@Luis: ça y est voilà enfin ma chronique, comme tu vois j'ai pas lésiné! :P
@Tautiton: si Damné n'est pas ésotérique ça me va! Haha et si c'est violent c'est encore mieux!! :-) :emb:
@Julie86: je pense exactement pareil que toi pour Reflex, je m'attendais à beaucoup mieux! :S
@Neko: bonne continuation avec Les Salauds Gentilshommes, j'ai vu que t'avançais pas mal en ce moment ;) Oh oui Janua Vera il faut que tu te le procures!!! :aouh:
<image> Voyage au bout de la nuit de L.F. Céline.
Sûrement le livre que je redoutais le plus de sortir de ma PàL, principalement pour deux raisons: le sujet avait l'air assez dur et déprimant, et le passé collabo de l'auteur, qui m'a longtemps fait me demander si par principe et respect pour les résistants je ne devrais pas m'interdire cette lecture, et renier non seulement l'homme mais aussi l'auteur. C'est surtout grâce aux encouragements de Luis que j'ai fini par prendre le taureau par les cornes et organiser une LC avec Jul' et Ewatoppno. Au final ça n'a pas été aussi éprouvant qu'escompté, même si j'ai mis quasiment 1 mois pour voir 'le bout du tunnel'.
Contrairement à mes attentes seulement 100p/500 sont consacrées à la 1ère Guerre Mondiale, et cette partie est encore subdivisée en deux autres, l'une axée sur l'enfer des tranchées et l'autre sur la lutte, les stratagèmes, les mascarades et atermoiements pour se faire déclarer psychologiquement inapte et éviter le retour au front. Il n'y a pas de héros seulement des hommes, entre lâcheté et aveuglement absurde, virulent plaidoyer contre la guerre et son image faussement héroïque. A faire lire à tous! :ok:
Puis on suit Ferdinand Bardamu le héros dans l'Afrique tropicale, puis aux Etats-Unis dans les usines Ford avant qu'il ne revienne en banlieue parisienne installer son modeste cabinet de médecin. Un petit tour à Toulouse puis il devient salarié d'un hôpital psychiatrique avant d'en devenir le sous-directeur. Dans toutes ses pérégrinations il se trouve précédé ou rejoint par Robinson, son plus proche compagnon d'infortune, pour lequel il éprouve de l'admiration, puis du dégoût et enfin de la lassitude, personnage que je perçois comme son double, le miroir de son âme.
Empreint de désillusion, de misère, de lâchetés, les reflets lumineux paraissant au bout de la nuit sont une allégorie de la mort, délivrance suprême de cette condition humaine futile et méprisable.
Difficile avec ça de s'attacher aux personnages, cependant quelques uns sortent du lot: le petit Bébert (sacré garnement), et surtout la vieille Henrouille, agripée à la vie comme une sang-sue :trinquent:, et même sa belle-fille qui devient sympathique à force d'échouer à se débarrasser de sa belle-mère, ça en devient risible :ptdr: Moment tordant que le coup du pétard :pan:, on a l'impression qu'un ange gardien obstiné veille sur la vieille :angel: (c'était sûr que ça allait leur revenir en pleine gueule! XD ).
A part ça une plume relativement simple mais quelques traits qui portent loin:
- "Ils volaient pour se distraire, pour avoir l'air d'en avoir encore le temps. Des envies de toujours. Le canon pour eux c'était rien que du bruit. C'est à cause de ça que les guerres peuvent durer. Même ceux qui la font, en train de la faire, ne l'imaginent pas. La balle dans le ventre, ils auraient continué à ramasser de vieilles sandales sur la route, qui pouvaient 'encore servir'. Ainsi le mouton, sur le flanc, dans le pré, agonise et broute encore."
- "Je ne recevais plus du tout de nouvelles de Lola, ni de Musyne non plus. Elles demeuraient décidément les garces du bon côté de la situation où régnait une consigne souriante mais implacable d'élimination envers nous autres, nous les viandes destinées aux sacrifices."
