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  • #0 25 Avril 2022 12:04:30

    → Vous êtes-vous retrouvé·e dans les situations mises en avant? Notamment pour votre apprentissage de la lecture?
    Toute petite mes parents me racontent que je prenais les livres d’histoire pour enfants et que je faisais comme si je les lisais (en utilisant le passé simple tout toussa toussa) en me basant sur les images alors que je ne savais absolument pas lire (j’avais 4 ans hein). Perso, je ne m’en rappelle pas mais du coup le passage de Pennac où le petit prend le livre des mains des parents pour raconter lui-même l’histoire semble plutôt correspondre dans mon cas.
    Par la suite, je ne me suis pas trop retrouvée dans les propos de jeune lecteur de primaire. En fait je me rappelle surtout ne jamais avoir été une lectrice avant le collège. Oui je ne parle même pas de « grande lectrice ». Je parle de lecture tout court. Ma sœur jumelle a montré très tôt des intérêts plutôt littéraires et moi plutôt logique. Elle était celle qui lisait la bibliothèque rose (et encore pas en grande dévoreuse) et moi j’étais celle qui jouait aux légos lol.
    Durant toute la période primaire je n’étais pas du tout attirée par la lecture, je n’en ressentais ni le besoin ni l’attrait, d’ailleurs les rare lectures scolaires demandées à l’époque signifiait déjà calvaire (et pourtant on demandais pas grand-chose). Je trouvais mon évasion et mon imagination ailleurs : comme j’avais une sœur jumelle on jouait énormément ensemble avec nos peluche ou petits animaux en plastique où on leur créait plein d’histoire et aventure. Ca me paraissait bien plus sympa et plein de surprise en coopération que de lire une histoire toute seule.
    Toutes la partie « il faut lire » où les parents s’inquiètent parce que l’ado ne lit pas, je l’ai plutôt ressenti bien plus jeune. Le seul truc que j’arrivais à lire sans trop me forcer c’était les BD et les collections J’aime lire (si les dessins de l’histoire principale me bottaient lol). Je ressentais presque le « alléluia » de mes parents lol).
    En fait j’ai eu de déclic de la lecture à 11 ans quand j’ai commencé Harry Potter après que plusieurs de mes copines m’en aient parlé (je voulais pas rester sur le touche haha). Et à partir de là j’ai dévoré, mais que des livres fantastiques-fantasy jeunesses pendant des années. Les autres style de livres ne me tentaient pas du tout.

    → Vous êtes-vous retrouvé·e dans les situations mises en avant? Notamment pour votre apprentissage de la lecture? Et la lecture dans le cadre scolaire? Vous êtes-vous reconnu·e dans les propos tenus (sur le rejet des livres, la lecture comme une corvée)? Avez-vous ressenti le "il faut lire"?
    Ah bah là je me suis retrouvée à 100% dans le cas décrit. Je suis persuadée que si j’avais lu certaines œuvres au même âge dans le cadre pas scolaire, je ne les aurais pas autant détestées. Mais alors le fait de forcer les gens à avoir une réflexion, se souvenir des tout parce qu’il y a le contrôle à la fin, etc. ca gâche beaucoup le plaisir de lire car on ne peut pas simplement se laisser porter. Bon sans parler du fait que faire lire des classiques à des ado de 14 ans qui n’ont RIEN en commun avec les perso décrits dans leur quotidien maussade d’il y a 100 ne donne déjà pas une super bonne image de la lecture. Mon sentiment « ah c’est ça la pépite de la littérature française ? Ah c’est chiant à mourir ! ». Sérieux, c’est tellement déconnecter de la réalité. Oui pour moi, même bonne élève, même dévoreuse de livre ado imaginaire la lecture scolaire était une HORRIBLE CORVEE.

    → Vous êtes-vous retrouvé·e dans les situations mises en avant? Quel est votre propre parcours de lecteur·rice?
    C’est simple je me suis mise à lire de tout quand on a arrêté de me dire quoi lire et quand. C’était mon choix de commencer tel livre ou pas, de le finir ou pas, de l’aimer ou pas parce que soyons honnête les lectures scolaire, quand dans le contrôle on vous demande votre avis, on ava jamais dire que c’était nul à chier même si on l’a pensé (chose que je ferai aujourd’hui, avec argumentation si je me retrouvais dans cette situation mais qu’on a clairement pas le courage de faire ado).

    → Certains des droits imprescriptibles du lecteur vous ont-ils fait réagir?
    Êtes-vous du genre à vouloir lire jusqu'au bout, sans sauter de pages, etc?

    Perso j’aime pas sauter des pages ni abandonner et j’essaie de le faire le moins possible mais des fois quand ca ne veut pas ca ne veut pas et c’est clairement une pratique que je devrais mettre plus souvent en application. Mais bon je crois que c’est mon côté perfectionniste et aussi pleine d’espoir (jusqu’au bout j’espère une révélation qui va me faire changer d’avis lol) qui joue contre moi là.


    → Certains propos vous ont-ils fait réagir par rapport à votre propre rapport aux livres?
    J’en parle sur mon avis sur le livre mais en gros je ne suis pas d’accord qu’il y a de la mauvaise littérature et de la bonne littérature. Enfin, disons qu’il y a des genres que moi personnellement je n’aime pas et auxquels j’ai dû à trouver des qualités parce qu’ils ne me parlent pas mais je comprends que certains puissent aimer et s’évader avec ce genre de bouquins.
  • #0 25 Avril 2022 09:22:06

    Dès que se pose la question du temps de lire, c'est que l'envie n'y est pas. Car, à y regarder de près, personne n'a jamais le temps de lire. Ni les petits, ni les ados, ni les grands. La vie est une entrave perpétuelle à la lecture.


    Je comprends que cette phrase ait pu choquer...  Pennac n'a sûrement pas pensé aux mamans débordées!  Mais elle ne m'avait pas choquée perso car j'ai pensé à quelqu'un qui m'avait dit ne pas lire parce qu'il n'avait pas le temps, et qui avait enchaîné en parlant de telle télé-réalité qu'il suivait assidûment...  Et là je ne dénigre pas les amateurs de télé-réalité, faut juste être conscient que c'est un choix qu'on fait!

