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Qui sont les antimodernes? Non pas les conservateurs, les académiques, les frileux, les pompiers, les réactionnaires, mais les modernes à contrecœur, malgré eux, à leur corps défendant, rétifs au modernisme naïf et zélateur du progrès. Quelques grands thèmes - dégagés à partir de la lecture de Joseph de Maistre, Chateaubriand, Baudelaire, Flaubert d'un côté, de l'autre Proust Caillois ou Cioran - caractérisent le courant antimoderne aux XIXe et XXe siècles : historique, la contre-révolution; philosophique, les anti-Lumières; moral, le pessimisme; religieux, le péché originel; esthétique, le sublime; et stylistique, la vitupération. Antoine Compagnon examine quelques configurations antimodernes majeures : Lacordaire, Léon Bloy, Péguy, Albert Thibaudet et Julien Benda, Julien Gracq et, enfin Roland Barthes, "à l'arrière-garde de l'avant-garde", comme il aimait se situer. Les antimodernes ont été le sel de la modernité, son revers ou son repli, sa réserve et sa ressource. Sans l'antimoderne, le moderne courait à sa perte,car les antimodernes ont donné la liberté aux modernes : ils sont été les modernes plus la liberté.