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#811 08 Août 2025 09:45:30
@Marine_plume : Je suis d'accord avec toi, parfois certains passages de roman sont plus agressifs finalement qu'une image où on peut fermer les yeux. C'était pour moi important de faire ce retour pour informer les futurs lecteurs.
@My : Je te confirme, mais tu remarqueras que j'ai été consciencieuse dans ma lecture :ptdr: et dans mes retours en tant que jury, parfois pas évident de trouver des points forts qu'en on a pas aimé le livre.
<image> Aux nuits à venir - Joffrine Donnadieu
« Son ventre est chaud, il brûle. Il ne reste plus que cette boule incandescente au niveau du nombril qui illumine tout sur son passage. Jamais elle n’a ressenti autant d’amour. Son ventre contient leur histoire. Elle flotte dans l’air comme un foulard emporté par le vent. Elle passe à travers la grille, y dépose la fourrure des souvenirs qui l’étouffaient, les secrets enfouis, sa vie faussée. Elle dépose les angoisses, les peurs, le dégoût d’elle-même, l’effroi, la culpabilité, les mensonges et les sombres nuits. »
À trente-quatre ans, Marguerite, dite Marge, fuit la moindre entrave à sa liberté. Sans emploi ni logement stables, elle est envahie par des personnages qui peuplent ses nuits, chacun réclamant qu’elle raconte son histoire. Elle finit par trouver refuge dans la cabane d’un chantier abandonné, rue des Martyrs.
En escaladant l’échafaudage de l’immeuble vide, elle découvre un dernier occupant : Victor, ancien militaire, qui résiste aux pressions du promoteur immobilier. Ensemble, ils vont faire alliance contre le monde extérieur. Alors que chaque nuit Marge met au monde les créatures qui la hantent et lui dévoilent un lourd secret d’enfance, la passion amoureuse va saisir les deux réfractaires aux destins si opposés.
Ce roman plein de fougue emporte le lecteur dans l’histoire d’un amour ardent, nourri par la puissance de l’imaginaire. Joffrine Donnadieu libère ici une langue charnelle, vibrante, habitée.
Rentrée littéraire 2025 - sortie le 14 aout 2025 - lu dans le cadre #PrixRomanFnac
En quelques mots :
J’ai commencé ce roman en riant, portée par des situations décalées, avant de sentir la tension monter et l’atmosphère se charger de folie, de pulsions et de noirceur. L’histoire de Marge, habitée par des voix, et de Victor, ancien militaire brisé, forme une parenthèse intense et inévitablement tragique. Captivant par moments mais trop long, le récit m’a parfois perdue, malgré une fin marquante.
En beaucoup plus de mots :
J’ai commencé ce roman pendant une période où j’avais besoin de légèreté, et, contre toute attente, j’ai ri. Oui, j’ai ri au début, parce que les situations sont cocasses, décalées, même si le fond est, lui, tout sauf léger. Dès les premières pages, j’ai senti que ce roman allait m’emmener loin, dans un endroit où l’on ne va pas d’ordinaire, un endroit de l’esprit où tout vacille, tout tangue, tout échappe.
Je l’ai lu lentement, en prenant mon temps, en savourant les premières pages. Et puis… le doute. Un entre-deux. Est-ce que je continue ? Est-ce que j’arrête ? J’étais tiraillée. Quand je replongeais dans ma lecture, j’étais happée, captivée même. Mais en même temps, je sentais que quelque chose dérapait. Que l’histoire s’effaçait peu à peu au profit d’une tension bestiale, d’une atmosphère saturée de pulsions, de non-dits, de chair, d’instinct. Et cette dérive ne m’a pas convaincue.
C’est un roman d’une très grande sensibilité, à la fois par son contenu que par sa mise en page. L’autrice explore le sujet difficile de la folie, de ces voix intérieures qui prennent le dessus, qui rassurent, qui mentent, qui protègent. Marge vit avec ces femmes dans sa tête, elles discutent, s’engueulent, elles la guident. Elle est belle, fantasque, insouciante, drôle… mais incapable de se fondre dans le moule. Sa sœur Violette l’a protégée tant qu’elle a pu, mais maintenant c’est fini : Marge doit voler de ses propres ailes.
