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  • #0 25 Avril 2024 00:00:46

    Alors, comme promis, mon avis sur le livre (et désolée encore pour le retard) !

    Dès l'introduction, j'ai beaucoup apprécié le style et le ton de l'autrice : c'est fluide, c'est accessible, c'est agréable à lire. Le point de vue d'aborder la place de la femme du point de vue des masculinités était original et intéressant, et permettait effectivement de ne pas écrire un énième ouvrage "à charge" des hommes mais plutôt de voir par quels aspects le patriarcat leur nuit également. Ce discours est essentiel et même nécessaire car, si l'on veut un jour arriver à dépasser le schéma traditionnel des genres et créer une société plus égalitaire, ce n'est qu'en persuadant les hommes que le système ne leur apporte pas que des privilèges que nous y parviendrons.

    Je suis assez d'accord que l'ouvrage doit plus être vu comme une introduction : on aborde beaucoup de sujets, de manière parfois superficielle, et les sources ne sont pas systématiquement indiquées. Mais étant donné que j'avais déjà lu certains des livres qui ont servi de référence (j'ai d'ailleurs recommandé chaleureusement Femmes invisibles de Caroline Criado-Pérez dans la conversation "Pour aller plus loin", si vous voulez approfondir le sujet du masculin-neutre notamment), et que ces livres citent quant à eux abondamment leurs sources, cela ne m'a pas choquée outre mesure.

    Effectivement, les extraits de podcast n'étaient pas toujours très lisibles sur fond coloré, mais j'ai néanmoins apprécié ces parenthèses entre chaque chapitre (même si le lien avec le chapitre précédent n'était pas toujours évident). Je pense que le choix des invités visait à avoir surtout des spécialistes du sujet abordé, et qu'inviter des personnes avec un avis diamétralement opposé aurait sans doute changé radicalement le ton du podcast - mais je ne l'ai pas écouté, donc ce n'est que conjecture de ma part.

    Le chapitre Esquives est peut-être celui qui m'a le moins parlé car j'ai eu l'impression que cela restait très abstrait et qu'on a encore beaucoup de travail devant nous avant d'arriver à changer les mentalités. :S Et pas que les mentalités des autres ! Comme l'autrice l'a très justement évoqué, on peut être féministe et pourtant être pétrie de contradictions (apprécier les hommes virils, vouloir répondre aux injonctions de beauté comme la minceur ou l'épilation, etc.). Cela commence à évoluer mais cela prendra sans doute encore pas mal de temps avant d'en constater les effets.

    En résumé, il y a des choses que je savais déjà mais j'ai néanmoins encore appris avec cette lecture et je pense la recommander à mon entourage (et particulièrement aux hommes, car je pense que le ton abordable et non-accusateur peut faire une belle entrée en matière et leur permettre d'ouvrir les yeux sur certaines réalités).
  • #0 24 Avril 2024 13:44:49

    Pardonnez-moi, je viens un peu tard ! J'avais écris un avis Lundi mais j'ai eu des problèmes de connexion et tout mon avis a été effacé. J'avoue je n'ai pas eu le courage de tout refaire ! Toutefois, c'est reparti (et j'ai un autre pc donc pas de problème normalement ^^)

    Alors rapidement par chapitre :
    Construction Comment la masculinité vient aux garçons => la socialisation avec les biais dès l'éducation qui n'encourage pas les filles à échapper aux stéréotypes de genres et les perdure. Pour le coup, cet argumentaire corrobore de nombreuses études sociologiques qu'on étudie quand on veut devenir enseignants en France.

    Pas de crise de la masculinité mais des changements sociaux qui entraînent une modification de certaines institutions ou concepts comme le couple, la parentalité, les rôles genrés...
    Intéressant comme argument car on voit bcp d'articles sur cette thématique !

    Privilège
    Urbanisme pensé pour les hommes => taille des rues, horaires de transport pensés pour des edt d'hommes salariés non pour des femmes accompagnées avec les horaires de la vie de famille. Je n'avais jamais visualiser les choses ainsi, l'environnement qui nous entoure; C'est vraiment intéressant et pour le coup, au quotidien, depuis que je l'ai lu j'observe que certains points sont vraiment là dans le quotidien, en ville !


