[Comme un roman - Avril 2022] - Votre rapport à la lecture

  • Julie27

    Administratrice

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    #1 23 Avril 2022 09:53:06

    Bonjour,

    ► Dans ce sujet et suite à votre lecture de Comme un roman, de Daniel Pennac, vous pouvez discuter ici de votre expérience en matière de lecture et de votre rapport à la lecture (ou l'expérience livresque de vos enfants, par exemple).


    → Vous êtes-vous retrouvé·e dans les situations mises en avant?

       - Notamment pour votre apprentissage de la lecture?
       - Et la lecture dans le cadre scolaire? Vous êtes-vous reconnu·e dans les propos tenus (sur le rejet des livres, la lecture comme une corvée)? Avez-vous ressenti le "il faut lire"?
       - Quel est votre propre parcours de lecteur·rice?

    → Certains des droits imprescriptibles du lecteur vous ont-ils fait réagir?
    Êtes-vous du genre à vouloir lire jusqu'au bout, sans sauter de pages, etc?

    → Certains propos vous ont-ils fait réagir par rapport à votre propre rapport aux livres?

    Exemples :

    - La lecture, acte de communication ? Encore une jolie blague de commentateurs ! Ce que nous lisons, nous le taisons. Le plaisir du livre lu, nous le gardons le plus souvent au secret de notre jalousie. ....Pourtant si la lecture n'est pas un acte de communication immédiate, elle est finalement un objet partagé. Mais un partage longuement différé, et farouchement sélectif.

    - Ce que nous avons lu de plus beau, c'est le plus souvent à un être cher que nous le devons. Et c'est à un être cher que nous en parlerons d'abord.

    - Dès que se pose la question du temps de lire, c'est que l'envie n'y est pas. Car, à y regarder de près, personne n'a jamais le temps de lire. Ni les petits, ni les ados, ni les grands. La vie est une entrave perpétuelle à la lecture.

    - Le grand roman qui nous résiste n'est pas nécessairement pus difficile qu'un autre... il y a là, entre lui - tout grand qu'il soit - et nous - tout apte à le "comprendre" que nous nous estimions - une réaction chimique qui n'opère pas.

    - Disons qu'il existe ce que j'appellerai une "littérature industrielle" qui se contente de reproduire à l'infini les mêmes types de récits, débite du stéréotype à la chaîne, fait commerce de bons sentiments et de sensations fortes, saute sur tous les prétextes offerts par l'actualité pour pondre une fiction de circonstance, se livre à des "études de marché" pour fourguer, selon la "conjecture", tel type de "produit" censé enflammer telle catégorie de lecteurs. - Voilà à coup sûr de mauvais romans.

  • LaurineR

    Lecteur du dimanche

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    #2 23 Avril 2022 17:09:39

    Bonjour !

    Je trouve ce sujet fascinant et j'ai hâte de lire vos rapports à la lecture :pink:

    Je me suis retrouvée dans plein de situations présentées dans ce livre. Premièrement, j'ai eu l'immense chance d'avoir une maman qui me contait des histoires, elle se mettait dans le personnage et prenait des voix différentes, c'était vraiment chouette. Deuxièmement, j'ai aussi eu la chance de ne pas avoir été affectée par la lecture scolaire. Certes, m'apprendre à lire et écrire sont les plus beaux cadeaux que l'école ait pu me faire et je lui en serai toujours reconnaissante sur ce point mais il est vrai que c'est paradoxal de donner cette clé mais de ne pas donner les portes qu'elle peut ouvrir :goutte:. Donc, plus tard, lors des années de secondaire, j'en ai voulu à l'école (je lui en veux toujours d'ailleurs car elle ne donne toujours pas envie de lire) de m'obliger à comprendre (j'ai déjà abordé un peu ce thème dans mon avis sur le livre). Qu'est-ce que je m'en fiche si telle phrase est une métaphore, un chiasme ou je ne sais quels mots obscurs qui rendent technique quelque chose qui, de base, relève du plaisir ! Il fallait comprendre mais le pire... il fallait comprendre ce qu'on voulait que je comprenne et ça c'était inconcevable, et je suis vraiment contente d'avoir tenu tête, malgré les notes pas très bonnes en français. Pourtant, je n'ai jamais pris la lecture comme une corvée, justement j'étais contente des livres qu'on nous faisait lire (comme j'ai expliqué plus haut, c'est le "après", l'explication, le commentaire de texte ou la dissertation qui me donnaient des sueurs froides :goutte:), quand bien même ils étaient soi-disant des "classiques" obscurs. J'aime d'ailleurs beaucoup ces "classiques" et j'en lis beaucoup

