[Suivi lecture] Claire C

 
  • Claire C

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    #1 20 Juillet 2023 17:05:19

    Un endroit pour raconter ses lectures au fil des jours, c'est un rêve qui devient réalité !
    Bon, le top serait que mes lectures puissent nourrir d'autres lecteurs et donner lieu à de belles discussions... affaire à suivre !
    Je me lance donc dans mon premier suivi de lecture.

    Je viens de finir : Léon Tolstoï,  Les oeuvres complètes Volume 1 - L'enfance. L'adolescence.
    Superbe lecture, rapide et facile, et très émouvante (si, si j'ai versé des larmes).
    Je vous ai partagé dans un topic spécifique sur ce livre quelques phrases qui m'ont touchée :
    [Tolstoï, Léon] Enfance. Adolescence. Jeunesse.

    Du coup, j'ai bien envie de continuer sur cette lancée ! J'ai découvert que la suite des oeuvres complètes de Tolstoï était disponible sur wikisource, donc j'ai téléchargé en toute légalité le Volume 2 sur ma liseuse, et j'attaque la jeunesse :
    https://fr.wikisource.org/wiki/Livre:To … _vol2.djvu

    Ce sont des nouvelles inspirées de la jeunesse de Tolstoï, même si elles ne sont pas autobiographiques (ce que je pensais en lisant le volume 1, une note en fin de volume m'a heureusement détrompée).

    C'est parti donc pour la jeunesse, qui s'ouvre sur le nouvel horizon ouvert sur la vie par l'amitié (un beau clin d'oeil pour moi à l'ouverture de ces échanges littéraires sur ce forum), et l'aspiration vers la perfection morale, rien que ça !

    Dernière modification par Claire C (21 Juillet 2023 15:43:51)

  • Grominou

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    #2 20 Juillet 2023 17:17:35

    Bonne lecture! :)
  • Mypianocanta

    Livraddictien de l'espace

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    #3 20 Juillet 2023 19:28:47

    Oh une lectrice de Tolstoï :pink: (et il faut que je regarde ce lien) !
    Bienvenue par ici et bonne lecture
  • Claire C

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    #4 21 Juillet 2023 21:03:46

    J'ai donc commencé "La Jeunesse" et ... bein la mayonnaise n'a pas pris.

    J'ai téléchargé deux choses en même temps sur wikisource :
    - La Jeunesse
    - La biographie de Tolstoï par son ami Paul Biriukov

    Et par hasard je suis tombée d'abord sur le deuxième avec ma liseuse, et cette lecture m'attire, surtout qu'au début Biriukov cite les passages de sa correspondance avec Tolstoï en rapport avec ce projet d'écrire sa biographie. Et j'ai un faible pour les auteurs qui parlent de leur vie, surtout que Tolstoï est un grand écrivain reconnu dans toute l'Europe à la fin de sa vie.

    C'est très intéressant de voir ce qu'il pense de son passé, et du fait de l'écrire :

    "Je me suis aperçu de la difficulté terrible qu'il y a pour éviter Charybde - la glorification de soi-même (en se taisant de tout ce qu'on y sent de mauvais) et Scylla - la franchise cynique sur toute la lâcheté de sa vie."

    "Sérieusement, quand j'ai commencé à me rappeler toute ma vie, quand j'en ai vu toute la sottise (précisément la sottise) et la lâcheté, j'ai pensé : comment sont donc les autres, si moi, tant vanté par plusieurs, suis aussi misérable, aussi stupide ?"

    "Je pense qu'une [...] autobiographie, même avec de grands défauts, serait plus utile aux hommes que tous ces bavardages artistiques qui remplissent les douze volumes de mes oeuvres et auxquels les hommes de notre temps attachent une importance imméritée".

    Donc j'ai essayé ensuite de revenir à "La Jeunesse", mais mon esprit est ailleurs, déjà dans la biographie de Biriukov. Cela m'arrive souvent d'entamer plusieurs livres après une lecture, avant de trouver celui qui m'attire et que je me mets à dévorer sans pitié ensuite.