    Exploitation
    Travail domestique toujours majoritairement réalisé par les femmes surtout après l'arrivé des enfants.
    Travail émotionnel => intéressante idée que la femme soutien psychologique de l'homme qui ne le trouve pas dans son cercle amical . Là encore un travail invisible non rémunéré qui pourtant apporte stabilité et plus value aux hommes.
    Contraception toujours féminine non masculine pose un problème d'égalité dans la relation/financier/santé => alors ça, c'est mon chapitre préféré ! D'utilité publique. Je ne comprend spas pourquoi il n'y a pas plus de recherches médicales financées pour endométrioses, la contraception moins invasive sans effets secondaires et également pour les hommes.

    Violence
    Érotisation de la violence et de la contrainte/Refuser les refus. Chapitre intéressant qui pose de nombreuses questions à l'heure actuelle avec le développement impressionnant de la littérature New adult/Dark Romance lue par tous les âges voire assez jeunes. Met en scène des relations toxiques voire parfois violentes et avec des actes considérés comme condamnable face à la justice.

    Chapitres Esquives laissent un peu plus optimistes même si on perçoit encore le long chemin à parcourir pour détricoter les rapports de dominations.

    Globalement, j'ai appris des choses. Concernant les statistiques, je pense que le but du livre était de vulgariser car sur l'éducation, il y a de nombreuses études très bien échantillonnées en sociologie qui montre la séparation dans les espaces entre garçons/filles et les nombreuses différences dès l'enfance. Vu que c'est dans un cadre universitaire, on étudie bien plus le contexte, les échantillons utilisées, le type d'enquête - qualitative/quantitative - néanmoins je pense que le choix était surtout d'insister sur les conclusions plus que sur les propos !

    (Encore désolé de venir que maintenant ^^)

  • #0 23 Avril 2024 21:40:47

    C'est vraiment intéressant de lire vos retours, merci !

    Et je vois que je ne suis pas la seule à avoir "peiné" sur la mise en page :goutte:

    Je vous rejoins sur la diversité proposée entre avis personnels, intervenants, quelques statistiques de contexte, ...
    Et sur le fait que ce ne soit pas "à charge", en tout cas pas contre les hommes mais plutôt contre certaines structures (et encore...). C'était quelque chose que je "craignais".

    Par contre, je suis d'accord avec atick sur certains raccourcis et une généralisation parfois qui me fait tiquer (en plus de sources manquantes, mais je radote).

    Après, je le vois comme un "premier niveau", à prendre (comme avec chaque essai) avec des pincettes et à nous d'aller creuser derrière.
    Et comme premier niveau, il balaie pas mal de pistes.
  • #0 21 Avril 2024 20:35:12

    Bonsoir

    Je ne l'ai pas encore terminé, je n'ai lu pour l'instant que les 2 premières parties : Construction et privilège, je vais donc parler uniquement de ces 2 parties. :goutte:

    Construction m'a appris beaucoup de choses, j'avais déjà survolé certaines thématiques au gré de mes lectures et écoutes de podcasts feministes, mais je ne m'étais pas encore penchée sur la définition et la construction de la masculinité. J'ai trouvé cette partie vraiment très complète et assez dense, tout en restant très accessible. Certains concepts sont expliqués un peu vite notamment la théorie de Raewon Connell sur les différents types de masculinités (hégémonique, complices, etc) je ne suis pas sûre d'avoir bien compris, parce que Victoire Tuaillon passe très très vite dessus. Heureusement le livre est bourré de références qui permettent d'aller plus loin sur certains sujets. Je pense aller fouiller parmi les épisodes du podcast pour écouter certains episodes qui sont évoqués rapidement et dont les sujets et personnes interviewées m'intéressent particulièrement.

    J'ai beaucoup aimé le format interview sur les fins de chapitres. Il permet d'éclairer les points théoriques grâce à des exemples concrets et est plus digeste à lire. Mais je rejoins Julie sur l'édition Points, le choix de texte en couleur n'est pas toujours très lisible.

    La partie Privilège aborde des sujets qui me sont plus familiers, même si là encore c'est très complet et j'ai évidemment pris conscience de certains points qui ne m'avaient pas forcément interpellés jusqu'ici.

