La littérature québécoise

 
  • Errant

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    #181 11 Août 2021 12:08:06

    Bonjour,

    J'ai lu Le maître des énigmes de Éric Quesnel

    Je lis pas mal de romans policiers et de thrillers; rarement qui m'ont tenu aussi en haleine que celui-ci. Pourtant avec un peu de recul certains aspects ne sont pas vraiment crédibles. Mais en cours de lecture on s'en fout un peu tellement on veut connaître le nouveau plan machiavélique du tueur, le genre d'intrigue qu'il soumettra aux enquêteurs, leur capacité à résoudre ou pas avant l'échéance qui est toujours très, trop, courte. Et comme ça se passe au Québec, dans ma région en plus, mon enthousiasme n'en est que décuplé. Je ne connaissais pas cet auteur mais je compte bien vérifier si cette pépite n'est qu'un accident de parcours ou pas. Chose certaine je suis enchanté de cette lecture, sans restriction !
  • Errant

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    #182 23 Août 2021 21:26:48

    Allo,

    J'ai lu Des nouvelles d'Édouard de Michel Tremblay

    Tremblay est un des mes auteurs préférés, mais cette fois-ci la magie n'a pas opéré, je me suis carrément ennuyé. L'essentiel du livre est en fait le journal qu'Édouard a tenu lors de son voyage à Paris; d'emblée ça manque cruellement de dialogues, un des points forts de l'écriture de Tremblay. Les péripéties de sa traversée en bateau, en première classe, m'ont laissé de marbre; il se sentait comme un chien dans un jeu de quilles, on aurait pu s'en douter et il n'a rien vraiment fait pour s'en sortir. Le court passage dans Paris m'a semblé encore pire; une enfilade de noms de rues, des remarques clichés sur les Français, le désarroi d'un touriste mal préparé etc. L'auteur montre bien le coté pathétique de son personnage mais la démonstration est poussive. Sa prise de conscience finale a mis un peu de baume sur mes plaies, mais bien peu. Ce quatrième tome des “Chroniques du plateau Mont-Royal” m'a déçu pas à peu près, ce qui ne m'empêchera pas toutefois de continuer cette série culte.
  • Grominou

    Modératrice

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    #183 23 Août 2021 21:33:37

    Je l'ai lu il y a très longtemps mais je me souviens que j'avais été déçue aussi.  Et comme j'avais moyennement aimé le tome 3 (alors que le 1 et le 2 avait été de gros coups de :heart:), j'ai laissé tombé la série...  Je pense la reprendre bientôt toutefois car c'est quand même un monument de la littérature québécoise!  Je vais finir La Diaspora avant.
  • atick

    Dompteur de pages

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    #184 07 Septembre 2021 20:01:36

    Je viens de terminer Shuni de Naomi Fontaine.

    Quelle texte pertinent pour parler de la réalité des Premières Nations. J'ai vraiment aimé ma lecture et je crois qu'il est nécessaire de lire plus d'auteurs autochtones.
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    #185 17 Septembre 2021 12:26:03

    Bonjour,

    J'ai lu Ceux de là-bas de Patrick Senécal, une livre fantastique/horreur que j'ai bien aimé

    Voici pourquoi


    @atick Moi aussi j'avais bien aimé Shuni notamment parce qu'elle ne tombait pas dans le cliché bon Indien - méchant Blanc. Moi aussi j'aurais le goût de lire plus d'auteurs autochtones. Il y a notamment Michel Jean qui semble intéressant et Uashat de Gerard Bouchard qui est dans ma wish même si lui-même n'est pas autochtone sa perspective historique devrait être instructive.
  • Errant

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    #186 03 Octobre 2021 13:20:50

    Salut,

    Dans la veine de notre discussion sur la littérature autochtone j'ai lu Atuk, elle et moi de Michel Jean

    Dans ce court roman l'auteur alterne les chapitres entre les souvenirs réinventés de sa grand-mère récemment décédée et ses propres réflexions sur son identité d'autochtone métissé. Le premier propos nous permet de découvrir la vie traditionnelle itinérante des Innus alors que chasse, pêche et piégeage constituaient le quotidien de leur survie, avec bien sûr, la traite des fourrures. Se déroulant sur plus d'un siècle, cette section documente aussi, de façon discrète et non vindicative, l'impact de la modernisation, certains diraient de la colonisation,  sur la vie des Innus , notamment sur les conséquences de leur sédentarisation et de l'exploitation des forêts par les Blancs. L'autre volet du bouquin, plus anecdotique et introspectif, s'attarde au cheminement et questionnements de l'auteur sur son appartenance réelle à son peuple d'origine par son coté maternel. Cette section, moins exotique, expose cependant des questionnements pertinents et d'actualité; on sent que la réflexion de l'auteur est sincère et réussit à nous toucher. Au total une lecture correcte qui alimente la réflexion sur un enjeu de société important au Québec qui évite l'approche manichéenne trop souvent rencontrée dans ce type de lecture.
  • Errant

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    #187 09 Octobre 2021 12:29:59

    Bonjour,

    Toujours dans les sujet des autochtones j'ai lu Auassat à la recherche des enfants disparus de Anne Panasuk

    L'auteure est journaliste et condense ici trois de ses enquêtes concernant les autochtones du Québec, plus spécifiquement les enfants morts ou disparus lors d'hospitalisations et les agressions sexuelles auxquelles se sont livrées les pères Oblats dans de nombreuses une  quarantaine d'années plus tard. Elle laisse beaucoup de place aux paroles des victimes mais relate aussi les coups de pouce qu'elle a reçu des divers intervenants et, bien sûr, les rebuffades des Oblats qui, malgré des condamnations judiciaires, minimisent les faits quand ils ne les nient pas carrément.