Et c’est là qu’elle rencontre Victor, l’homme d’en face, ancien militaire, bourru, cassé, mutique, qui n’a rien demandé à personne. Et pourtant, leur rencontre va bouleverser l’ordre des choses. Ensemble, ils vont vivre une parenthèse. Est-ce une histoire d’amour ? D’instinct de survie à deux ? Un refuge ? Peu importe. Ils se croisent, s’abîment, se soutiennent, s’aiment peut-être. Ce n’est pas à nous de juger. C’est juste un moment de vie, suspendu, hors du temps.
Mais au cœur du roman, c’est bien la maladie qui règne. Mentale, physique, peu importe. La dégradation est inévitable. L’autrice nous emmène dans un tourbillon d’émotions sombres, vertigineuses, animales. On sait dès leur première rencontre que ce sera la chute. Et malgré tout, on lit, fasciné, comme si on assistait à une transe partagée, à une descente sans retour possible.
Et pourtant… je crois sincèrement qu’avec 150 pages de moins, ce roman aurait gagné en intensité, en justesse, en puissance. Il aurait pu me submerger totalement, sans me perdre en route. Les scènes extérieures, les descriptions de l’immeuble insalubre, les personnages de passage, tout cela casse un peu la profondeur, et je me suis retrouvée à décrocher, à revenir, à tourner les pages un peu vite parfois.
Mais il faut aller au bout. Pour découvrir la vérité. Pour finir dans un nuage de poussière. Pour comprendre ce qu’ont fait les mains de Marge. Et même si la fin semble tranchée, sans appel, j’ai envie de croire à autre chose. J’ai envie de rêver ma propre fin, différente, plus douce peut-être. -
#812 16 Août 2025 17:33:22
Je connais des lectrices de la médiathèque où je vais qui vont adorer celui-ci mais ce n'est pas ma tasse de thé, alors je passe encore ;)
Bon week-end et bonne lecture ! -
#813 26 Août 2025 11:40:07
Bonjour tout le monde,
Je rentre de vacances, et ce ne fut pas glorieux. Mes problèmes des derniers mois m'ont rattrapé et je n'ai pas profité comme je l'aurai souhaité, je n'ai qu'une hâte que 2025 se finisse.
Sinon, il a eu tout de même de super moments, en particulier, mon bébé loup qui a vu pour la première fois la mer et à jouer des heures sur le plage, j'ai adoré partager ces moments avec lui.
Côté lecture, je suis maintenant très en retard sur mes chroniques, même si j'ai très peu lu pendant les vacances, j'ai pas mal enchainé avant de partir. Je pense que je vais regrouper dans les jours à venir plusieurs romans en une seule chronique.
<image>À l'est d'Éden - John Steinbeck
Dans cette grande fresque, les personnages représentent le bien et le mal avec leurs rapports complexes. Adam, épris de calme. Charles, son demi-frère, dur et violent, Cathy, la femme d'Adam, un monstre camouflé derrière sa beauté, ses enfants les jumeaux Caleb et Aaron. En suivant de génération en génération les familles Trask et Hamilton, l'auteur nous raconte l'histoire de son pays, la vallée de la Salinas, en Californie du Nord. Pour cette œuvre généreuse et attachante, John Steinbeck a reçu le prix Nobel de littérature.
En quelques mots :
A travers les rivalités et les liens fraternels, évoquant subtilement le drame de Caïn et Abel ; l’écriture, à la fois simple et envoûtante, restitue avec virtuosité la dureté et les joies de l’Amérique au tournant du siècle. Chaque personnage, finement ciselé, vit ses contradictions, ses choix et ses passions. Un roman immersif, riche en émotions et en réflexions sur l’humanité. Grandiose.