    Comprendre la façon dont se construit la masculinité et son influence sur nos comportements me paraît être un prisme vraiment pertinent pour comprendre les relations hommes/femmes et les comportements et relations des hommes entre eux. J'ai hâte de poursuivre cet essai que je trouve vraiment passionnant.

  • #0 21 Avril 2024 20:19:22

    Je viens de le terminer.

    J'ai un avis plus ambivalent pour ma part. Je suis d'accord avec plusieurs des enjeux qui sont nommés dans le livre, mais j'ai l'impression d'avoir lu plusieurs raccourcis pour en arriver à des conclusions. Je suis d'accord avec Julie sur le fait qu'il manquait plusieurs sources (la majorité des personnes âgées sont des femmes?). J'ai aussi l'impression que des géneralisations étaient faits avec des anecdotes (trois photos prisent a une journée donnée démontrent un fait?).

    Je suis en relation d'aide pour une ressource qui offre des services aux hommes. Je crois donc que leur point de vue et leur vécu est important pour comprendre des enjeux (mon travail est de les responsabiliser face à leur choix et les conséquences de ceux-ci, et non je ne pense pas que la culpabilité est un moyen pour les hommes de rester centré sur eux, mais bien le point de départ au changement). Alors j'ai déjà eu un peu de difficultés lorsqu'elle décide d'exclure ce genre de témoignage. Je crois que si on parle de masculinité, les hommes doivent faire partie des conversations et non seulement lorsqu'ils participent à titre d'expert.

    Je n'ai pas appris beaucoup de choses dans le roman puisque les éléments dénoncés le sont régulièrement. J'ai quand même trouvé que certains éléments semblaient plus présents en France (je suis du Québec), comme les congé parentaux pour les père ridiculement court ou le harcèlement de rue qui est plus présent qu'ici (même s'il existe quand même).

    Bref, je ne pense pas que le livre m'a donné envie de découvrir le podcast et je ne le conseillerais pas à mon entourage.
  • #0 21 Avril 2024 20:03:09

    J'ai beaucoup aimé cet essai, mon avis rejoint les vôtres à peu près. C'est bien construit, mais d'accord avec Julie27, la version Points est écrite trop petite.
    Je l'ai lu il y a déjà presque un mois, il se lit vite et facilement, le style est très accessible. J'ai apprécié à peu près chaque partie de manière équivalente, la partie sur Violence plus difficile à lire en raison du sujet.

    Les nombreuses recherches en font un livre alimenté, avec des bases solides. Cela m'a donné envie de lire d'autres livres sur les masculinités, certains titres que je connaissais déjà de nom. Bien que oui, elle aurait pu inviter des personnes allant à contre-sens pour créer un débat, je pense aussi qu'on ne peut pas tout faire en une seule fois, et qu'on ne peut pas tout avoir dans un seul livre, il faut continuer à creuser par ailleurs, en tant que lecteur pour élargir notre vision des choses et toujours se questionner. Mais là, ce livre a répondu à mes attentes et même plus en allant vers des sujets ou des approches inattendus.

    Je ne veux pas rentrer dans les détails, parce que je trouve que c'est plutôt personnel (au point où j'en suis actuellement dans ma prise de conscience féministe) et que vous avez déjà dit les choses importantes avec lesquelles je suis d'accord.
  • #0 21 Avril 2024 17:40:46

    Hello tout le monde

    Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié ma lecture (que j'avais faite en fin d'année dernière, c'est donc encore frais).

    Pourtant ça ne partait pas très bien. J'ai trouvé la partie Construction un peu longue et convenue, avec peu de pensées nouvelles. En revanche, les parties dédiées à des questions très contemporaines sont riches et passionnantes. Victoire Tuaillon mêle statistique, avis d’experts et témoignage d’homme pour construire un portrait complet de la masculinité d’aujourd’hui. Une masculinité hétérosexuelle traditionnelle bouleversée par la voix du féminisme et des minorités sexuelles qui prennent de plus en plus la parole pour questionner ces modèles. J’ai beaucoup apprécié comme elle critique l’argument physiologique, que j’appelle également le « on verra quand il faudra porter des trucs lourds ».

