Voici enfin le compte rendu du book club :)
Présentation : Le thème du Book Club du 18 janvier était L’Apocalypse. Nous avons donc choisi de lire La Route de Cormac Mc Carthy. Une nouvelle fois, les participants ayant animé la discussion ont été nombreux : Nathalie, Nanapomme, Flof13, Gentiane, Isabelle, MummyVivi, Poulp, Siana, mimi54, Nelfe, unchocolatdansmonroman, RafibookJunky, Stelphique, Josh, achille49, Avalon, Furby71, Frankie, KnitSpirit, Bibliophile, Sisol, Yahrou, Kllouche, mimigogotte, Salsera15.
Les notes attribuées au roman vont de 3 à 10, ce qui visiblement montre que soit on l’aime, soit on le déteste.
Général : Pour beaucoup ce roman a été un coup de cœur, d’autres en ont abandonné la lecture. Les points faibles évoqués sont toutefois plus nombreux que les points forts : trop de zones d’ombre, pas d’explications sur l’Apocalypse, des scènes choquantes et violentes (notamment concernant le cannibalisme), un style d’écriture trop spécial, une ambiance noire qui peut être considérée comme déprimante, un manque de ponctuation, un thème traité de manière stéréotypée, des « méchants » pas assez mis en avant, et enfin pour certains une fin un peu « facile ». Cependant, les points forts qui ressortent du débat ont été mis en avant à plusieurs reprises. En effet, la relation entre le père et le fils a séduit la plupart des membres, tout comme la manière de traiter la survie des personnages et la vision de l’apocalypse. Les émotions ressenties n’ont en revanche pas fait l’unanimité.
Dans la partie générale, des points plus précis ont été abordés, notamment le fait que l’homme et le fils n’aient pas de nom, ce qui pour certains a servi l’histoire et mis en avant la survie. Cependant, concernant la survie, un membre a ressenti une impression plus liée à une notion de vadrouille que de réelle survie.
La plupart des lecteurs ont confirmé que la vision de la fin du monde était plausible et donnait un caractère réel au roman.
L’intrigue et les personnages : Certains participants au Book Club ont vu une dimension prophétique à travers la vision du feu, que l’homme inclurait dans l’aventure pour que l’enfant s’accroche à la vie et continue de se battre. Le feu serait synonyme de vie et d’espoir. Le père et le fils se complètent ; certains ont trouvé le fils plus courageux car il protège le père de la folie, d’autres ont pensé que le père était brave et souhaitait inculquer des valeurs au petit. Il a été noté que les choix se faisaient toujours à deux et que les deux personnages dépendaient l’un de l’autre, mais il est apparu à certains que le père dépendait plus du fils, qui le tire vers le haut et qui pourrait survivre sans lui, le contraire étant remis en cause. Nous avons été nombreux à nous interroger sur l’absence de prénom et à remarquer la difficulté à rentrer dans la vie des personnages sans rien connaitre d’eux, ou presque.
A également été remarquée, la quasi-absence de femmes, excepté la mère, ainsi que la femme enceinte et la femme cannibale, l’une porte la vie et l’autre la mort. Concernant le rôle de la mère, elle est apparue lâche à certains et courageuse à d’autres ; l’hypothèse a aussi été émise que l’homme n’était pas pour rien dans l’abandon de la mère, mais aussi qu’il en était jaloux car elle avait pu s’extirper de ce chaos.
Toutefois, pour le plus grand nombre, ce roman est un témoignage de force et d’une volonté de survivre lorsqu’il ne reste plus rien.
L’apocalypse : La Route est un livre d’actualité car on parle beaucoup de la fin du monde depuis plusieurs mois, et pas seulement à cause du calendrier Maya, mais plutôt à cause de catastrophes nucléaires ou écologiques. La vision de l’apocalypse est apparue comme noire et effrayante mais adoucie à la fin par la possibilité d’une nouvelle famille pour le petit. Cette vision de fin du monde est apparue presque à tous plausible, tout comme le cannibalisme ambiant. Les personnages se trouvent dans une sorte de résignation, face à des êtres dépourvus d’humanité. On sent que dans ce récit, on est au bout de la fin du monde, toutes les communautés ont disparu. Cependant, certains des lecteurs ont pensé qu’un espoir était possible et qu’un petit groupe pouvait survivre, grâce à une végétation encore vivante, et ce malgré la disparition des animaux.
Certains ont trouvé intéressant de ne pas connaitre le pourquoi du comment de cette apocalypse, ni en quelle année les personnages se trouvent.
Le style et le film : Concernant le style de l’auteur, deux points de vue sont opposés. Soit le style a freiné la lecture (manque de ponctuation et une syntaxe qui alourdit le récit), soit les participants l’ont trouvé adapté à l’histoire, poétique et même convenant aux pensées du père qui perd souvent le fil de la vie.
Certains ont noté que le style retranscrivait plus les évènements que de réelles émotions. Quant au film, pour la plupart il a semblé fidèle au roman, lent et gris, et les émotions ont été préservées. La route est apparue à certains comme un troisième personnage.
En conclusion : Un book club très riche en échanges, qui a permis de dévoiler d’autres pistes de lectures sur le thème : Je suis une légende, Cygnis, les œuvres de Stephen King. Mais également le film The Mist.