- Accueil Forum
- Book Club & Rencontres
- Book Club
- [Les Cerfs-volants de Kaboul - Septembre 2025] - Parlons du livre
Résumé de la discussion (messages les plus récents en premier)
-
#0 04 Octobre 2025 12:13:04
Coucou par ici !
J'arrive bien après la bataille, je suis désolée, comme dit dans le post d'inscription j'ai pris du retard dans ma lecture et mon retour avec l'arrivée de bébé (beaucoup de bonheur, mais aussi de fatigue et de réorganisation ahah)
C'est super intéressant en tout cas de voir la diversité de vos avis et surtout de voir ce qui converge et diverge.
Comme beaucoup d'entre vous, je ne m'attendais pas à ce que ce livre soit si dur. Bien sûr je m'en doutais un peu avant d'entamer ma lecture, mais pas à ce point-là. J'ai trouvé aussi que certains sujets auraient pu être évités dans le sens où ils ne sont pas indispensables à l'histoire.
Ce qui m'a frappé dès le début du livre c'est le choc culturel devant lequel je me suis retrouvée. J'avoue ne pas connaître grand-chose de l'Afghanistan, c'était donc une découverte sur pas mal de choses pour moi.
Concernant la place de la femme dans la société afghane, le tableau est peint dès les premières pages avec les propos tenus sur Sanaubar et, comme beaucoup d'entre vous l'ont dit, il n'y a quasiment pas de personnages féminins et ceux qui sont là sont très secondaires.
Autrement, le livre a su attiser ma curiosité, notamment sur l'historique entre les pachtouns et les Hazaras, les chiites et les sunnites, etc., je ferais sans doute quelques recherches de mon côté pour en apprendre davantage ainsi que sur l'implication de l'URSS dans ce pays, comme le mentionnait Exuline
J'ai aussi apprécié, notamment avec le personnage de Baba, l'idée d'une religion "à deux vitesses" avec d'un côté les préceptes/hommes de foi et leur application stricte de la religion telle qu'elle doit être appliquée selon eux et de l'autre côté, la vision de Baba qui s'en tient à certains principes, mais en écarte d'autres.
Concernant les personnages et en particulier Amir, je l'ai détesté du début à la fin. Certes il n'était qu'un enfant et son éducation dans cette société a sûrement joué aussi, mais il n'empêche que je l'ai trouvé égoïste et lâche du début à la fin et il trouve toujours un moyen de reporter la faute de sa culpabilité sur les autres. Je n'ai pas accepté l'arc de "rédemption" du personnage, je l'ai trouvé forcé (ça n'est clairement pas venu de lui et Rahim l'a un peu poussé aux fesses) et surtout très passif au final.Spoiler (Cliquez pour afficher)
À mon sens, il n'a même pas vraiment sauvé Sohrab des talibans. C'est Sohrab qui l'a sauvé, comme Hassan à l'époque, Amir lui s'est juste laissé tabassé sans même se défendre ou riposter sous couvert de châtiment alors que la base de l'opération c'était quand même de sortir Sohrab de là pas de se laisser tuer à coup de poing américain juste parce que ça allégeait sa culpabilité et soulageait sa conscience.
Bref, pour moi, Amir c'est un gros non, je n'ai pas réussi à l'apprécier ni même à me réconcilier un peu avec lui à la fin comme Emmani.
À l'inverse le personnage d'Hassan m'a beaucoup touché et j'aurais aimé pouvoir le découvrir davantage en temps qu'adulte, notamment dans sa relation avec son fils, etc.Spoiler (Cliquez pour afficher)
J'ai d'ailleurs trouvé sa mort très brutale, inattendue et injuste, comme finalement une bonne partie de ce qu'il a traversé dans sa vie...
Autrement, le personnage que j'ai le plus apprécié est sans doute Baba. Pas très engageant au début, son développement est selon moi le plus complexe et intéressant du roman.
Cependant, même si je n'ai pas aimé Amir, j'ai trouvé leur relation père/fils intéressante de par sa complexité et son évolution.