    J'ai aussi beaucoup apprécié les multiples sujets abordés : L’essai aborde des questions très sensibles. J’ai particulièrement été touchée par celles autour des violences sexuelles, qui esquisse la manière dont les hommes minimisent leurs actes. On connait toutes des femmes violées qui prennent la parole, mais qu’en est-il des violeurs ? Au début de l’essai, Victoire Tuaillon rappelle que la masculinité a longtemps été un non-sujet, qu’elle avait même eu des difficultés à porter cette idée en tant que journaliste. Les couilles sur la table parle de nombreux sujets tabous pour les hommes comme pour les femmes, montrant comment les dynamiques de genre orientent la façon dont des pans entiers de nos pratiques sont tues, empêchant la communication, des échanges sains et parfois même la justice.

    L’essai ne se veut cependant pas à charge. On peut se poser la question des milles précautions prises, mais il est vrai que la polémique vient vite avec ce genre de sujet (not all men etc…). Victoire Tuaillon démontre même que la construction de la masculinité est nocive pour les hommes. Toujours dans la parties des violences, les hommes violés sont invisibilisés. En outre, la vision de la sexualité est très limitée à cause d’une vision très binaire de l’acte. Beaucoup d’hommes n’explorent pas l’ensemble des possibilités ou communiquent peu avec leur partenaire. L’autrice aborde de très nombreux sujets, allant de la ville, à la vie domestique jusqu’à la violence. Elle propose en fin d’ouvrage un ensemble de solutions qui permet d’aller plus loin que le simple constat, bien que l'exercice soit compliqué.

    J'ai trouvé l'essai bien structuré et bien documenté globalement, ce qui permet d'aborder beaucoup de sujets sur la place et l'évolution de la masculinité.
  • #0 21 Avril 2024 16:37:30

    Wahou! Très intéressantes vos réflexions!
    Cela dit, cela ne m'a pas donné envie de poursuivre ma lecture. Je l'avoue
    Bon week-end à vous

    ----

    J'ai bien l'impression que ce livre cherche beaucoup à faire un gros buzz mais je me trompe peut-être.
    Les sources sembles insuffisantes en effet.
    Et, clairement, on peut leur faire dire ce qu'on veut.
    Il faut de la matière.
    Je suis assez perplexe du coup.

    Edit modo : Fusion double-post =)
  • #0 21 Avril 2024 13:42:00

    Coucou par ici,

    Pour ma part, c'était une totale découverte (je ne connaissais que vaguement de nom le podcast).

    D'emblée, j'ai aimé la démarche de s'appuyer sur "des centaines de travaux" et de donner la parole à des universitaires, dans le sens où je me disais que ce ne serait pas biaisé.
    Et qu'elle ne soit pas dans une démarche de "guerre contre les hommes".
    Comme Livresovore, j'ai aimé l'approche par la masculinité qui change et amène un vrai plus.

    Côté écriture inclusive, j'ai du mal avec le "toustes" (mais c'est clairement une question d'habitude).

    L'idée d'ajouter des "focus épisodes" est bien sympa.
    Par contre, je n'ai pas tellement aimé la mise en page sur l'édition Points : c'était écrit petit et le texte sur fond orange ou en orange, par exemple, outch...
    Et j'ai trouvé à certains moments que c'était lourd d'avoir "comme nous l'a expliqué untel dans tel épisode [...]" et que les focus épisodes n'étaient pas forcément bien liés aux parties concernées.
    Mais ça restait intéressant de donner la parole à d'autres personnes qui ont beaucoup étudié les différents sujets ;)