  • #0 24 Avril 2022 23:00:27

    Allez, c'est parti pour je raconte ma vie ! ;)
    Je rigole un peu, mais tu as vraiment donné le ton LaurineR... et plus sérieusement, même si je ne me retrouve absolument pas dans ton histoire, tant nos parcours de lectrices sont différents, tu m'as réellement beaucoup touchée! C'est juste terrible d'en arriver à ce point de porte-à-faux avec le lecture, surtout quand a priori on aime ça... :S

    Et donc, à mon tour...
    Comme tout le monde en parle, je reviens moi aussi sur mes premières expériences de « pré-lectrice ». Contrairement à plusieurs d’entre vous, je n’ai pas le souvenir précis de parents me lisant des histoires le soir, enfin si, mais c’est un peu particulier… mais à la réflexion, je pense que c’est avant tout pour des raisons linguistiques !
    En effet, aucun de mes deux parents n’est / n’était francophone : maman est flamande et a reçu (pour diverses raisons) une éducation plutôt bilingue mais qui a vite tourné au seul flamand, car elle s’est retrouvée étudiante, en école normale, à la grande époque du « Walen buiten » (littéralement « les Wallons dehors », c’est-à-dire quand les Flamands ont bouté dehors les étudiants de l’université de Louvain, qui était une université bilingue jusque-là, ce qui a provoqué la création de « Louvain-la-Neuve » en terre wallonne…). Quant à papa, il était originaire de la minorité germanophone de Belgique, qui a une histoire plus ou moins similaire à celle de l’Alsace-Lorraine. Il est né en 1937, mais quand il est arrivé en âge scolaire, son père l’a envoyé dans l’école francophone du village voisin (comme ses frères, tandis que ses sœurs ont été à l’école en allemand, les filles c’était pas grave…) pour bien marquer leur appartenance à la Belgique, et pas à l’Allemagne nazie et en plus occupante ! Ainsi, il s’est retrouvé à devoir parler français du jour au lendemain en 1re primaire (au CP), alors que chez lui à la maison on ne parlait que le dialecte local de l’allemand, et pour lui ça n’a pas « marché » : il a eu une scolarité compliquée, en plus il était probablement dyslexique (mais à l’époque on n’en parlait pas du tout !) et il a arrêté à la fin de l’obligation scolaire, alors fixée à 12 ans, pour aller travailler à la ferme avec son père et ses frères qui ont suivi le même chemin… (Il a fait l’école secondaire bien plus tard, en cours du soir à l’âge adulte, mais c’est une autre histoire – c’est juste que je suis fière de mon papa ! :heart: )
    Bref, les hasards de la vie ont conduit mes parents à s’installer en Wallonie (Belgique francophone), et à l’époque on leur a recommandé de parler exclusivement français à leurs enfants (qui était par ailleurs leur langue commune), puisque nous allions aussi à l’école en français. La mode que chaque parent parle sa langue maternelle avec son enfant, et que l’école en apporte éventuellement une autre, on en était encore très loin ! Chez moi, comme dans les familles issues de l’immigration par exemple (j’ai une collègue italienne, mais née en Belgique et qui y a toujours vécu, avec qui on en a souvent parlé), l’idée des années 1970-1980 c’était l’assimilation totale et complète, y compris par la langue, pas une intégration réfléchie. Mais avec ça, ni mon père ni ma mère n’avait les références pour trouver quoi lire à ma sœur et moi, qui étions devenues de petites francophones « de fait » par notre scolarité, et parce qu’on ne parlait que français à la maison ! J’ai le seul souvenir que ma maman, désireuse de nous trouver quelque chose quand même, a demandé conseil à l’autorité du village où nous vivions : le curé, qui lui a recommandé un truc qui s’appelait « Les belles histoires de la Bible », qu’elle nous lisait donc à haute voix avant de dormir…
    Ça vaut ce que ça vaut comme entrée en lecture, n’est-ce pas ? =D

    En revanche, malgré sa scolarité trop tôt avortée, mon père en particulier était grand lecteur (et en français : par la force des choses, il n’a jamais appris à lire en allemand, pourtant sa langue maternelle…), et dès notre plus jeune âge, il nous emmenait à la bibliothèque paroissiale, qui était cependant très bien achalandée, avec un choix bien plus large et varié que les seules histoires de la Bible de ma maman !
    C’est là que j’ai découvert les J’aime lire, Tintin évidemment, les Signes de piste que plusieurs ont cités (et que j’avais oubliés, pourtant j’ai le souvenir que j’avais beaucoup aimé !) et puis, en glissant peu à peu vers l’adolescence, la (vieille) bibliothécaire – elle m’a semblé vieille de mes premiers pas dans cette bibliothèque jusqu’à plus de 20 ans ! – me connaissait suffisamment pour me conseiller diverses choses, et même parfois pour acquérir de nouveaux titres qu’elle pensait qui pourraient me plaire ! :heart:
    Ça fait trop longtemps, j’ai oublié la plupart des livres que j’ai pu lire ainsi – car à l’époque je ne notais rien. Parmi les rares dont je me souviens, j’en ai cité quelques-uns sur l’autre post, je pense notamment à Asimov (j’ai lu au moins un de ses livres à l’époque mais j’ai oublié quoi) ; j’ai lu Bilbo le Hobbit un ou deux ans avant que mon prof de français, en 5e secondaire (la 1re en France), nous parle de l’œuvre de Tolkien ; j’ai découvert Les clés du Royaume de A.J. Cronin, Des souris et des hommes de Steinbeck ou encore plusieurs classiques russes ou d’origine russe (je pense Les frères Karamazov mais je ne le jurerais pas, et à l’époque j’ai dévoré des tas de livres d’Henri Troyat)…
    Même si j’ai beaucoup oublié, je garde de tout cela un souvenir ému.

    En parallèle à ça, il y avait bien sûr les lectures à l’école… mais comme j’ai déjà dit dans l’autre post, je ne me suis absolument pas retrouvée dans l’élève que décrit Pennac ! Je pense, au moins en partie, que les raisons sont similaires à celles de Grominou : je suis plus âgée que beaucoup d’entre vous, et si les méthodes d’enseignement que j’ai connues il y a 35 ans n’étaient probablement pas « géniales », j’ai le sentiment que les ados d’alors (et leurs parents !!) se posaient moins de questions sur le bien-fondé de ces méthodes quelles qu’elles soient, et du coup acceptaient moins difficilement les choses, rébarbatives ou non… Attention : je ne dis pas que c’était « mieux » ! certainement pas, et pour certains, c’était même dramatique, ça ne convenait pas du tout ! Pour ma part, j’ai eu la chance d’avoir eu des facilités dans ma scolarité… liées aussi à la non-francophonie de mes parents, eh oui !
    En effet, les enfants peuvent être méchants entre eux, ce n’est pas une nouveauté, et je me rappelle avoir réellement souffert de certaines moqueries de mes camarades, à propos de la façon de s’exprimer de mes parents (pourtant, leurs accents comme leurs fautes de français sont devenus quasi indétectables au fil du temps) … un accent ou des erreurs que je reproduisais parfois sans en avoir conscience. Or, je n’ai jamais été une enfant (ni plus tard une ado) « populaire », dès lors j’ai plutôt joué la carte de l’intello que l’on tient plus ou moins à distance, mais que l’on respecte : je me suis défendue de « tout ça » en devenant meilleure que la plupart de ces francophones « de naissance », c’était la seule stratégie que j’aie trouvée à l’époque, et ça a marché… au point que j’y ai réellement pris goût ! (ce n’est pas pour rien qu’on devient compétitrice… ce qu’on me reproche parfois sur certains challenges !)

