Les Monstres d'Outre-terre, tome 1 : L'apprentie-chasseuse de David Moitet
Amatrices et amateurs de Far West, de monstres et, évidemment, de littérature pour la jeunesse, ce roman pourrait bien vous plaire. Auprès de moi, en tout cas, il a fait son travail.
Difficile, en effet, de ne pas penser à l’histoire de la Conquête de l’Ouest au XIXème siècle quand on lit ce premier tome de la duologie des Monstres d’Outre-Terre ; en lieu et place des peuples autochtones y trouvons-nous des monstres, pointés du doigt comme étant dangereux pour la bonne marche et la survie de l’humanité. Pour les empêcher d’interférer avec les bonnes gens, les différentes communautés font appel aux chasseurs de monstres dont le plus connu est Ian Robinson, le père de Sarah, personnage principal de l’histoire.
De la fantasy qui prend place dans l’Ouest américain du XIXème siècle, c’est pas banal, et ça tend à être salué. Ah, oui, c’est bien de la fantasy, et non pas de la science-fiction et encore moins de l’uchronie, comme j’ai pu le lire dans un avis publié plus tôt.
Je déplore un rythme un peu mauvais - j’ai lu les épreuves non-corrigées du roman, données en main propre quelques mois avant sa publication (oui, je sais, c’était il y a un an…), j’ose espérer que c’est un peu mieux bâti dans la version définitive. L’action est constante, ne laissant pas la place à ne serait-ce qu’un peu de profondeur pour les personnages de Sarah et Tom, ou même du rapport entre monstres et humains. Dans ma version du roman, ce dernier fait moins de 200 pages, c’est un peu court pour développer un monde tellement intéressant à explorer ! David Moitet a mis le doigt sur une idée brillante, dommage que le développement soit un peu trop rapide. Que ce soit de la littérature pour la jeunesse n’excuse rien : pour la même tranche d’âge, on trouve des romans d’aventure qui prennent un peu plus leur temps pour acquérir davantage de profondeur.
Un monde très intéressant donc, une allégorie du traitement des Amérindiens par les colons durant le XIXème siècle adressée à un lectorat âgé entre 8 et 10 ans, tachée par une écriture un peu trop pressée par moments : c’est une lecture tout à fait agréable, un imaginaire inédit en littérature pour la jeunesse (ou, en tout cas, rarement exploité : je pense que, XIXème siècle oblige, beaucoup de plumes auraient opté pour du steampunk plutôt que pour de la fantasy (le steampunk étant un sous-genre de la SF ; ajoutez-y du merveilleux, et alors on est dans le cadre de la science-fantasy)). Un quasi sans faute !
Genre : Aventure - Fantasy