    Cependant, après mon bac, je me suis lancée dans la première année de médecine, très difficile comme tout le monde sait et durant cette année, j'apprenais mes cours par cœur comme des poésies pour tout bien retenir et tout bien recracher au concours. Bref, le problème c'est que quand j'ai pu me remettre à la lecture à la fin de l'année j'ai eu un blocage, mon cerveau éprouvait le besoin de relire 1000 fois les mêmes pages car j'avais l'impression de ne rien retenir :'S donc je mettais 10 ans à lire un livre dans lequel je n'arrivais pas à me plonger réellement. Ensuite, j'ai quitté médecine pour diverses raisons et je suis rentrée en prépa littéraire (et oui même si je détestais le français). Là, j'ai découvert plein de livres c'était super (à part les devoirs de littérature lol pour lesquels je n'avais jamais la moyenne, à part lors du concours de Normal Sup, allez savoir pourquoi :cool:) et mon amour des classiques a encore plus grandi. En plus, je pouvais en parler avec mes camarades et mes profs (mais sans rentrer dans les détails de "telle phrase veut dire ça" etc... vous aurez compris que c'est dépiauter le texte comme un poulet qui m'insupporte) mais je lisais encore à deux à l'heure donc je n'ai pas lu autant que j'aurais voulu durant ces deux années.
    Finalement, je dois (je parle au présent car c'est encore en cours) réapprendre à mon cerveau à lire normalement, sans relire les mêmes lignes ou croire qu'il oublie. Pour ça, j'ai essayé des applis de lecture rapide et ça va un peu mieux mais c'est encore difficile, surtout quand je suis fatiguée. Cela me manque beaucoup de pouvoir me plonger dans un livre et être incapable de le poser, mais j'y crois !

    Concernant les droits imprescriptibles du lecteur, je suis dans la team "on ne saute jamais de pages au cas où il y aurait un élément important de l'histoire". Sinon j'use de tous les autres droits, surtout celui de ne pas finir un livre : quand je n'arrive pas à lire un livre, que je ne ressens pas l'envie de le reprendre et de le continuer je le laisse de côté pour une prochaine fois (ça m'est arrivé avec le fameux Orgueil et Préjugés *svp ne me jugez pas:emb:*).
  • Coper

    Traque les coquilles !

    Hors ligne

    #3 23 Avril 2022 20:59:25

    Bonsoir,

    Je suis exactement la personne que décrit l’auteur...
    J’ai aimé la lecture enfant (ma mère m’a toujours lu des livres enfant même si je m’en souviens peu), l’école m’a fait détester la lecture... (le père Goriot en 6eme... je ne comprend même pas que ça puisse être proposé) et j’ai de nouveau apprécié la lecture au lycée, au détour d’une période d’ennui où j’ai attrapé un livre "pour le plaisir" que je n’ai plus lâché. C’était Le nom de la rose de Eco, je me souviens même que pendant cette lecture, je me suis enfermée chez moi ! Pourtant grosse fétarde... et benh j’ai abandonné mes copines et quelques soirées arrosées pour rester avec cette bande de curés :lol:
    J’ai encore plus apprécié la lecture en terminale car, n’ayant plus aucun enjeu (vu que le bac français était en 1ere), notre prof de lettre nous avait concocté un programme plutôt sympa et qui changeait des châtiments d’Hugo qu’on s’est farcis pour le bac (j’avoue ne pas l’avoir lu... comme bcp d’autrs livres imposés en fait...). J’ai surtout lu des thrillers bien gores et glauques tendance psychopathe et torture psychologique pendant 10 ans je dirais. On va dire que ça m’est passé...mais je reste encore "traumatisée" de ses classiques imposés à l’école.
    Je les aurais surement plus apprécié si on ne m’avait pas forcé.

    Ensuite je suis aussi la maman qui essaye de donner le goût de la lecture à son enfant. Sauf que je ne me lasse pas de lire à haute voix et je continue de le faire même si ma progéniture est en CP. Je diffère sur ce point avec les propos de l’auteur. Ceci étant, j’ai quand même déjà fait appel a la punition "si tu continues, pas d’histoire ce soir" > jamais tenue évidemment ! Je remarque qu’autant il y a de superbes albums, etc.... autant en "premiers romans 6-8ans" c’est très bof bof... je me souviens aussi qu’en primaire j’aimais moins lire pour cette raison aussi.

