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- [Suivi lecture] Aryia II
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#21 29 Janvier 2025 16:26:53
Un bon début de semaine : pour l’instant, j’ai réussi à lire tous les jours ! Avec mes deux dernières lectures, j’ai bouclé mon aventure « prix Livraddict » pour cette année … je ne sais pas encore si je reparticiperai l’an prochain : autant j’avais eu de merveilleuses découvertes l’an dernier, autant cette fois-ci, j’ai eu l’impression d’enchainer les mauvaises ou moyennes lectures, donc si la qualité littéraire continue à se dégrader ainsi, je préfère m’arrêter là !
VOS GENTILS PETITS MESSAGES
▸ @Levrigan → C’est vrai que je pourrais volontiers conseiller « Les clans du ciel » à quelqu’un qui a aimé « La guerre des clans », on est dans un style de récit assez similaire, tu as raison !
Je ne sais pas trop si ce système de planification va marcher au long terme … mais je crois que pour l’instant, j’en ai besoin. Et je dois bien reconnaitre que la perspective de relire d’anciens coups de cœur me remplis de joie, j’ai déjà hâte d’y être ! J’ai eu une illumination il y a quelques jours : certes, faire baisser sa PAL, c’est bien, mais le plus important, c’est de prendre plaisir à ce qu’on lit … et je crois bien qu’en ce moment, relire me rendra plus heureuse que de vider ma PAL !
Ha, ces lectures qui en entrainent une autre ! Cela fait pas mal de temps que cela ne m’est pas arrivé, du moins pas consciemment (c’est plutôt en débutant le roman suivant que j’ai remarqué que … étonnement, il y avait de grandes similitudes), mais c’est toujours grisant quand on a de quoi enchainer plusieurs romans qui se font écho !
Par contre, j’ai lu les échanges du book club sur « Once there were Wolves », et je n’ai plus du tout envie de le lire, maintenant !
▸ @Emmani → Alors pour mes visuels, c’est un modèle powerpoint gratuit trouvé sur Slidesgo : je fais tout sur powerpoint, et ensuite je fais un imprim écran de la diapo pour la transformer en image !
Je me suis quelque peu laissée déborder par les lectures imposées, on va dire … au dernier compte, on est plus proche des 50, en réalité, mais je reste dans le déni ! J’ai bien aimé quand tu as dit que tu estimais « grosso modo » le temps que ça te prendra : je fais exactement pareil ! « Alors voyons, 436 pages … oh, aller, on va dire que ça fait 4 jours, 3 si c’est un super bouquin, du coup je peux peut-être aussi en caler encore un petit dans le mois ! »
Pour l’instant, je n’ai jamais été déçue par Sarah Dessen, même pour les ceux que j’ai lus/relus à l’âge adulte. Alors certes, je ressens bien plus le côté « romancette pour ado », mais je trouve que ça reste très réconfortant comme lectures. Et « Pour toujours jusqu’à demain » est mon favori, je l’ai déjà relu tellement de fois, et il me fait beaucoup de bien à chaque fois … C’est mon premier d’elle, et il est arrivé dans ma vie au moment où j’en avais le plus besoin, je pense que ça doit jouer !
Pour les Kaijus, même si je l’ai trouvé plus sympathique par la suite, je pense que tu n’as pas manqué grand-chose. C’est purement du divertissement, mais il n’y a rien de transcendant … Mieux vaut consacrer son temps de lecture à relire « La guerre des clans », ça au moins ça en vaut la peine ! <3▸ Les clans du ciel, tome 1 : La quête d'Ellie de Jessica Khoury [BBM]
<image> En un mot : fabuleux. Trop souvent, les auteurs de littérature jeunesse s’imaginent qu’il suffit de divertir les enfants, de leur faire aimer l’histoire : je ne dis pas que c’est faux, mais j’estime que c’est insuffisant. Pour moi, un bon livre pour enfant ou jeune adolescent doit non seulement plaire au jeune lecteur, mais aussi le faire grandir. Lui faire prendre conscience que le monde est bien plus vaste que son petit quotidien, et que la vie est plus complexe que ce qu’il pouvait imaginer jusqu’alors. Tout le monde s’accorde pour dire qu’un héros de roman, s’il est bien construit et qu’il vit des aventures dignes de ce nom, évolue au cours de son parcours ; la force d’un roman, c’est de permettre au lecteur de tirer lui aussi les mêmes leçons que ce héros, mais sans avoir à risquer sa vie pour cela. Ce que j’aime donc, ce sont les romans jeunesse qui ne prennent pas les petits lecteurs pour des idiots, mais bien comme de petits héros « de la vraie vie » en devenir, à qui il faut offrir l’opportunité de mûrir grâce à sa lecture.
Et sur ce point-là, ce roman a tout bon. L’autrice nous plonge au cœur d’un univers qui, au premier abord, fait rêver : des humains-oiseaux, n’est-ce pas féérique au possible ? Je pense qu’on est nombreux à s’être déjà demandé ce que cela ferait, de pouvoir s’envoler, s’extirper de la pesanteur, être parfaitement libre d’aller dans toutes les directions, de danser avec le vent, de prendre de la hauteur. J’ai donc trouvé l’idée vraiment sympathique, et assez originale car je n’ai pas le souvenir d’avoir déjà croisé ce genre de « croisement » dans une lecture ! Mais pour moi, la grande force de cet univers est ailleurs : derrière ce côté un peu féérique se cache une réalité sociale (sociétale ?) bien plus compliquée, bien moins réjouissante d’ailleurs. Des castes supérieures, des castes inférieures. Des destins bien tracés pour les uns ou les autres, sans possibilité de s’échapper de cet ordre bien établi pour s’élever plus haut que sa « condition » de naissance : si tu es né Moineau, on estimera que tu es condamné à être paysan, que tu es « fait » pour cela et pour rien d’autre. Et bien évidemment, aucun membre d’un Clan « supérieur » ne s’abaissera à faire quelque chose d’aussi dégradant, alors que le simple fait d’être né Faucon fait de vous un noble.
