[LC] La Fête au bouc - Mario Vargas Llosa (début : 7 février)

 
  • domi_troizarsouilles

    Propriétaire d une PAL boulimique

    Hors ligne

    #41 01 Mars 2025 10:42:00

    Hello!

    Eh bien, on dirait bien qu'on va être deux à poursuivre cette lecture en parallèle, brijou, en espérant toutefois que l'un.e ou l'autre "ancien.ne" vienne commenter nos propres impressions? ;)

    En tout cas, je viens de terminer le chapitre 2, et 

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    comme toi, Labuze, j'ai d'abord été déroutée par le changement radical de narrateur!
    Certes, c'est quelque chose de courant dans les romans (et certainement les polars dont je suis friande!), mais ici, passer d'Urania qui revient sur les terres de son enfance, à un individu détestable qui a réellement existé et qui est mis en scène de façon tout à coup très "intime", c'est vraiment déstabilisant.

    Comme Julie et Maylie en plus, j'ai aussi très vite ressenti le côté mégalo, obsédé du contrôle qu'est (était) Trujillo.
    J'ai aussi  trouvé très bien construite cette façon de "dénoncer" l'essentiel de ce qui a fait cet odieux personnage: outre un penchant naturel pour "sortir du lot", on rappelle quand même clairement qu'il a été formé par les Américains, avant d'être plus ou moins rejeté au nom de la démocratie tout à coup importante (lire ça dans le contexte actuel des États-Unis serait carrément hilarant, si ce n'était pas si dramatique! et potentiellement "dangereux" si Trump met en oeuvre toutes les conneries qu'il clame); on explique comment il jette ses opposants, de plus en plus nombreux, aux requins, son inimitié de plus en plus marquée envers l'Église, etc.
    Pour moi aussi, Maylie, cette mésaventure avec une "gamine", prostituée bas de gamme que lui a amené un quelconque de ses serviteurs, lui aurait apporté une maladie vénérienne qui le fait enrager - et on pense: bien fait pour lui, autant que pauvre gamine!

    Mais donc, je disais que je trouvais ce chapitre très bien construit, car c'est réellement astucieux (et prouve une grande maîtrise littéraire) de relater autant de choses-clé dans le contexte d'un lever - habillage - toilette, avec en plus un langage plus que "fleuri", qui donnent une dimension très réaliste à l'ensemble.
    En revanche, dans le même temps, ce chapitre m'a aussi prodigieusement agacée (bah oui!), car l'auteur y fait le grand étalage de ce qu'il sait, et ce genre d'étalage, ben j'aime pas... Pour un lecteur sud-américain ou caribéen, peut-être est-ce limpide, mais pour nous Européens francophones qui n'avons qu'une vague idée de l'Histoire (politique) de cette partie du monde, c'est ardu. Et comme je ne supporte pas de voir défiler tous ces noms sans comprendre, je me suis arrêtée à peu près à chaque nouveau nom pour aller consulter l'ami Wikipédia: c'est évidemment très instructif, mais en même temps, il y en a tant que je n'ai pas retenu la moitié du tiers de ce que j'ai ainsi appris... et pour ne rien arranger, ce n'est pas ça que j'attends d'un roman! J'ai envie qu'on me raconte une histoire, et je suis ok s'il y a des références à l'un ou l'autre personnage réel, mais un tel condensé, c'est bien un peu décourageant.
    Hum, je ne sais pas si je suis très claire, et je vais poursuivre, on verra bien...

  • brijoudu93

    Lecteur professionnel

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    #42 01 Mars 2025 22:01:54

    bonsoir

    je n'ai jamais rien lu de cet auteur (dont je n'avais jamais entendu parler) et comme Labuze je n'ai même pas lu le synopsis donc je n'ai eu aucun apriori à l'ouverture du livre

    je viens de terminer le chapitre 1

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    comme je ne connais pas du tout l'histoire de St Domingue, je suis un peu perdue et la façon qu'a Uriana de se poser moult questions me donne vraiment envie de poursuivre ma lecture pour découvrir ce qu'elle reproche à ce vieil homme qui "paraît" bien inoffensif ! mais comme je sais (étant comme Domi une immense fan des thrillers) qu'il faut se méfier de l'eau qui dort .....................................)

  • domi_troizarsouilles

    Propriétaire d une PAL boulimique

    Hors ligne

    #43 01 Mars 2025 22:24:11

    Entre-temps j'ai un peu avancé encore, mais décidément j'ai du mal à accrocher à 100%. Peut-être parce que je lis plusieurs livres en même temps, et celui-ci est tellement dense qu'il demande une attention soutenue que j'ai du mal à garder (surtout avec les enfants en congé, et mon mari qui n'arrête pas de causer... pour commenter le foot et les faits divers! :fouet: ).