    Sinon, j’use de tous les droits. J’ai un peu de mal à sauter des pages car quand je commence à sauter des pages, je perds le fil et je rentre dans le processus d’abandon...
    Sinon, je corne, j’écris, etc... je n’aime pas trop qu’on me prête des livres car j’ai tendance à bcp les abîmer... j’ai la fâcheuse manie de plier les tranches...

    Je lis pour m’occuper, me cultiver accessoirement, voyager et surtout me détendre. C’est "mon petit moment à moi". Je ne suis pas une boulimique de lecture, je lis plutôt lentement d’ailleurs.
    Je partage la vie de quelqu’un qui ne lit pas (de roman où de livre en général) donc j’ai longtemps conservé mes lectures pour moi, jusqu’au jour où, à force de tourner en rond, j’ai atterrit dans la grande communauté LA.
    Ça m’a redonné un peu de souffle mais j’avoue que je m’ennuie de lire de plus en plus fréquemment. Je continue de lire mais je ressens de plus en plus de lassitude.

    Dernière modification par Coper (23 Avril 2022 21:17:14)

  • Julie27

    Administratrice

    En ligne

    #4 23 Avril 2022 22:16:18

    Je commence par là =D

    À l'inverse, je ne me suis absolument pas reconnue dans la toute première partie (peut-être pour ça que j'ai un peu moins accroché au tout début).
    Je n'ai pas eu les histoires le soir, je ne suis pas dans une famille de lecteurs, ... et n'ayant pas d'enfants, je ne me suis pas projetée dans ce rôle-là non plus.

    J'ai eu l'impression de lire une sorte de "cliché", du coup, même si je comprenais bien son raisonnement.

    Mon rapport avec les livres a donc débuté avec l'école. Mais j'ai eu en cadeau un livre (type club des cinq) et je suis tombée en plein dedans, puis je ne souhaitais que des livres aux anniversaires, etc.

    J'ai eu par contre une expérience proche au niveau scolaire.

    LaurineR a écrit

    Il fallait comprendre mais le pire... il fallait comprendre ce qu'on voulait que je comprenne


    C'est exactement ça.
    Alors j'étais très studieuse et je voulais bien faire, donc globalement j'ai gardé de bonnes notes tout au long de ma scolarité. Mais certains livres ne sont pas du tout passés.
    J'ai d'ailleurs acheté il y a peu Le Capitaine Fracasse pour retenter cette lecture, après le "traumatisme" scolaire sur ce livre.
    Heureusement qu'à côté je gardais des lectures "plaisir", donc je n'ai jamais été "dégoûtée" des livres, on va dire.

    Je n'ai repris les livres dits classiques que pas mal d'années plus tard... et maintenant j'adore :heart:
    Alors il y a une question de maturité, c'est sûr, mais aussi d'être libérée du "décorticage" scolaire.


    Concernant les droits imprescriptibles du lecteur, je les trouve très bien pour se "décomplexer". Mais personnellement, je n'abandonne quasiment jamais un livre (coucou Abondance et liberté). et je ne saute jamais de passages :chaispas: Mon côté psychorigide, peut-être (et aussi la crainte de "passer à côté d'un élément important").
    En tout cas, si je trouve bien de les énoncer, j'ai du mal à les appliquer moi-même. Peut-être des restes justement du cursus scolaire :lol:


    Concernant d'autres propos :
    ► La lecture, acte de communication ? Encore une jolie blague de commentateurs ! Ce que nous lisons, nous le taisons. Le plaisir du livre lu, nous le gardons le plus souvent au secret de notre jalousie. ....Pourtant si la lecture n'est pas un acte de communication immédiate, elle est finalement un objet partagé. Mais un partage longuement différé, et farouchement sélectif.
    → J'ai quand même tiqué sur cette notion de partage. J'ai besoin / envie de partager sur mes lectures (coucou les lectures communes par dizaines). Pour moi, ça fait vraiment partie de mon plaisir dans la lecture :heart: Le fait de parler des personnages, de l'intrigue, mes ressentis, d'échanger sur des essais, ... ça prolonge encore l'expérience et j'aime confronter mon avis à d'autres personnes.