En beaucoup plus de mots :
Monument de la littérature américaine, c’est avec ce roman que John Steinbeck a reçu le prix Nobel de littérature (même si ce fut par défaut, mais c’est une autre histoire).
Une grand histoire ! Une aventure inoubliable ! Que dire de ces familles !
On suit deux familles, les Trask et les Hamilton, si différentes et pourtant liées. Leurs histoires s’entrecroisent et évoluent donnant un rythme au roman. On perçoit à travers elles le regard de Steinbeck enfant, observant des adultes qu’il ne comprend pas encore totalement.
Mais on va suivre surcout deux frères qui s’opposent, entre rivalité et admiration masquée : Steinbeck rejoue le drame de Caïn et Abel, sans meurtre mais avec une souffrance immense.
L’écriture est d’une virtuosité rare tant elle est simple à lire, envoûtante, elle donne envie de s’immerger totalement dans cette époque où tout se mécanise, jusque dans l’esprit et les sentiments. Roman en partie autobiographique, il nous fait ressentir les peines et les joies, la dureté de la vie aux États-Unis au tournant du siècle. Il se livre à travers ses yeux d'enfant sur des adultes qu'il ne comprend pas vraiment. J'ai trouvé que cette structure est très intéressante. L'histoire ensuite découle d'histoires du passé pour créer une Grande Histoire.
John Steinbeck introduit de nombreux personnages qui ont chacun leur place, pour une vie de purgatoire avant d'entrer ou non au paradis. Mais ce n'est pas un livre religieux, c'est juste une parabole de la vie sur terre. De l'amour aveugle, de la foi en l'autre, du côté sombre à la lumière, ce texte est un joyeux brute qui est façonné au fur et à mesure pour devenir brillant. Ainsi John Steinbeck fait référence régulièrement la Genèse, mais il faut l’entendre dans son sens premier : « manière dont une chose se forme, se développe ». C’est exactement ce que propose ce roman : une masse argileuse de vies qui va prendre forme en fonction du temps sui passe des rencontres, des idéaux, des déceptions, des choix, une main invisible qui va développer les interactions entre des personnages qui ne devaient pas se croiser.
Entre volonté d'être libre et culpabilité de l'être, John Steinbeck ne peut nous empêcher de nous interroger et de transposer cette histoire à notre propre vie. Et pour se faire chaque personnage est travaillé avec une précision psychologique remarquable. Ce sont des hommes et des femmes, qui ne sont que des hommes et des femmes : ils évoluent, se battent, assument leurs choix, rêvent d’une vie meilleure, se déchirent, s’aiment et se haïssent.
La société y joue aussi un rôle essentiel : derrière les apparences se cachent des vérités plus complexes. Il faut aller vers l’autre, écouter, poser des questions, éviter les jugements hâtifs.
J’ai adoré ce roman, que l’on dévore malgré ses nombreuses pages. Une fois immergé, Jonh Steinbeck nous prend par la main et nous entraîne sur ces routes poussiéreuses, dans ces champs où l’eau est un trésor, au cœur de familles où le courage, l’abnégation, la charité et le pardon sont autant de valeurs vitales.
Grandiose.Dernière modification par Exuline (26 Août 2025 12:10:11)
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#814 26 Août 2025 18:30:55
Oh mince. Désolé pour toi que ces vacances n'ont pas été tip top. Mais c'est toujours une joie voir les petits joué sur la plage.
Et j'avoue je n'ai encore jamais lu Steinbeck .oopsoops -
#815 Hier 00:53:33
Perso j'avais plus ou moins accroché à À l'est d’Éden, mais je l'ai lu il y a très longtemps alors c'est flou. J'ai nettement préféré Les raisins de la colère, une lecture marquante. -
#816 Hier 09:53:57
@LaurentVo : Merci de ton soutien. COMMENT tu n'as jamais lu Steinbeck, il va falloir remédier à ça et surtout tu as l'embarras du choix !!!! Allez zou, je te challenge à en caser un avant la fin de l'année :D
@Grominou : Je garde encore les raisins de la colère pour un peu plus tard. J'ai lu celui-ci par hasard car il m'a été proposé en lecture audio par ma cousine ;) J'avoue que j'ai peur d'être déçue par les Raisins, alors je freine :emb:
Je vous retrouve ici avec des chroniques plus ou moins flash de mes lectures de ce mois.