    Je ne peux pas faire de plans pré-établis de mes lectures, ce sont elles qui me choisissent.
    Et là, je suis en chemin pour en apprendre plus sur ce grand monsieur : Lev Nikolaïevitch, comte Tolstoï.
  • Claire C

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    #5 22 Juillet 2023 21:37:43

    Je démarre tout doucement cette biographie de Tolstoï, qui ressemble par moments à une autobiographie parce qu'il y a plein de passages écrits par Tolstoï lui même.

    J'ai appris que Toltsoï, ça veut dire "le gros" ! Est-ce qu'un russophone confirme ?

    Petite note pour faire le liens entre les personnages des oeuvres de Tolsoï et sa propre vie :
    "dans Guerre et Paix on peut facilement retrouver l'image artistique de ses parents dans Nicolas Ilitch Rostov et la princesse Marie Volkonski. A commencer par le vieux comte Ilia Andréievitch jusqu'à Sonia, presque chaque membre de la famille de Rostov a son type réel dans la famille des Tolstoï."

    Ce que j'ai envie de faire prochainement, en ayant lu les pages sur les ancêtres de Tolstoï, c'est de faire un petit point sur l'histoire russe parce que je suis complètement néophyte en la matière et donc je ne sais situer ni les tsars ni les empereurs les uns par rapport aux autres. Et comme les Tolstoï ont joué pendant des siècles un rôle très important auprès du gouvernement russe, ça me donne envie d'y voir un peu plus clair.

    A suivre donc. En espérant que ma manière un peu particulière de creuser au sujet de mes lectures et de citer beaucoup peut plaire aussi à certains d'entre vous !
  • Grominou

    Modératrice

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    #6 23 Juillet 2023 00:30:24

    Si tu veux lire un roman historique qui donne un bon panorama de l'histoire russe, je te recommande Russka d'Edward Rutherfurd.  On suit les générations successives de quelques familles à travers différentes périodes de l'histoire, c'est passionnant.
  • Claire C

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    #7 23 Juillet 2023 09:02:03

    Whaou super merci beaucoup pour ce roman, je le mets tout de suite dans mon panier !
  • Claire C

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    #8 23 Juillet 2023 21:25:48

    Petite digression historique par rapport à ma lecture (pas très longue, je lirai en effet plutôt un bon livre pour m'imprégner de l'histoire russe plus globalement, merci encore pour cette suggestion !).

    Une phrase à propos d'un des ancêtres de Léon Tolstoï m'a parue digne d'éclaircissements :

    "En 1717, Pierre Andréievitch Tolstoï rendit au tsar un service important qui consolida pour toujours sa situation. Envoyé à Naples où, près de cette ville, au château St-Elme se cachait le tsarévitch Alexis avec sa maîtresse Euphrosine, Tolstoï, aidé de cette dernière, réussit habilement à tromper le tsarévitch par la peur et les fausses promesses, et le fit revenir en Russie. Pour sa participation active dans l'internement, le jugement et l'exécution du tsarévitch, accomplis par ordre du tsar [...] il fut récompensé par des terres et mis à la tête de la chancellerie secrète."

    Alors j'ai fait une pause et j'ai lu un peu wikipédia pour en savoir plus sur ce sujet : le tsar puis empereur de Russie Pierre 1er dit Le Grand, a bien fait tuer son fils aîné, d'un premier mariage, qui était contre ses réformes.

    La morale de l'histoire (l'acte de Pierre Tolstoï ne me paraît pas très digne d'éloges personnellement...), c'est qu'à la fin de la vie de Pierre Tolstoï et contre toute attente, c'est le fils du tsarévitch assassiné Alexis qui règne (Pierre II). On se doute que le vent tourne pour Pierre Tolstoï, qui, à 82 ans, se fait dépouiller de ses biens et enfermer dans un monastère. Il y meurt deux ans plus tard.

    S'il existe une biographie romancée de Pierre Le Grand, ça m'intéresse, ça a l'air d'avoir été un sacré personnage ! ... Même si Tolstoï me dirait qu'il ne faut pas lire les biographies de quelques "grands" hommes pour comprendre l'histoire. Heureusement, je ne prétends pas comprendre l'histoire, je satisfais humblement parfois à ma curiosité sur certains aspects du passé...
  • Claire C

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    #9 24 Juillet 2023 18:53:50

    Bon, c'est un deuxième faux départ !
    Depuis que je me suis inscrite sur ce forum, je ne fais que parler de Tolstoï, et cela commence à me sortir par les yeux, je déteste m'enfermer dans quelque chose, j'ai besoin de respiration, d'ouverture, de liberté !

