[Suivi Lecture] Alhweder

<image>Bonjour,

j'ai trois lectures à vous présenter ce matin. La dernière m'a fait très forte impression.

Pour commencer, voici un roman graphique que j'ai emprunté à la bibliothèque la semaine dernière : Ce n'est pas toi que j'attendais de Fabien Toulmé (Fiche BBM) et que mentionnait @Mignoned ;)

Avis : L'auteur y témoigne de la naissance de sa fille atteinte de Trisomie 21. C'est raconté sans faux semblant, avec humour mais surtout, avec beaucoup de sincérité. Une sincérité dure parfois à accepter mais c'est la force de cet ouvrage : il ne cache pas les faiblesses de l'humain et rappelle que l'amour, même parental, n'est pas toujours une évidence. Bien sûr, ces pages recueillent beaucoup d'émotions diverses et finalement très belles.  Je suis contente aussi d'avoir obtenu quelques informations sur la maladie en elle-même. Je pense que c'est un livre qui pourrait aider de jeunes parents dans la même situation.

<image>Ensuite, j'ai lu Cygnis de Vincent Gessler (Fiche BBM), également emprunté à la bibliothèque.

Avis : Ce livre est une véritable découverte. De l'auteur d'abord que je ne connaissais pas du tout mais d'une histoire aussi, assez particulière mais servie par une très belle écriture. Je retrouverais presque certains pour la qualifier de poétique. C'est un One-Shot ; ce qui en matière de SF est déjà un avantage à mes yeux, n'ayant pas la motivation actuellement pour me lancer dans de grandes séries, et il se lit très facilement. L'écriture est belle comme je l'ai déjà mentionné et la narration fluide. Un commentaire sur la fiche BBM note comme un traitement cinématographique des personnages. Personnellement, je l'ai plutôt ressenti dans l’enchaînement des actions et ce n'était pas pour me déplaire : ce crée un rythme finalement assez soutenu. Je ne sais trop ce qui m'a attiré au départ dans cette aventure qui semble somme toute peu originale (survie dans un monde où la civilisation a été détruite par un cataclysme bennag il y a bien longtemps) mais en avançant dans l'histoire, je crois que je me suis laissée prendre justement par cette quête de l'origine. J'ai apprécié comment l'auteur avait transformé un passé trop lointain pour que l'humanité s'en souvienne en un faisceau de mythes, de légendes et forcément, de fondement à de nouveaux comportement religieux. Le rapport à la machine, d'abord en filigrane, prend une place très importante sur la fin. Elle concerne l'avenir de l'humanité. Cette partie aurait pu être étoffée sans doute mais il me semble que c'est avant tout un roman d'aventure qui pose les bases d'une réflexion que le lecteur approfondira lui même.

<image>Et enfin, voici le livre qui marquera certainement toute cette année de lecture car, si je me laisse touchée par l'émotion, je ne suis pas du genre à verser ma petite larme en lisant. Je ne sais pas s'il y avait hier en moi des conditions particulièrement pour être touchée à ce point mais voici un livre que je n'oublierai pas de sitôt. Il s'agit d'un reportage : Les passeurs de livres de Daraya de Delphine Minoui (Fiche BBM), sous titré : Une bibliothèque secrète en Syrie.

Avis : J'ai lu ce livre les larmes aux yeux. En réalité, elles ont coulé plusieurs fois. J'aurais pu le lire d'une traite mais j'ai décidé de faire une pause à peu près à la moitié pour vider mon esprit de ce trop plein d'émotions qui ne m'était pas habituel. J'ai pensé à tout à fait autre chose pendant plusieurs heures mais quand j'ai repris le livre, les larmes n'ont pas tardé à réapparaître. Je me suis rendue compte que je ne pleurais pas sur les exactions du régime de Bachar El-Assad, ni sur les souffrances qu'il inflige à sa population (Comment peut-on faire cela à ceux que l'on est sensé servir en tant que dirigeant ?...) ; non, je pleurais sur la beauté de ses hommes, de ses jeunes hommes tout juste adulte, sur la beauté de leur courage qui, au plein cœur de la tourmente, de la faim, des bombes, de l'horreur en somme, trouve la force de sauver des livres des décombres. Parce que les mots étaient à la fois une barrière contre l'obscurantisme et une porte d'évasion face à la barbarie. Ces jeunes combattants de la liberté étaient bien loin de la figure de terroriste islamiste de la propagande d'Assad. Au contraire, ils avaient à cœur de s’instruire et cultiver une honnêteté intellectuelle dans l'espoir de construire une Syrie plus juste.
Je connais très mal la guerre syrienne (utiliser le mont "conflit" me paraît maintenant d'une hypocrisie écœurante) et la comprends plus mal encore. Je remercie donc Delphine Minoui pour le travail journalistique qu'elle accomplit avec ce livre et m'apporte ainsi quelques éléments de réponse. Au delà de ça, la force de cet ouvrage est de mettre des noms, des histoires derrière des chiffres de victimes qui deviennent trop vite redondants et ennuyants. J'ai pleuré sur l’imbécillité de la guerre, sur le courage sublime des combattants de la liberté. Un reportage que je ne peux que vous conseiller de lire.

Ce matin, j'avais encore ce livre en tête. J'ai essayé de passer à autre chose en entamant La Dame de Monsoreau d'Alexandre Dumas que je vais découvrir en lecture commune avec @Nicolas et @Mary06book mais ce n'est clairement pas un livre qui se laissera mettre de côté si facilement.

Je vous souhaite à tou.te.s de bonnes lectures.