#26 29 Mars 2017 21:41:39
Je suis d'accord avec vous concernant le personnage de Paul ! Pour moi il représente un peu la pression sociale exercée sur les femmes aujourd'hui :
- il y a celle qui s'occupe des enfants, dévouée qui tombe parfois dans le cliché de la ménagère parfaite. Elle est sur un pied d'estale, intouchable, vénérée. Pourtant cette iconisation dissimule aussi l'idée de soumission et du mépris.
- il y a celle qui ne peut s'épanouir uniquement dans son rôle de mère. Elle choisit donc de poursuivre sa carrière et se retrouve culpabilisée, déchirée entre ces 2 désirs.
Il y a Paul, le mari qui trouve sa femme attirante lorsqu'elle reprend sa vie professionnelle mais frustrante également. On sent qu'il aurait préféré qu'elle reste à la maison et ne valorise pas sa carrière.
Il y a le collègue de Myriam qui reconnait davantage son individualité en tant que femme mais considère peu la mère. J'ai ressenti ce clivage dans le livre. Pourtant, on ressent que Myriam est très maternelle lorsqu'elle retrouve ses enfants et se bat au quotidien pour réunir ces 2 aspects féminins.
Une autre dimension du livre m'a interpellée : l'attitude du patron envers son employée. Peut on toujours se réfugier derrière un contrat, une pseudo distance professionnelle alors que les limites semblent largement avoir été franchies avec la nounou ? Le couple semble utiliser ce prétexte pour se donner bonne conscience. Il voudrait réduire Louise à sa fonction, sans se préoccuper de la personne. Jusqu'où ne doit on pas se sentir concerné par les problèmes d'autrui ? Pour moi, c'est une critique de notre société individualiste. On retrouve le manque d'authenticité dans le rapport à l'autre, les liens superficiels sous l'apparente gentillesse du couple vis à vis de Louise. Myriam et Paul s'intéresse peu à la personne de Louise, elle existe uniquement à leurs yeux dans la satisfaction narcissique qu'elle leur apporte.