Et voici qu’Ellie, une jeune Moineau, orpheline de surcroit, est bien déterminée à prouver sa valeur et à devenir une Aile d’Or, une super-sentinelle des cieux. Jamais aucun enfant d’un Clan inférieur n’a revêtu l’uniforme de ce corps d’élite. Il faut dire que jamais aucun enfant d’un Clan inférieur n’a essayé de participer aux courses de sélection : le règlement ne l’interdit pas, mais « cela ne se fait pas ». De toute manière, un Moineau, c’est trop fragile pour porter l’épée, pas assez endurant, pas assez rapide, trop petit, trop … inférieur. Mais Ellie refuse de laisser qui ou quoi que ce soit la décourager. Déterminée, et même obstinée, la fillette est prête à tout pour réaliser son rêve … Ellie est tellement attachante, tellement adorable, qu’on lui souhaite de réussir, même si en tant qu’adulte, je pressentais que les choses n’allaient pas être aussi simples, et j’avais donc beaucoup de peine par anticipation pour elle. Car c’est vraiment une enfant avec un cœur d’or, qui ne désire rien d’autre que de faire le bien, que de rendre la vie plus sure et plus belle pour tout le monde. J’ai aimé sa candeur, sa naïveté, son altruisme, son dévouement : elle représente ce qu’il y a de meilleur dans la nature humaine …
Mais nous ne le savons que trop bien : dans la vie, le meilleur côtoie le pire. Et c’est le jeune Nox qui se fait en quelque sorte le dépositaire de la noirceur de l’existence. Né dans un Clan brisé, un Clan déchu, un Clan qui n’a même plus le statut de Clan, il est encore plus inférieur que n’importe quel membre d’un Clan inférieur. Il fait partis des rebuts parmi les rebuts, des moins que rien, aux côtés de ceux qui souffrent de la terrible « lépraille » que l’on parque dans des « camps » de fortune, de ceux que les plus grands de son monde souhaitent garder bien caché, le plus loin possible d’eux. Car la misère, quand on fait partie des nantis, on ne veut pas la voir. Par pure indifférence, par mépris, voire même pour certains … par profit. Certains sont prêts à tout pour assouvir leur soif de richesse ou de pouvoir, y compris à exploiter la misère des plus petits, des plus fragiles, des plus désespérés … Nox est un jeune homme désabusé, profondément blessé par la vie, qui a tellement côtoyé la noirceur qu’il est incapable de voir la lumière. Si Ellie est attachante, Nox est touchant : on sent bien que derrière ses airs de voyous sans foi ni loi se cache un cœur sensible et torturé, et on espère vraiment qu’il retrouvera un jour un peu d’espoir …
Et comme on peut s’en douter, nos deux héros vont … se rencontrer. Et bien sûr, ça fait des étincelles : même si ce roman est bien plus profond qu’il ne peut en avoir l’air au premier abord, on reste dans un roman destiné en premier lieu à des jeunes lecteurs de 9 à 12 ans. Donc ça se crêpe le chignon, ça n’est jamais d’accord, ça s’envoie des noms d’oiseaux à la figure (presque littéralement, sur le coup), ça boude, ça se réconcilie pour recommencer trois heures plus tard … C’est vraiment le petit côté léger de toute cette histoire, leur relation, même si on voit venir la super belle histoire d’amitié à des kilomètres à la ronde. Mais voilà, même si c’est prévisible, j’aime toujours ces duos « mal assortis » et pourtant si complémentaires : c’est souvent bien plus intéressant à suivre que des amis « fusionnels » qui se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Là, chacun est invité à se confronté à la vision de l’autre, ce qui aide le lecteur à en faire de même (surtout qu’il se sentira, de base, plus « proche » de l’un ou de l’autre). Face à toutes les embûches qui se dressent sur leur chemin, ils vont réagir différemment, et c’est souvent en trouvant une voie médiane entre leurs deux positions qu’ils parviennent à s’en sortir. Ils forment une bonne équipe, non pas parce qu’ils pensent pareil, mais justement parce qu’ils finissent par accepter que c’est normal de ne pas toujours penser pareil.
Je pense que je pourrais continuer à vous parler de ce premier opus pendant des heures et des heures ! D’un côté, c’est vraiment un récit d’aventure palpitant, avec beaucoup de rebondissements, le genre de roman qui se dévore d’une traite car il arrive toujours une nouvelle péripétie à nos héros et qu’on a terriblement envie de savoir comment ils vont pouvoir se sortir de ce nouveau mauvais pas … Et de l’autre, c’est aussi un roman qui véhicule pas mal de choses, qui illustre sans les nommer les inégalités sociales et les injustices qui en découlent, qui dénonce également l’indifférence et l’égoïsme des plus « grands » qui ne voient que leurs privilèges à conserver coute que coute (même si cela nécessite de laisser des gens souffrir), sans oublier l’hypocrisie et la jalousie qui gangrènent les relations entre les individus … Vraiment, je suis sous le charme, j’ai très envie de découvrir la suite de la saga, et je vous la conseille à 100 000% !