    Bref, le chapitre 3

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    confirme tout le mal que l'on pouvait penser de Trujillo, à travers le regard de ces quatre jeunes (?) gens qui ont ourdi sa liquidation, après avoir fait partie de sa garde rapprochée, jusque dans l'horreur la plus absolue. Avec ça, le traducteur se décide enfin à donner quelques notes d'explication, qui auraient pourtant été utiles dès le chapitre précédent!
    Je ne suis pas certaine d'avoir bien compris qui est exactement Urania pour el Turco, et comment tout ça se situe dans le temps... Si je lis bien, elle est sa tante, et elle a été mariée?!? mais cela ne ressortait pas du premier chapitre, celui de son retour à Santo Domingo, et dès lors je ne comprends plus trop non plus en quelle année se passe le "présent" de cette histoire! On sait qu'il a été assassiné en 1961, mais c'est le seul repère temporel "sérieux" qu'on ait, et je ne parviens pas à placer les différents chapitres autour de cet événement... Bref, j'espère que cela va s'éclairer, sinon je vais finir par être complètement perdue.



    Quant au chapitre 4,

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    on retrouve enfin (?) Urania dans son "maintenant", celui du chapitre 1 en tout cas m'a-t-il semblé. Elle est enfin décidée à aller voir son père, complètement diminué, incapable de se mouvoir, de se nourrir ou même de parler! Et l'auteur reprend une variante du procédé déjà utilisé avec un autre personnage au chapitre 2: à travers les petits gestes d'un nouveau quotidien entre Urania et son père, à travers tout ce qu'elle lui reproche plus ou moins clairement, il relate une nouvelle page du règle absolu de Trujillo - ici son goût pour les femmes des autres, et particulièrement de ses plus proches, qu'il met ainsi à l'épreuve et humilie sans qu'aucun ne réagisse vraiment. Et pourtant, comme le signale Urania, ils n'étaient pas tous bêtes, certains étaient même des intellectuels: comment ont-ils pu accepter "tout ça"?!?

    Honnêtement, je me le demande aussi... Les années 1930 et suivantes ont été bien sombres pour l'humanité, entre l'élection toute démocratique d'un monstre en Allemagne, et l'éclosion de tant de dictatures en Amérique du Sud, dont un certain nombre soutenues plus ou moins explicitement par les États-Unis. Le monde entier de l'époque, y compris les personnes les mieux formées, avait-il donc perdu la tête?

  • Maylie

    Modératrice

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    #44 02 Mars 2025 10:34:18

    Je viens de lire vos impressions et donc j'en profite pour ajouter quelques commentaires ;)

    @Brijou
    Le nombres de personnages et la densité du roman nous a toutes un peu perdues je crois. :goutte:
    Après, relire tous les spoilers de chacune m'a bien aidé sur la longueur.

    @Domi

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    J'ai bien l'impression qu'Albert Bensoussan est le traducteur attitré de Mario Vargas Llosa, ça devait être super d'assister à une de ses conférences. :)
    Le travail des traducteurs est trop souvent minimisé je trouve, ça joue quand même énormément sur la qualité de lecture et plus la langue est éloignée de la nôtre, plus le travail s'avère ardu.

    Bref, retour au roman. Comme toi, j'ai noté la maitrise pour la construction des chapitres. L'écriture fluide est un régal. :pink:
    J'adore la façon dont cet auteur nourrit son intrigue par différent fils. Ici l'histoire avec "la gamine".
    Je vois ce que tu veux dire par le côté étalage. J'imagine que le public sud-américain ou caribéen le perçoit différemment. En tout cas, on le ressent plus ou moins selon les chapitres.

    Chapitre 3 :
    J'ai un léger doute sur les quatre personnes dans la voiture, mais il me semble que ce chapitre parle d'Amadito (30 ans) et Salvador/El Turco (42 ans) + les deux Antonio. Heureusement, l'auteur désigne notre duo d'Antonio différemment par la suite. :lol:
    Les notes révèlent en quelle année cela se passe un peu plus tard. Je ne sais plus à quel chapitre j'ai retrouvé mes petits, mais oui l'auteur aime entretenir un certain flou.

    Il y a aussi deux Urania : la femme de Salvador et la fille d'Agustin Cabral, celle du 1er arc narratif, celui qui se passe à la fin des années 90.