    À défaut d'être agréable, car les sujets sont très durs, ce livre est instructif et Panasuk, malgré l'amour qu'elle affiche pour ces communautés, ne tombe pas dans le réquisitoire et tente vraiment de faire la lumière sur ces atrocités. J'ai aimé ce livre pour ce qu'on y apprend,  ai été choqué par la désinvolture, voire le mépris, avec laquelle les Innus et Attikameks étaient traités par le système de santé et l'Église jusque dans ces années là, qui ne sont quand même pas si lointaines. Et aussi surpris de la réaction de certaines communautés qui, bien au courant des problèmes d'agressions, choisissaient des les taire pour ne pas s'aliéner 'les hommes de Dieu” ! Bref ce livre m'a instruit et touché, c'est déjà beaucoup.
  • atick

    Dompteur de pages

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    #188 10 Octobre 2021 22:32:14

    @Errant,

    Désolée pour la réponse tardive! En effet Shuni n'était pas trop dans les clichés, mais très humain. J'ai lu Kukum de Michel Jean et j'avais bien aimé. Il raconte l'histoire de sa grand-mère et les changements qu'elle a connu dans son mode de vie avec la colonisation. Je suis bien curieuse par ta plus récente lecture. Je l'ajoute à ma PAL !
  • Errant

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    #189 17 Octobre 2021 17:29:42

    Bonjour,

    Décidément je suis parti sur le thème autochtone avec Débâcles de Marie-Pier Poulin.

    Malgré que plusieurs thèmes intéressants y soient abordés, ce livre m'a déçu, principalement parce le récit n'est pas à la hauteur des ambitions qu'il affiche. En même temps il se lit bien, ne m'a pas ennuyé du tout et suscite des réflexions à la fois sur le processus d'acculturation et des difficiles relations entre Blancs et Autochtones. Dans un cas comme dans l'autre ces questions sont aussi complexes qu'importantes et tant qu'à s'y attaquer, autant le faire résolument et leur accorder toute l'attention qu'elles méritent.

    Or j'ai trouvé que l'auteure ne réussit pas à illustrer les problèmes qu'elle soulève. Par exemple les difficultés d'adaptation de Pieri à Montréal: railleries des camarades de classes à l'entrée, regards obliques à l'occasion, un étudiant saoul qui l'insulte et voila que l'Inuk se replie sur soi, est enragé et reste solitaire. Sur un parcours de vingt-cinq ans, incluant des études universitaires exigeantes, c'est un peu court et j'aurais souhaité qu'on suive le processus de plus près, qu'on explore et expose le cheminement psychologique de Pierre confronté à ces nouveautés et à la perte de sa culture. Idem pour la colère des Inuits devant le projet de la baie James, d'autant plus que la fin est en queue de poisson pour qui ignore qu'en 1975 se signera la Convention de la Baie James et du Grand-Nord québécois.

    Je comprend bien qu'un roman n'est pas un essai, mais lorsqu'on aborde des sujets aussi sensibles que ceux-ci il me semble que l'on doive le faire à fond . . .  En somme le propos aurait été plus développé qu'une grande partie de mon malaise aurait disparu. Et peut-être que l'auteure aurait pu approfondir et nuancer le portrait de la communauté inuite qu'elle nous présente; car un vieux sage, l'ami fidèle, la belle jeune femme et le guerrier en colère ça fait cliché un peu, non? Peut-être suis-je trop sévère dans mon appréciation de ce livre, un premier roman faut-il le souligner, mais le sujet me tient à cœur . . . Faites-vous votre propre tête car malgré mes réserves, il vaut le détour.

    Je tiens à remercier Babelio et les éditions Sémaphore qui m'ont gracieusement offert ce bouquin.
  • Errant

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    #190 25 Octobre 2021 19:46:00

    Salut,

    Toujours sur le même thème j'ai lu Le peuple rieur de Serge Bouchard

    L'auteur aime ce peuple, les Innus, non seulement ne s'en cache-t-il pas, mais il le déclare d'emblée dans le sous-titre “Hommage à mes amis innus”. Par contre il ne s'agit pas d'un réquisitoire ni d'un pamphlet. Au contraire l'anthropologue qu'est Bouchard nous livre ici un magistral portrait, largement documenté et nombreuses références scientifiques à l'appui, de l'histoire de ce peuple et de l'impact de la venue des Blancs sur son mode de vie. Comme Bouchard a séjourné à de nombreuses reprises parmi eux, de nombreuses anecdotes, faits vécus et réflexions personnelles émaillent les propos historiques. Il en résulte un ouvrage captivant , absolument pas aride malgré des exposés historiques rigoureux. De plus la plume de l'auteur est particulièrement fluide, évocatrice et même poétique par moments.

    Pour qui s'intéresse moindrement à la question autochtone au Québec, je crois que ce livre est un incontournable parce que le regard aimable qu'il pose sur les Innus se fonde autant sur des données historiques solides ainsi que sur une expérience terrain de première main; il n'y a ni condescendance ni complaisance ici, juste un fascinant récit d'une actualité indéniable.