▸ Nos coeurs disparus de Celeste Ng [BBM]
<image> En un mot : quelconque. C'est vraiment le mot qui me vient à l'esprit : quelconque. Ni mauvais. Ni bon. Ni inintéressant, ni intéressant. Clairement, je n'ai pas été convaincue : contrairement à beaucoup de lecteurs, je n'ai pas trouvé cette dystopie crédible, bien au contraire, je l'ai trouvé très creuse, très superficielle, très artificielle. Toute cette histoire de Crise (ça me fait toujours rire, d'ailleurs, quand les auteurs se servent du mot "crise" avec un grand C comme si cela suffisait à « ancrer » un futur dystopique, comme par magie : comme c'était une Crise avec un grand C, ça a tout fait basculé, pas comme une petite crise avec un petit c, hein !), de PACT, d'enfants arrachés à leur famille, de contrôle permanent et de répression de toute « opposition » ... ça fait vraiment très « cliché » de dystopie, comme si l'autrice voulait être sûre et certaine qu'on allait pas classer son roman en « récit du terroir » par inadvertance !
En ce qui concerne l'histoire, c'est pareil, c'est très creux, beaucoup de longueurs, beaucoup de vides pour ne pas dire grand-chose, au final : OK, Bird est triste car sa môman est partie, OH il trouve un mot de sa môman et CHIC il parvient à la retrouver et WOUAH c'est une rebelle héroïque et MINCE ça se passe pas comme prévu ... Tout ce blabla pour ça ? Je n'ai pas ressenti d'attachement particulier pour ce gosse sans consistance, je n'ai donc ressenti ni crainte ni peine ni joie pour lui : je le suivais car je n’avais pas d'autre choix, parce que c'est lui le héros, mais c'était qu'une marionnette de mots, sans âme, sans vie, un épouvantail affublé d’un titre bien pompeux de « héros ».
Bref, je n'ai pas été transcendée, même si je ne peux pas dire non plus que c'est une déception (car ce n'est pas un livre médiocre, comparé à la déferlante de livres réellement médiocres qui sont édités à la chaine de nos jours) : c'est juste une lecture qui ne m'aura pas fait vivre grand-chose, un peu d'ennui, un peu d'attente, mais elle n'a pas fait vibrer mon petit cœur de lectrice. Tout au plus, on aurait dit une sorte d’interminable introduction à la « vraie » histoire : un peu comme dans « La servante écarlate » (que je n’avais pas aimé du tout, mais dont l’autrice se « revendique » … ce qui explique sans doute pourquoi je n’ai pas aimé, si c’était son modèle), on a le sentiment de n’avoir lu que du vide en attendant que débute l’intrigue. -
#22 02 Février 2025 14:35:19
Dimanche dernier, je vous partageais mes prévisions de lecture pour le mois de février … et aujourd’hui, c’est l’heure de vous partager mon bilan livresque du mois de janvier qui vient de s’achever !
<image>▸ Le Chant du troll de Pierre Bottero et Gilles Francescano [BBM]
<image> En un mot : incroyable. J’ai commencé cet ouvrage en étant confiante et convaincue : il ne faisait aucun doute que j’allais être émerveillée, ébahie, éblouie, époustouflée par ce récit, comme par toutes les autres histoires de Pierre Bottero depuis le tout premier jour. Je m’attendais à un énorme coup de cœur et mon petit cœur (justement) frétillait d’impatience à l’idée de découvrir enfin cette histoire dont j’avais tant entendu parler, en des termes si élogieux.
Disons-le tout net : je n’avais en réalité aucune idée de ce dans quoi je m’aventurais, et je n’étais clairement pas prête. Ce livre n’est pas simplement merveilleux et éblouissant. Il est bouleversant, terriblement bouleversant, atrocement bouleversant. J’en suis toute chamboulée, toute retournée. J’ai du mal à trouver mes mots, et cela d’autant plus que j’ai bien conscience qu’il ne faut pas que j’en dise trop : je pense que c’est parce que je n’avais en réalité aucune idée de ce qui m’attendait dans ce livre, aucune idée précise de ce qu’on trouve dans cette histoire, que je l’ai trouvé aussi puissant. Prévenue, je ne l’aurai assurément pas vécue avec la même intensité, la même surprise, le même étonnement. Je ne m’attendais pas du tout à cela. C’est brillant, assurément, et ça me fait voir le reste de l’univers Gwendalavir d’un tout autre regard (j’ai beaucoup de questions dans ma tête, désormais) … mais c’est vraiment inattendu. Il va me falloir du temps pour digérer cela, pour m’en remettre, et pour remettre un peu d’ordre dans mon esprit de lectrice.
Mais ce qui rend ce récit si fort, si beau, c’est également la plume de Pierre Bottero. Je pense que c’est vraiment l’auteur que j’ai le plus envie d’appeler « le magicien des mots », car c’est lui qui, le premier, m’a véritablement fait prendre conscience de la magie des mots : un auteur aligne des mots, forme des phrases qui, une fois lues par le lecteur, se transforment instantanément en images, en sons, en odeurs, en sensations. En quelque chose de vivant à l’intérieur de l’esprit même du lecteur. Une sorte de télépathie en différé, à travers de simples mots. C’est magique ! C’est magique, tout simplement. Et d’ailleurs … ce livre-ci l’exprime bien (je n’en dis pas plus, promis). Et comme Pierre Bottero savait très bien manier les mots, avec à la fois une grande simplicité et une grande finesse poétique, cela donne toujours quelque chose d’incroyablement puissant. Ça sonne toujours juste, ça coule tout seul. C’est beau. Et il y a dans ce récit cet incroyable mélange entre une tendre poésie et une certaine gravité solennelle : tout est à la fois très doux, très féérique, mais empreint d’une certaine « noirceur », d’une tristesse certaine. J’ai beaucoup aimé ce clair-obscur, ce doux-amer, très délicat, très subtil. Plus que jamais, les mots de Pierre Bottero font parfaitement écho à l’histoire qu’il nous murmure à l’oreille, étrangement, par l’intermédiaire de ce livre …
Un dernier petit point pour évoquer les illustrations. Ce n’est pas mon style de dessin préféré … mais j’ai trouvé qu’elles apportaient énormément au récit. Je pense d’ailleurs que la même histoire, sans les dessins, n’aurait pas la même force, tant ils s’entremêlent, se répondent, s’entrelacent, se soutiennent mutuellement. Se magnifient mutuellement. On ne peut pas lire cet ouvrage comme un simple « roman », sans tenir compte des illustrations, car elles participent pleinement au cheminement de l’histoire. Il y a vraiment une unité, le texte et les dessins forment un tout qu’on ne peut pas séparer, au risque de ternir l’histoire, au risque d’en briser l’intensité … C’est un plaisir pour les yeux comme pour le cœur !