    Et puis donc, outre l’âge, le système belge présente apparemment quand même des différences par rapport au système français. Parmi d’autres choses, tu parlais de Anne Frank, Grominou : moi c’est par le cours de néerlandais (= flamand), alors obligatoire comme 2e langue en Belgique francophone, que j’y suis arrivée ! Certes, je n’ai pas lu tout le livre en néerlandais, mais très tôt on nous a donné à lire des passages de cet Achterhuis, car le cours de néerlandais était plus qu’un cours d’apprentissage basique de la langue, on touchait aussi à la culture, à l’histoire, et bien sûr on incluait les Pays-Bas, pas seulement la Flandre… Et pour moi ça a été une révélation : c’est avec Anne Frank que j’ai commencé à écrire ! (mais ça, c’est une autre histoire)

    Bref, je n’étais pas forcément passionnée par ces lectures imposées, diverses et variées, et j’ai oublié en grande partie ce qu’on m’a fait lire à l’époque. Mais comme je disais sur l’autre post, cela m’a donné des « outils » pour la vie, pour appréhender la lecture peut-être pas tout à fait comme un plaisir en effet, mais avec la capacité de pouvoir dire pourquoi ça m’a plu (ou pas), et jusqu’à aujourd’hui je trouve ça tellement précieux !

    Je n’ai jamais connu de réelle panne de lecture, en tout cas pas dans le sens où j’aurais perdu le goût de la lecture… Il est vrai que je parle souvent de « panne de lecture », mais à la réflexion, il me semble que je n’ai jamais vraiment perdu l’envie de lire ! Mais l’envie de lire n’est pas forcément la possibilité de lire (merci M. Pennac !), et je suis passée par des périodes de baisse drastique de mon rythme de lecture, dont la plus « spectaculaire » et la plus longue a commencé avec mon premier bébé (il va donc avoir 15 ans cet été), et ne s’est terminée qu’il y a environ deux ans maintenant, quand j’ai commencé à admettre que mes enfants n’avaient plus forcément besoin de moi H24. En effet, entre-temps, Robin était entré en secondaire (au collège), tandis que Julien était entré en primaire, et Lucile entre les deux ; mais je crois que ce qui a joué, c’est surtout, et finalement ce n’est sans doute pas un hasard, le fait que mon « petit dernier » se soit mis à l’apprentissage de la lecture. C’est à ce moment-là que j’y suis retournée moi-même plus intensément…

    Quant aux droits imprescriptibles…
    J’ai beaucoup de mal avec le fait de ne pas finir un livre : c’est vraiment un crève-cœur pour moi d’abandonner un livre, même si je n’accroche pas, même si je m’ennuie, même si… J’adore la possibilité qu’offre LA de les mettre « en suspens » - j’en ai 10 dans cet état actuellement :O , dont certains auxquels je n’ai plus touché depuis des années, mais je ne parviens pas à les noter comme abandonnés…
    Mais je crois que, là encore, c’est en partie éducatif. Je suis de cette génération qui devait finir son assiette à table, sous peine de passer la nuit devant les chicons immangeables… Ben c’était pareil pour la lecture ! Cependant, j’apprends peu à peu à laisser partir les livres qui ne provoquent aucun écho en moi, je n’en ai jamais autant abandonné que depuis que je suis sur LA ! ;)

    À part ça, je suis très peu adepte du relire : c’est vraiment exceptionnel que je relise un livre, ou alors des années après. Et la déception qu’a causée ma relecture de Comme un roman ne m’encourage pas à relire quoi que ce soit…
    Quant à la lecture à voix haute, ça m’arrive… mais jamais en lecture-plaisir, car ça me perturbe, j’ai l’impression (sans doute faussée) de n’y plus rien comprendre ! En revanche, c’est une technique qu’on nous recommande (et que j’ai appliquée pendant mes études) en traduction, car ça permet de repérer plus facilement les erreurs de « traduction littérale » entre autres, que l’on fait involontairement et qui dès lors ressortent ; ou bien, c’est aussi une technique que l’animatrice proposait en atelier d’écriture, car ça permet de sortir de son propre monde quand on écrit, et de se rendre compte des sonorités, de la musicalité (si ça sonne bien ou pas, par exemple sur le choix des prénoms de nos personnages !), des éventuelles connotations / répétitions etc. qui sautent tout à coup aux oreilles. Je n’aime pas trop cet exercice, mais il a prouvé son efficacité dans certains cas, donc je le fais parfois sans trop rechigner.
    Pour le reste, il m’arrive quelquefois de sauter des pages ou, pour le moins, comme Emmani, de lire en diagonale les passages qui me semblent interminables dans certains livres, au risque de rater l’un ou l’autre passage important, tant pis ! Je suis aussi une adepte du grappillage, et il m’arrive, ô sacrilège ultime, de commencer par la fin de l’un ou l’autre livre. Pas tout le dénouement hein, juste les 2-3 derniers paragraphes, voire une ou 2 pages entières – essayez : on lit alors le livre très différemment, sans que ce soit moins bon pour autant ! mais bon, je fais ça selon l’inspiration du moment et selon le livre (parfois certains 4e de couverture, ou certains commentaires qu’on a eu le malheur de lire à l’avance, sont tellement divulgâchants que ce n’est pas pire de lire la dernière page !), assez rarement à vrai dire… mais oui, ça m’arrive, et je n’ai jamais regretté !
  • #0 24 Avril 2022 21:30:48

    Hey !
    Sur l'expérience de lectrice, j'ai connu les histoires le soir et c'était mon petit plaisir d'aller à la bibliothèque les choisir, puis de les écouter. Comme le disait Domi sur l'autre topic, moi aussi, je suis très loin d'avoir souffert en cours de français, bien au contraire, je n'en aurais raté pour rien au monde. Même au sujet des classiques que je n'ai pas aimés (ils ne sont pas nombreux au final... je crois qu'il n'y a que Gargantua et La chartreuse de Parme que j'aie détesté dans toute ma scolarité, alors qu'avec la khâgne, j'en ai pourtant eu beaucoup à lire), j'ai quand même aimé les étudier après coup.



    Côté citation

    La lecture, acte de communication ? Encore une jolie blague de commentateurs ! Ce que nous lisons, nous le taisons. Le plaisir du livre lu, nous le gardons le plus souvent au secret de notre jalousie.


