Léontin et Tyvol, tome 1 : Pilleurs de corps
Fleur le Derff2016

C’est très simple : tout ça c’était la faute de mes parents. Quoiqu’à l’époque je ne le savais pas, que j’avais des parents. Sinon je n’aurais pas été dans un orphelinat, n’est-ce pas ?
Tout a commencé le jour où l’Illustre Senseuse a déboulé au Grand-Jardin (l’orphelinat, faut suivre). Elle m’a dit que j’étais super doué à un truc – le détachement – et que ça faisait de moi la personne la plus adaptée à un voyage dans l’univers. Le détachement, je ne savais même pas ce que c’était, mais comme c’était la première fois que l’on me disait que j’étais super fort à quelque chose, je n’ai pas fait le difficile : j’ai dit oui.
Le rapport avec mes parents ?
C’est là que je me dis que, finalement, elle n’est peut-être pas si simple que ça mon histoire.
C’est qu’en fait, l’Illustre Senseuse, quand elle est venue me voir, elle ne m’a pas tout dit. Loin de là. Par exemple, elle ne m’a pas du tout parlé de la guerre qui se préparait à Nova, ni du Prince du Sud, ni de ce qu’il demandait au Consilium. Elle ne m’a même pas parlé de mes parents, alors qu’elle connaissait toute leur histoire !
Mais voilà : elle avait promis de ne rien dire et avec Tyvol on est partis de l’autre côté de l’univers.
Léontin, 14 ans, explorateur-senseur

Pour moi, ça a été différent : si l’Illustre m’a choisi, c’est parce que je suis intelligent.
Pour le projet Taskov, elle m’a tout de suite parlé du Prince du Sud, de la guerre, et du besoin de mettre les satellites en sécurité. Ce qui aurait dû me mettre la puce à l’oreille, c’est quand elle a précisé de ne rien répéter à Léontin. Avec le recul, ça sentait déjà l’embrouille. Mais j’étais tellement fier et excité à l’idée de partir dans Taskov que je n’ai pas prêté attention aux combines louches : j’ai juste dit oui.
Tyvol, 13 ans, explorateur-pilote