▸ Lightfall, tome 1 : La Dernière Flamme de Tim Probert [BBM]
<image> En un mot : mignonne. Je lis très peu de bande-dessinée : lorsqu’il n’y a pas une « vraie » narration pour m’aider à saisir le pourquoi du comment des actions des personnages, pour m’aider à comprendre ce qui peut se passer dans leur tête pour qu’ils agissent d’une façon ou d’une autre, je suis généralement perdue. Les images ne suffisent pas pour que je comprenne comment et pourquoi on passe d’une situation A à une situation B … Et comme je ne comprends pas, je suis frustrée, et je ne profite pas de ma lecture. Vous vous doutez donc que je ne me serai pas tournée de moi-même vers ce livre … mais une formidable amie (coucou @Lepandarouxquilit, c’est toi) me l’avait offert il y a plusieurs années, et il a été sélectionné pour le book club, je me suis donc dit que c’était le moment de le découvrir enfin !
Et ce fut une très belle surprise. Vraiment, je ne m’attendais pas du tout à aimer autant une bande-dessinée ! Et surtout, je ne m’attendais pas à ce que ce soit les illustrations qui me touchent le plus : généralement, c’est l’histoire qui me plait, et je m’accommode du fait que c’est accompagné de dessins (tout en me disant, en mon fort intérieur, que j’aurai préféré la même histoire en roman). Là, clairement, je suis tombée immédiatement amoureuse des illustrations. L’auteur-illustrateur nous offre un univers visuel admirablement doux : les traits sont tout en rondeur, tout en finesse, tout en délicatesse, à la fois très sobres et très détaillés, et les couleurs sont tout simplement fabuleuses, lumineuses mais douces, chaleureuses et tendres. C’est vraiment un régal pour les yeux, je pense que je pourrais passer des heures à admirer certaines planches, tellement c’est beau !
Et l’histoire n’est pas en reste. Je me suis immédiatement sentie très proche de Béa, notre héroïne … Sans doute parce que nous partageons la même anxiété féroce. Ces mêmes tourbillons de pensées affolantes, cette même sensation d’être submergées par cette angoisse dévorante qui nous enferme dans la noirceur et l’oppression, cette même impression que le monde est rempli d’une multitude de dangers potentiels et qu’il ne faut jamais, surtout JAMAIS baisser sa garde car, alors, ces menaces en profiteront pour débarquer et tout dévaster sur leur passage. J’ai vraiment trouvé que l’anxiété était merveilleusement bien dépeinte dans cet ouvrage, et je pense que cela peut apporter autant à ceux et celles qui souffrent d’anxiété (car on trouve enfin un héros à notre « mesure », qui affronte les mêmes peurs que nous, on se sent forcément moins seuls) et à celles et ceux qui ne connaissent pas vraiment l’anxiété (cela leur permettra de comprendre à quel point c’est envahissant, et surtout à quel point cela ne se contrôle pas, que c’est subi et que ça ne sert donc à rien de dire à un grand anxieux « mais c’est bon, arrête de stresser pour rien »).
Accompagnée de son fidèle compagnon à quatre pattes (ce petit chat est tellement adorable) et de son tout nouvel ami à la philosophie de vie pleine de sérénité et de confiance, notre pauvre mais brave Béa part à la recherche de son papi bien-aimé … Une quête qui peut sembler « anodine », mais qui m’a personnellement bien plus « happée » que certaines quêtes bien plus épiques : j’avais vraiment tellement envie qu’elle retrouve son grand-père, cet homme-cochon qui l’a recueillie, qui a pris soin d’elle, qui l’a entourée de tout son amour, et qu’elle aime tant en retour. Page après page, le désir de les voir réunir est de plus en plus fort, et cela d’autant plus qu’elle affronte tellement de ses peurs, qu’elle surmonte tellement de ses découragements, pour tenter de le retrouver. Béa, c’est une héroïne du quotidien avant d’être une héroïne de fantasy … même s’il y a un aspect magique et épique qui vient se rajouter à cette quête purement « familiale » !
Pour faire simple : j’ai vraiment été très agréablement surprise par ce premier tome, au point d’avoir vraiment très envie de me procurer le second, tout à la fois pour découvrir la suite de cette belle histoire et surtout pour avoir encore plus de belles illustrations à me « mettre sous la dent » quand j’ai besoin d’un petit cocon de douceur et de tendresse ! Je vous le recommande vraiment, c’est un si beau livre !