    Chapitre 4 :
    La main mise de Trujillo apparait comme un lent processus sur plusieurs dizaines d'années, alimenté par les menaces extérieures (Etats-Unis, Haïti, catastrophes naturelles) et comme tu le dis on voit bien que les Etats-Unis tirent une partie des ficelles contre la menace communiste et Cuba a priori.
    C'est peut être ce qui manque au roman, Trujillo me donne l'impression d'avoir exercé une vraie fascination sur ceux qui l'entourent, mais comme on ne voit pas trop ses qualités, c'est difficile de comprendre pourquoi d'où cette impression qu'ils ont perdu l'esprit. Après je dis ça sauf qu'il y a pléthore d'exemples de dirigeants qui montrent qu'on peut être détestable et avoir une tripotée de partisans (pas forcément stupides). O_o

  • Julie27

    Administratrice

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    #45 02 Mars 2025 11:09:26

    Coucou,

    Je reste aussi dans le coin pour voir vos impressions.
    J'espère vraiment que ce livre vous plaira !

    @Maylie : Sur les derniers chapitres :

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    Pour Pupo, j'imagine aussi que ça s'inspire de faits réels (et en même temps, quelle pression pour lui, son comportement peut "se comprendre" - ce qui est dommage aussi, c'est de ne pas avoir prévu de plan B du tout et d'avoir géré tout le reste en catastrophe).

    Pour la description des tortures, je me dis aussi que c'est une volonté de montrer les faits sans filtre, pour casser l'image (positive, parfois) du régime qui perdurait.
    Depuis, j'ai lu aussi plusieurs articles et j'ai l'impression que c'est vraiment bien retranscrit, au niveau des faits.

    Je suis aussi très friande de romans avec une intrigue politique et bien développés, ce qui a joué sur mon avis très positif.



    Je plussoie aussi Brijou pour le côté dense ! Il faut vraiment s'accrocher (surtout au début, je trouve).

    @Domi :

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    Pour Trujillo, j'avais été lire Wikipedia, mais seulement à la toute fin. J'aimais bien l'idée de découvrir cette Histoire via le roman (et de creuser ensuite), mais c'est vrai que ça doit aider pour suivre le fil de lire avant.

    Et c'est génial pour le lien avec le traducteur !
    D'ailleurs, c'est vrai que je ne l'avais pas renoté mais la traduction est vraiment très agréable à lire, donc bravo à lui pour tout le travail derrière.

    Pour le changement de narrateur, c'est vrai que c'est déstabilisant (surtout de suivre Trujillo) mais c'est un parti pris qui m'a semblé très efficace, aussi pour ne pas se lasser et avec un ton très différent.
    Je n'ai pas tant perçu que ça le côté "étalage", par contre (en tout cas pas autant et ça ne m'a pas gênée).

    Pour Urania, le fait de retrouver le prénom m'avait aussi fait tiquer (je me disais "tiens, j'ai raté un truc").

  • domi_troizarsouilles

    Propriétaire d une PAL boulimique

    Hors ligne

    #46 04 Mars 2025 09:54:11

    Bonjour à tous!

    Maylie et Julie, vous me rassurez

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    quand vous rappelez que ce roman est très dense et avec plein de personnages... Moi j'ai été complètement perdue dans le chapitre 4 (ou 3? celui avec les comploteurs dans la voiture), déjà à ce stade-là entre les 4 hommes je ne savais plus qui était qui, mais en plus, la mention d'une Urania m'a fait très fort tiquer.
    Il y aurait donc plus d'une Urania?...
    Elle avait pourtant bien veillé à insister sur la rareté de son nom, en tout début de livre. (Et je confirme que, parmi mes quelques amis sud-américains et collègues espagnols, je n'avais jamais entendu un tel prénom, alors que j'en ai quannd même entendu quelques-uns de bizarre, dans cette langue qui a un côté très "conservateur" - par exemple, j'ai eu une collègue originaire des Canaries et bien espagnole, prénommée Atteneri !)

    Bon, au moins, vous me donnez envie de continuer, car je ne suis pas certaine que j'aurais poursuivi autrement, je ne suis pas trop dans une période à lire des romans denses! - et pour comble, j'ai emprunté un livre à la bibliothèque, donc en plus je suis limitée dans le temps pour le lire, qui a l'air du même acabit, dans un tout autre genre: c'est Le déluge... On verra bien! je n'ai encore lu que 3 chapitres (3% de l'ebook...), mais comme il ne fait "que" 1.000 et quelques pages, je doute de l'avoir fini dans le temps qui me reste, au pire je vais continuer un peu et je l'achèterai si ça me plaît vraiment...
    Mais je m'égare! je le citais parce que, hier dans le métro en revenant du boulot, j'avais attaqué ce Déluge, mais je n'y comprenais tout à coup plus rien. Alors, pour me "détendre", parce que j'avais quand même envie et le temps de lire, je suis revenue à La fête au bouc !! Du coup ça passait beaucoup mieux, je vois que j'arrive quand même à m'accrocher... et même à m'y plaire désormais!