Concernant la fin, je ne sais pas trop quoi en penser.Spoiler (Cliquez pour afficher)
La boucle est bouclée avec les cerfs-volants qui reviennent et c'est une belle façon de terminer, mais la fin a un goût amer. L'espoir que l'auteur essaie de transmettre apparaît comme un grain de sable qui essaie d'effacer, d'adoucir tout ce qui s'est passé avant, mais j'ai trouvé que ça ne fonctionnait pas. Je ne sais pas à quoi je m'attendais comme fin ni ce que j'aurais aimé avoir, mais je suis mitigée sur celle-ci.
Je me rends compte que, de manière générale, mon avis se révèle assez négatif dit comme ça, mais je ne regrette quand même pas cette lecture qui m'a appris des choses et qui en soi était tout de même intéressante. Je ne pense pas lire autre chose de cet auteur, mais la découverte en valait la peine. Cela dit, j’ai trouvé que c’était un choix intéressant pour un Book Club, il y a de quoi discuter.
A bientôt ! -
#0 01 Octobre 2025 19:11:11
Exuline a écritBon, j'avais quand même le regret d'abonné ce livre à 75%, et avec vos retours et la fin spoilée de ma mère, j'ai tout de même lue, mais u peu avec les yeux fermés et passer certains passages trop douloureux.
Bon ça ne change en rien mon avis,
Je crois aussi que le sujet n'a pas été abordé lors de vos diverses chroniques, mais suis-je la seule à trouver que le jeu des cerfs-volants est déjà très violent dans sa pratique et cruel pour le celui que le dirige (mains en sang) que dans le jeu lui même (abattre les cerfs-volants des autres pour être le dernier). Je n'arrive pas à comprendre l'intérêt. Alors, oui, ils représentent la beauté, la compétition, l’adresse et l’honneur. Gagner un combat est source de fierté, de reconnaissance sociale et de statut.
Je trouve que c'est déjà les prémices de la violence implicite de la société afghane.
Je ne suis pas sure de me faire des amis en écrivant ceci, c'est juste un sentiment très personnel que je partage...
Je te rejoins, j'ai été surprise de la manière dont était "équipés" les cerfs volants. J'ai trouvé ça très violent de se couper les mains, de devoir trancher le fil des autres. Très certainement une autre culture dont nous n'avons pas les codes. -
#0 01 Octobre 2025 18:04:08
Bon, j'avais quand même le regret d'abonné ce livre à 75%, et avec vos retours et la fin spoilée de ma mère, j'ai tout de même lue, mais u peu avec les yeux fermés et passer certains passages trop douloureux.
Bon ça ne change en rien mon avis,
Je crois aussi que le sujet n'a pas été abordé lors de vos diverses chroniques, mais suis-je la seule à trouver que le jeu des cerfs-volants est déjà très violent dans sa pratique et cruel pour le celui que le dirige (mains en sang) que dans le jeu lui même (abattre les cerfs-volants des autres pour être le dernier). Je n'arrive pas à comprendre l'intérêt. Alors, oui, ils représentent la beauté, la compétition, l’adresse et l’honneur. Gagner un combat est source de fierté, de reconnaissance sociale et de statut.
Je trouve que c'est déjà les prémices de la violence implicite de la société afghane.
Je ne suis pas sure de me faire des amis en écrivant ceci, c'est juste un sentiment très personnel que je partage... -
#0 01 Octobre 2025 15:23:13
Hello,
J'arrive un peu tard pour donner mon avis à chaud ! Je rejoins pas mal de vos avis et certaines réflexions étaient hyper intéressantes, comme celle de la femme non représentée dans ce roman (enfin vraiment histoire de !)...
J'aime décidément ces romans qui sont durs à lire, poignants et révoltants. Celui-ci en fait partie mais en plus, je ne m'attendais pas à ces violences. J'avais adoré Mille soleils splendides, son écriture, son sujet et je retrouve cette volonté de ne pas lâcher mon livre tant la plume est fluide et agréable, les décors me paraissent réels et tout ce qui est décrit me retient.
Les personnages sont complexes, sont humains, avec leurs fautes, leurs défauts, leur ambiguïté. J'ai beaucoup aimé cela : ne pas faire du personnage principal un héros pour qui tout serait facile et qui serait parfait. On passe par beaucoup d'émotions concernant Amir je trouve et finalement, on comprend qu'il est simplement humain avec son passé qui le tourmente un long moment. Le passage sur le pardon m'a bien plu, je l'ai trouvé très juste.