<image> Sur la route de Key West - Mark Miller
Sur la route des Keys, l'amour et la mort sont au rendez-vous...
Tom Baldwin est écrivain. Deux jours avant Noël, il est victime avec son fils Josh d'un terrible accident de voiture.
Quand il se réveille à l'hôpital, il apprend que Josh est mort.
Peut-on encore croire en la vie après une telle tragédie ?
Tom, en tout cas, change la sienne : il quitte New York pour s'installer dans les Keys de Floride.
Lorsqu'il décide de louer une maison face à l'océan, il ignore que sa vie va encore être bouleversée. Il fait la connaissance de Kay, sa voisine, femme mystérieuse qui semble fascinée par l'écrivain.
Puis, un jour, Tom découvre un courriel anonyme dans sa messagerie : " Ton fils est vivant. "
Le début d'un compte à rebours terrifiant où les apparences sont constamment trompeuses et le danger à chaque tournant.
Un roman qui me faisait très envie quand je l'ai acquis, puis moins, puis ensuite le synopsis me faisait penser à Sur tes traces de Harlan Coben, et puis cet été la couverture m'a fait envie, j'ai pensé chaleur, palmiers, plage, océan, et surtout j'avais envie d'un bon thriller bref il en avait tous les atouts.
Et finalement c'est une vraie déception. Tout y est cousu de fil blanc, prévisible, déjà-vu. L’auteur tente parfois de surprendre, mais rien ne prend. Les personnages sont stéréotypés, sans profondeur, et l’amourette qui s’installe est aussi fade que forcée. L’ajout de désir sexuel tombe à plat, pesant et sans sincérité. On ne ressent ni émotions ni attachement, juste une mécanique artificielle.
Le style est plat, alourdi par des dialogues surjoués. Quant au décor, c’est peut-être ce qui m’a le plus déçue : aucun dépaysement, aucune atmosphère, rien qui ne fasse ressentir la Floride et la route de Key West, à part peut-être une scène dans un bar sur la plage. Tout reste donc étriqué : intrigue, personnages, descriptions.
Pas de frustration, pas de colère, juste une totale indifférence. Un roman que j’oublierai aussi vite que je l’ai refermé.
<image> Les rois maudits, tome 2 : La reine étranglée - Maurice Druon
La Reine étranglée commence au lendemain même de la mort de Philippe le Bel. Un prince de faible caractère, Louis X le Hutin, dont l'épouse, Marguerite de Bourgogne, est emprisonnée pour adultère, succède à un monarque exceptionnel.
Tandis que la Chrétienté attend un pape et que le peuple meurt de faim, les rivalités, les intrigues, les complots vont déchirer la cour de France et conduire barons, prélats, banquiers, et le roi lui-même, au fond d'une impasse dont ils ne pourront sortir que par le crime.
C’est avec un réel plaisir que j’ai repris la lecture Des Rois maudits avec ce deuxième tome, trois ans après ma première expérience très agréable.
Je dois avouer que, malgré mon enthousiasme, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans cette lecture. Peut-être que ce n’était pas le moment idéal pour moi… mais peu importe, la plume de Maurice Druon reste toujours fluide et agréable. Il y a même un petit côté relaxant à suivre cette fresque de l’histoire de France. Les personnages me sont revenus très vite en mémoire, et j’ai passé un moment de lecture très plaisant.
Même si je pensais passer plus de temps avec Louis X, dit le Hutin, ce deuxième tome s’attache davantage au destin tragique de son épouse adultère, Marguerite de Bourgogne, emprisonnée avec sa belle-sœur en attendant leur grâce.