    Alors là... c'est pas du tout ma vision de la lecture. J'aime la partager bien au contraire, et depuis toute petite : en parler à mes copines (même si elles ne le liront pas car l'histoire n'est pas le genre), en parler aux autres lecteurs, faire des lectures communes. Quand j'étais petite et que je passais une bonne partie de mes vacances avec ma meilleure amie de l'époque (grande lectrice elle aussi, je déplore qu'on se soit perdue de vue), nous avions parfois l'habitude de lire ensemble, c'était toujours un livre différent car nous n'en avions pas en deux exemplaires (on évitait d'acheter ceux que l'autre avait déjà... ça fait deux fois plus de livres à lire) et nous commentions nos lectures ensemble, lisions les passages qui nous faisaient rire, réagir, en essayant de ne pas spoiler si l'autre avait prévu de le lire ensuite (et parfois on échangeait après ce qui donnait lieu à des réactions avec spoil du coup). Et c'était génial.
    Là, vraiment, j'ai pas compris le truc. Et je me suis attendue à ce qu'on en parle en le lisant d'ailleurs !



    Ce que nous avons lu de plus beau, c'est le plus souvent à un être cher que nous le devons. Et c'est à un être cher que nous en parlerons d'abord.


    ? Alors là j'ai pas le contexte, mais je me reconnais pas là-dedans non plus.

    Dès que se pose la question du temps de lire, c'est que l'envie n'y est pas. Car, à y regarder de près, personne n'a jamais le temps de lire. Ni les petits, ni les ados, ni les grands. La vie est une entrave perpétuelle à la lecture.


    J'ai froncé les sourcils à ce passage, j'avais tiqué aussi. Et après, il y avait un passage bien mieux :

    Le temps de lire est toujours du temps volé. (Tout comme le temps d'écrire, d'ailleurs, ou le temps d'aimer.)
    Volé à quoi?
    Disons, au devoir de vivre.
    C'est sans doute la raison pour laquelle le métro - symbole rassis dudit devoir - se trouve être la plus grande bibliothèque du monde.
    Le temps de lire, comme le temps d'aimer, dilate le temps de vivre.
    Si l'on devait envisager l'amour du point de vue de notre emploi du temps, qui s'y risquerait? Qui a le temps d'être amoureux? A-t-on jamais vu, pourtant, un amoureux ne pas prendre le temps d'aimer?
    je n'ai jamais eu le temps de lire, mais rien, jamais, n'a pu m'empêcher de finir un roman que j'aimais.


    J'aime l'idée que rien ne nous empêcherait de lire et que la lecture dilate le temps. Qu'on a beau chercher toujours plus de temps, on le trouve pour la lecture (c'est mon cas... mais je n'ai pas d'enfant et je sacrifie d'autres loisirs).
    IL N'EMPÊCHE que la réalité est toute autre et je pense effectivement aux parents qui cumulent travail + enfant + ménage + si + ça (et notamment les mamans, disons-le). Et il m'est déjà arrivé moi aussi pendant mes études de n'avoir pas le temps et de (certes) ne pas le prendre car trop de travail et je préférais dormir ou voir un peu des gens sur mon rare temps libre. D'ailleurs, c'est ensuivit une panne de lecture où je n'avais juste plus l'envie de lire, j'ai connu ce genre de moment.



    Disons qu'il existe ce que j'appellerai une "littérature industrielle" qui se contente de reproduire à l'infini les mêmes types de récits, débite du stéréotype à la chaîne, fait commerce de bons sentiments et de sensations fortes, saute sur tous les prétextes offerts par l'actualité pour pondre une fiction de circonstance, se livre à des "études de marché" pour fourguer, selon la "conjecture", tel type de "produit" censé enflammer telle catégorie de lecteurs. - Voilà à coup sûr de mauvais romans.


    Je m'en doutais qu'on en reparlerait aussi !
    Je déteste cette idée que telle littérature, dont le schéma peut être déjà vu, qui s'éloigne peu des codes est une littérature industrielle. Il y décrit un travail à la chaîne, qui à mes yeux nient à ces livres-là le processus de création, qui est pourtant bien là ! Comme Domi, j'y vois la littérature sentimentale, mais aussi le feel good, peut-être pensait-il aussi aux romans policiers qui ont toujours été mal vu également dans la sphère littéraire. Et je déteste qu'on les dénigre autant, car ils plaisent à un grand nombre de personnes, et s'ils emportent autant de monde, je ne vois pas pourquoi on les traiterait aussi mal par pure élitisme et arrogance. A titre personnel, de temps en temps et quand c'est bien fait, ce sont aussi de bonnes lectures.

    Sur les droits du lecteur :

    - sauter des pages, peut-être pas, mais lire en diagonale oui oui et oui ! Quand on nous décrit un banquet ou une bataille pendant 250 ans, c'est bon ! Et puis en lisant en diagonale, on a quand même l'idée principale de ce qui se passe. En tout cas, moi j'arrive à bien lire en diagonale sans louper les éléments clés :lol: Après sauter des pages... ça m'est arrivé... et même des chapitres entiers. Mais là c'est vraiment plutôt que j'abandonne le livre et je lis la fin histoire de, ou je feuillette la suite plus qu'autre chose x).
    - grapiller : j'ai un peu de mal, comme Ichmagbücher
    - les abandons, chez moi c'est en voulez-vous en voilà. Si je ne prends pas de plaisir à lire un livre et que j'ai plus envie de le lire, je cherche pas à comprendre. Et si je loupe quelque chose, et ben tant pis : il y a des milliers de livres très bien sur cette planète, j'en lirais un autre qui me plaira tout autant que celui-ci m'aurait plu au final, peu importe. Quand je compte, je me rends compte que j'abandonne 11/12 livres par an, soit un par mois :cachecache: J'avoue que j'en suis pas giga fière non plus, mais la lecture doit être un plaisir !

  • #0 24 Avril 2022 17:42:48

    Moi non plus, je ne sais pas ce qu'est une panne lecture. Je lis tous les jours, une heure dans les transports en commun, et si parfois il m'arrive de ne pas avoir envie de lire, ça ne dure pas plus d'une journée.

    Oui, je me suis retrouvée dans la partie enseignement. Quand j'étais en CE2 je crois, on a lu Les patates magiques, un livre que j'ai lu et relu, des dizaines de fois. Puis après, je n'ai plus aimé lire, à part des BD (Cédric, Spirou, Titeuf ..., style Franco-Belge comme on dit, des BD humoristiques). Pour moi, au collège/lycée, la lecture c'était une corvée, pire une punition. Pourtant, j'ai lu scrupuleusement tous les livres imposés, mais le plus souvent je ne me souvenais pas de ce que j'avais lu, peu importe j'avais la conscience tranquille, j'avais lu le livre. J'ai un horrible souvenir du livre La Cicatrice, lu en 5ème, qui m'avait traumatisée. Les classiques, je ne supporte pas de le lire, même maintenant, à part Stefan Zweig et quelques classiques fantastique (j'ai adoré Dracula), je ne peux pas lire les anciens livres. En fait, je pars déjà avec un a priori que ça ne va pas me plaire, et du coup ça ne me plaît pas. J'ai juste bien aimé La tulipe noire, qui n'a rien à voir avec le film.