J'ai détesté Amir pour ses décisions dans bien des scènes ! La relation entre Amir et Hassan, Amir et son père et les autres relations m'ont parues si réelles également, si touchantes pour certaines et puis révoltantes pour d'autres. Je crois que ce sont des passages d'émotions fortes qui m'ont énormément plu mais aussi, encore une fois, ces personnages et relations complexes qui semblent donc réelles car rien n'est tout blanc, ni tout noir et on peut trouver du bon et du moins bon dans chacun d'entre eux.
Concernant la plume, comme je l'ai dit, je la trouve sublime avec ce qu'il faut de description pour nous immerger mais sans jamais m'ennuyer. C'est beau, dur, touchant, poignant, cru parce que la réalité n'est pas enjolivée et il n'a pas peur de nous montrer des scènes atroces sous le regard de ses personnages, ce qui est terrible mais si réaliste à la fois.
Je connaissais légèrement l'histoire de l'Afghanistan mais j'en ai tout de même appris pas mal dans ce roman. J'ai apprécié avoir la vision d'afghans, du peuple qui espère, qui souffre et des réalités encore présentes aujourd'hui. C'est révoltant et malheureusement toujours d'actualité. La question de la religion, la façon dont elle est abordée dans ce roman est super intéressante aussi. J'ai trouvé les réflexions des personnages et d'ailleurs la pluralité des opinions très appréciables. Je trouve que l'auteur explique de manière très simple et compréhensible la politique et les événements qui ont pu avoir lieu, assez pour qu'on comprenne très bien le contexte de son histoire (même si en savoir encore plus ne m'aurait pas dérangé).
Concernant la fin,Spoiler (Cliquez pour afficher)
après toutes ces horreurs, j'ai tout de même été contente de trouver une fin qui nous suggérait de l'espoir et une vie meilleure pour Sohrab. La fin avec les cerfs-volants m'a bien plu. Effectivement, la boucle est bouclée mais justement, j'ai trouvé ça mignon et touchant, le fait aussi qu'Amir parle à Sohrab de son père aussi. Le fait qu'il soit resté muet 1 an, ne m'a pas semblé trop. Pour me répéter, je trouve les réactions et émotions des personnages extrêmement justes, surtout concernant des syndromes post-traumatiques et l'entourage qui ne sait pas trop comment faire, ni si un jour ça ira mieux..
Bref, j'ai adoré ce roman qui m'a bouleversé et qui restera longtemps dans ma mémoire, par les scènes atroces mais il faut bien le dire aussi, grâce à la plume de l'auteur qui a su m'immerger complètement. C'est un roman que je recommanderais, tout comme Mille soleils splendides du même auteur, mais avec tout de même la recommandation d'avoir le coeur bien accroché et parler des TW que j'aurais préféré connaitre je pense. Merci pour ce BC qui m'aura permis de le sortir de ma PAL parce qu'il allait encore trainer un petit moment je pense :sifflote: -
#0 30 Septembre 2025 16:21:25
Chaminou333 a écrit@Exuline normalement avec les lapinous le mois prochain ça devrait être plus cosy (enfin j’espère je l’ai pas encore lu :angel: )
Ne m'en parlez pas!!! C est moi qui ai proposé Watership Down car je l ai dans ma bibliothèque, mais j ai de plus en plus de mal à avancer ... Un peu enfantin tout de même. -
#0 30 Septembre 2025 09:08:59
Merci Grominou et Chaminou !!!
Non ne vous inquiétez pas, je suis au contraire très contente de l'exercice. Et c'est très motivant de vous lire et de voir votre ressenti.
Pour le moment je ne me suis pas inscrite pour le prochain BC car le thème ne m'a pas convaincue, mais je passerai voir vos retours. -
#0 29 Septembre 2025 21:38:35
@Exuline normalement avec les lapinous le mois prochain ça devrait être plus cosy (enfin j’espère je l’ai pas encore lu :angel: ) -
#0 29 Septembre 2025 21:25:32
Exuline, désolée que ta première participation au BC ait été pénible, j'espère que tu auras envie de retenter l'expérience! :derder: -
#0 29 Septembre 2025 20:57:48
Je n'ai lu que 100 pages...