▸ Em & Nick, tome 1 : Un été pas comme les autres de Elodie Nowodazkij [BBM]
<image> En un mot : court. Trop court, plus précisément : j’ai pour ainsi dire eu le sentiment de lire une sorte de synopsis et non un véritable roman. On sent vraiment que ce livre a été écrit comme une sorte de « bonus » pour accompagner le roman « Une seconde chance », en explorant succinctement ce qui s’est passé durant l’été qui précède. Et comme toutes les choses véritablement importantes et intéressantes sont traitées dans le roman, elles ne sont qu’effleurées ici, très brièvement, très rapidement. Trop rapidement : à partir du moment où l’on décide d’en faire un ouvrage séparé et pas une « nouvelle-bonus » en fin de livre, il faudrait offrir au lecteur une histoire complète, autosuffisante. Or, là … bah c’est assez creux, assez vide, assez fade. L’histoire d’amour ne ressemble pas à grand-chose (c’est à peine commencé que c’est déjà terminé … suite au prochain épisode), et tout ce qu’il y a autour (la quête d’Emilia, les conflits familiaux de Nick …) ne sont en réalité qu’évoquées. Il n’y a pas beaucoup d’émotions, et les personnalités des deux protagonistes sont à peine esquissées. Pour faire simple : j’espérais mieux. Là, c’est mignonnet, mais pas captivant. Ça se lit très vite, car c’est court et rempli de blanc (vu que les chapitres sont brefs), mais c’est le seul point véritablement positif. Pour le reste … ça a le mérite d’être gentillet, même quand on n’est pas trop fan des histoires d’amour.▸ Orgueil et Préjugés de Jane Austen [BBM]
16% → Oh ! Je n’ai lu qu’une cinquantaine de pages, mais quelle bonne surprise, je ne pensais pas que ça allait tant me plaire ! Je trouve qu’il y a quelque chose de presque « succulent » à cette fresque de la société d’alors, avec ses minauderies et ses hypocrisies, il y a cette petite pointe de sarcasme dans la narration que j’aime beaucoup. J’ai hâte de continuer ! -
#23 02 Février 2025 17:30:56
Et hop ! encore une qui a succombé au Chant du Troll :heart: :heart: :heart: tu en parles magnifiquement (et j'ai encore une fois envie de le relire)
J'aime aussi beaucoup ce que tu dis de Lightfall (il faut que j'aille le chercher à la médiathèque pour le lire d'ici le book-club).
Orgueil et Préjugés :pink: un de mes classiques préférés : oui c'est succulent, plein d'ironie et en même temps de tendresse pour les personnages. Et je me marre à chaque lecture tant certaines réparties sont bien tournées. J'espère qu'il continuera à te plaire.
Bonne fin de dimanche et bonne lecture :) -
#24 02 Février 2025 18:03:55
Bonjour Aryia !
Je suis heureuse de lire que tu prennes de nouveau plaisir dans tes lectures et que tu es satisfaite de ton mois de janvier ! Je trouve ton suivi absolument magnifique : l'organisation est top et la mise en page sublime. (Du coup, je m'abonne ! :-) )
Contente aussi que Jane Austen te plaise ! Pour en avoir lus (et surtout dévorés ! ) plusieurs d'elle, c'est toujours un moment très agréable.
Bonnes lectures ! -
#25 02 Février 2025 18:57:49
"Orgueil et Préjugés" est un livre qui me tente depuis longtemps. Bonne lecture. :) -
#26 02 Février 2025 22:35:00
Coucou Aryia, enfin je viens te laisser un petit mot sur ton tout nouveau suivi !
Je suis heureuse de découvrir que tu es entrain de lire Orgueil et Préjugés. De base les classiques ce n'est pas du tout mon truc (merci le collège et à quel ils font en sorte de nous faire détester cela...). Mais j'ai voulu tenter quelques années après, en restant dans mon genre de prédilection ; la romance. Et cela a été une magnifique surprise. J'ai un merveilleux souvenir de ce roman. J'espère que tu vas l'aimer autant que moi voire plus. Je te souhaite une belle lecture. -
#27 09 Février 2025 18:58:03
Une très mauvaise semaine : j’ai été malade du début à la fin, jamais de la même façon, mais le résultat est le même, je n’ai quasiment pas réussi à lire ! J’espère vraiment que ça sera mieux la semaine qui vient, mais vu mon état actuel, je ne suis pas très optimiste … Mais bon, c’est comme ça !
VOS GENTILS PETITS MESSAGES
▸ @Mypianocanta → J’avais beau m’attendre à ce que « Le Chant du Troll » soit un coup de cœur, je ne m’attendais quand même pas à ce qu’il soit aussi fabuleux ! À croire qu’à chaque fois que je découvre (voire relis) un nouveau texte de Bottero, je ne peux m’empêcher de le trouver plus incroyable encore que le précédent (ou la précédente lecture) … Ce sont des coups de cœur exponentiels !
▸ @Magmeeko et Myina → Pour tout avouer, j’avais des a prioris assez négatifs sur Jane Austen, mais maintenant que j’ai lu (et beaucoup aimé) « Orgueil et préjugés », j’ai hâte d’en lire d’autres d’elle !
▸ @Les Faces Litteraires → Ça me fait tellement plaisir de te voir par ici <3 A quand ton propre nouveau suivi, que je me régale à nouveau avec tes « gazettes » ?
J’ai l’impression d’être la seule extraterrestre à avoir pris gout aux classiques grâce au collège et lycée ! Je n’en lis pas autant que je le souhaiterai, mais je n’ai jamais ressenti cette « aversion » vis-à-vis des lectures scolaires, bien au contraire … C’est mon côté bizarre qui ressort !▸ Orgueil et Préjugés de Jane Austen [BBM]
<image> En un mot : délicieux. Il faut bien le dire : j’ai commencé ce roman quelque peu à reculons, en me disant que « c’était bon pour ma culture générale » mais que je n’en attendais pas forcément grand-chose, car figurez-vous que j’avais plein de préjugés sur ce roman, et plus globalement sur Jane Austen … Et finalement, ce fut une très belle lecture ! Alors, je pense qu’elle a été quelque peu gâchée par le fait que je l’ai lu en décousu, vu que certains jours, j’étais bien trop malade pour réussir à lire plus de deux lignes d’affilée, et il est évident que j’aurai encore plus savouré ma lecture si j’avais pu lire « normalement ».