    ► Dès que se pose la question du temps de lire, c'est que l'envie n'y est pas. Car, à y regarder de près, personne n'a jamais le temps de lire. Ni les petits, ni les ados, ni les grands. La vie est une entrave perpétuelle à la lecture.
    → Je me dis que cette perception pourrait faire réagir certaines personnes, notamment des parents ou des personnes très prises par leur travail O_O
    Après, à titre personnel, je comprends car ce temps de lecture est un choix qui se fait au détriment d'autre chose (pas de télé - bon, là, je doute de rater quelque chose - par exemple).

    ► Disons qu'il existe ce que j'appellerai une "littérature industrielle" qui se contente de reproduire à l'infini les mêmes types de récits, débite du stéréotype à la chaîne, fait commerce de bons sentiments et de sensations fortes, saute sur tous les prétextes offerts par l'actualité pour pondre une fiction de circonstance, se livre à des "études de marché" pour fourguer, selon la "conjecture", tel type de "produit" censé enflammer telle catégorie de lecteurs. - Voilà à coup sûr de mauvais romans.
    → Je n'aimais pas vraiment cette idée de bons et de mauvais romans :goutte: Car chaque roman pourra plaire à certaines personnes et déplaire à d'autres, à chacun ses goûts. Mais finalement, je comprends "l'attaque" contre les livres écrits car "dans le vent" : par exemple, quand il y a eu la vague bit-lit post Twilight, ou les livres qui foisonnaient du même type que la saga After, etc. Mais ces livres restent le fruit d'un travail, et tant qu'ils plaisent à certaines personnes, je trouve ça malvenu de les descendre autant. Moi la première, j'utilise mon droit de "lire de tout".



    Coper a écrit

    Je partage la vie de quelqu’un qui ne lit pas (de roman où de livre en général) donc j’ai longtemps conservé mes lectures pour moi, jusqu’au jour où, à force de tourner en rond, j’ai atterrit dans la grande communauté LA.
    Ça m’a redonné un peu de souffle mais j’avoue que je m’ennuie de lire de plus en plus fréquemment. Je continue de lire mais je ressens de plus en plus de lassitude.


    J'avoue que vivre avec un lecteur m'aide bien (même si on ne lit pas les mêmes choses), même pour "l'organisation" et pour échanger.
    Mais pourquoi tu "t'ennuies de lire" de plus en plus fréquemment? par rapport à l'absence d'échanges sur certaines lectures?
    Ou c'est plus global?

  • Grominou

    Administratrice

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    #5 24 Avril 2022 09:18:57

    Comme j'ai dit dans l'autre fil, j'ai lu ce livre il y a plus de 10 ans, donc je ne vais réagir directement aux propos de Pennac.

    Mon rapport à la lecture:  Moi c'est surtout mon père qui nous faisait la lecture, en faisant les voix et tout, c'était le petit moment tout doux avant le dodo!  Mais dès que j'ai su lire, je suis devenue autonome, j'allais à la bibliothèque municipale au moins une fois par semaine.  Et j'avais tellement hâte de lire les livres empruntés que je lisais en marchant -- jusqu'au jour où j'ai failli me faire écraser par une voiture parce que je traversais sur la lumière rouge!  Mes parents sont/étaient de grands lecteurs, surtout ma mère qui me conseillait des lectures au fur et à mesure que je grandissais (Le Petit Prince, la Comtesse de Ségur, la collection Signes de piste, plus tard Anne Frank, etc); mon père était surtout un grand lecteur de journaux et magazines.  Et depuis je lis à tous les jours, je ne sais pas ce que c'est qu'une panne de lecture, mais bien sûr mes genres de lectures ont évolué avec les années.

    Notre système d'éducation au Québec est assez différent du vôtre (et en plus je suis plus âgée que la plupart d'entre vous) donc c'est difficile de comparer...  J'ai l'impression que c'était variable d'une année à l'autre, certains profs mettant plus d'emphase sur le côté «plaisir de lire» que d'autres. 

    J'abandonne de temps en temps des livres -- une fois par année, peut-être?  Mais je revendique surtout le droit de sauter des pages!  Je le fais quand même très rarement, mais si c'est ça ou abandonner le livre, le choix est clair.  MM Hugo et Tolstoï, c'est à vous que je pense, là! :angry:  Je me suis déjà fait dire que c'était un crime de lèse-majesté d'avoir sauté des pages des Misérables... Je l'avais abandonné une première fois, je n'en pouvais plus des descriptions d'un champ de bataille pendant 30 pages!  Repris quelques années plus tard en me donnant le droit de sauter quelques passages, j'ai adoré, je le mettrais sans hésiter dans la liste des 20 meilleurs livres de ma vie!  Alors non, je ne me sens pas du tout coupable de ce lèse-majesté!
  • Julie27

    Administratrice

    En ligne

    #6 24 Avril 2022 12:57:09

    Grominou a écrit

    Et depuis je lis à tous les jours, je ne sais pas ce que c'est qu'une panne de lecture, mais bien sûr mes genres de lectures ont évolué avec les années.