Mais ce sont surtout les enjeux politiques qui dominent le récit à travers deux figures majeures de l’époque : Enguerrand de Marigny, Grand Chambellan de France sous le règne du père de Louis X, et Charles de Valois, son oncle. Ennemis de sang, orgueilleux et vaniteux, ils sont au cœur de ce roman. Leur rivalité, faite de manigances et de stratégies, éclate jusqu’à la vacance pontificale à Avignon, où les cardinaux refusent d’élire un nouveau pape. C’est passionnant de suivre tour à tour leurs camps et d’observer leurs calculs politiques et leur influence, sans oublier les bourgeois qui entrent dans les petits papiers des uns et des autres contre menu billets.
Finalement, dans ce tome, le roi joue un rôle secondaire et il sera au cœur de l'intrigue du troisième tome. N'oublions pas la malédiction, il ne peut rester impuni des crimes de son père et finalement des siens, car évincer sa femme pour en mettre une autre dans son lit, est tout à fait normal ou pas...
Comme dans le premier volume, Maurice Druon raconte les faits historiques avec une clarté étonnante. Comment pourrait-on s’ennuyer en lisant cette œuvre ? Alors il faut savourer, prendre son temps, mais au final c'est si enrichissant et je le disais au début reposant pour son esprit.
<image> La maison de la nuit, tome 11 : Révélée - Kristin Cast et P. C. Cast
Ayant survécu à sa chute, Neferet est maintenant plus dangereuse qu'avant et rentre dans une rage meurtrière. Assoiffée de sang, elle commence à faire des ravages sur la communauté humaine en tuant des membres clés sans pourtant qu'on puisse remonter jusqu'à elle. Zoé et ses amis peuvent-ils arrêter Neferet à temps pour empêcher qu'une nouvelle guerre éclate? Ou est-ce que quelqu'un d'autre doit intervenir pour prévenir cela?
J’avais laissé cette série de côté depuis quelques mois. Entre overdose de lecture et impression que l’histoire s’étirait en longueur avec une répétition constante et des personnages agaçants, je n’étais pas certaine de finir les deux derniers tomes.
Et pourtant, c’est ce tome 11 que j’ai choisi il y a quelques jours, n’étant motivée par aucun autre livre en ce moment de panne livresque. Et bien m’en a pris : les autrices ont réussi à me surprendre et, au final, j’ai beaucoup apprécié ma lecture.
Vous vous demandez sûrement ce qui m’a fait changer d’avis. Eh bien, pour une fois, c’est Zoey. Oui, elle commence enfin à évoluer. Toujours aussi cœur de guimauve brûlée par le soleil, partagée entre Stark et Aurox/Hearth, elle fait enfin un choix — certes par défaut — mais un choix quand même, ce qui calme un peu l’éternel triangle amoureux.
Mais c’est surtout sa transformation involontaire en “bad girl”, assoiffée de vengeance et remplie de colère, qui m’a marquée. Zoey déchaîne la magie ancienne pour son propre compte et se libère enfin. Elle se détache de ses amis, envoie balader tout le monde pour faire ce qu’elle veut, même si ce n’est pas toujours la bonne direction. Enfin, elle arrête de tergiverser, de pleurer sur Hearth, sur sa mère ou sa grand-mère, et assume pleinement ses actes.
Ce tome se concentre également davantage sur Neferet. On retrace rapidement son histoire et son penchant pour les forces obscures. C’est bref, mais suffisant pour comprendre ses motivations. Les autrices ont approfondi ce personnage dans le hors-série La Malédiction de Neferet , que j’ai dans ma PAL ; peut-être un jour me plongerai-je dedans pour en savoir plus, mais pour l’instant, cette approche me suffit.
Bref, un tome efficace, sans longueur, qui se lit facilement et offre de nombreux rebondissements, contrastant avec les volumes précédents. Après tant de tomes, il aura fallu attendre pour atteindre ce rythme, mais j’espère que ceci augure d’un dernier tome réussi pour conclure cette saga prolixe. -
#817 Hier 10:12:17
Défi relever ;) -
#818 Hier 11:03:59
LaurentVo a écritDéfi relever ;)
:pompom::pompom::pompom:
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#819 Aujourd'hui 09:39:59
<image> L'enseveli - Valérie Paturaud
Une histoire d'amitié bouleversante pendant la Première Guerre mondiale.