Cela ne m’a toutefois pas empêché de prendre à chaque fois un immense plaisir à retrouver Lizzie et tout son petit monde. J’ai beaucoup aimé découvrir cette drôle de famille : il y a vraiment quelque chose de succulent, pour ne pas dire truculent, dans cette fresque familiale. Plus d’une fois, j’ai gloussé, en particulier face aux répliques bien piquantes du père, face aux hystéries de la mère également, et même parfois face au ridicule des jeunes sœurs écervelées (d’ailleurs, voir un père de famille qualifier aussi naturellement ses filles de « sottes » reste quelque chose d’hilarant, parce qu’il peut se permettre de dire tout haut ce que tout le monde pense bien bas). C’est vraiment ce petit côté « satire sociale » qui m’a le plus plu, j’ai aimé l’humour subtil mais bien senti de la narration, cette façon qu’a l’autrice de mettre en évidence (et de tourner en dérision par la même occasion) les petites subtilités du jeu social, les petites hypocrisies, les ragots, toutes ces petites choses. C’était drôle, on ne peut pas le dire autrement.
J’ai également trouvé tout cela très touchant. Tout d’abord, j’ai été très attendrie par la relation entre Lizzie et Jane : c’est très tendre, la manière dont les deux sœurs se confient l’une à l’autre, se soutiennent, s’encouragent. Elles sont très différentes, mais on sent qu’elles s’aiment profondément, et qu’elles ne désirent que le bonheur de l’autre. J’ai vraiment trouvé cela très émouvant. Et … je n’aurai pas cru dire cela un jour, mais j’ai également apprécié suivre les différentes histoires d’amour qui peuplent ce roman. Alors bien sûr, parfois, c’est un peu niais, un peu longuet, mais clairement, j’ai trouvé ces romancettes bien plus intéressantes que je ne l’imaginais ! Il y a même du rocambolesque, des retournements de situation improbables, des coups de théâtre, et même un peu d’action : on ne s’ennuie pas une seule seconde, avec tout ce petit monde ! Pour tout dire, j’ai même été un peu tristounette à la fin : je n’avais pas forcément envie de les quitter (surtout en si bon chemin) ! -
#28 12 Février 2025 15:46:11
Pas un très bon début de semaine, je suis encore et toujours un peu malade, et en plus j’ai été chez le dentiste pour traiter une première carie hier, et j’ai tellement stressée que je me suis rendue encore plus malade. J’ai mal partout, j’ai froid, je suis fatiguée, j’ai envie de pleurer, bref, c’est pas la grande forme. Mais j’ai lu un livre, et un bon livre même, donc c’est au moins ça !
▸ Vivre, Aimer, Danser... de Elodie Nowodazkij [BBM]
<image> En un mot : émouvant. Par moment, j’ai eu le sentiment de lire un roman de Sarah Dessen : on est vraiment dans le même style, je trouve. Bien sûr, l’histoire d’amour prend suffisamment de place pour qu’on classe ce récit dans les « romances », mais je trouve que ce qui reste le plus important, ce qui m’a d’ailleurs le plus intéressée dans ce roman, ça reste ce côté « récit de vie ». Ce que l’autrice nous invite à suivre, ce n’est pas uniquement l’histoire d’amour entre Natalya et Tonio, c’est aussi, et même surtout, la reconstruction de Natalya, son retour dans la vie après des mois de galère et de désespoir.
J’ai été très touchée par Natalya. En l’espace de quelques minutes, le temps qu’il aura fallu pour que la voiture sorte de la route et s’encastre dans un arbre, la jeune fille a tout perdu. Son père, en tout premier lieu, décédé sur le coup. Sa mère, également, qui a tant et si bien sombrée dans l’alcoolisme qu’elle n’est plus qu’une coquille vide. Et enfin, son avenir : elle qui était à deux doigts d’embrasser enfin une carrière de danseuse professionnelle se retrouve avec les deux genoux fracturés, sans savoir si elle pourra à nouveau chausser des pointes … Elle m’a fait beaucoup de peine, car j’ai trouvé dans sa sensibilité un écho à mes propres fragilités. Je sais ce que ça fait de voir un rêve se briser, s’entrechoquer aux obstacles que la vie s’obstine à dresser entre nos rêves et nous, comme pour nous empêcher d’atteindre un jour le bonheur d’accomplir quelque chose qui nous tient à cœur. Privée de la danse, Natalya se sent comme amputée de tout un pan de son identité profonde : si elle n’est plus ballerine, qu’est-elle, qui est-elle ? Se voir arracher une partie de soi, c’est avoir le sentiment d’être perdue au milieu d’un monde dont on ne fait plus entièrement partie …
Alors bien sûr, l’histoire est construite de telle sorte que c’est la rencontre avec Tonio, le mystérieux Tonio, le charmant Tonio, le musclé Tonio (et ouais, c’est le genre de petit détail qui me fait un peu grincer des dents, mais que voulez-vous, c’est une romancette pour ado !), qui va l’aider à sortir de sa bulle et de son apathie … MAIS l’histoire est suffisamment bien faite pour que l’on voit bien que ce n’est pas seulement cela qui l’aide à s’en sortir réellement et à retrouver gout à la vie. Il y également l’amitié : à la fois celle qui unit Natalya et Becca (d’ailleurs, j’aime beaucoup Becca, au passage) et celle qui unit leurs mamans (même si c’est plus discret, j’ai trouvé que c’était beau, une telle fidélité dans l’amitié). Sans oublier les relations familiales, parfois conflictuelles et douloureuses, mais pourtant indispensable pour la jeune fille.