    Je me sens moins seule :goutte:
    J'ignore complètement ce qu'est une panne de lecture (enfin sisi je comprends la théorie quand même :sifflote:).
    Je lis chaque jour, même si ce n'est que 10 ou 15 pages (quand j'ai de très grosses journées de boulot, je ne lis que quelques pages avant de dormir). Et il y a des périodes où mon cerveau est en "off" mais je vais à ce moment-là lire des recueils de nouvelles ou des lectures plus "légères".

    Grominou a écrit

    J'abandonne de temps en temps des livres -- une fois par année, peut-être?  Mais je revendique surtout le droit de sauter des pages!  Je le fais quand même très rarement, mais si c'est ça ou abandonner le livre, le choix est clair.  MM Hugo et Tolstoï, c'est à vous que je pense, là! :angry:  Je me suis déjà fait dire que c'était un crime de lèse-majesté d'avoir sauté des pages des Misérables... Je l'avais abandonné une première fois, je n'en pouvais plus des descriptions d'un champ de bataille pendant 30 pages!  Repris quelques années plus tard en me donnant le droit de sauter quelques passages, j'ai adoré, je le mettrais sans hésiter dans la liste des 20 meilleurs livres de ma vie!  Alors non, je ne me sens pas du tout coupable de ce lèse-majesté!


    Ahh Les Misérables et la bataille de Waterloo :lol:

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Ce sentiment de "Tout ça pour ça" ... à la toute fin, avec juste un petit lien pour les personnages qui aurait pu être mentionné en un paragraphe :ptdr:


    J'ai lu attentivement chaque ligne ! (on ne se refait pas...)
    Mais c'était effectivement loooong... Et pourtant ce livre est aussi sur ma liste des coups de coeur :pink:
    J'ai été plus gênée par les longueurs chez Tolstoï (en tout cas pour La guerre et la paix, car ça m'a nettement moins marquée avec Anna Karénine).
  • Coper

    Traque les coquilles !

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    #7 24 Avril 2022 13:04:54

    Pareil, je ne connais pas les pannes, je lis tous les jours un peu.
    Vous donnez très envie de lire des classiques (malgré les longueurs qu'il peut y avoir).
  • domi_troizarsouilles

    Dévoreur de PAL

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    #8 24 Avril 2022 17:16:35

    Coucou,

    J'ai déjà beaucoup écrit dans les deux autres sujets, et débordé (sans le savoir) sur ce qui aurait dû plutôt se trouver ici...
    Mais bon, là je suis en famille, mon cher homme et mon aîné n'arrêtent plus de causer donc merci pour la concentration :S , je reviendrai plus tard, ce soir ou dans les prochains jours.

    Mais je réagis de suite à ce que tu soulignes, Julie, car c'est exactement ça:

    Julie27 a écrit

    ► Dès que se pose la question du temps de lire, c'est que l'envie n'y est pas. Car, à y regarder de près, personne n'a jamais le temps de lire. Ni les petits, ni les ados, ni les grands. La vie est une entrave perpétuelle à la lecture.
    → Je me dis que cette perception pourrait faire réagir certaines personnes, notamment des parents ou des personnes très prises par leur travail O_O
    Après, à titre personnel, je comprends car ce temps de lecture est un choix qui se fait au détriment d'autre chose (pas de télé - bon, là, je doute de rater quelque chose - par exemple).


    Pour ma part en tout cas, la période où j'ai quasi arrêté de lire correspond très bizarrement :tetemur: à cette période où j'ai fait des gosses, où ils étaient petits, où il fallait se lever plusieurs fois par nuit - et que moi, pendant que l'homme ronflait, parce que j'avais fait le choix de l'allaitement et en plus à long terme (ce que je ne regrette pas un seul instant, mais c'est hors sujet).
    Bref, c'est bien un mec pour dire que si on n'a pas le temps de lire, c'est qu'on n'en a pas envie!!
    Certes, j'aurais peut-être dû me mettre à lire en tenant le bouquin d'une main, pendant que Robin puis Lucile puis Julien tétait au sein opposé?
    Désolée l'ami Daniel, pendant ce temps eh bien... très souvent je dormais! - ouf mon fauteuil, ou le coussin d'allaitement posé sur le lit, permettait ces mini-siestes sans danger pour le bébé...
    (parce que en Belgique, avec 15 semaines de congé de maternité, tu passes ensuite plusieurs mois sur les rotules après la naissance du bébé... entre autres "problèmes" liés au fait d'avoir de (très) jeunes enfants)