    Entre-temps, j'ai lu le chapitre 5:

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    bizarrement, c'est le 1er chapitre que j'ai vraiment bien "aimé" (toutes proportions gardées hein! j'ai aimé lire ça comme j'aime lire des meurtres horribles dans mes thrillers favoris, si vous voyez ce que je veux dire...). Ce dialogue entre Trujillo et son âme damnée est vraiment révélateur, et j'ai "apprécié" Abbes en tant que personnage apparemment très soumis à Trujillo - ça déborde de "Excellence" à chaque phrase et même plus s'il pouvait! Il m'a semblé horriblement obséquieux, lui qui est arrivé à ce poste par des détours d'influence inacceptables en démocratie (même si je ne vous parlerai pas de certaines promotions que j'ai pu observer dans mon boulot, dans une démocratie européenne au XXIe siècle...), mais il donne aussi le vague sentiment que, dans le fond, il se moque de Trujillo, que c'est lui Abbes qui sert ses propres intérêts en se mettant prétendument au service du monstre, je ne sais pas bien comment le dire...
    Il est glauque, les deux se complètent parfaitement, mais en même temps il me donne l'impression de se la jouer solo dans l'ombre - et c'est vraiment une impression, pour le coup je n'ai pas été vérifier! et je me trompe peut-être complètement, la suite le dira!



    Et en parlant de traduction - @Emmani si tu passes par ici, je te cite ;):

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    Je suis très sensible à ce point, tout simplement parce que c'est ce que j'ai étudié... même si je n'ai finalement jamais travaillé dans ce domaine (et je ne le souhaiterais plus!). Et il est clair que Albert Bensoussan est un grand "monsieur" pour la traduction depuis l'espagnol!
    Et comme vous dites, ils sont aussi trop souvent oubliés, alors qu'ils font un immense travail, quelquefois "cassé" par l'éditeur même (c'est Emmani qui m'avait fait cette remarque dans un challenge un jour, il me semble). D'ailleurs, le nombre de fois que je repère un nouveau titre traduit dans la BBM, et que le traducteur n'apparaît même pas! je ne compte plus le nombre de corrections que j'ai demandées sur le post ad hoc, et chaque fois j'enrage! (façon de parler hein)



    Voilà, comme vous voyez je lis tranquillement chapitre par chapitre, peut-être en lirai-je encore l'un ou l'autre aujourd'hui je suis en télétravail donc plus "libre", mais je n'ai pas du coup je n'ai pas non plus de transports pendant lesquels je n'ai rien d'autre à faire...
  • labuze199

    Correctrice

    En ligne

    #47 05 Mars 2025 09:16:19

    Bonjour,

    J'avais prévu de commenter les quatre derniers chapitres mais je me rends compte que je les ai oubliés, même en lisant vos spoilers, ça ne me revient pas, je me contenterai donc de partager avec vous mon avis final :tim:

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    J'ai trouvé que c'était une lecture très exigeante en terme de concentration notamment. C'est très dense, il y a beaucoup de personnages, je me suis souvent perdue dans la première moitié du livre. Le fait d'alterner les points de vue était intéressant, ça permet d'avoir une vision assez complète de cette période. J'ai apprécié que le livre aille au-delà de l'assassinat, les mois et années qui ont suivis sont également importants, même s'ils ne sont pas vraiment plus reluisants.
    Ma plus grosse déception est qu'Urania et son père n'ont pas existés, ils ont été créés par l'auteur. Je ne comprends pas vraiment ce choix de l'auteur, je termine le livre en ne sachant pas ce qui tient du réel ou de l'imaginaire.

  • domi_troizarsouilles

    Propriétaire d une PAL boulimique

    Hors ligne

    #48 07 Mars 2025 15:37:38

    Hello,

    Entre-temps j'avance tranquillement, j'ai lu deux chapitres de plus.

    Sur le chapitre 6 :

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    Pas grand-chose à dire là-dessus. On retrouve nos quatre hommes dans la voiture, en attente du passage de Trujillo pour l'assassiner. On se rend compte que c'est tout un réseau d'opposants, en partie composé d'anciens proches (fiables ou pas? telle est la question...), qui s'est mis en place dans le plus grand secret. On commence aussi à mieux distinguer ces quatre personnages de la voiture les uns des autres... Et on comprend que les motivations pour se débarrasser de Trujillo ne sont pas forcément politiques, mais parfois très personnelles - même si c'est, forcément, lié à la politique de l'individu!
    Et je suis d'accord avec vous toutes (j'ai été relire vos commentaires sur ce chapitre): en effet la tension monte, et comme je me suis interdit de retourner sur Wikipedia pour l'instant, j'ai même peur que ce soit une tentative ratée et que ces personnages se retrouvent, eux, tués!