Je reviendrai lire vos avis plus tard, désolée d'avoir raté ce book club ! -
#0 29 Septembre 2025 10:40:12
Bonjour à tous,
Je reviens vers vous après avoir lu "presque" tous vos avis. C'est la première fois que je participe à un BC, et c'est passionnant de voir vos retours, vos émotions, vos interrogations, j'aime énormément le principe.
Même si j'ai abandonné ma lecture, comme je vous l'ai dit, il y a plusieurs raisons à cela.
La première est je pense que ce n'était pas le bon moment pour moi, tout simplement, et oui, il y a des fois, certains livres demandent une certaine concentration que je n'avais pas au moment de ma lecture.
Mais ce n'est pas la seule raison, car je pouvais me dire qu'ensuite je pourrai y revenir lorsque le moment sera plus favorable, mais j'en ai aucune envie, c'est donc que ce n'est pas la seule raison.Spoiler (Cliquez pour afficher)
La suivante est, je pense, le fait qu'il faut, à mon humble avis, avoir un vrai avertissement avant de lire ce livre. Pour ceux qui me connaissent, vous savez qu'il y a deux thèmes que j'ai beaucoup de mal à lire, c'est le viol et l'anthropophagie (et les zombies, mais ça c'est une autre histoire...). Deux sujets qui sont presque rédhibitoires, et que je n'aborde qu'en étant au courant que ces sujets sont abordés dans les livres, afin de me préparer psychologiquement et de les lire quand je sais que je le supporterai. Vous l'aurez compris, je suis tombée sous le choc de ce qu'à subit Hassan. Même si la scène n'est pas décrite dans les moindres détails, (merci...) l'aspect psychologique est tellement fort en le vivant à travers Amir, que ça m'a retourné l'estomac, et il m'a fallu reposer le livre. Ensuite à chaque fois que je voulais reprendre ma lecture, l'image "me sautait aux yeux" et je n'ai pas pu rentrer comme je le souhaitais dans l'histoire.
J'ai pourtant lutter, avancer jusqu'à la scène où, de retour dans sa ville natale, Amir est sur le terrain de foot. Et là j'ai compris ce qui allait arriver à cet homme et à cette femme, et j'ai refusé de vivre cette scène tout simplement, et j'ai refermé le livre définitivement. Je ne pouvais tout simplement le lire, c'était au dessus de mes forces.
Et pourtant j'ai tellement aimé le rapport qui évolue entre Baba et Amir. Du père indifférent à son fils, et ce dernier qui cherche à vivre à travers les faveurs qu'il ne reçoit pas et puis cette fuite, cet exode qui va les rapprocher et où on ressent tout l'amour d'un père à son fils, j'ai trouvé cette évolution extrêmement bien écrite. Oui, il a dans la première partie du roman, cette ambivalence dans les sentiments d'Amir, car il aime son père malgré une sorte d'indifférence qui en fait n'en est pas vraiment une.
J'ai été aussi très intriguée par Rahim Khan, à de très nombreuses reprises, je me suis demandée qui il était vraiment ? Protecteur, oncle, amant de baba, ami de la famille, sa place vue par les yeux d'un enfant est assez dérangeante, je me suis même demandée s'il n'est pas au final, une sorte de mère de substitution, parce que comme vous l'avez dit, ce roman est quasi exclusivement masculin.
Le rapport entre Amir et Hassan est aussi très dérangeant, pervers, narcissique : "je te veux à mes côtés, tu es à moi, mais exclusivement quand je suis seul". Mais les enfants, ne sont-ils pas tous égoïstes, dans leur vision de l'amitié, de l'amour et dans leur comportement. C'est sans reproche que j'ai compris les choix d'Amir, même si je n'apprécie pas le personnage. Amir est tout simplement couard, mais peut-on vraiment le lui reprocher.
J'ai beaucoup aimé en apprendre plus sur la différence d’origine ethnique et sociale entre Amir qui appartient à l’ethnie pachtoune, majoritaire en Afghanistan, historiquement dominante et privilégiée et Hassan qui est hazara, une minorité chiite souvent marginalisée et discriminée dans la société afghane. Je ne connaissais pas du tout cette distinction, je pensais bêtement qu'un afghan est un afghan.