    Enfin bref, voilà: c'est là le passage-type qui m'a très profondément irritée!
    Je reviens donc plus tard pour la suite! ;)

    Dernière modification par domi_troizarsouilles (24 Avril 2022 17:19:21)

  • Ichmagbücher

    Correctrice Bibliomania

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    #9 24 Avril 2022 17:42:48

    Moi non plus, je ne sais pas ce qu'est une panne lecture. Je lis tous les jours, une heure dans les transports en commun, et si parfois il m'arrive de ne pas avoir envie de lire, ça ne dure pas plus d'une journée.

    Oui, je me suis retrouvée dans la partie enseignement. Quand j'étais en CE2 je crois, on a lu Les patates magiques, un livre que j'ai lu et relu, des dizaines de fois. Puis après, je n'ai plus aimé lire, à part des BD (Cédric, Spirou, Titeuf ..., style Franco-Belge comme on dit, des BD humoristiques). Pour moi, au collège/lycée, la lecture c'était une corvée, pire une punition. Pourtant, j'ai lu scrupuleusement tous les livres imposés, mais le plus souvent je ne me souvenais pas de ce que j'avais lu, peu importe j'avais la conscience tranquille, j'avais lu le livre. J'ai un horrible souvenir du livre La Cicatrice, lu en 5ème, qui m'avait traumatisée. Les classiques, je ne supporte pas de le lire, même maintenant, à part Stefan Zweig et quelques classiques fantastique (j'ai adoré Dracula), je ne peux pas lire les anciens livres. En fait, je pars déjà avec un a priori que ça ne va pas me plaire, et du coup ça ne me plaît pas. J'ai juste bien aimé La tulipe noire, qui n'a rien à voir avec le film.

    Comme quelqu'un plus haut, je me suis mise à lire par hasard. J'avais 18 ans, je devais surveiller ma petite sœur, j'ai pris un livre au pif (Les royaumes du Nord, tome 1 de Philip Pullman), et j'ai accroché. J'ai mis un mois pour le lire, mais après pendant 3/4 ans j'ai enchaîné par périodes des séries jeunesse / ado très connues. Puis fin 2013, je me suis inscrite à peu près en même temps sur Livraddict et à la médiathèque municipale, j'ai emprunté à tour de bras et depuis, je suis accroc, romans et BD.

    La télé, c'est l'inverse maintenant, je ne regarde plus que 5 films par an et encore. Je compte le nombre de pages que je peux lire le temps que dure un film et le choix est vite fait.

    Pour en revenir à l'enseignement, Laurine l'a très bien "Il fallait comprendre mais le pire... il fallait comprendre ce qu'on voulait que je comprenne". Pour ma par, quand je voyais un commentaire de texte de 5 pages sur une fable de la fontaine de quelques lignes, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que le prof voyait des trucs auxquelles l'auteur lui même n'a jamais pensé en écrivant. La lecture, c'est avant tout un plaisir, une évasion, et aussi l'apprentissage, de la vie et de plein de sujets abordés dedans. Comme j'écris des avis, je réfléchis un peu plus parfois à ce que j'ai lu, mais c'est dans mon ressenti personnel, je ne vais pas chercher des explications à tout. Je ne lis jamais les chroniques littéraires, parce que c'est objectif, sur le style ..., alors que pour moi la lecture c'est subjectif. Ce n'est pas possible de lire un livre en restant neutre.