    Comme quelqu'un plus haut, je me suis mise à lire par hasard. J'avais 18 ans, je devais surveiller ma petite sœur, j'ai pris un livre au pif (Les royaumes du Nord, tome 1 de Philip Pullman), et j'ai accroché. J'ai mis un mois pour le lire, mais après pendant 3/4 ans j'ai enchaîné par périodes des séries jeunesse / ado très connues. Puis fin 2013, je me suis inscrite à peu près en même temps sur Livraddict et à la médiathèque municipale, j'ai emprunté à tour de bras et depuis, je suis accroc, romans et BD.

    La télé, c'est l'inverse maintenant, je ne regarde plus que 5 films par an et encore. Je compte le nombre de pages que je peux lire le temps que dure un film et le choix est vite fait.

    Pour en revenir à l'enseignement, Laurine l'a très bien "Il fallait comprendre mais le pire... il fallait comprendre ce qu'on voulait que je comprenne". Pour ma par, quand je voyais un commentaire de texte de 5 pages sur une fable de la fontaine de quelques lignes, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que le prof voyait des trucs auxquelles l'auteur lui même n'a jamais pensé en écrivant. La lecture, c'est avant tout un plaisir, une évasion, et aussi l'apprentissage, de la vie et de plein de sujets abordés dedans. Comme j'écris des avis, je réfléchis un peu plus parfois à ce que j'ai lu, mais c'est dans mon ressenti personnel, je ne vais pas chercher des explications à tout. Je ne lis jamais les chroniques littéraires, parce que c'est objectif, sur le style ..., alors que pour moi la lecture c'est subjectif. Ce n'est pas possible de lire un livre en restant neutre.


    Droits imprescriptibles du lecteur


    Je ne saute pas de pages, mais très rarement, parce que je ne veux pas abandonné, parce que je veux connaître la fin quand même, je survole des passages.
    J'abandonne sans regrets certains livres (4/5 par an), sans envie aucune de leur laisser une seconde chance plus tard. Avant je me forçais, à aller au bout, mais franchement il y a trop de livres à découvrir pour perdre du temps sur un contenu qui m'ennuie ou m'agace.
    Je ne grapille pas. Je suis incapable de lire juste 5 minutes. Quand je m'y mets, il me faut au moins 20 minutes de lecture non stop. C'est trop peu 5 minutes : pas assez pour profiter et bien plonger dedans.
    Pendant peut-être 5 ans, je lisais tous mes livres à voix haute pour moi-même, puis j'ai eu un extinction de voix et je me suis rendue compte, que je lisais beaucoup plus vite dans ma tête. Sinon, je fais partie d'un atelier lecture à voix haute, tous les 3 mois on présente notre travail devant un petit public, mais ça n'a rien à voir avec la lecture personnelle. D'ailleurs la plupart du temps, les livres ne me plaisent pas, mais la lecture et le travail de prononciation .. m'apporte une autre expérience tout aussi importante.


    Julie27 a écrit

    ► La lecture, acte de communication ? Encore une jolie blague de commentateurs ! Ce que nous lisons, nous le taisons. Le plaisir du livre lu, nous le gardons le plus souvent au secret de notre jalousie. ....Pourtant si la lecture n'est pas un acte de communication immédiate, elle est finalement un objet partagé. Mais un partage longuement différé, et farouchement sélectif.
    → J'ai quand même tiqué sur cette notion de partage. J'ai besoin / envie de partager sur mes lectures (coucou les lectures communes par dizaines). Pour moi, ça fait vraiment partie de mon plaisir dans la lecture :heart: Le fait de parler des personnages, de l'intrigue, mes ressentis, d'échanger sur des essais, ... ça prolonge encore l'expérience et j'aime confronter mon avis à d'autres personnes.


    J'aime partager aussi mes lectures, mais parfois, concernant certains livres, j'aime les garder pour moi. Parce qu'il arrive que certains contenus me touchent personnellement, et alors, je n'ai pas envie d'en parler, ça pourrait révéler certains aspects de ma personnalité, de mon expérience, que je ne veux pas ou que je crains que les autres découvrent sur moi.  J'ai besoin qu'elles restent secrètes. Et puis certaines lectures ne se partagent pas avec tout le monde, c'est selon le genre.

  • #0 24 Avril 2022 17:16:35

    Coucou,

    J'ai déjà beaucoup écrit dans les deux autres sujets, et débordé (sans le savoir) sur ce qui aurait dû plutôt se trouver ici...
    Mais bon, là je suis en famille, mon cher homme et mon aîné n'arrêtent plus de causer donc merci pour la concentration :S , je reviendrai plus tard, ce soir ou dans les prochains jours.

    Mais je réagis de suite à ce que tu soulignes, Julie, car c'est exactement ça:

    Julie27 a écrit

    ► Dès que se pose la question du temps de lire, c'est que l'envie n'y est pas. Car, à y regarder de près, personne n'a jamais le temps de lire. Ni les petits, ni les ados, ni les grands. La vie est une entrave perpétuelle à la lecture.
    → Je me dis que cette perception pourrait faire réagir certaines personnes, notamment des parents ou des personnes très prises par leur travail O_O
    Après, à titre personnel, je comprends car ce temps de lecture est un choix qui se fait au détriment d'autre chose (pas de télé - bon, là, je doute de rater quelque chose - par exemple).


    Pour ma part en tout cas, la période où j'ai quasi arrêté de lire correspond très bizarrement :tetemur: à cette période où j'ai fait des gosses, où ils étaient petits, où il fallait se lever plusieurs fois par nuit - et que moi, pendant que l'homme ronflait, parce que j'avais fait le choix de l'allaitement et en plus à long terme (ce que je ne regrette pas un seul instant, mais c'est hors sujet).
    Bref, c'est bien un mec pour dire que si on n'a pas le temps de lire, c'est qu'on n'en a pas envie!!
    Certes, j'aurais peut-être dû me mettre à lire en tenant le bouquin d'une main, pendant que Robin puis Lucile puis Julien tétait au sein opposé?
    Désolée l'ami Daniel, pendant ce temps eh bien... très souvent je dormais! - ouf mon fauteuil, ou le coussin d'allaitement posé sur le lit, permettait ces mini-siestes sans danger pour le bébé...
    (parce que en Belgique, avec 15 semaines de congé de maternité, tu passes ensuite plusieurs mois sur les rotules après la naissance du bébé... entre autres "problèmes" liés au fait d'avoir de (très) jeunes enfants)

    Enfin bref, voilà: c'est là le passage-type qui m'a très profondément irritée!
    Je reviens donc plus tard pour la suite! ;)

  • #0 24 Avril 2022 13:04:54

    Pareil, je ne connais pas les pannes, je lis tous les jours un peu.
    Vous donnez très envie de lire des classiques (malgré les longueurs qu'il peut y avoir).
  • #0 24 Avril 2022 12:57:09

    Grominou a écrit

    Et depuis je lis à tous les jours, je ne sais pas ce que c'est qu'une panne de lecture, mais bien sûr mes genres de lectures ont évolué avec les années.