Je connaissais pas non plus, le rôle de l'URSS dans ce pays, j'ai donc historiquement et socialement appris de nombreuses choses, je me suis renseignée, j'ai cherché et j'ai apprécié en apprendre d'avantage et pas que sur la partie Taliban qui est souvent le sujet, abordé dans de nombreux livres parlant de l'Afghanistan.
Quant à la fin, je ne l'ai pas lue, mais j'ai demandé à ma mère de me la raconter puisqu'elle l'a lu cette année. Et vraiment, je ne regrette pas je n'aurai pas pu aller au bout du roman.
Voilà pour ce retour un peu plus en profondeur, pas sûr de lire Mille soleils splendides, car je ne supporte plus cette violence.
Ravie d'avoir participée, même si le roman ne m'a pas convenue, et je comprends ceux qui ont aimé ce roman, mais il n'était tout simplement pas pour moi.
A bientôt. -
#0 28 Septembre 2025 22:22:02
Mon avis partage plusieurs des vôtres.
J'ai eu du mal à me glisser dans ce livre.
Dans la première partie, j'avais l'impression d'être confrontée à deux hommes présentant tous les défaut qu'on pourrait attribuer aux masculinistes : un enfant sans cesse en train de rabaisser celui qui aurait dû être son meilleur ami, un père hautain et intouchable dont le fils attend le regard bienveillant sans jamais l'obtenir, un racisme ultra-présent... Bref, ce n'était pas très engageant.
Les scènes de violences sont allées de pair avec cet univers masculin malsain et la lâcheté du héros ne m'a même plus étonnée, à ce stade.
Le tout avec l'Afghanistan en toile de fond. La guerre, les talibans qui arrivent encore à rendre plus mauvais, noir et triste un pays déjà très pauvre et en ruines... Bref, tout ce que je n'aime pas.
Un livre qui illustre tout ce que des hommes laissés entre eux peuvent faire de pire...
Bizarrement, le héros trouve du courage au 3/4 du livre. Ca finit par le rendre un peu plus attachant, quoique l'histoire devienne à mon sens improbable. Au moins, elle a le mérite d'apporter une fin plus heureuse et une vision plus nuancée. Cela permet de souffler !
Le fait que ce livre soit plébiscité pour ce qu'il montre de l'Afghanistan ne donne franchement pas envie de s'affilier à ce pays.
Avant la guerre, pendant ou après la guerre, les personnages ne donnent pas envie d'être côtoyés. Je ne leur trouve à peu près aucune qualité.
Je suis contente d'avoir lu ce livre qui est régulièrement cité, mais il a eu plutôt l'effet de polariser mon opinion plutôt que de m'apporter de la compassion pour ce pays. -
#0 28 Septembre 2025 14:33:37
Bonjour à tous! :-)
Merci d'avoir sélectionné "Les cerfs-volants de Kaboul" pour notre Book club! :vainqueur:
J'ai lu ce roman en quelques jours avec beaucoup d'intérêt et d'émotion.
Dans ces pages s'entremêlent plusieurs thèmes qui me sont chers en littérature: l'amitié, le courage, les relations familiales, la nostalgie de l'enfance et l'exil.
Les personnages d'Hassan et d'Amir, duo fraternel que tout oppose, sont plutôt bien construits et caractérisés. Ce qui est intéressant, c'est de suivre le point de vue du plus imparfait des deux. Intellectuel et imaginatif, Amir apparaît pourtant comme lâche, jaloux, ingrat, déloyal; c'est lui qui trahit une amitié indéfectible par faiblesse de caractère. Toutefois, c'est un narrateur complexe auquel on ne peut que s'attacher. J'ai apprécié son côté rêveur, son amour de la littérature et les références constantes de l'auteur à la poésie persane. D autre part, Amir est constamment tourmenté, déchiré par ses méfaits, et puis on le voit évoluer au fil du livre, affrontant des situations qui nécessitent beaucoup de courage et de compassion. Au final, je pense qu'il s'est amplement racheté auprès de son ami.
Les autres personnages importants sont majoritairement masculins -à l'exception de Soraya, épouse d'Amir. C'est pourquoi il me semble que l'auteur voulait aborder les liens père/fils (entre Baba et Amir, mais aussi Baba/Hassan, puis Hassan/Sohrab, Amir/Sohrab...). Même le personnage de Rahim est une manifestation du sentiment paternel, car c'est lui qui encourage Amir dans sa vocation d'écrivain, puis le révèle à lui-même en lui imposant l'épreuve ultime. L'histoire du Shahnameh, poème épique persan, offre une exploration en miroir de plusieurs thèmes centraux: l'identité, la paternité, l'amitié virile. Cela donne une dimension légendaire à un récit par ailleurs réaliste. C'est vraiment bien trouvé!
