Synopsis
Une étude du Journal of Social and Clinical Psychology évalue à 30 minutes le temps maximum d’exposition aux réseaux sociaux et aux écrans d’Internet au-delà duquel apparaît une menace pour la santé mentale. D’après cette étude, mon cas est désespéré, tant ma pratique quotidienne est celle d’une dépendance aux signaux qui encombrent l’écran de mon téléphone. Nous sommes tous sur le chemin de l’addiction : enfants, jeunes, adultes.
Pour ceux qui ont cru à l’utopie numérique, dont je fais partie, le temps des regrets est arrivé. Ainsi de Tim Berners Lee, « l’inventeur » du web, qui essaie de désormais de créer un contre-Internet pour annihiler sa création première. L’utopie, pourtant, était belle, qui rassemblait, en une communion identique, adeptes de Teilhard de Chardin ou libertaires californiens sous acide.
La servitude numérique est le modèle qu’ont construit les nouveaux empires, sans l’avoir prévu, mais avec une détermination implacable. Au cœur du réacteur, nul déterminisme technologique, mais un projet qui traduit la mutation d’un nouveau capitaliste : l’économie de l’attention. Il s’agit d’augmenter la productivité du temps pour en extraire encore plus de valeur. Après avoir réduit l’espace, il s’agit d’étendre le temps tout en le comprimant, et de créer un instantané infini. L’accélération générale a remplacé l’habitude par l’attention, et la satisfaction par l’addiction. Et les algorithmes sont aujourd’hui les machines-outils de cette économie…
Cette économie de l’attention détruit, peu à peu, nos repères. Notre rapport aux médias, à l’espace public, au savoir, à la vérité, à l’information, rien n’échappe à l’économie de l’attention qui préfère les réflexes à la réflexion et les passions à la raison. Les lumières philosophiques s’éteignent au profit des signaux numériques. Le marché de l’attention, c’est la société de la fatigue.
Les regrets, toutefois, ne servent à rien. Le temps du combat est arrivé, non pas pour rejeter la civilisation numérique, mais pour en transformer la nature économique et en faire un projet qui abandonne le cauchemar transhumaniste pour retrouver l’idéal humain… »
Moyenne
14.0
62 votes
MOYEN
4 éditions pour ce livre
2020 Editions Le Livre de Poche
168 pages
1er avril 2020
ISBN : 9782253101253
2019 Editions Grasset
180 pages
10 avril 2019
ISBN : 9782246819295
Qui a lu ce livre ?
100 membres ont lu ce livre
6 membres lisent ce livre
95 membres veulent lire ce livre
99 membres possèdent ce livre
1 chronique de blog
-
21 Mai 2019Yuko en pages13 / 20Lire la chronique
En vous inscrivant à Livraddict, vous pourrez partager vos chroniques de blog !
5 commentaires
Pour poster un message, il faut être inscrit sur Livraddict
-
14 / 20 Le 29 Septembre 2024 à 19:49 ChrissGth
Lecture très intéressante malgré qu'elle parte parfois dans tous les sens. Le lecteur finit par s'y perdre. Cet essai mériterait de mettre plus en avant ses sources.
-
15 / 20 Le 07 Juillet 2024 à 15:47 RiRead
Édifiant sur le marché de l'attention et des réseaux sociaux. Ce court essai décrit les rouages d'un système pensé pour entretenir le comportement de consommation et d'addiction de ses utilisateurs. Une démonstration d'autant plus percutante que l'essai a été écrit avant le confinement et l'explosion de Tiktok. Si je partage moins l'optimiste conclusion, le lire participe au nécessaire sursaut.
-
15 / 20 Le 19 Juin 2020 à 16:23 Maekozsrx
Lecture pertinente et intéressante. Le style d'écriture est un peu inégal ce qui peut rendre la lecture parfois laborieuse. Malgré cela, on y retrouve de bonnes pistes de réflexion et de remise en question ainsi que de nombreuses données et informations.
-
12 / 20 Le 28 Novembre 2019 à 22:01 piupiu34
Livre assez difficile à lire, pas toujours accessible et s’en va parfois dans tous les sens, c’est dommage ! Il est tout de même intéressant et permet une réflexion/remise en question, surtout dans les dernières pages !
-
14 / 20 Le 06 Août 2019 à 17:43 Myss_tyk
Essai intéressant mais qui aurait pu l'être tellement plus! Sa forme est assez brouillon, l'analyse très personnelle (les sources ne sont pas en notes de bas de page, ça me gêne) et le style pas des plus accessibles à certains moments. Manque d'infos sur les notions abordés et personnes cités pour les moins familiers des réseaux et du numérique. Mais réflexions et questionnements très intéressants