    Droits imprescriptibles du lecteur


    Je ne saute pas de pages, mais très rarement, parce que je ne veux pas abandonné, parce que je veux connaître la fin quand même, je survole des passages.
    J'abandonne sans regrets certains livres (4/5 par an), sans envie aucune de leur laisser une seconde chance plus tard. Avant je me forçais, à aller au bout, mais franchement il y a trop de livres à découvrir pour perdre du temps sur un contenu qui m'ennuie ou m'agace.
    Je ne grapille pas. Je suis incapable de lire juste 5 minutes. Quand je m'y mets, il me faut au moins 20 minutes de lecture non stop. C'est trop peu 5 minutes : pas assez pour profiter et bien plonger dedans.
    Pendant peut-être 5 ans, je lisais tous mes livres à voix haute pour moi-même, puis j'ai eu un extinction de voix et je me suis rendue compte, que je lisais beaucoup plus vite dans ma tête. Sinon, je fais partie d'un atelier lecture à voix haute, tous les 3 mois on présente notre travail devant un petit public, mais ça n'a rien à voir avec la lecture personnelle. D'ailleurs la plupart du temps, les livres ne me plaisent pas, mais la lecture et le travail de prononciation .. m'apporte une autre expérience tout aussi importante.


    Julie27 a écrit

    ► La lecture, acte de communication ? Encore une jolie blague de commentateurs ! Ce que nous lisons, nous le taisons. Le plaisir du livre lu, nous le gardons le plus souvent au secret de notre jalousie. ....Pourtant si la lecture n'est pas un acte de communication immédiate, elle est finalement un objet partagé. Mais un partage longuement différé, et farouchement sélectif.
    → J'ai quand même tiqué sur cette notion de partage. J'ai besoin / envie de partager sur mes lectures (coucou les lectures communes par dizaines). Pour moi, ça fait vraiment partie de mon plaisir dans la lecture :heart: Le fait de parler des personnages, de l'intrigue, mes ressentis, d'échanger sur des essais, ... ça prolonge encore l'expérience et j'aime confronter mon avis à d'autres personnes.


    J'aime partager aussi mes lectures, mais parfois, concernant certains livres, j'aime les garder pour moi. Parce qu'il arrive que certains contenus me touchent personnellement, et alors, je n'ai pas envie d'en parler, ça pourrait révéler certains aspects de ma personnalité, de mon expérience, que je ne veux pas ou que je crains que les autres découvrent sur moi.  J'ai besoin qu'elles restent secrètes. Et puis certaines lectures ne se partagent pas avec tout le monde, c'est selon le genre.

  • Emmani

    Surfeur des couvertures

    Hors ligne

    #10 24 Avril 2022 21:30:48

    Hey !
    Sur l'expérience de lectrice, j'ai connu les histoires le soir et c'était mon petit plaisir d'aller à la bibliothèque les choisir, puis de les écouter. Comme le disait Domi sur l'autre topic, moi aussi, je suis très loin d'avoir souffert en cours de français, bien au contraire, je n'en aurais raté pour rien au monde. Même au sujet des classiques que je n'ai pas aimés (ils ne sont pas nombreux au final... je crois qu'il n'y a que Gargantua et La chartreuse de Parme que j'aie détesté dans toute ma scolarité, alors qu'avec la khâgne, j'en ai pourtant eu beaucoup à lire), j'ai quand même aimé les étudier après coup.



    Côté citation

    La lecture, acte de communication ? Encore une jolie blague de commentateurs ! Ce que nous lisons, nous le taisons. Le plaisir du livre lu, nous le gardons le plus souvent au secret de notre jalousie.


    Alors là... c'est pas du tout ma vision de la lecture. J'aime la partager bien au contraire, et depuis toute petite : en parler à mes copines (même si elles ne le liront pas car l'histoire n'est pas le genre), en parler aux autres lecteurs, faire des lectures communes. Quand j'étais petite et que je passais une bonne partie de mes vacances avec ma meilleure amie de l'époque (grande lectrice elle aussi, je déplore qu'on se soit perdue de vue), nous avions parfois l'habitude de lire ensemble, c'était toujours un livre différent car nous n'en avions pas en deux exemplaires (on évitait d'acheter ceux que l'autre avait déjà... ça fait deux fois plus de livres à lire) et nous commentions nos lectures ensemble, lisions les passages qui nous faisaient rire, réagir, en essayant de ne pas spoiler si l'autre avait prévu de le lire ensuite (et parfois on échangeait après ce qui donnait lieu à des réactions avec spoil du coup). Et c'était génial.
    Là, vraiment, j'ai pas compris le truc. Et je me suis attendue à ce qu'on en parle en le lisant d'ailleurs !



    Ce que nous avons lu de plus beau, c'est le plus souvent à un être cher que nous le devons. Et c'est à un être cher que nous en parlerons d'abord.


    ? Alors là j'ai pas le contexte, mais je me reconnais pas là-dedans non plus.