Quant au rythme du récit, il est soutenu, voire haletant dans la 2ème moitié du livre. Amir doit retourner au pays, retrouver un enfant et affronter les Talibans: quoi de plus intriguant? Je suis donc étonnée de lire des avis disant que l'intérêt du roman va en s'amenuisant. On constant en tout cas un changement de rythme, découpant l'oeuvre en 3 parties:
- une 1ère partie plus "lente" et nostalgique relatant l'enfance à Kaboul;
- la vie en Californie, partie plus terre à-terre, illuminée par la relation romantique entre Amir et Soraya
- le retour au pays, plein d'action et de rebondissements tragiques
Concernant le style, je l'ai trouvé admirable, à la fois fluide, simple et riche, toujours très évocateur. Le tournoi de cerfs-volants est un moment incroyable, on s'y croirait!! D'une manière générale, Hosseini parvient à donner de la chair à ses personnages et de la véracité à leurs péripéties. Je me suis suprise plus d'une fois à penser à Amir, Hassan et Baba comme à des gens de ma connaissance, frappés par le malheur. On pourrait même dire que me suis inquiétée pour eux.
Autre point fort du roman: il nous en apprend beaucoup sur l'histoire de l'Afghanistan. Au début, dans la partie concernant les années 1970, l'ambiance est pittoresque, avec des évocations colorées du marché, des jeux de rue et de la maison paternelle. Nous sommes introduits dans une famille de la classe aisée de Kaboul, possédant un vaste jardin, une voiture américaine et des serviteurs. Même si la cabane de Hassan paraît pauvre par contraste, il n y a pas encore de scènes de misère et on ne nous parle pas de la condition féminine. C est donc un regard rafraîchissant sur l'Afghanistan au temps du shah (et de la République progressiste), loin des sombres clichés que nous avons habituellement en tête au sujet de ce pays. Et puis tout bascule en 1979: à l'invasion soviétique succèdent la guerre des factions et la prise de pouvoir des Talibans. Les bombardements, la misère noire et les scènes de violence (lapidation, passage à tabac, exécution sommaire, violence sexuelle...) sont évoqués plus ou moins explicitement. J'ai dû mener quelques recherches pour mieux comprendre ce contexte tourmenté.
Pour finir, la préface rédigée par l'auteur en 2023 m'a particulièrement intéressée car elle évoque:
* les conditions de rédaction du roman
* la réception aux USA et dans le monde, y compris dans la communauté afghane.
Il est surprenant d apprendre que Hosseini a écrit - puis réécrit - le livre pendant qu il exerçait encore la médecine à l'hôpital, ce qui a exigé de sa part une discipile de fer. J ai aussi été étonnée de savoir qu il a imaginé le retour d Amir au pays avant d y retourner lui-même - après une absence de près de 30 ans. Hosseini explique d ailleurs que ce livre est d'inspiration autobiographique et qu'Amir est son alter ego à bien des égards.
Quelques aspects m ont toutefois déplu dans ce roman:
- la violence sexuelle envers les enfants, montrée ou suggérée, est très dérangeante;
- d une manière générale l'enfance y est maltraitée à l'extrême, ce qui aboutit à des séquelles lourdes (la scène de suicide est très difficile à supporter)
- les coïncidences extraordinaires (retrouvailles avec Assef, retour de la mère indigne...) et les secrets de famille (paternité d'Hassan) m ont semblé au début difficiles à avaler et un peu faciles; mais à y réfléchir, elles font peut-être écho au monde fabuleux du Shahnameh. Ce sera une piste à explorer.
