[Claudel, Philippe] Le rapport de Brodeck

 
  • Ellcrys

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    #1 24 Décembre 2009 10:59:57

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    Le rapport de Brodeck
    De Philippe Claudel
    Editions Stock - Août 2007



    Présentation de l'éditeur :
    Le métier de Brodeck n'est pas de raconter des histoires. Son activité consiste à établir de brèves notices sur l'état de la flore, des arbres, des saisons et du gibier, de la neige et des pluies, un travail sans importance pour son administration. Brodeck ne sait même pas si ses rapports parviennent à destination. Depuis la guerre, les courriers fonctionnent mal, il faudra beaucoup de temps pour que la situation s'améliore. «On ne te demande pas un roman, c'est Rudi Gott, le maréchal-ferrant du village qui a parlé, tu diras les choses, c'est tout, comme pour un de tes rapports.»Brodeck accepte. Au moins d'essayer. Comme dans ses rapports, donc, puisqu'il ne sait pas s'exprimer autrement. Mais pour cela, prévient-il, il faut que tout le monde soit d'accord, tout le village, tous les hameaux alentour. Brodeck est consciencieux à l'extrême, il ne veut rien cacher de ce qu'il a vu, il veut retrouver la vérité qu'il ne connait pas encore. Même si elle n'est pas bonne à entendre."À quoi cela te servirait-il Brodeck ? s'insurge le maire du village. N'as-tu pas eu ton lot de morts à la guerre ?Qu'est-ce qui ressemble plus à un mort qu'un autre mort, tu peux me le dire ? Tu dois consigner les événements, ne rien oublier, mais tu ne dois pas non plus ajouter de détails inutiles. Souviens-toi que tu seras lu par des gens qui occupent des postes très importants à la capitale. Oui, tu seras lu même si je sens que tu en doutes..."Brodeck a écouté la mise en garde du maire.Ne pas s'éloigner du chemin, ne pas chercher ce qui n'existe pas ou ce qui n'existe plus. Pourtant, Brodeck fera exactement le contraire.

    Source jaquette et présentation : amazon.fr

    Mon avis :

    Un excellent roman, magique et très émouvant

    Dernière modification par Ellcrys (19 Septembre 2013 11:51:23)

  • Emeralda

    Bibliothécaire en chef

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    #2 24 Décembre 2009 17:04:06

    Je n'ai pas encore eu l'occasion de le lire, mais il me tentait bien lui aussi !
  • Belledenuit

    Cajoleur de couvertures

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    #3 25 Décembre 2009 14:24:20

    Livre lu en mars 2009 dans le cadre du Prix des Lecteurs du Livres de Poche 2009

    Mon avis :
    J’ai terminé (enfin !) ce livre qui m’a donné bien du mal je vous l'avoue.
    Tout d’abord, le thème abordé par Philippe Claudel : les horreurs perpétrés par les nazis lors de la seconde guerre mondiale.
    Même si tout est en sous-entendus puisque l’auteur ne fait pas dire clairement par Brodeck les mots qui font mal (camp de concentration, déportation…), on « voit » toute l’horreur que cet homme a vécu pendant près de deux ans lorsqu’il raconte, par bribes, son histoire.
    Ayant lu des ouvrages du même genre il y a peu, j’avoue, j’ai eu une overdose. Si j’avais su qu’il s’agissait de ce thème (entre autre chose), je ne me serais pas plongée dedans.
    Non pas qu’il ne faille pas le lire, bien au contraire, mais un peu de temps entre les lectures du même genre s’impose pour mieux les digérer.
    « Elle s’appelait Sarah » de Tatiana de Rosnay est encore dans ma mémoire et avec « le rapport de Brodeck » c’est la lecture de trop !
    Dès le premier chapitre, en comprenant de quoi cela allait traiter, j’ai dit à ma fille : « Ouhhh ça va être une lecture difficile. »
    Et effectivement, j’ai eu bien du mal à lire cinquante pages à la suite. Il me fallait faire des coupures régulièrement pour assimiler ce que Brodeck racontait.
    Ajouté à cela, la façon dont Philippe Claudel entreprend sa narration.
    Brodeck raconte son histoire (en parallèle avec le rapport qu’il doit rédiger) et il prend pour ce faire des détours qui donnent une impression de longueur à l’ouvrage.
    D’ailleurs, il le dit lui-même : « J’ai relu tantôt mon récit depuis le début. (…) Cela manque d’ordre. Je pars dans tous les sens (…) » (p. 253)

