#55
Hier 19:20:22
J'ai lu jusqu'au chapitre 7. Il ne me reste donc plus que la nouvelle à lire. :)
Chapitre 6 :
Dans ce texte, j'ai retrouvé un peu de ce qui peut me fasciner dans les données. L'IA et tout le battage marketing entre "c'est merveilleux !" et "c'est la fin du monde !" m'a beaucoup fatiguée ces dernières années et je ne crois pas avoir touché une ligne de code depuis un paquet de temps. :goutte:
Chez le principal interlocuteur de Damasio, on retrouve le potentiel créatif derrière ces outils, l'aspect découverte et comme Julie, j'ai beaucoup apprécié qu'il rappelle la vraie définition de l'IA. C'est tout de même un très grand ensemble qui regroupe de nombreux outils avec toutes sortes de spécialisations.
Après, les grands modèles me font moins peur par les données qu'ils collectent que par la confiance que les gens peuvent placer en eux ou leur capacité à créer des situations chaotiques à très grande échelle. C'est un phénomène qui s'est déjà produit plusieurs fois sur les marchés boursiers (où les ordres sont majoritairement automatisés). Il y a des garde-fou en cas d'emballement, mais je pense qu'ils sont largement sous dimensionnés.
Pour l'aspect intrusion dans la vie intime et surveillance généralisée, je crois qu'il y a un monde entre "repérer et vouloir cibler quelqu'un" et "avoir les moyens de le faire". On sent tout de même que le monde de la tech n'a aucune intention de financer quoi que ce soit qui ne soit pas rentable. La justice et la police sont rarement rentables. Et puis les Etats, les administrations, les entreprises, etc. n'aiment pas partager leurs données.
En fait, on l'oublie souvent mais tout ce beau monde prospère souvent sur des recherches payées par les deniers publics : Arpanet, ancêtre d'Internet, était un projet militaire américain, SpaceX vit sur des brevets de la NASA et le Web est né au CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire), etc.
Chapitre 7 :
Beaucoup de réflexions dans ce chapitre dans lequel je retiens surtout deux choses :
1. La Silicon Valley est vorace en ressources et force est de constater qu'elle ne s'est pas donné les moyens de les sécuriser (les rois des terres rares sont chinois...). D'ailleurs, le monde de la tech commence à se faire des ennemis, car il a fait monter les prix de l'électricité et pose des problèmes pour les approvisionnements en eau. Bref, le monde virtuel a un côté très matériel.
2. Derrière les beaux discours innovateurs des géants de la tech, il y a des peurs et des désirs assez ordinaires : peur de la mort, recherche du pouvoir, obsession maladive pour le contrôle, etc. et je suis assez d'accord avec l'idée qu'il faudrait faire naitre d'autres rêves, d'autres possibles. Nos imaginaires ont été colonisés par des récits hyper technologiques.
Je suis aussi contente que Damasio évoque le fait qu'on néglige l'intelligence des autres êtres vivants de cette planète en essayant de dénicher une conscience dans des "IA".