Au final j'ai adoré ce roman et je le recommanderais à tout lecteur dont le coeur est bien accroché. C'est un chef d'oeuvre de la littérature contemporaine, un récit d'une grande humanité et d'une densité exceptionnelle. Et puis la fin est porteuse d'espoir. Pas étonnant que ce soit un bestseller! Des lecteurs du monde entier, au-delà des différences culturelles, ont rendu un juste hommage au talent de Khaled Hosseini! -
#0 28 Septembre 2025 11:57:03
C'est marrant parce que j'ai le ressenti contraire d'Exuline : j'ai vraiment eu beaucoup de mal avec le début, j'ai lu les 60 premières pages en 4 jours, jeudi j'étais page 60, je me suis dit que je n'aurais jamais fini et finalement la suite s'est dévorée, j'ai fini !
→ Les personnages :
Si j'ai eu autant de mal sur le début et grosso modo le gros défaut du livre à mes yeux... c'est le héros :goutte: Je me suis un poil réconciliée avec lui sur la toute fin, et somme-toute c'est un héros très réaliste et très gris, très humain, bien développé, juste... pénible à suivre à la lecture. Il m'a tout bonnement écœurée. Mais vraiment. Son comportement ce fameux jour n'était guère louable, mais somme toute il était enfant. Les mensonges qui ont suivi, son attitude vis-à-vis d'Hessan, vraiment j'étais en colère tout du long. J'ai eu du mal à le suivre, et c'est dommage parce que ça a vraiment impacté mon expérience de lecture.
Je vois qu'on est beaucoup à avoir du mal avec ce personnage, tout en soulignant qu'en même temps, il est très humain. Pour moi c'est à 100% un anti-héros : un lâche, méchant parfois (cf avec Hassan, le chien etc) doublé d'un menteur, il n'a rien des caractéristiques traditionnelles d'un héros.
Hessan, lui, est la bonté incarnée, mais c'est dommage qu'on a à peine le temps d'apercevoir son personnage, tant Amir fait peut attention à lui et prend toute la place. Les femmes sont effectivement très accessoires, comme dit Elith, même si Soraya apporte un petit vent de modernité. J'ai bien aimé Baba également, encore une fois c'est un personnage très gris, mais qui n’écœure pas comme Amir peut le faire.
→ Le style et le rythme :
J'ai trouvé qu'au début, on patinait un peu dans la semoule. On peine à voir l'enjeu, le problème du roman, il arrive assez tard et en attendant, je me suis un peu ennuyée. D'autant que déjà, le héros était pénible, à traiter Hessan comme un imbécile, à toujours chercher à se mettre en avant, à jeter des cailloux sur les chiens ou demander à Hessan de le faire :jeboude:
Après, ça a été un peu mieux, après ce n'est pas un roman plein d'action avec un rythme rapide, ce n'est pas le but.
→ Contexte, évolution, décor :
Je passe directement en spoiler. Comme d'hab, je n'avais pas lu le résumé et je ne m'attendais pas du tout à ce livre. Je ne pensais vraiment pas que ça serait une lecture aussi dure.Spoiler (Cliquez pour afficher)
Je savais évidemment que ça se passait en Afghanistan donc je ne m'attendais pas à un truc hyper joyeux. Je m'attendais effectivement à ce que ça parle des talibans, et même que ça en parle bien plus. Sauf qu'au final ici, on en parle que très peu, c'est un peu dommage que l'évolution politique ne soit pas plus mise en avant, ici c'est secondaire, le centre c'est vraiment la relation d'Hessan et Amir et la trahison qui lui pèsera ensuite toute sa vie. Je vois qu'on n'est pas du tout d'accord sur ce point-là, que vous avez beaucoup aimé la dimension politique de l'arrivée des Talibans, là où moi j'ai trouvé qu'elle était trop secondaire et j'ai été un peu frustrée... c'est peut-être aussi une question d'attente, je pensais qu'on allait suivre deux enfants qui vivent l'arrivée des Talibans et en vérité assez peu. Lire les résumés, c'est parfois utile finalement :lol:
Sinon, si ce roman était bien plus dur que je ne pensais, c'est qu'il traitait beaucoup de viol, un sujet que j'ai beaucoup de mal à lire (et qui revenait sans cesse, comme Exuline, ça m'a pesée) et sur des enfants... Et dès qu'on parle d'enfants, je trouve ça beaucoup plus dur encore.
→ La fin :Spoiler (Cliquez pour afficher)
J'ai trouvé dommage de ne pas avoir eu de réconciliation avec Hassan. De même, j'aurais aimé qu'il confesse toute la vérité à son père avant sa mort, et inversement. Ce silence et cette séparation toute leur vie, sans explication ni réconciliation, ça me brise le cœur. Et puis, j'aurais voulu revoir Hassan.