    Quelques notes par partie :
    - Construction : je suis bien d'accord sur la construction sociale et des comportements différenciés.
    Certains points m'ont semblé longuets, par contre.
    - Privilège : j'ai appris des choses dans cette partie sur le "masculin-neutre" (pour les objets).
    Et je rejoins ce qui est dit sur le monde de travail. Par contre, c'est en train de changer... mais avec des dérives.
    Dans de nombreuses sociétés, on impose des quotas et en créant tel poste à responsabilités, on sait que ce sera forcément pour une femme. Je trouve ça dommage, sans tenir compte des compétences (je préfère de loin des dispositifs du type "cv anonyme").
    J'ai la même remarque pour le commentaire sur Riad Sattouf qui boycotte un Prix en raison d'une non-parité... et si cette année, les meilleurs étaient vraiment des hommes? (ce serait peut-être complètement différent l'année suivante) Je ne dis pas que c'est le cas et qu'il n'y a pas d'injustice mais "imposer des quotas" ne me semble pas la meilleure solution.
    - Exploitation : Même s'il y a une prise de conscience collective progressive, c'est encore très/trop ancré pour imaginer que ça évoluera rapidement.
    Je rejoins beaucoup l'auteure sur la charge mentale ou la contraception.
    - Violence : C'est bien de démonter les préjugés avec certaines données :ok:
    Et je suis d'accord sur beaucoup d'éléments cités (sur le vocabulaire, ...).
    Mais je m'étonne quand même de la donnée : "Entre 25 et 43% des hommes disent avoir perpétré au moins une fois dans leur vie une agression sexuelle ou une pénétration par la contrainte". Je ne sais pas quelle est la source mais ça me semble énorme O_o Je trouve d'ailleurs que plusieurs sources manquent (je suis statisticienne, donc déformation professionnelle, j'aimerais bien savoir s'il s'agit d'une enquête, pour quel échantillon, etc.)
    - Esquives : Je n'ai pas trouvé cette partie très révolutionnaire mais certaines choses méritent d'être répétées.

    Globalement, beaucoup de choses évoluent et ce n'est peut-être pas beaucoup mis en avant.
    Le choix des intervenants est aussi peut-être un peu biaisé (juste une personne non engagée dans des actions féministes, et encore c'est suite à sa publication d'un livre allant dans le sens de l'auteure - j'aurais aimé des débats avec des personnes ayant un tout autre avis). Après, c'est juste qu'il faut l'avoir en tête et ça restait intéressant.

    Par contre, c'est clair, c'est accessible, c'est bien structuré et ça amène à se questionner.
  • #0 21 Avril 2024 11:08:37

    Cet essai donne les clés de compréhension sur les schémas qui ont toujours existait et qui ont été perpétrés de manière inconsciente au fur et à mesure. Cela commence dès la naissance avec le code couleur vestimentaire, par l'habillement tout comme les attentes des parents sur leurs enfants selon leur sexe.
    Ce qui est intéressant aussi est montré par le fait que bien qu'on prône une égalité pour tous les enfants, certains comportements seront mieux acceptés selon qu'on soit de sexe masculin que féminin. Par exemple, celui d'extérioriser qui on est pour un garçon/homme que ce soit dans l'espace public que dans ses paroles et à contrario, celui de l'intériorité pour la fille/femme. Ainsi, on ne s'étonne pas que la gent masculine accapare l'espace public (que ce soit pour les loisirs ou dans le monde professionnelle) mais on reste toujours méfiant quand c'est une figure féminine qui "se montre". Les adjectifs employés dans ces cas sont (inconsciemment) très parlants du rôle qui est désigné pour chacun.
    Ainsi ce rôle défini, bien qu'on en ait pas conscience, se répercute sur la sphère intime et familial pour les personnes de sexe féminin. Ainsi une femme sera cantonnée à la sphère domestique et aux postes non reconnus économiquement; il n'est pas anodin qu'on parle de plafond de verre pour les femmes alors que ce terme n'est (presque) jamais employé pour la carrière des hommes.
    Ces constructions vont donc être pénalisantes pour la femme que ce soit dans ses relations avec le monde, son besoin de toujours justifier ce qui est susceptible de lui arriver (les violences par exemple) et de toujours prouver qu'elle mérite ce qu'elle a sans toutefois ébranler le système patriarcal en place.

    L'autrice traite un large spectre de sujets dans cet essai et tente d'expliquer et de démontrer ce qui peut être fait pour modifier les biais qui existent. Toutes les parties ne se valent pas mais c'est un bon début pour essayer de comprendre et pousser sa réflexion sur ce thème qui est plus vaste que la simple relation homme/femme ou de domination.
  • #0 20 Avril 2024 18:33:31

    Bonjour tout le monde,

    J'ai terminé le livre avant le bookclub, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps et, je viens poster mon avis le samedi et non à la dernière minute.
    il faut dire que cet essai est une grande réussite pour moi, je l'ai adoré, sans surprise puisque je suis une inconditionnelle du podcast depuis des années.