Sur le champ de bataille, un obus éclate. Abel n'écoute que son courage et, au péril de sa vie, sauve un inconnu d'une mort certaine.
Alors qu'Abel est en convalescence dans un hôpital de fortune, un officier défiguré vient occuper le lit voisin. Abel est ouvrier, Adrien est médecin : un gouffre social les sépare et jamais ils ne se seraient rencontrés dans la vie civile. Mais ici, dans ce lieu hors du temps, ils ne sont plus que deux hommes en souffrance.
Adrien s'intéresse à la vie d'Abel. Privé de l'usage de la parole, il écrit sur un cahier d'écolier pour communiquer. Abel, peu instruit, lit avec difficulté. Entre paroles et écrits, l'officier et le soldat partagent au fil des jours ce qu'ils ont de plus intime, de plus enseveli... jusqu'à découvrir que leurs chemins, avant la guerre, se sont déjà croisés.
Rentrée littéraire 2025 - sortie le 14 aout 2025 - lu dans le cadre #PrixRomanFnac
En quelques mots :
Un roman à l’écriture sèche, martelée, qui plonge dans les entrailles de la Grande Guerre mais reste trop souvent en surface. La douleur, le silence, la boue sont là, mais l’émotion manque, effleurée sans jamais vraiment percer. Quelques passages marquants, comme celui sur la chirurgie reconstructive, apportent un souffle inédit, mais globalement je suis restée spectatrice plus que touchée.
En beaucoup plus de mots :
Dès les premières pages, j’ai été saisie par la sécheresse du style, une écriture âpre, martelée, où les dialogues se font rares, presque absents. C’est une langue blessée, comme les corps qu’elle décrit. Nous sommes dans les entrailles de la Grande Guerre, là où l’horizon s’est éteint et où l’espoir ne survit qu’à demi-mot.
La douleur, le silence, la boue – tout respire l’oppression. Mais ce roman, s’il frôle des thématiques puissantes – la guérison, le pardon, l’amitié improbable entre deux blessés de classes sociales différentes – ne descend jamais tout à fait dans les profondeurs de l’émotion. Tout semble effleuré, comme si les mots avaient peur d’appuyer là où ça fait mal. Les souvenirs affleurent et se dissipent, les blessures sont pansées à la surface, sans atteindre le cœur.
J’aurais voulu ressentir davantage – le vertige de l’horreur, le dégoût, l’attachement, la compassion. Mais rien ne s’ancre durablement. Les multiples analepses coupent trop souvent le rythme, et les dialogues mentaux tournent parfois à vide.
Le passage sur la chirurgie reconstructive m’a pourtant interpellée. La figure réelle de Suzanne Noël ou d’Anna Coleman Ladd offre une respiration inédite, un souffle historique bouleversant. Mais ce fut tellement court ! J’aurais aimé que l’autrice leur donne davantage de place. Elles incarnent une autre forme de guerre, celle du soin, de la réparation, presque de la résurrection.
Et puis vient la dernière partie. Une tension nouvelle, une quête de vérité presque viscérale. Pour la première fois, j’ai senti une pulsation, un frisson. Mais là encore, tout va trop vite. L’enquête passionne, mais l’émotion ne trouve toujours pas sa place. Elle passe, fugace, comme un souvenir refusé.
L'enseveli est un roman qui a du fond, une matière grave et noble. Mais il manque l’âme, le souffle, l’empathie qui m’auraient permis de plonger. Je suis restée spectatrice, à distance, face à des personnages ensevelis dans leur silence autant que dans leur douleur.
Je n'ai pas lu La cuisinière des Kennedy, il est désormais dans ma pal, coup du destin ou du coup du sort, lors de cette lecture, une femme ouverte d'esprit me l'a offert. Merci à toi, mais après cette lecture, je vais attendre un certain temps avant de le découvrir.
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