→ De façon globale :
J'ai bien aimé cette lecture, et elle aura pour sûr été vraiment marquante, mais la dureté et le personnage d'Amir m'ont empêché d'aimer plus que cela ma lecture. Ça reste une très bonne lecture, mais plusieurs points ont fait qu'à différents moments, j'étais écœurée de cette lecture. Je crois qu'il va me falloir plus de recul pour la noter et savoir à quel point je l'ai vraiment aimée. C'est le genre de lecture qui peut "se bonifier avec le temps" quand les émotions à vif (le dégoût, la colère notamment) s'estompent. -
#0 27 Septembre 2025 23:41:12
Hello,
Un petit mot juste pour dire que, moi qui avais proposé ce livre :pink: et me réjouissais tellement de le lire dans le cadre d'un Book Club... je ne l'ai pas terminé, je ne l'ai même pas encore commencé! :pleur::pleur::pleur:
Certes, je l'avais déjà lu... il y a des années de ça, et si j'en ai gardé une impresssion impérissable de "il-doit-être-lu", j'ai peu ou prou oublié l'histoire, en tout cas trop pour pouvoir venir en dire quoi que ce soit, là maintenant.
Bon, il y a une (très) bonne raison pour ça: je fais partie d'un groupe amateur qui monte l'opéra "La flûte enchantée" de Mozart depuis plusieurs mois. On aura 6 représentations entre le 4 et le 18 octobre, et là, depuis fin août, on a de plus en plus de répétitions, de plus en plus tard - car amateur veut dire aussi qu'on a tous nos vies professionnelles, familiales etc. Ces deux dernières semaines, les répétitions sont passées à trois par semaine au minimum (des soirées et des samedis complets), et en plus, septembre, c'est aussi le mois de la rentrée scolaire!
Je ne vous raconte même pas mon état de fatigue (physique) et de surexcitation (mentale) tout à la fois...
Bref, j'ai le livre à la maison, je vais essayer de me plonger dedans pendant ce dimanche de repos, mais je n'espère pas le finir en un seul jour quand même, donc on verra, et je vise de venir partager avec vous si possible avant le week-end prochain! -
#0 27 Septembre 2025 23:38:02
Bonsoir,
J'ai fini le livre il y a 2 semaines et il m'a marqué.
Vos commentaires sont très intéressants et je n'avais pas remarqué certains aspects du livre
Les personnages :
Même si c'était un enfant, j'ai trouvé Amir cruel et je ne l'ai pas du tout aimé jusqu'à ce qu'il se "rachète". Je me suis dit que c'était enfin quelqu'un de bien.
Hassan me brisait le cœur, il a été maltraité tout au long de sa vie.
Mon personnage préféré était Baba: c'était un homme loyal, courageux et d'ailleurs respecté pour cela. La communication était compliquée avec Amir mais on comprend que c'était surtout un homme malheureux.
La relation Amir/Hassan :
Amir est méchant avec Hassan qui lui, est dévoué. De trop même.
J'ai l'impression que les 2 enfants avaient une rivalité Amir dit qu'Hassan représente l'enfant que son père voulait avoir. Inconsciemment ils "ressentaient" le secret.
Le style
Les mots sont simples mais forts. L'auteur ne tourne pas autour du pot et parfois c'est insoutenable. J'ai dû m'arrêter pour me changer les idées et reprendre la lecture ensuite.
L'auteur décrit bien son pays sans être ennuyeux. Les événements et révélations tout au long du livre ont permis de rythmer l'histoire.
La finSpoiler (Cliquez pour afficher)
La fin me plaît, elle est joyeuse mais sans trop l'être.
Avis:
Globalement, ce livre m'a permis de mieux comprendre l'histoire de l'Afghanistan et les souffrances que ce peuple subit. On sent que l'auteur est passionné et souhaite nous transmettre ça. J'ai été bouleversée, révoltée et j'ai ri parfois. Je n'y avais pas réfléchi mais il est vrai que la femme était quasi inexistante dans le livre.
Une bonne lecture que je recommanderais mais à un public averti.
C'est un très beau livre. Je lirai bientôt Mille soleils splendides.