[Ferraro, Audrey] Un amour de Camino

Découvrir un peu plus l'univers de "Un amour de Camino"....

Que raconte votre roman, Un amour de Camino ?
>> Le livre parle du chemin de Compostelle. Il raconte la découverte d'un pays — l'Espagne — au rythme de la marche, les douleurs qu'on peut ressentir sur ce parcours de légende de 800 kilomètres... C'est aussi l'histoire de deux personnages, Frank et Ester, qui vont se découvrir, se chercher... La fin est inattendue.

S'agit-il d'un récit autobiographique ?
>> Tout écrivain s'inspire de son vécu. Dans un roman, il y a une part de réel et une part de fiction. Je n'aurais pas pu écrire sur le chemin de Compostelle sans l'avoir parcouru. Mais je ne me voyais pas écrire un énième témoignage sur le sujet. En reprenant mes notes de voyage quelque temps après, j'ai replongé dans la magie de Compostelle. J'ai retranscrit ces impressions sur ordinateur et je me suis laissée dépasser par l'écriture. Je suis passée du « je » à « elle », puis à « elle et il » — Ester et Frank.
L'histoire a germé dans mon esprit, elle m'a envoûtée. Une nuit, j'ai rêvé de l'intrigue. Je l'ai écrite à 3 heures du matin ! Quand une histoire vous hante, que des personnages apparaissent et commencent à vous parler, il faut le coucher sur papier pour s'en libérer.

Ce roman est publié 10 ans après votre propre pèlerinage...
>> Le chemin de Compostelle habite tout pèlerin qui l'a parcouru. Il le nourrit de sa magie, de ses rencontres. Mais il est très difficile d'en parler immédiatement. Une fois l'expérience digérée, on est en mesure de la partager. Je l'ai fait à travers l'écriture de ce livre. Ça a été un deuxième chemin, spirituel. Je suis allée au bout de mes forces pour arriver à la fin de cette histoire. Je n'avais plus du tout d'énergie, comme après les 34 jours passés sur le chemin de Compostelle !

Quelle était votre quête ?
>> Je suis baptisée, mais je ne l'ai pas fait pour une raison religieuse. Je voulais vivre une aventure comme dans les livres. Le chemin de Compostelle a été mon rite de passage à l'âge adulte, après mes études. C'était une transition pour sortir mon nez des bouquins, me mettre un peu en danger. Je voulais trouver l'extraordinaire en quittant mon confort.

Qu'avez-vous trouvé en chemin ?
>> Ça m'a ouvert les yeux. J'ai compris qu'on pouvait éviter certaines erreurs en se posant les bonnes questions. La société qui m'entoure est-elle ce que je souhaite ? Dois-je accepter tout ce qu'elle me propose ? Est-ce que je veux réinventer le quotidien ? Le pèlerin s'extrait de la société, revient au rythme humain de la marche, avance vers l'inconnu avec un seul change dans son sac... Pour être heureux, il faut vivre dans le présent. Avoir toujours plus ne garantit pas le bonheur. Ce qui m'effraie, dans la société actuelle, c'est la course au profit, à la technologie.

Vous ne passez pas par le circuit classique de l'édition
... >> Mon éditeur réalise l'impression papier et la diffusion numérique. Le livre ne sera jamais épuisé car il est imprimé à la demande. Des librairies vont le commander ponctuellement, pour les dédicaces. Je vais reprendre mon bâton de pèlerin pour le faire découvrir !

Avez-vous un autre roman en préparation ?
>> Quand j'ai eu mon livre entre les mains, j'ai pris conscience que l'histoire ne m'appartenait plus, que les personnages étaient livrés aux lecteurs... Et puis Ester m'a titillée. Elle a encore des choses à dire. Je pense qu'il y aura une suite mais je ne sais pas encore vers quel horizon cela va la mener. Elle nous réserve encore des surprises.