Je suis d'accord avec vous, il faut que le milieu familial s'y prête. S'il n'y a pas de livres ni de lecteurs à la maison, à moins de tomber sur un prof de français extraordinaire qui donnera le déclic, ça me paraît plus difficile. Je pense qu'il faut que la lecture soit vue comme un acte naturel mais pas obligatoire, avec des gens qui aiment visiblement lire, pour que la curiosité fasse son œuvre…
En attendant, mon fiston vient de terminer ou presque la série CHERUB en s'extasiant sur la vitesse à laquelle il a dévoré tous les tomes reçus depuis Noël. Il me fait rire, parce qu'il lisait très lentement au début et s'en plaignait un peu. Je lui ai expliqué qu'il pouvait lire à son rythme, vu que ce n'est pas un concours, chacun sa façon de lire et basta. Du coup, il a acquis cette vitesse très progressivement, et il s'en émerveille régulièrement. J'adore quand il revient du collège en brandissant son roman et en me disant "regarde, j'ai eu une heure de perm' et j'ai lu tout ça, c'est affreux, je vais trop vite !" (oui, je gâtifie légèrement devant les exploits de mes ados). Oui, il panique parce qu'il trouve qu'il lit trop vite, maintenant, vu qu'il a reçu une dizaine de tomes à Noël et qu'il a pratiquement fini. En fait, c'est surtout parce qu'il a un nombre d'heures de perm' atroce et qu'il passe au moins une heure par jour à lire au collège, plus une à la maison. Forcément, ça fait avancer...
De mon côté, j'ai lu mon livre cadeau de Noël :
U-ne sou-ris ver-te… de Renée Hallez, dans une collection de polars régionaux. Le sujet de départ est difficile, avec une gamine confrontée aux abus sexuels qui s'enferme dans le silence, récit mené en parallèle de l'histoire d'une ex-commissaire de police qui se retrouve par hasard embringuée dans une enquête sur des meurtres en série. Le côté allers-retours chronologique m'a fait penser à L'enfant du lac, d'ailleurs !
Et maintenant, je suis plongée dans
The seven daughters of Eve, de Bryan Sykes, un essai sur l'étude génétique de l'ADN mitochondrial concluant que la population européenne descend en lignée maternelle de sept femmes préhistoriques (c'est-à-dire de sept femmes qui ont eu des filles qui ont eu des filles… etc. jusqu'à nos jours sans interruption). Pour l'instant, il vient surtout d'expliquer comment l'ADNmt lui a permis de démontrer l'origine taiwanaise des peuples de Polynésie, j'aime bien la manière très vivante dont il se sert pour introduire des notions scientifiques. C'est un bouquin qu'une copine m'a prêté en échange d'un autre : "mon" livre sur le cerveau, que j'ai cotraduit de l'allemand,
Irren ist nützlich de Henning Beck, où un neuroscientifique détaille le fonctionnement du cerveau pour démontrer que ce sont ses imperfections supposées (oublis, difficultés en calcul et autres tendances à la distraction) qui font notre supériorité sur les ordinateurs. C'est le gros boulot qui m'a bien occupée entre fin octobre et mi-janvier, mais c'était sympa et j'ai pu travailler avec une collègue très sympa aussi.
Sortie de la
VF le 8 mars, croisez les doigts pour que ça fasse un tabac et que l'éditrice refasse appel à moi ! ;)