    Et puis je comprends que cette biographie soit difficilement trouvable. C'est nul. Biriukov n'a aucun talent littéraire, il essaie de faire des patch foireux entre les citations de lettres que Tolstoï lui envoie. Et pour combler les vides, il se permet de citer des passages entiers, notamment de "L'enfance", que je viens de lire. Et il est tellement en adoration devant Tolstoï que ça me met mal pour lui.

    De l'autre côté, Tolstoï est persuadé d'être une star internationale à la fin de sa vie, que tout ce qu'il écrit vaut de l'or, enfin c'est l'impression qu'il me donne. Sinon pourquoi cautionner une biographie de 4 tomes sur lui-même ? Et puis il trouve qu'après son "éveil", il mène une vie quasiment parfaite... Bon, peut-être qu'en effet il a une vie plus simple qu'à d'autres époques, mais quand même, bonjour l'amour propre.

    Donc, passez votre chemin, il y a sûrement une littérature beaucoup plus riche et intéressante, sur Tolstoï et autre, pour perdre son temps avec ce bouquin.

    Et, détail technique, pas moyen de télécharger l'ensemble de l'oeuvre sur wikisource. Donc je télécharge chapitre par chapitre, et je les mets sur ma liseuse, et là, j'ai constaté qu'ils ont tous le même titre... Donc bonjour à logistique et l'organisation pour arriver à lire dans le bon ordre tous les chapitres. Bref, la galère.

    J'y reviendrai peut-être un jour, j'avais envie de connaître un peu plus le visage de l'homme derrière Guerre et Paix, mais là, la motivation que m'offre ce livre n'est clairement pas suffisante. Et je reviendrai à ce fameux tome 13 de ses oeuvres complètes, que je veux lire depuis le début, sur l'école qu'il a fondée. Mais là, j'ai besoin d'une pause.

    Dans quelques jours si tout va bien je recevrai mon "Assimil russe débutant", et je vais me lancer dans cette lecture plus vivante, plus active et tenter d'apprendre des notions de Russe. Toujours en rapport avec Tolstoï à la base, mais cette idée d'apprendre des langues, toutes les langues possibles, me fait bien plaisir. J'ai d'ailleurs lancé un appel pour qu'on apprenne cette langue en se motivant à plusieurs sur ce forum et pour l'instant... pas de réponse. Mais ce n'est pas grave, si cela vient tant mieux, sinon au moins j'aurais tenté de proposer ! Peut-être que ça marchera mieux avec d'autres langues un jour, je ne perds jamais complètement espoir ;).

    Je laisse la vie me tenter vers un nouveau titre, un nouvel auteur, et probablement que je choisirai un livre en anglais. J'ai aussi mal vécu le fait de lire un livre constamment traduit depuis le début de l'aventure Tolstoï, donc dans un français qui n'est pas le plus beau possible. Et je me sens frustrée quand je n'ai pas le rapport direct avec la langue de l'auteur, j'ai l'impression qu'il me manque quelque chose. D'où mon envie d'apprendre des langues.
  • Claire C

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    #10 25 Juillet 2023 15:33:53

    Suite de mes pérégrinations de l'entre deux lectures... C'est un moment difficile pour moi, plein de doutes, d'hésitations, avec une grosse chute de pression, surtout après une grosse oeuvre (ou un gros ensemble d'oeuvres) très intense. Pour moi cette fois trois ensemble d'écrits de Tolstoï : Textes pédagogiques, Guerre et Paix, et l'Enfance, l'adolescence. Est-ce que certains d'entre vous ont des ressentis similaires ?

    J'ai donc tenté de lire Summerhill School de A. S.  Neil hier, un autre de mes livres sur mon grand thème de l'éducation/école alternative. Les premières pages m'ont certes fait plaisir, parce que c'est un thème qui me touche particulièrement. Mais je tourne quand même un peu en rond, j'ai déjà réuni une très belle bibliographie sur le sujet, et j'ai lu beaucoup de choses très fortes sur ce thème. Du coup, à force d'en lire, l'intensité diminue, j'ai l'impression que chacun me raconte des banalités parce que je commence à être habituée à les lire et je perds le plaisir savoureux de découvrir ces magnifiques idées et expériences.

