[Jean-Marc Bastardy] Éditeur de L'Autre Éditions (L'éclat du diamant)

Jess,
Ma grande motivation à publier la série Delajoie, c'est d'abord parce qu'elle correspond parfaitement à mes préoccupations personnelles. Ensuite parce que, avec John, c'est une vieille et longue histoire et que j'ai conclu un pacte "global" qui dépasse largement la série Delajoie. Ma récompense viendra sans doute un jour, même si elle mets plus de temps à être distribuée, mais "la chronique", c'est un truc que beaucoup d'éditeurs voudraient publier. Ensuite, je crois au grand talent de cet auteur. Ensuite encore parce que j'ai des projets éditoriaux plus "confidentiels" mais qui demandent forcément, encore et toujours de l'argent, dont de pouvoir disposer d'une "locomotive". Et je pense que John peut jouer ce rôle. Il y a également le fait de publier quelque chose de "nouveau", je ne vois pas bien sinon pourquoi devenir éditeur, si c'est pour faire moins bien ce que d'autre font déjà très bien. Et puis, au final, si risque il y a, il ne s'agit que d'argent et même si c'est très désagréable de voir partir les économies d'une bonne partie de sa vie en fumée, plaie d'argent n'est....  Pour compléter la réponse, je dois dire que l'attitude de deux "grandes maisons" vis à vis du travail de John, m'a aussi incité à me jeter dans le vide. Mais initialement,j'avais étudié le "marché", c'est pourquoi j'avais envisagé pour le lancement une solution alternative. Qui malheureusement, n'a pas fonctionné.

El JC, c'est le cout des intermédiaires qui est en cause, surtout lorsque, comme Amazon, ils asphyxient littéralement les petits éditeurs sans véritable valeur ajoutée (cf. démonstration sur le prix de lancement de l'Eclat ici :http://www.lautre-editions.com/amazon.html). Pour le réseau traditionnel, un librairie prend de 30 à 45 % de marge (30 = petite librairie, accord conventionnel / 45 = Fnac ou autre GSC avec système des marges arrière). A cela, vous devez rajouter les frais de transport, de commercialisation, etc... Un diffuseur-distributeur prend entre 55 et 60 % pour assurer la fonction commerciale (rétrocession de la marge libraire et la gestion de la supply chain). Enlevez à cela le prix de fabrication et vous verrez ce qui reste pour l'auteur et l'éditeur. Bref, vous ne pouvez amortir un livre que sur une quantité importante. Il y a d'autres mécanismes plus complexes (facturation des aller - retour des livres chez les librairies par le biais de l'office) qui expliquent parfaitement le mouvement de concentration de l'édition (7 groupes = 90 % de la production éditoriale) et surtout le fait que nous sommes rentrés dans une logique de flux. Aujourd'hui, le secteur du livre, c'est juste un énorme système financier de cavalerie financière payé par le lecteur. le lecteur paye comptant, le librairie payer le diffuseur à 60 jours, le diffuseur paye l'éditeur à 90 jours, l'éditeur paye l'imprimeur à 180 jours... Argent qui est placé, etc... Évidement les petits éditeurs doivent payer comptant leur imprimeur....

Ça donne envie de se faire éditer tout ça! ^^
Ça ne doit vraiment pas être évident de lancer la machine, que ce soit du côté de l'écrivain qui veut se faire éditer ou de l'éditeur qui veut monter sa boîte.

Merci effectivement c'est assez clair et rend le tableau général assez sombre, mais cela je m'en doutais bien déjà. Il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour ce deuxième lancement en espérant que le lectorat soit au rendez vous. D'ailleurs à ce propos, vous parliez en préambule de 4e de couverture qui ne sont en fait plus des résumés depuis bien longtemps mais des arguments de vente, il semble que ces dernières années les éditeurs utilisent de plus en plus la toile comme support de communication ou comme relais de vente. Vous même avez utilisez un site dédié pour "l'éclat du diamant" en proposant de peetits bonus aux lecteurs. Vous avez coopéré à la mise en place de toute une série de partenariats et d'opérations avec Livraddict (merci encore au passage), qu'apporte un réseau tel que Livraddict et ses bloggueurs à un éditeur qu'il n'avait pas hier avant l'engouement pour les blogs ? La visibilité sur les blogs est elle réellement facteur de ventes ?