L'empire des signesRoland Barthes1970

J'ai bien apprécié cet essai de Barthes. Ce n'est clairement pas ma plus belle et agréable lecture à ses côtés, car il faut dire que, bien que son structuralisme seyait parfaitement à cette entité du Japon pour s'en rapprocher, tout est tout de même très conceptuel. C'est vrai une lecture qui appauvrit le pays, comme il se doit, contrairement aux conceptions orientalistes périmées. Intriguant.{16}

L'auteur nous dépeint un Japon d'un point de vue très philosophique. J'ai apprécié la plume mais je suis passée à côté de certains passages, ça mérite plusieurs lectures. J'ai beaucoup apprécié la réflexion sur les haikus.

Simplicité et fulgurance d'une analyse... sémiologique, anthropologique, philosophique ? En tout cas, un bel hommage au Japon du quotidien, sensuel, subtil, symbolique. Un baume parfait pour des yeux abîmés par la lecture de L'orientalisme d'E. Saïd (au hasard). Deux autres regards occidentaux à ne pas manquer : Le chrysanthème et le Sabre (R. Benedict, 1946) ; Tokyô Sanpô (F. Chavouet, 2009).

Quelques passages poétiques, mais globalement, la vision que Barthes se fait du Japon, et surtout, cette vision superposée à sa vision de la littérature. Il lit le pays comme une œuvre. Certes, parfois, c'est subtil, et le lecteur a l'impression qu'il a saisi un aspect du Japon ; mais parfois, il ne voit pas le rapport, et se demande si le Japon n'est pas un prétexte à plus de théorie.

Perché un peu, poétique beaucoup, japonais passionnément, Barthes à la folie. Parfois il exprime très bien ce qu'il voit mais parfois j'ai l'impression qu' il voit surtout ce qu'il veut : il a une clé (sémiologique) alors il dispose le Japon en forme de serrure (sémantique).