    Tout d'abord, un grand merci aux éditions Binge d'utiliser l'écriture inclusive : j'en ai ras le bol de l'emploi du masculin à tous les coins même lorsque les femmes sont majoritaires dans le collectif que le pronom désigne. C'est pour moi une marque de respect et d'inclusivité qui m'engage à être plus attentive à ma lecture et plus proactive sur les réflexions qu'elle peut susciter.

    Quelle lecture agréable, fluide et bienvenue !
    A la différence de tous les essais que j'ai lus ces dernières années, celui-ci parle de la place des femmes à travers les masculinités. Et ce n'est pas un essai qui diabolise les hommes mais qui tente de détricoter les mécanismes inconscients et habitudes qui font que les femmes ne sont pas à un statut égalitaire de celui des hommes. Alors, je dis inconscient, mais dans certains cas, c'est conscient. Si on évoque par exemple toutes les femmes effacées de l'histoire, les découvertes et avancées scientifiques que les hommes se sont récupérées alors qu'ils n'en étaient pas à l'origine + les différents reculs pour limiter les femmes dans les études, l'exercice d'un métier pour lequel  elles sont plus compétentes (et là je pense évidement aux fameuses "sorcières" et à ces hommes qui ne comprenaient rien aux femmes mais "ohlala nous sommes des médecins et des hommes alors évidemment on sait mieux que vous les pouilleuses").
    J'ai appris certaines choses, d'autres m'étaient malheureusement bien connues (à travers les différents témoignages entendus, lus et ouvrages en parlant) mais ce qui a été très novateur dans cet essai c'est la méthode utilisée pour compulser ces informations, recouper les différents témoignages des chercheurs dans les différents épisodes pour en faire un ensemble clair, cohérent et accessible. Le fil suivi est particulièrement logique : on commence par introduire le concept des masculinités pour conclure avec une ouverture sur la façon de repenser les genres (que j'ai trouvé extrêmement pertinente, surtout étant donné l'actualité juridique sur le sujet actuellement).
    J'ai apprécié également que l'autrice se "positionne" (femme cis hétéro bourgeoise) : c'est essentiel pour comprendre son approche et ses limites aussi. Elle aurait probablement pu étendre son champs si par exemple c'était une femme racisée ou issue d'un milieu plus modeste, et le livre n'en aurait été que meilleur. Mais, elle fait de nombreuses remarques pour montrer qu'elle n'a pas les connaissances approfondies sur certains sujets à cause de sa position, une bonne façon de faire réfléchir et d'approfondir certains points avec d'autres ouvrages, documentaires etc.

    Un des autres points essentiels est d'avoir noté les dissonances entre nos aspirations et la réalité : elle parle par exemple de témoignages de femmes féministes qui ne savent pas comment composer avec leur attirance pour les hommes machos. La nuance est le maître mot de ce livre. Elle montre que chaque expérience est unique et qu'on ne doit pas estimer que son vécu est une règle générale et qu'il n'en excite pas d'autres : la complexité des individus fait que le sujet est vaste et complexe. Par exemple, je suis une femme cis blanche hétéro née dans un milieu modeste, je n'ai aucune envie de vivre avec un homme macho qui estime qu'il vaut mieux que moi et qui ne reconnaît pas l'impact de la société patriarcale hétéronormée sur les individus quel qu'il soit. Mais j'entends que d'autres personnes puissent avoir une expérience complètement opposée à la mienne.

    C'est probablement les parties "Construction", "Privilège" et "Esquives" qui m'ont le plus intéressée parce que la déconstruction est un des sujets qui m'attire le plus dans les essais depuis quelques mois. Les essais se multiplient mais ils étaient encore peu nombreux et c'est toujours appréciable de voir le sujet soulevé. Je retiens particulièrement l'importance des mots utilisés, l'impact qu'ils ont et en quoi certains peuvent être problématiques et pousser des gens à prendre des identités qui ne leurs correspondent pas par peur de ne pas entrer dans cette société normée. Les questions sur tout un tas de sujets m'ont amené à me poser mille autres questions. Les autres parties étaient bien évidemment intéressantes mais ce sont des sujets que je connaissais beaucoup mieux, raison pour laquelle je ne veux pas trop m'y attarder puisque je n'ai pas envie que mon avis fasse 2 pages =).

