformation, ce besoin viscéral de se détacher du superflu, m’a séduite. En revanche, Swift devient peu à peu une ombre, un fantôme rongé par l’obsession. Il se consume littéralement sous le poids de la vérité. Son combat est perdu d’avance, et sa chute, inévitable. Je n’avais pas vu venir la révélation, et j’ai été agréablement surprise par ce twist qui relance la dynamique. Tous les personnages s'abiment et s'abîment et jusqu'à la fin, je me suis demandée s'ils allaient s'en sortir.

    Pourtant, malgré toutes ces qualités, certaines incohérences m’ont laissée perplexe, avec un goût amer. Certains éléments restent inachevés, il me manque des réponses. Et pourtant… Quand vient le dernier paragraphe, cette main posée sur un front,  je me suis dit que finalement, c’était suffisant. La boucle est bouclée, du moins pour cette affaire. Mais la lutte pour comprendre les origines du SIDA et trouver un remède ne fait que commencer.

    Un dernier mot : encore aujourd’hui, protégez-vous.
  • Myina

    Pilier de bibliothèque

    Hors ligne

    #624 18 Mars 2025 12:53:20

    J'ai toujours eu envie de découvrir Jean-Christophe Grangé. Ton avis me donne envie de tester.
  • Livrepoche.fr (Nicolas)

    Lecteur professionnel

    Hors ligne

    #625 18 Mars 2025 22:09:49

    Ça fait un moment que j'ai pas lu un Grangé. Quand j'ai lu le résumé de celui-ci, j'ai pas été tenté mais ce que tu en dis, malgré les légères réserves me tente un peu.
  • Exuline

    Tourneur de pages compulsif

    Hors ligne

    #626 19 Mars 2025 11:33:11

    Salut !

    @Myina : je suis contente de te donner envie, mais j'espère que tu as le cœur bien accroché. Mes préférés sont : Les rivières pourpres, Lontano et Congo Requiem (duologie), Le passager, Le serment des limbes et Les promises.

    @Nicolas : Ah, contente de voir que je peux... un peu... de donner envie. A suivre donc.
  • pontdeslivres

    Lecteur assidu

    Hors ligne

    #627 19 Mars 2025 16:23:36

    Merci pour cet avis ! Je ne pense pas les lire mais je trouve la période choisie par l'auteur vraiment intéressante !
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

    Hors ligne

    #628 19 Mars 2025 20:31:55

    Alors Grangé, je passe mon tour : trop dur.
  • M.Kate

    Chercheur de mots

    Hors ligne

    #629 19 Mars 2025 20:46:21

    Je trouve aussi que les romans de Grangé sont violents et parfois trop gores, ce qui peut rebuter pas mal de monde. J'avais bien aimé Le vol des cigognes, j'avais appris beaucoup de choses malgré toute cette violence et les quelques facilités scénaristiques un poil déconcertantes. Je ne suis pas sûre d'avoir envie de me replonger dans ce type de lecture en ce moment...
  • Exuline

    Tourneur de pages compulsif

    Hors ligne

    #630 20 Mars 2025 09:50:55

    Bonjour à tous !

    @pontdeslivres : oui j'ai beaucoup aimé me replonger dans les années 80, même si ici c'est un côté que je ne connaissais rien.
    @Mypianocanta : comme je te comprends, Grangé c'est pas pour tout le monde, c'est pour un public averti et c'est pourquoi j'ai averti dans ma chronique.
    @M.Kate : Alors le vol des cigognes était son premier roman et il était très soft comparé à ces dernières œuvres, ici c'est vraiment dur. Mais là encore j'ai appris beaucoup de choses et en particulier sur Haïti. Ici encore il y a quelques facilités, mais je suis bon public ;)