On reste dans un schéma assez classique pour ce genre de double-histoire (d’amour et de « tranche de vie »), mais c’est très joliment écrit, les personnages sont vraiment très attachants, on se laisse bien vite happer par ce récit plein de profondeur et de délicatesse. Je l’ai dévoré en deux après-midi tant j’ai été captivée car ce très beau roman, vraiment très émouvant, bouleversant par moment, tout en restant léger et mignon. Une très belle lecture ! -
#29 23 Février 2025 17:06:03
La semaine dernière n’avait déjà pas été fameuse, mais celle-ci fut encore pire : j’ai eu un deuxième soin dentaire qui ne s’est clairement pas bien passé. Conséquences : d’horribles douleurs la première nuit, et depuis, une fatigue démesurée, des vertiges, toujours des douleurs (bien que plus légères), une grosse fatigue, des nausées, encore quelques douleurs partout, et surtout de la fatigue (oui, je suis vraiment fatiguée, c’est pour ça qu’elle revient plusieurs fois dans mon énumération de symptômes, cette fichue fatigue). Du coup … j’ai mis un temps fou à lire un roman que, d’ordinaire, j’aurai dévoré en deux jours, si ce n’est en un.
▸ La guerre des clans, cycle 5, tome 2 : Coup de tonnerre de Erin Hunter [BBM]
<image> En un mot : passionnant. Ce qui ne cesse de m’impressionner avec cette saga, c’est que nous avons des romans relativement « courts » (environ 300 pages, certes, mais c’est écrit vraiment gros, avec des marges très confortables) qui sont pourtant particulièrement « denses » … sans qu’ils n’en deviennent indigestes. Il se passe toujours énormément de choses, ce qui fait que nous ne nous ennuyons jamais une seule seconde, mais nous ne sommes pas submergés non plus, et il y a tout de même des moments de calme pour reprendre notre souffle. Ca a beau faire presque vingt ans maintenant, je suis toujours ébahie par ce constat !
Ce que je retiens particulièrement de ce tome, du moins pour cette relecture, c’est la thématique du pouvoir. Comment il est acquis, conservé, et surtout comment il est perçu, vécu, à la fois par ceux qui l’exercent et ceux qui le subissent.
D’un côté, nous avons Ciel Bleu qui, tout en étant intiment convaincu d'agir au mieux pour "les siens", se transforme progressivement en tyran isolationniste et expansionniste : après avoir entrainé ses partisans dans la forêt, il défend farouchement son « territoire », n’hésitant pas à violenter tous les chats qui osent franchir la « frontière » et à bannir tous ceux qui ne sont d’aucune « utilité » pour le groupe, malades, blessés, chatons et vieillards. Traumatisé par la famine qui a couté la vie de sa jeune sœur, il s’enfonce progressivement dans une recherche obsessionnelle et compulsive de la « sécurité » pour ceux qu’ils estiment être « sous sa responsabilité », persuadé qu’il doit être prêt à tous les sacrifices moraux pour assurer leur survie, « coûte que coûte ». Ce qui est assez terrible, c’est que même si on ne peut que réprouver ses manières, on ne peut pas s’empêcher d’avoir de la peine pour lui, car on sent vraiment que c’est la peur, la terreur même, qui dicte sa conduite exécrable. C’est dur de le détester vraiment, malgré tout ce qu’il fait, car on se rend bien compte qu’il n’est pas intrinsèquement mauvais … Mais clairement, il fait froid dans le dos.
Et de l’autre côté, nous avons Gris Poil. Gris Poil le paisible, le pacifiste, qui se retrouve bien malgré lui à la tête de son groupe, et qui se débat comme il le peut avec ses nouvelles responsabilités : lui qui manque clairement de confiance en lui ne se sent pas à la hauteur de cette lourde tâche. Il a toujours au fond de lui cette hantise de prendre la mauvaise décision et de causer la mort de ces chats qui ont confié leur vie entre ses pattes, il toujours au fond de lui cette hantise de ne pas en faire assez, de ne pas donner suffisamment de lui-même. Gris Poil, c’est un chat droit, animé par la bienveillance et la justice, un chat bon, porté par l’abnégation et la douceur. Plus le temps passe, plus je m’attache à lui, c’est vraiment un héros comme je les aime, très fragile, très sensible, mais profondément altruiste, loyal, généreux, respectueux. Un peu idéaliste, naïf, par moment, c’est vrai, mais c’est simplement parce qu’il préfère voir le bon en chacun plutôt que d’imaginer le pire.
Et puis, nous avons des personnages encore secondaires pour le moment, mais qui promettent de rentrer progressivement dans ces jeux de pouvoir … Tonnerre, bien évidemment, le fils biologique de Ciel Bleu et fils adoptif de Gris Poil, qui se retrouve pris entre son désir de faire ses preuves auprès de son géniteur et sa culpabilité de faire de la peine à son oncle qui a pris soin de lui depuis sa naissance. C’est un jeune matou qui promet de devenir très intéressant, car même s’il a tiré de Ciel Bleu une envie certaine de se démarquer des autres, il a hérité de Gris Poil un sens de la justice assez exacerbé : on se demande bien comment il va évoluer ! Et il y a Vent, l’insaisissable : on a envie de lui faire confiance, envie de penser qu’elle essaye juste d’aider en prenant les choses en main car c’est dans sa nature, mais on ne sait jamais si elle n’a pas une idée derrière la tête, si elle n’est pas en train de grignoter progressivement sa part du gâteau, sans en avoir l’air … Pareil, ça donne vraiment envie de voir ce qui va se passer avec elle de ce point de vue !
