Pour cette première lecture, je tiens à remercier
@Exuline qui m'a fait découvrir le site de #Netgalley
<image>"Où s'adosse le ciel" de David Diop"
À la fin du XIXe siècle, Bilal Seck achève un pèlerinage à La Mecque et s'apprête à rentrer à Saint-Louis du Sénégal. Une épidémie de choléra décime alors la région, mais Bilal en réchappe, sous le regard incrédule d'un médecin français qui cherche à percer les secrets de son immunité. En pure perte. Déjà, Bilal est ailleurs, porté par une autre histoire, celle qu'il ne cesse de psalmodier, un mythe immense, demeuré intact en lui, transmis par la grande chaîne de la parole qui le relie à ses ancêtres. Une odyssée qui fut celle du peuple égyptien, alors sous le joug des Ptolémées, conduite par Ounifer, grand prêtre d'Osiris qui caressait le rêve de rendre leur liberté aux siens, les menant vers l'ouest à travers les déserts, jusqu'à une terre promise, un bel horizon, là où s'adosse le ciel...
Ce chemin, Bilal l'emprunte à son tour, vers son pays natal, en passant par Djenné, la cité rouge, où vint buter un temps le voyage d'Ounifer et de son peuple.
De l'Égypte ancienne au Sénégal, David Diop signe un roman magistral sur un homme parti à la reconquête de ses origines et des sources immémoriales de sa parole."
Mon ressenti :
Ce fut un agréable voyage dans une double temporalité, entre l'Egypte ancienne où l'on suit le périple des bannis et le tout début du XXème siècle où Bilal refait le même chemin.
Tout au long de ce trajet, les lieux se superposent. On découvre les transformations avec plusieurs siècles d'écart. Il y a un écho entre le présent du héros et ses lointains ancêtres. le secret de la "malédiction" et des liens complexes avec son "ami" sont levés à la fin du livre, comme une belle révélation.
Roman a classé parmi les romans initiatiques, Bilal va clairement vers lui en mettant les pieds dans les traces des anciens.
J'ai trouvé fabuleuse cette idée de transmission ininterrompue pendant plus de 70 générations, une sorte de vertige des origines qui m'a donné envie de me replonger dans la généalogie.
Les personnagesL'auteur a écrit des personnages au caractère très marqué, les gentils sont gentils et les méchants très méchants. Cela fait très manichéen dit comme ça, mais cela passe très bien dans le texte qui peut ressembler à un conte.
La psychologie de Bilal est plus travaillée. L'auteur nous amène à voir ses doutes, peurs et avancées.
Il y a une très jolie clin d'œil entre le premier conteur et le dernier conteur, comme une boucle qui se ferme afin que la malédiction soit levée.
L'écritureIl y a un rythme très équilibré dans les deux récits qui se croisent. Je ne me suis jamais sentie perdue entre les deux histoires, le jeu de miroir entre les deux est très bien mené.
J'ai apprécié également le récit des origines que l'on découvre par bribe, qui vient ponctuer le récit. Le conte que l'on a plaisir à entendre comme une pause, l'histoire du soir qui apaise quelque chose, un rendez-vous que l'on se surprend à attendre.
En conclusionUn roman pour les amateurs d'histoire mais pas que (je pense qu'avoir des notions sur l'Egypte ancienne est un plus pour la lecture). Tout le monde peut se laisser bercer par ce conte qui nous fait voyager dans l'espace et dans le temps. Une belle mise en abîme. Une belle découverte.
Merci à #Netgalley pour la découverte de #oùs'adosseleciel
Belle fin de journée à vous :-)