    Dès que se pose la question du temps de lire, c'est que l'envie n'y est pas. Car, à y regarder de près, personne n'a jamais le temps de lire. Ni les petits, ni les ados, ni les grands. La vie est une entrave perpétuelle à la lecture.


    J'ai froncé les sourcils à ce passage, j'avais tiqué aussi. Et après, il y avait un passage bien mieux :

    Le temps de lire est toujours du temps volé. (Tout comme le temps d'écrire, d'ailleurs, ou le temps d'aimer.)
    Volé à quoi?
    Disons, au devoir de vivre.
    C'est sans doute la raison pour laquelle le métro - symbole rassis dudit devoir - se trouve être la plus grande bibliothèque du monde.
    Le temps de lire, comme le temps d'aimer, dilate le temps de vivre.
    Si l'on devait envisager l'amour du point de vue de notre emploi du temps, qui s'y risquerait? Qui a le temps d'être amoureux? A-t-on jamais vu, pourtant, un amoureux ne pas prendre le temps d'aimer?
    je n'ai jamais eu le temps de lire, mais rien, jamais, n'a pu m'empêcher de finir un roman que j'aimais.


    J'aime l'idée que rien ne nous empêcherait de lire et que la lecture dilate le temps. Qu'on a beau chercher toujours plus de temps, on le trouve pour la lecture (c'est mon cas... mais je n'ai pas d'enfant et je sacrifie d'autres loisirs).
    IL N'EMPÊCHE que la réalité est toute autre et je pense effectivement aux parents qui cumulent travail + enfant + ménage + si + ça (et notamment les mamans, disons-le). Et il m'est déjà arrivé moi aussi pendant mes études de n'avoir pas le temps et de (certes) ne pas le prendre car trop de travail et je préférais dormir ou voir un peu des gens sur mon rare temps libre. D'ailleurs, c'est ensuivit une panne de lecture où je n'avais juste plus l'envie de lire, j'ai connu ce genre de moment.



    Disons qu'il existe ce que j'appellerai une "littérature industrielle" qui se contente de reproduire à l'infini les mêmes types de récits, débite du stéréotype à la chaîne, fait commerce de bons sentiments et de sensations fortes, saute sur tous les prétextes offerts par l'actualité pour pondre une fiction de circonstance, se livre à des "études de marché" pour fourguer, selon la "conjecture", tel type de "produit" censé enflammer telle catégorie de lecteurs. - Voilà à coup sûr de mauvais romans.


    Je m'en doutais qu'on en reparlerait aussi !
    Je déteste cette idée que telle littérature, dont le schéma peut être déjà vu, qui s'éloigne peu des codes est une littérature industrielle. Il y décrit un travail à la chaîne, qui à mes yeux nient à ces livres-là le processus de création, qui est pourtant bien là ! Comme Domi, j'y vois la littérature sentimentale, mais aussi le feel good, peut-être pensait-il aussi aux romans policiers qui ont toujours été mal vu également dans la sphère littéraire. Et je déteste qu'on les dénigre autant, car ils plaisent à un grand nombre de personnes, et s'ils emportent autant de monde, je ne vois pas pourquoi on les traiterait aussi mal par pure élitisme et arrogance. A titre personnel, de temps en temps et quand c'est bien fait, ce sont aussi de bonnes lectures.

    Sur les droits du lecteur :

    - sauter des pages, peut-être pas, mais lire en diagonale oui oui et oui ! Quand on nous décrit un banquet ou une bataille pendant 250 ans, c'est bon ! Et puis en lisant en diagonale, on a quand même l'idée principale de ce qui se passe. En tout cas, moi j'arrive à bien lire en diagonale sans louper les éléments clés :lol: Après sauter des pages... ça m'est arrivé... et même des chapitres entiers. Mais là c'est vraiment plutôt que j'abandonne le livre et je lis la fin histoire de, ou je feuillette la suite plus qu'autre chose x).
    - grapiller : j'ai un peu de mal, comme Ichmagbücher
    - les abandons, chez moi c'est en voulez-vous en voilà. Si je ne prends pas de plaisir à lire un livre et que j'ai plus envie de le lire, je cherche pas à comprendre. Et si je loupe quelque chose, et ben tant pis : il y a des milliers de livres très bien sur cette planète, j'en lirais un autre qui me plaira tout autant que celui-ci m'aurait plu au final, peu importe. Quand je compte, je me rends compte que j'abandonne 11/12 livres par an, soit un par mois :cachecache: J'avoue que j'en suis pas giga fière non plus, mais la lecture doit être un plaisir !