Paris entre Chats
Collectif2001

D'abord, on ne les voit pas. Paris n'est pas Venise, la ville aux mille chats efflanqués, ni même Rome. Pour apercevoir les "tigres de poche", comme les appelait Pierre Loti, il faut apprendre à les chercher, faire preuve de patience et d'un brin de sagacité, s'amuser à jouer une vraie partie de chat perché dans des lieux insolites de la ville. Quand on s'est enfin fait l'œil, on les remarque partout : dans les venelles de Montmartre, les courettes du Marais, au square des Batignolles ou dans les petits passages de Vaugirard. Et l'on comprend que là où il se sent en harmonie avec le paysage, le chat fait du mimétisme. Les plus grands comme Robert Doisneau, André Kertész, Willy Ronis, Henri Cartier-Bresson, Martine Franck ou Sabine Weiss ne s'y sont pas trompés, à voir le plaisir qu'ils ont pris à les croquer dans leurs attitudes les plus intimes et leurs cachettes les plus discrètes. Chats des rues, chats lecteurs, chats moqueurs, chats des toits et des cimetières et bien sûr chats de gouttières, ils se moquent des humains, ils se moquent de tout et vivent dans Paris en toute liberté, en toute beauté, entre chats.