    Pour y revenir plus tard, et parce que j'ai toujours un peu l'esprit dedans, je dresse ici la liste de la bibliographie que j'ai réunie sur le sujet, dont j'ai lu certains en entier, certains seulement partiellement, et certains pas du tout. Et peut-être que certains de ces ouvrages peuvent tenter certains d'entre vous, on ne sait jamais !

    Pour aborder le sujet de la réflexion critique sur l'école, je conseille d'y aller en douceur. J'ai commencé par John Holt et je pense que c'est un merveilleux endroit pour commencer. J'ai lu Teach you own et Learning all the time (traduit catastrophiquement en français par "les apprentissages autonomes" comme si cela formait une catégorie à part d'apprentissages). Et j'ai parcouru certains articles de The underachieving school, c'est ma petite gâterie de lire une ou deux pages de ce livre quand je suis devant ma bibliothèque.

    Ce qui est intéressant avec J. Holt, c'est qu'il est enseignant (certes avec un parcours très particulier, mais il commence ses réflexions quand même au sein de l'école), et qu'il en arrive naturellement à se poser des questions pour proposer des améliorations pour l'école, et de fil en aiguille, il en arrive à remettre complètement en question le fondement même de l'école, et finit par devenir l'avocat de l'Instruction en Famille. Cela permet de remettre en question tout le système en douceur.

    Un superbe témoignage qui se lit agréablement et très facilement sur l'Instruction en Famille :
    André Stern, Et je n'ai jamais été à l'école.

    Et un point de vue théorique sur la société et l'école qui déménage : Ivan Illich, Deschooling society.
    C'est un livre un peu plus ardu et difficile à lire, un peu tiré par les cheveux parfois mais les idées profondes sont excellentes et enrichissantes, en tous cas pour moi.

    Après, il y a les expériences réelles d'écoles "alternatives" :
    - Roland Levin, Sébastien Faure et la Ruche (expérience en France)
    - Georges Dennison, The lives of Children (aux Etats Unis)
    - Léon Tolstoï (et oui, encore !), Revue Iasnaïa Poliana (en Russie)
    - Niell, Summerhill School (a eu un fort retentissement en France sous le titres "Libres enfants de Summerhill") (en Angleterre)
    - Francisco Ferrer, La escuela moderna (en Espagne)

    Pour comprendre ce que ces écoles ont de différent, je cite mon cher Tolstoï encore :

    « Les élèves n’apportent rien avec eux, ni livres ni cahiers. Ils n’ont pas de leçons à apprendre chez eux. C'est peu qu'ils n'aient rien dans les mains, ils n'ont rien non plus à apporter dans leur tête. On ne les oblige nullement à se rappeler aujourd’hui ce qu’ils ont fait hier. La pensée de la leçon future ne les tourmente pas ; l’élève ne porte que soi : sa nature impressionnable et la certitude que l'école sera aussi gaie que la veille »
                                   Lev Nikolaïevitch Tolstoï, L'école de Iasnaïa Poliana en novembre et en décembre (1862)

    "Une qualité est nécessaire, et c'est celle qui supplée à chaque talent du maître, car s'il la possède, il acquerra facilement le savoir qui lui manque. Le maître qui, pendant trois heures, n'a pas senti un moment d'ennui, la possède. Cette qualité, c'est l'amour. Si le maître aime son œuvre, il sera un bon maître ; un maître qui n'aime que son élève, comme un père ou une mère, vaudra mieux qu'un maître qui aura lu tous les livres mais qui n'aimera ni sa besogne ni ses élèves. Le maître qui aime à la fois son œuvre et ses élèves, est le maître idéal."
                                   Lev Nikolaïevitch Tolstoï, Les contenus scolaires (1862)

    Ca me fait du bien de garder toutes ces notes quelque part, c'est un beau sujet, très intense, très émouvant pour moi. Je le quitte aujourd'hui en lecture pour mieux le retrouver demain !

    Dernière modification par Claire C (25 Juillet 2023 16:00:18)