    Je me sens moins seule :goutte:
    J'ignore complètement ce qu'est une panne de lecture (enfin sisi je comprends la théorie quand même :sifflote:).
    Je lis chaque jour, même si ce n'est que 10 ou 15 pages (quand j'ai de très grosses journées de boulot, je ne lis que quelques pages avant de dormir). Et il y a des périodes où mon cerveau est en "off" mais je vais à ce moment-là lire des recueils de nouvelles ou des lectures plus "légères".

    Grominou a écrit

    J'abandonne de temps en temps des livres -- une fois par année, peut-être?  Mais je revendique surtout le droit de sauter des pages!  Je le fais quand même très rarement, mais si c'est ça ou abandonner le livre, le choix est clair.  MM Hugo et Tolstoï, c'est à vous que je pense, là! :angry:  Je me suis déjà fait dire que c'était un crime de lèse-majesté d'avoir sauté des pages des Misérables... Je l'avais abandonné une première fois, je n'en pouvais plus des descriptions d'un champ de bataille pendant 30 pages!  Repris quelques années plus tard en me donnant le droit de sauter quelques passages, j'ai adoré, je le mettrais sans hésiter dans la liste des 20 meilleurs livres de ma vie!  Alors non, je ne me sens pas du tout coupable de ce lèse-majesté!


    Ahh Les Misérables et la bataille de Waterloo :lol:

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Ce sentiment de "Tout ça pour ça" ... à la toute fin, avec juste un petit lien pour les personnages qui aurait pu être mentionné en un paragraphe :ptdr:


    J'ai lu attentivement chaque ligne ! (on ne se refait pas...)
    Mais c'était effectivement loooong... Et pourtant ce livre est aussi sur ma liste des coups de coeur :pink:
    J'ai été plus gênée par les longueurs chez Tolstoï (en tout cas pour La guerre et la paix, car ça m'a nettement moins marquée avec Anna Karénine).
  • #0 24 Avril 2022 09:18:57

    Comme j'ai dit dans l'autre fil, j'ai lu ce livre il y a plus de 10 ans, donc je ne vais réagir directement aux propos de Pennac.

    Mon rapport à la lecture:  Moi c'est surtout mon père qui nous faisait la lecture, en faisant les voix et tout, c'était le petit moment tout doux avant le dodo!  Mais dès que j'ai su lire, je suis devenue autonome, j'allais à la bibliothèque municipale au moins une fois par semaine.  Et j'avais tellement hâte de lire les livres empruntés que je lisais en marchant -- jusqu'au jour où j'ai failli me faire écraser par une voiture parce que je traversais sur la lumière rouge!  Mes parents sont/étaient de grands lecteurs, surtout ma mère qui me conseillait des lectures au fur et à mesure que je grandissais (Le Petit Prince, la Comtesse de Ségur, la collection Signes de piste, plus tard Anne Frank, etc); mon père était surtout un grand lecteur de journaux et magazines.  Et depuis je lis à tous les jours, je ne sais pas ce que c'est qu'une panne de lecture, mais bien sûr mes genres de lectures ont évolué avec les années.

    Notre système d'éducation au Québec est assez différent du vôtre (et en plus je suis plus âgée que la plupart d'entre vous) donc c'est difficile de comparer...  J'ai l'impression que c'était variable d'une année à l'autre, certains profs mettant plus d'emphase sur le côté «plaisir de lire» que d'autres. 

    J'abandonne de temps en temps des livres -- une fois par année, peut-être?  Mais je revendique surtout le droit de sauter des pages!  Je le fais quand même très rarement, mais si c'est ça ou abandonner le livre, le choix est clair.  MM Hugo et Tolstoï, c'est à vous que je pense, là! :angry:  Je me suis déjà fait dire que c'était un crime de lèse-majesté d'avoir sauté des pages des Misérables... Je l'avais abandonné une première fois, je n'en pouvais plus des descriptions d'un champ de bataille pendant 30 pages!  Repris quelques années plus tard en me donnant le droit de sauter quelques passages, j'ai adoré, je le mettrais sans hésiter dans la liste des 20 meilleurs livres de ma vie!  Alors non, je ne me sens pas du tout coupable de ce lèse-majesté!
  • #0 23 Avril 2022 22:16:18

    Je commence par là =D

    À l'inverse, je ne me suis absolument pas reconnue dans la toute première partie (peut-être pour ça que j'ai un peu moins accroché au tout début).
    Je n'ai pas eu les histoires le soir, je ne suis pas dans une famille de lecteurs, ... et n'ayant pas d'enfants, je ne me suis pas projetée dans ce rôle-là non plus.

    J'ai eu l'impression de lire une sorte de "cliché", du coup, même si je comprenais bien son raisonnement.

    Mon rapport avec les livres a donc débuté avec l'école. Mais j'ai eu en cadeau un livre (type club des cinq) et je suis tombée en plein dedans, puis je ne souhaitais que des livres aux anniversaires, etc.

    J'ai eu par contre une expérience proche au niveau scolaire.

    LaurineR a écrit

    Il fallait comprendre mais le pire... il fallait comprendre ce qu'on voulait que je comprenne


    C'est exactement ça.
    Alors j'étais très studieuse et je voulais bien faire, donc globalement j'ai gardé de bonnes notes tout au long de ma scolarité. Mais certains livres ne sont pas du tout passés.
    J'ai d'ailleurs acheté il y a peu Le Capitaine Fracasse pour retenter cette lecture, après le "traumatisme" scolaire sur ce livre.
    Heureusement qu'à côté je gardais des lectures "plaisir", donc je n'ai jamais été "dégoûtée" des livres, on va dire.

    Je n'ai repris les livres dits classiques que pas mal d'années plus tard... et maintenant j'adore :heart:
    Alors il y a une question de maturité, c'est sûr, mais aussi d'être libérée du "décorticage" scolaire.