    Une chose est sûre : il ne se trompe pas quand il affirme cela !
    C’est d’ailleurs déroutant par moment et il faut vraiment bien se concentrer sur la narration pour ne pas perdre le fil de l’histoire.
    Mais (parce qu’il y en a un quand même), tout cela est nécessaire pour la fin. On comprend alors le pourquoi de tout ça. Mais cette fin est choquante (en tout cas pour moi). Elle laisse un goût amer au fond de la gorge, un certain écoeurement. C’est détestable.
    Ce sera encore un livre que je n’oublierai pas mais que j’aurais préféré découvrir à un autre moment.
  • constance-ciel

    Improvisateur de marque-pages

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    #4 16 Février 2010 18:18:13

    Ce livre, étudié en cours de français et mis en relation avec mon cours d'histoire-géo, m'est "resté en travers de la gorge" comme on dit : Philippe Claudel utilise des mots durs pour nous choquer, nous émouvoir et nous faire réfléchir. Je pense que, comme avec Les Âmes Grises, il veut nous faire réfléchir sur la part d'atrocité qu'il y a en chacun de nous, c'est d'ailleurs pour cela que nous sommes tellement plongés dans la culpabilité de Brodeck. Et il ne cite pas le lieu et le moment, même si le parallèle avec la seconde guerre mondiale est très vite établie, au point de se demander si ces atrocités ne pourraient survenir dans un autre temps et une autre époque...
    La déstructuration du récit me déstabilisait au début, mais quand des fils conducteurs entre les différents moments se mettent en place, j'ai compris et trouvé du sens à la construction. Un sens qui me démontrait l'horreur qu'il y avait dans chaque écho (échos entre différents moments de la vie de Brodeck et échos entre la fiction et la réalité).
    Un roman qui ne laisse pas indifférent.
  • Alexielle

    Surfeur des couvertures

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    #5 17 Février 2010 11:52:12

    L'ambiance des plus lourdes, chargée de menaces et l'histoire très dure, racontée par Brodeck, chargée de vécu et de sentiments amers m'ont un peu dérangée. Du coup, j'en ai lu la moitié mais n'ai pas trouvé le courage de le terminer! je pense que ce n'est tout simplement pas le moment pour moi! surtout que peu avant, j'avais déjà lu un livre sur la vie dans les camps de concentration! je le reprendrai donc plus tard!
  • L'Ogresse

    Lecteur initié

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    #6 18 Février 2010 14:11:38

    Ce livre est dans ma LAL...tout ca ne me donne pas tres envie de le lire...
  • FaFa

    Chercheur de mots

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    #7 23 Février 2010 10:14:15

    Moi franchement, même si cet auteur me touche beaucoup, je n'ai pu le lire. Quand il s'agit de parler des camps, je ne peux pas. Mais il a le chic pour installer une atmosphère lourde et grise (je trouve que dans ses bouquins, il y a toujours un ciel gris...)
  • cacahuète

    Insomniaque des livres

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    #8 21 Novembre 2011 10:23:57

    Je viens de terminer ce livre.....
    c'est difficile de parler d'un tel livre tant il en ressort de la noirceur, de la cruauté, tant le malaise est grand durant toute la lecture, mais il en ressort également une telle beauté, une telle sensibilité qu'on ne peut en sortir avant d'avoir tourné la dernière page... et que longtemps après, on est encore avec Brodeck à se promener dans les rues de son village.......
    un livre à lire absolument !
  • joyeux-drille

    Cyrano de Fontenay

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    #9 21 Novembre 2011 18:43:08

    Vous évoquez tous l'histoire, mais c'est surtout un récit su notre relation à l'autre, à l'étranger. Et si le contexte, qui reste volontairement flou, est bien celui que vous évoquez, c'est d'abord un roman contemporain qui nous parle à nous, Français du début du XXIème siècle.
  • jostein

    Mange-mots

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    #10 21 Novembre 2011 20:44:06

    C'est, je crois, mon roman préféré de cet auteur.