    Les pistes qu'elle soulève et que les chercheur.euses qu'elle a invité.es évoquent ne sont peut-être pas toujours parfaites et ne sont peut-être pas toujours la réponse à un problème mais elles ont le mérite d'exister et de lancer le débat. Le livre ne se contente pas de dire "ça ne va pas", il est force de propositions.
  • #0 20 Avril 2024 14:42:52

    LES COUILLES SUR LA TABLE
    de VICTOIRE TUAILLON
    Les premiers chapitres m’ont vraiment agacée, surtout le chapitre « construction » qui raconte comment les petits garçons (petits poissons) étaient exploités sexuellement par des hommes puissants. Je n’en vois pas l’utilité dans cet ouvrage, j’avais presque la sensation qu’elle souhaite dresser un tableau répugnant de l’homme. Je n’aime pas l’emploi des mots « celleux » et « toustes », est ce vraiment utile de modifier la langue française pour être respectées? Un détail qui s’appuie trop sur la forme et non le fond du problème.

    PAGE 32: LE SPORT:
    Je suis une femme et je peux vous assurer que voir un match de football féminin m’ennuie, car les performances ne sont pas les même.
    A l’école, on a toutes plusieurs amies qui séchaient le cours de sport par paresse ou je ne sais quoi… alors rendre responsable les hommes, je trouve cela tiré par les cheveux.

    Elle prétend que la masculinité se construit et que cela provient de notre société, ma question est la suivante: est ce que les hommes sont arrivés en premier sur Terre pour prendre autant d’avance sur nous??? Non !!! Et si l’homme a réussi à prendre la place de dominant, c’est que la femme lui a permis de le faire !

    Quel est l’intérêt à tout prix de vouloir indifférencier les hommes des femmes? N’est ce pas toute la beauté de la nature? Personnellement je ne souhaiterais pas partager ma vie avec un homme qui me ressemble en tout point. Un jour l’être humain voudra faire en sorte que ce soit l’homme qui porte les enfants, quelle aberration. On reviendra aux choses simples, comme « le bio, le naturel, le local »… l’être humain part trop loin pour revenir à l’essentiel.

    Page 47: L’homme se sent menacé par le moindre changement et en cela il ne sera jamais proactif dans cette lutte de l’égalité des femmes.

    Page 72: c’est regrettable que tous les tests scientifiques soient réalisés sur des hommes.

    Les stations de métro, le nom des rues ne devraient pas être modifiés, en cela il n’y a aucun manque de respect. Beaucoup d’hommes ont marqué l’histoire et rien ne pourra changer cela. Mais la femme d’aujourd’hui doit créer sa propre histoire!

    Page 76: pourquoi les femmes qui se dénudent dans les magazines et qui sont sexualisées acceptent de le faire ? Il devrait exister une solidarité féminine, hors ce n’est vraiment pas le cas. L’homme a réussi a créer un groupe solide mais la femme est vraiment individualiste, pour celles que je connais ( et j’en connais pas mal).

    Page 78: c’est une aberration de penser que les espaces sportifs sont réservés uniquement aux hommes car ils s’en accaparent. Qui empêchent les femmes de s’y rendre?? Moi je vais en salle de musculation, je suis souvent la seule femme, car les autres femmes s’acharnent sur les machines à cardio lent. Elles ne veulent pas prendre leur place.

    J’imagine un lieu de loisirs où seules les femmes sont autorisées à s’y rendre, je suis sûre que l’endroit resterait vide, car les femmes ont besoin du regard de l’homme pour trouver un intérêt à leur vie. Je connais la femme car j’en suis une et je vous garantis que le changement est trop lent à cause de la femme et non pas uniquement de l’homme.

    Page 86: elle dit « la solution d’une ville pensée pour les femmes… les crèches à côté des bureaux pour les femmes … Preuve que la personne qui doit s’occuper des enfants restent encore et toujours la femme. En quoi c’est une solution? Les propositions sont pauvres et nulles.