    Concernant les droits imprescriptibles du lecteur, je les trouve très bien pour se "décomplexer". Mais personnellement, je n'abandonne quasiment jamais un livre (coucou Abondance et liberté). et je ne saute jamais de passages :chaispas: Mon côté psychorigide, peut-être (et aussi la crainte de "passer à côté d'un élément important").
    En tout cas, si je trouve bien de les énoncer, j'ai du mal à les appliquer moi-même. Peut-être des restes justement du cursus scolaire :lol:


    Concernant d'autres propos :
    ► La lecture, acte de communication ? Encore une jolie blague de commentateurs ! Ce que nous lisons, nous le taisons. Le plaisir du livre lu, nous le gardons le plus souvent au secret de notre jalousie. ....Pourtant si la lecture n'est pas un acte de communication immédiate, elle est finalement un objet partagé. Mais un partage longuement différé, et farouchement sélectif.
    → J'ai quand même tiqué sur cette notion de partage. J'ai besoin / envie de partager sur mes lectures (coucou les lectures communes par dizaines). Pour moi, ça fait vraiment partie de mon plaisir dans la lecture :heart: Le fait de parler des personnages, de l'intrigue, mes ressentis, d'échanger sur des essais, ... ça prolonge encore l'expérience et j'aime confronter mon avis à d'autres personnes.

    ► Dès que se pose la question du temps de lire, c'est que l'envie n'y est pas. Car, à y regarder de près, personne n'a jamais le temps de lire. Ni les petits, ni les ados, ni les grands. La vie est une entrave perpétuelle à la lecture.
    → Je me dis que cette perception pourrait faire réagir certaines personnes, notamment des parents ou des personnes très prises par leur travail O_O
    Après, à titre personnel, je comprends car ce temps de lecture est un choix qui se fait au détriment d'autre chose (pas de télé - bon, là, je doute de rater quelque chose - par exemple).

    ► Disons qu'il existe ce que j'appellerai une "littérature industrielle" qui se contente de reproduire à l'infini les mêmes types de récits, débite du stéréotype à la chaîne, fait commerce de bons sentiments et de sensations fortes, saute sur tous les prétextes offerts par l'actualité pour pondre une fiction de circonstance, se livre à des "études de marché" pour fourguer, selon la "conjecture", tel type de "produit" censé enflammer telle catégorie de lecteurs. - Voilà à coup sûr de mauvais romans.
    → Je n'aimais pas vraiment cette idée de bons et de mauvais romans :goutte: Car chaque roman pourra plaire à certaines personnes et déplaire à d'autres, à chacun ses goûts. Mais finalement, je comprends "l'attaque" contre les livres écrits car "dans le vent" : par exemple, quand il y a eu la vague bit-lit post Twilight, ou les livres qui foisonnaient du même type que la saga After, etc. Mais ces livres restent le fruit d'un travail, et tant qu'ils plaisent à certaines personnes, je trouve ça malvenu de les descendre autant. Moi la première, j'utilise mon droit de "lire de tout".



    Coper a écrit

    Je partage la vie de quelqu’un qui ne lit pas (de roman où de livre en général) donc j’ai longtemps conservé mes lectures pour moi, jusqu’au jour où, à force de tourner en rond, j’ai atterrit dans la grande communauté LA.
    Ça m’a redonné un peu de souffle mais j’avoue que je m’ennuie de lire de plus en plus fréquemment. Je continue de lire mais je ressens de plus en plus de lassitude.


    J'avoue que vivre avec un lecteur m'aide bien (même si on ne lit pas les mêmes choses), même pour "l'organisation" et pour échanger.
    Mais pourquoi tu "t'ennuies de lire" de plus en plus fréquemment? par rapport à l'absence d'échanges sur certaines lectures?
    Ou c'est plus global?

  • #0 23 Avril 2022 20:59:25

    Bonsoir,

    Je suis exactement la personne que décrit l’auteur...
    J’ai aimé la lecture enfant (ma mère m’a toujours lu des livres enfant même si je m’en souviens peu), l’école m’a fait détester la lecture... (le père Goriot en 6eme... je ne comprend même pas que ça puisse être proposé) et j’ai de nouveau apprécié la lecture au lycée, au détour d’une période d’ennui où j’ai attrapé un livre "pour le plaisir" que je n’ai plus lâché. C’était Le nom de la rose de Eco, je me souviens même que pendant cette lecture, je me suis enfermée chez moi ! Pourtant grosse fétarde... et benh j’ai abandonné mes copines et quelques soirées arrosées pour rester avec cette bande de curés :lol:
    J’ai encore plus apprécié la lecture en terminale car, n’ayant plus aucun enjeu (vu que le bac français était en 1ere), notre prof de lettre nous avait concocté un programme plutôt sympa et qui changeait des châtiments d’Hugo qu’on s’est farcis pour le bac (j’avoue ne pas l’avoir lu... comme bcp d’autrs livres imposés en fait...). J’ai surtout lu des thrillers bien gores et glauques tendance psychopathe et torture psychologique pendant 10 ans je dirais. On va dire que ça m’est passé...mais je reste encore "traumatisée" de ses classiques imposés à l’école.
    Je les aurais surement plus apprécié si on ne m’avait pas forcé.

    Ensuite je suis aussi la maman qui essaye de donner le goût de la lecture à son enfant. Sauf que je ne me lasse pas de lire à haute voix et je continue de le faire même si ma progéniture est en CP. Je diffère sur ce point avec les propos de l’auteur. Ceci étant, j’ai quand même déjà fait appel a la punition "si tu continues, pas d’histoire ce soir" > jamais tenue évidemment ! Je remarque qu’autant il y a de superbes albums, etc.... autant en "premiers romans 6-8ans" c’est très bof bof... je me souviens aussi qu’en primaire j’aimais moins lire pour cette raison aussi.

    Sinon, j’use de tous les droits. J’ai un peu de mal à sauter des pages car quand je commence à sauter des pages, je perds le fil et je rentre dans le processus d’abandon...
    Sinon, je corne, j’écris, etc... je n’aime pas trop qu’on me prête des livres car j’ai tendance à bcp les abîmer... j’ai la fâcheuse manie de plier les tranches...

    Je lis pour m’occuper, me cultiver accessoirement, voyager et surtout me détendre. C’est "mon petit moment à moi". Je ne suis pas une boulimique de lecture, je lis plutôt lentement d’ailleurs.
    Je partage la vie de quelqu’un qui ne lit pas (de roman où de livre en général) donc j’ai longtemps conservé mes lectures pour moi, jusqu’au jour où, à force de tourner en rond, j’ai atterrit dans la grande communauté LA.
    Ça m’a redonné un peu de souffle mais j’avoue que je m’ennuie de lire de plus en plus fréquemment. Je continue de lire mais je ressens de plus en plus de lassitude.