- "La lettre anonyme? Douche sur les plumes! Madame Herote en recevait chaque jour un petit paquet pour son compte de ces lettres non signées et qui ne sentaient pas bon, je vous l'assure. Elle en demeurait pensive, éberluée pendant dix minutes environ, mais elle se reconstituait tout aussitôt son équilibre, n'importe comment, avec n'importe quoi, mais toujours, et solidement encore car il n'y avait dans sa vie intérieure aucune place pour le doute et encore moins pour la vérité".
- "L'amour c'est comme l'alcool, plus on est impuissant et soûl et plus on se croit fort et malin, et sûr de ses droits."
- "La médecine, c'est ingrat. Quand on se fait honorer par les riches, on a l'air d'un larbin, par les pauvres on a tout du voleur."
- "Les hommes y tiennent, à leurs sales souvenirs, à tous leurs malheurs et on ne peut pas les en faire sortir. Ca leur occupe l'âme. Ils se vengent de l'injustice de leur présent en besognant l'avenir au fond d'eux-mêmes avec de la merde. Justes et lâches qu'ils sont tout au fond. C'est leur nature."
- "Des jérémiades, pour les vieillards, ce qu'on lui avait offert depuis vingt ans, elle n'en voulait plus la vieille Henrouille. Celui-là de rôle qui lui arrivait elle ne le lâchait plus, virulent, inespéré. Etre vieux, c'est ne plus trouver de rôle ardent à jouer, c'est tomber dans cette insipide relâche où on n'attend plus que la mort. Le goût de vivre lui revenait à la vieille, tout soudain, avec un rôle ardent de revanche. Elle n'en voulait plus mourir du coup, plus du tout. De cette envie de survivre elle rayonnait, de cette affirmation. Retrouver du feu, un véritable feu dans le drame."
- "Cette idée qu'avait eu ce Protiste paraissait, en la reméditant, décidément, bien raisonnable. Ces curés ils savent tout de même vous éteindre les pires scandales."
- "On a beau dire et prétendre, le monde nous quitte bien avant qu'on s'en aille pour de bon. [...] On n'est plus qu'un vieux réverbère à souvenirs au coin d'une rue où il ne passe déjà presque plus personne."
<image> Reflex de Maud Mayeras.
J'en espérait beaucoup mieux, l'écriture est maladroite, hachée. Iris est totalement antipathique depuis le début, les ficelles sont grosses et l'intrigue peu crédible; et on s'ennuie, il ne se passe strictement RIEN entre le début et la fin :baille: La couverture est immonde et sans rapport avec le livre :-1:
<image> Récits du Vieux Royaume, tome 1: Janua Vera de jean-Philippe Jaworski.
Sublime découverte (à l'image de sa superbe couverture :heart: )! :aouh: Des petites nouvelles sans prétention mais d'une richesse exceptionnelle. L'auteur excelle dans l'art d'installer un décors onirique qui nous transporte littéralement dans un autre espace-temps. Son vocabulaire est d'une justesse et d'une poésie merveilleuses. J'ai adoré parcourir cet univers enchanté auprès des différents personnages touchants et uniques de ces contes d'un royaume perdu :pink: Je les ai tous énormément appréciés, mais celui qui m'a étreint le cœur est Le Conte de Suzelle sur l'insignifiante empreinte d'une vie. Gagathe m'a offert Gagner la guerre du même auteur, et j'ai d'autant plus hâte de m'y embarquer! :P
<image> Cristal qui songe de Theodore Sturgeon. Bon je l'ai lu sans envie, juste pour diminuer un peu ma PàL. Je l'ai pas du tout apprécié, destiné à un public jeunesse, trop prévisible, incohérent et rempli de bons sentiments dégoulinant de mièvrerie. Sans intérêt.
J'ai commencé L'Empire barbare, tome 1: Thorn le Prédateur de Garry Jennings, en LC avec Jul' & Ewatoppno (oui je sais j'arrête pas avec les LC en ce moment :angel: ) le début est très déstabilisant, j'avance pas très rapidement. Je cherche un livre à me mettre sous la dent :P
Bonnes lectures à tous!!! J'espère avoir le temps de passer sur vos suivis rapidement ;)