    Page 89: on attend des hommes qu’ils réagissent, qu’ils nous donnent plus de place et de liberté… mais c’est à nous de créer notre propre organisation. Et donner la chance à d’autres femmes. Pourquoi les femmes ne créent pas leur propre entreprise seules et ainsi laissent d’autres femmes accéder aux postes importants??
    Si la femme place son désir de travailler avant tout, il faudrait revoir le schéma familial, ne pas avoir d’enfants etc…
    Page 117: complètement d’accord je suis vraiment contre l’exploitation de la femme pour les taches ménagères et j’aime beaucoup le terme utilisé pour décrire ce phénomène.

    J’ai apprécié ce chapitre qui vise juste, sur la charge mentale, les émotions gérées pas la femme, et tout cela gratuitement.
    L’homme ne se confie pas et on suppose qu’il devrait le faire plus souvent. Mais pourquoi la norme c’est la femme dans ce contexte? Pourquoi ce ne serait pas à la femme de changer ?
    La réaction de certains hommes est une conséquence de certains agissements de la part des femmes. Une relation se fait à deux!

    La contraception devrait être une question qui intéresse l’homme et la femme .
    La partie sur les viols est difficile à lire et moi je serais d’avis à castrer les hommes. Parfois les solutions radicales sont les meilleures.

    Madame Rodarde! Parle de vernis pour les hommes, quel est l’intérêt de dire ça à mes enfants ? C’est une chose que je ne ferais jamais!!!! Suggérer quelque chose qui ne leur viendrait pas à l’esprit, jamais!!!

    Page 213: pourquoi tout dépend de l’homme? l’homme ne voudra jamais céder sa place,  à la femme de gagner la sienne.

    Le dernier entretien parle des contrôles psy avant une chirurgie de changement de sexe et s’en plaint, il faut pas oublier les jeunes qui se font opérer puis qui regrettent. Faut il se fier à une décision prise en étant adolescent, sincèrement ? Vous n’avez jamais été ado? À cet âge on ne comprend rien, on croit comprendre mais une fois adulte on sait que l’on ne savait rien.

    Un moment donné on parle de modifier les prisons et repenser l’être humain comme vivant, ok on va mettre les hommes et le femmes ensemble en prison et bonjour les viols. Quelle connerie tout ça.

    Je me définis comme féministe mais j’aime la différence qu’il existe entre l’homme et la femme. Tout est une question de respect de l’autre, peu importe homme, femme, enfant, handicapé, racisé etc… je suis racisée et croyez moi ce n’est pas facile, mais je me bats pour créer ma propre place et j’éduque mes filles pour qu’elles sachent qu’elles méritent tout le respect des autres .
  • #0 20 Avril 2024 10:24:35

    Bonjour,

    ► Dans ce sujet, vous pouvez discuter de vos impressions sur l'essai Les couilles sur la table, de Victoire Tuaillon.


    Quelques pistes pour donner votre avis :
    (ce sont juste des pistes de réflexion, vous n'êtes pas obligé·e·s d'y répondre - et évidemment pas de répondre à tout - et n'hésitez pas à aller plus loin)

    → Qu'avez-vous pensé de la construction du livre?
    De l'articulation des parties?
    Avec les extraits de podcasts?
    Et la mise en page?

    → Certaines parties vous ont-elles davantage plu / déplu?
    Pour rappel, voici l'organisation :

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    - Introduction
    - Construction
    - Privilège
    - Exploitation
    - Violence
    - Esquives
    - Prolongation


    → Avez-vous trouvé que c'était facilement accessible ?

    → Qu'avez-vous pensé des recherches de l'auteure et de sa démarche vis-à-vis de chercheurs?

    → Globalement, qu'avez-vous pensé de ses prises de position?

    → Ce livre a-t-il changé votre perception sur certains points?

    → Avez-vous trouvé ce livre intéressant?
    Et donné envie de creuser davantage, peut-être?

    → Ce livre correspondait-il à vos attentes?
    Ou pensiez-vous y trouver autre chose, par exemple?

    → De façon globale, avez-vous aimé ce livre?
    Ou qu'est-ce qui vous a plu / déplu?
    Recommanderiez-vous ce livre?


    N'hésitez pas à donner votre avis, mais aussi à réagir à ceux des autres participant·e·s et à leur poser des questions !
    Le but du Book Club est d'avoir une discussion interactive :)