  • #0 23 Avril 2022 17:09:39

    Bonjour !

    Je trouve ce sujet fascinant et j'ai hâte de lire vos rapports à la lecture :pink:

    Je me suis retrouvée dans plein de situations présentées dans ce livre. Premièrement, j'ai eu l'immense chance d'avoir une maman qui me contait des histoires, elle se mettait dans le personnage et prenait des voix différentes, c'était vraiment chouette. Deuxièmement, j'ai aussi eu la chance de ne pas avoir été affectée par la lecture scolaire. Certes, m'apprendre à lire et écrire sont les plus beaux cadeaux que l'école ait pu me faire et je lui en serai toujours reconnaissante sur ce point mais il est vrai que c'est paradoxal de donner cette clé mais de ne pas donner les portes qu'elle peut ouvrir :goutte:. Donc, plus tard, lors des années de secondaire, j'en ai voulu à l'école (je lui en veux toujours d'ailleurs car elle ne donne toujours pas envie de lire) de m'obliger à comprendre (j'ai déjà abordé un peu ce thème dans mon avis sur le livre). Qu'est-ce que je m'en fiche si telle phrase est une métaphore, un chiasme ou je ne sais quels mots obscurs qui rendent technique quelque chose qui, de base, relève du plaisir ! Il fallait comprendre mais le pire... il fallait comprendre ce qu'on voulait que je comprenne et ça c'était inconcevable, et je suis vraiment contente d'avoir tenu tête, malgré les notes pas très bonnes en français. Pourtant, je n'ai jamais pris la lecture comme une corvée, justement j'étais contente des livres qu'on nous faisait lire (comme j'ai expliqué plus haut, c'est le "après", l'explication, le commentaire de texte ou la dissertation qui me donnaient des sueurs froides :goutte:), quand bien même ils étaient soi-disant des "classiques" obscurs. J'aime d'ailleurs beaucoup ces "classiques" et j'en lis beaucoup

    Cependant, après mon bac, je me suis lancée dans la première année de médecine, très difficile comme tout le monde sait et durant cette année, j'apprenais mes cours par cœur comme des poésies pour tout bien retenir et tout bien recracher au concours. Bref, le problème c'est que quand j'ai pu me remettre à la lecture à la fin de l'année j'ai eu un blocage, mon cerveau éprouvait le besoin de relire 1000 fois les mêmes pages car j'avais l'impression de ne rien retenir :'S donc je mettais 10 ans à lire un livre dans lequel je n'arrivais pas à me plonger réellement. Ensuite, j'ai quitté médecine pour diverses raisons et je suis rentrée en prépa littéraire (et oui même si je détestais le français). Là, j'ai découvert plein de livres c'était super (à part les devoirs de littérature lol pour lesquels je n'avais jamais la moyenne, à part lors du concours de Normal Sup, allez savoir pourquoi :cool:) et mon amour des classiques a encore plus grandi. En plus, je pouvais en parler avec mes camarades et mes profs (mais sans rentrer dans les détails de "telle phrase veut dire ça" etc... vous aurez compris que c'est dépiauter le texte comme un poulet qui m'insupporte) mais je lisais encore à deux à l'heure donc je n'ai pas lu autant que j'aurais voulu durant ces deux années.
    Finalement, je dois (je parle au présent car c'est encore en cours) réapprendre à mon cerveau à lire normalement, sans relire les mêmes lignes ou croire qu'il oublie. Pour ça, j'ai essayé des applis de lecture rapide et ça va un peu mieux mais c'est encore difficile, surtout quand je suis fatiguée. Cela me manque beaucoup de pouvoir me plonger dans un livre et être incapable de le poser, mais j'y crois !

    Concernant les droits imprescriptibles du lecteur, je suis dans la team "on ne saute jamais de pages au cas où il y aurait un élément important de l'histoire". Sinon j'use de tous les autres droits, surtout celui de ne pas finir un livre : quand je n'arrive pas à lire un livre, que je ne ressens pas l'envie de le reprendre et de le continuer je le laisse de côté pour une prochaine fois (ça m'est arrivé avec le fameux Orgueil et Préjugés *svp ne me jugez pas:emb:*).
  • #0 23 Avril 2022 09:53:06

    Bonjour,

    ► Dans ce sujet et suite à votre lecture de Comme un roman, de Daniel Pennac, vous pouvez discuter ici de votre expérience en matière de lecture et de votre rapport à la lecture (ou l'expérience livresque de vos enfants, par exemple).


    → Vous êtes-vous retrouvé·e dans les situations mises en avant?

       - Notamment pour votre apprentissage de la lecture?
       - Et la lecture dans le cadre scolaire? Vous êtes-vous reconnu·e dans les propos tenus (sur le rejet des livres, la lecture comme une corvée)? Avez-vous ressenti le "il faut lire"?
       - Quel est votre propre parcours de lecteur·rice?

    → Certains des droits imprescriptibles du lecteur vous ont-ils fait réagir?
    Êtes-vous du genre à vouloir lire jusqu'au bout, sans sauter de pages, etc?

    → Certains propos vous ont-ils fait réagir par rapport à votre propre rapport aux livres?

    Exemples :

    - La lecture, acte de communication ? Encore une jolie blague de commentateurs ! Ce que nous lisons, nous le taisons. Le plaisir du livre lu, nous le gardons le plus souvent au secret de notre jalousie. ....Pourtant si la lecture n'est pas un acte de communication immédiate, elle est finalement un objet partagé. Mais un partage longuement différé, et farouchement sélectif.

    - Ce que nous avons lu de plus beau, c'est le plus souvent à un être cher que nous le devons. Et c'est à un être cher que nous en parlerons d'abord.

    - Dès que se pose la question du temps de lire, c'est que l'envie n'y est pas. Car, à y regarder de près, personne n'a jamais le temps de lire. Ni les petits, ni les ados, ni les grands. La vie est une entrave perpétuelle à la lecture.

    - Le grand roman qui nous résiste n'est pas nécessairement pus difficile qu'un autre... il y a là, entre lui - tout grand qu'il soit - et nous - tout apte à le "comprendre" que nous nous estimions - une réaction chimique qui n'opère pas.

    - Disons qu'il existe ce que j'appellerai une "littérature industrielle" qui se contente de reproduire à l'infini les mêmes types de récits, débite du stéréotype à la chaîne, fait commerce de bons sentiments et de sensations fortes, saute sur tous les prétextes offerts par l'actualité pour pondre une fiction de circonstance, se livre à des "études de marché" pour fourguer, selon la "conjecture", tel type de "produit" censé enflammer telle catégorie de lecteurs. - Voilà à coup sûr de mauvais romans.