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En Belgique non plus on ne m'a jamais tellement parlé de cette fameuse Guerre d'Hiver... mais contrairement à plusieurs d'entre vous, j'ai été au moins "sensibilisée" à l'histoire de la Finlande, tout simplement parce que j'ai rencontré l'un ou l'autre Finlandais parmi mes collègues (et actuellement, l'un des meilleurs amis de mon plus jeune fils a un papa finlandais suédophone), et mon mari a eu une gamine finlandaise -devenue adulte depuis lors!- dans ses cours d'escrime, et on avait bien sympathisé avec les parents, Finlandais tous les deux! Alors, bien sûr, quand on se voyait ici ou là, on ne parlait pas de guerre (!!), mais forcément, à travers eux, à travers certains échanges d'idées, parfois simplement des expressions (intraduisibles entre le finnois, puis l'anglais que nous utilisions pour communiquer, puis le français quand mon mari n'arrivait plus à suivre), on découvre peu à peu une autre culture, une autre façon de vivre... et le fait, par exemple, que tous les Finlandais que j'ai pu croiser à Bruxelles, sans une exception, ont une constante: ils prévoient tous de retourner en Finlande, sa nature, sa beauté, ses forêts (eh oui!) tôt ou tard, souvent même avant la retraite, par exemple lors d'une grossesse - car les congés de maternité sont beaucoup plus avantageux là-bas, et le système scolaire serait "idéal"!
Tout ça pour dire que j'avais déjà une image comme d'un peuple très sympathique mais un peu "lointain" (culturellement), une nation dynamique et tout à la fois très proche de la nature qu'ils respectent profondément... et j'ai retrouvé tout ça dans ce livre, dans un contexte certes très dur!
La parallèle avec l'actuelle guerre en Ukraine m'a sauté aux yeux aussitôt; d'ailleurs, je me suis demandé, un peu paradoxalement, si un tel livre aurait eu un tel "succès" sans cette guerre qui fait trop régulièrement la Une des journaux, tant il y a des points communs - que ce soit l'histoire de la Finlande ou de l'Ukraine quand même très imbriquée dans celle de la Russie, et depuis des siècles; le lavage de cerveau systématique côté russe, qui joue encore et toujours sur sa masse et sa réserve inépuisable (semble-t-il) de chair à canon, face à une jeune nation (la Finlande était indépendante seulement depuis 1917, l'Ukraine brièvement de 1917 à 1922, puis seulement depuis 1991!) prête à tout pour préserver cette indépendance, dans un élan patriotique qui se découvre peu à peu, malgré toutes les pertes; l'exile des familles (et surtout des enfants) finlandais vers la Suède, aujourd'hui tous nos pays européens - au Canada je ne sais pas? - ont accueilli des familles et des enfants d'Ukraine, ce qui les sauve sans aucun doute, tout en nous donnant bonne conscience; et pour le reste, le silence assourdissant, malgré de vagues promesses, du reste de l'Occident - en 1939 parce que Hitler faisait beaucoup plus peur à nos pays que l'Ours soviétique; actuellement parce que les deux fous au pouvoir des deux plus grandes nations du monde font que tous nos dirigeants, à l'exception de quelques rares, semblent bien ne rien avoir dans le pantalon...
C'est tout simplement ahurissant!
Quant à Juutilainen...
Du début à la fin, je n'ai pas trop su quoi penser de lui!
Quand j'étais jeune, j'ai fait une partie de ma scolarité dans une école militaire, qui n'existe plus. Parmi mes camarades de promotion, il y avait un gars qui ne cessait de répéter qu'il irait à la Légion étrangère (française), car il y a de toute façon toujours la guerre quelque part, alors autant se battre... Bon, le gars est devenu éducateur scolaire et il avait l'air tout à fait bien dans sa peau quand je l'ai revu il y a quelques années. Mais Juutilainen m'a rappelé ce "discours", et lui il a été à la Légion, où il a participé à des combats que personne n'aimerait connaître aujourd'hui. J'ai un peu l'impression qu'il souffrait d'un TSPT grave... sauf qu'à l'époque personne n'en parlait, et comme beaucoup il n'a trouvé d'autre refuge que l'alcool... jusqu'à la guerre suivante, en l'occurrence celle qui opposait son tout jeune pays au monstre russe, et là il s'est "révélé", tout en gardant ses pires travers.
En tout cas, je ne l'ai pas trouvé détestable; c'est plutôt un mélange de pitié (qu'il n'ait pas pu être soigné comme il aurait dû) et de crainte car il avait un côté vraiment, complètement fou, inconscient du danger - ou, s'il l'était, assez "dérangé" pour y aller quand même, parce qu'il était incapable de faire autrement!
Bon, j'arrête là! je vais penser à écrire mon commentaire de ce livre - pas encore fait!