À côté, il est également beaucoup question de famille. Celles de sang, mais aussi et surtout celles de cœur, celles qu’on se choisit, qu’on se construit. Là aussi, Gris Poil est un exemple de bonté : après avoir pris soin de son tout petit frère, rejeté par Ciel Bleu après sa blessure, après s’être occupé de son neveu Tonnerre comme s’il était son propre fils, le voici qui prend sous son aile la portée de son amie, naturellement, avec un dévouement incroyable. C’est très tendre, très puissant également. J’ai même pleuré à un moment, lorsque ces adorables petits chatons lui ont innocemment déclaré « On n’a jamais eu de papa comme toi. Tu es … comme notre père, pas vrai ? », avec des petits yeux tout pleins d’espoir et d’amour, que c’était mignon ! Il y a des moments plus durs, aussi, plus tragiques, avec cet affreux moment où Tonnerre, béat d’admiration pour Ciel Bleu, blesse sans s’en rendre compte (sans s’en préoccuper) celui qui l’a réellement élevé. J’ai eu envie de lui souffler un bon coup dans les bronches, à cette espèce de pré-ado félin ! Heureusement qu’il se rend compte par lui-même des choses par la suite, namého !
Bref, même si je ne l’ai pas relu dans des conditions optimales, je me suis une fois de plus régalée avec ce tome ! J’ai hâte de me replonger dans le suivant … même si, si mes souvenirs sont exacts, il sera particulièrement déchirant. -
#30 26 Février 2025 18:45:14
J’ai plutôt bien lu ces derniers jours, j’espère que cela annonce un retour à un rythme un peu plus régulier, mais je pense qu’il faut que je me rende à l’évidence : l’époque où la lecture était le centre de toute mon existence est révolue. Non pas que je n’aime plus lire, bien au contraire, cette époque me manque beaucoup, mais je n’arrive plus à lire comme avant : non seulement je n’ai plus la même motivation pour me lancer dans une quelconque activité, mais en plus, ma concentration s’est énormément étiolée et c’est devenu très difficile de lire « tout le temps », car je perds bien plus vite le fil qu’avant …
<image>▸ Steam Sailors, tome 1 : L'Héliotrope de Ellie S. Green [BBM]
En un mot : génial ! Pour tout dire, j’ai tellement aimé ce roman que je ne sais même pas comment en parler, j’ai beaucoup de choses dans ma tête mais ça refuse de former un ensemble cohérent. Pour faire simple : j’ai absolument tout aimé dans ce livre. L’univers, les personnages, l’intrigue, la narration : j’ai vraiment trouvé l’ensemble absolument incroyable.
Pour la première fois depuis bien des années, j’ai replongé dans cette espèce de « transe littéraire », dans cet état un peu entre l’éveil et le rêve : je ne lisais plus, je vivais l’histoire. Retrouver cette sensation perdue depuis si longtemps, c’est un peu comme reprendre son souffle, comme sortir d’un tunnel qui semblait interminable : ça m’a fait un bien fou ! Ces derniers temps, je lisais par habitude, par lassitude presque, dans l’espoir de ressentir à nouveau un jour le vrai plaisir de lire : et là, c’est arrivé, presque comme un « moment de grâce ». C’était fabuleux … j’ai eu le sentiment de retrouver une partie de moi-même, de redevenir moi-même. J’ai eu, d’une certaine manière, le sentiment d’être « à la maison » : j’étais à nouveau dans mon élément, dans un type d’histoire qui me plait depuis toujours, avec des types de personnages qui me plaisent depuis toujours. Sans le savoir, c’était vraiment de cela dont j’avais besoin.
Comme j’ai trop de mal à ordonner mes pensées, je vais vraiment me contenter de conclure en disant que je me suis régalée, de la toute première à la toute dernière phrase, et que je voyais arriver la fin avec une certaine angoisse : je n’ai pas la suite sous la main ! C’est terrible, j’ai tellement envie de continuer l’aventure aux côtés de Prudence et de ses nouveaux amis ! Mon papa vient de me commander la sublime intégrale collector : j’ai désormais terriblement hâte de la recevoir, et je pense que je vais bouleverser mon programme bien huilé pour lire au plus vite la suite de cette saga, car vraiment, elle contient absolument tout ce que j’aime dans la lecture. J’en frémis d’impatience !
<image>▸ In love et autres désastres de Nicola Doherty [BBM]
En un mot : sympa. Première relecture de l’année … et légère déception. J’avais eu un énorme coup de cœur pour ce roman en 2018, mais cette fois-ci, ce fut « seulement » une bonne lecture.
Dans mes souvenirs, l’anxiété de Juno faisait vraiment parfaitement écho à la mienne, et je me retrouvais donc beaucoup en elle ; cette fois-ci, j’ai trouvé que son anxiété était abordée de façon assez superficielle, qu’elle n’était finalement pas si « profonde » que cela car Juno surmonte très facilement ses peurs, alors que ma propre anxiété n’a fait que s’accentuer ces dernières années. Et, ayant perdu cette forte complicité avec l’héroïne, je n’ai pas été aussi happée que la première fois par cette petite histoire d’amour sur fond de vacances au ski. Alors bien sûr, j’ai trouvé l’ensemble très mignon, très doux, mais là aussi, j’ai trouvé que leur romancette était trop survolée, pas assez développée, alors qu’ils forment un duo particulièrement amusant à suivre (une anxieuse et un baroudeur amoureux des sensations fortes). De la même manière, j’aurai bien aimé que l’aspect « familial » de ce récit soit un peu plus approfondi, car j’ai été très intéressée par la manière dont cette famille recomposée s’apprivoise doucement.
En fait, pour faire très simple, je trouve que c’est vraiment une histoire qui avait effectivement le potentiel pour que cela soit à nouveau un énorme coup de cœur, mais que je suis devenue un peu plus exigeante au fil du temps et que j’aurai donc aimé que l’autrice aille un peu plus au fond des choses, pour rendre l’ensemble plus « fort », et donc plus poignant. Malgré tout, j’ai passé un bon moment, et je vais le glisser dans l’étagère « à relire en cas de coup de blues », car c’est une histoire qui met du baume au cœur.
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