    Le chapitre 7 m'inspire un peu plus de réflexion:

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    On retrouve Urania - la seule la vraie! =D - toujours aux côtés de son père plus que défaillant, cette fois pour nous narrer l'histoire de la famille de Trujillo, et en particulier de son fils aîné Ramfis et tous ses excès.
    Cela me laisse un peu perplexe...

    Certes, le personnage est plus qu'odieux, mais comment peut-on être autrement quand on est plus que "pourri gâté" dès la plus tendre enfance?? Général en chef à 6 ans, et passant en revue les troupes, il y a de quoi devenir complètement déséquilibré mentalement! Avec son fric et la protection de son père en plus, ça a tourné au type complètement imbuvable, qui profite de la vie dans ses excès les plus détestables... puisque par ailleurs il n'est jamais freiné, toujours excusé, limite même encouragé.
    En fait, malgré toutes ses exactions, et en particulier envers les femmes, ce Ramfis me fait pitié, d'une certaine façon...

    En revanche, j'ai été dérangée par un certain déterminisme que l'auteur - à travers les mots d'Urania - semble défendre, avec un certain dégoût que l'on comprend, certes!
    Mais est-ce vraiment parce qu'il est le "fils de" Trujillo que Ramfis est aussi imbuvable?
    Est-ce que tous les enfants des anciens criminels nazis le sont devenus eux aussi?
    Est-on obligé de reproduire ce qu'on a connu, et uniquement cela?

    Il y a pourtant des tas d'exemples moins "graves" qui tendent à prouver que ce n'est pas toujours le cas!
    Bon, dans le cas précis du fils d'un dictateur, comment ne pas être autrement? j'entends bien, et je plussoie, que Ramfis aurait difficilement pu devenir autre chose que ce qu'il est devenu!
    Mais on a eu en Belgique par exemple, le fils d'un homme politique socialiste engagé, qui est devenu un pur capitaliste!
    Ou encore, j'ai eu un ami allemand autrefois, un garçon sympathique, sensible et tout et tout, mais qui culpabilisait encore et toujours parce que son grand-père avait été nazi par conviction. Et puis quoi? ça ne fait pas de lui un partisan d'extrême-droite par défaut! (son père, donc le fils du fameux grand-père nazi, est devenu pasteur luthérien... comme quoi...)
    Et sinon, je me suis acheté La fille de Jonathan Becker : curieuse de voir ce que l'auteur fait de la fille d'un terrible tueur en série! (même si, pour le coup, on sera dans la fiction)

  • brijoudu93

    Lecteur professionnel

    Hors ligne

    #49 07 Mars 2025 17:38:25

    je continue (mollement je l'avoue) ma lecture
    sur le chapitre 2

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    voir le point de vue de Trujilo m'a - une fois de plus - déstabilisée puis petit à petit je m'y suis faite et ce personnage plus que détestable ne gagne vraiment pas à être connu - beurk



    chapitre 3

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    effectivement merci pour les notes en bas de pages sinon je pense que je ne continuerai pas ma lecture tant c'est dense - surtout pour quelqu'un qui comme moi ne connait RIEN à la politique de ce pays)
    la politique y est relatée de façon tellement horrible que je m'attends à chaque page tournée à "vivre" quelque chose d'horrible !
    leur tentative va t elle réussir ?



    chapitre 4

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    je sens que je me laisse couler ! trop d'informations ! trop de noms ! trop d'horreurs !
    il faut vraiment que je m'accroche

  • Maylie

    Modératrice

    Hors ligne

    #50 09 Mars 2025 17:31:45

    Coucou,

    Je viens de jeter un coup d'oeil à vos commentaires. :)

    @Domi

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    En effet, il vaut mieux éviter de regarder Wikipédia, comme ça on découvre les évènements au fur et à mesure et il y a plus de suspense. =)
    Je n'avais pas vu le comportement de Ramfis comme quelque chose de déterministe, j'avais plutôt l'impression qu'il souffrait de troubles psychotiques liés à la prise de stupéfiants.

    Après, maintenant que tu le dis c'est sans doute pour montrer une sorte d'hérédité, on voit les autres membres de la famille par la suite et certains sont assez instables aussi. Je ne sais pas si cela repose sur des sources historiques ou non. :chaispas:

    Il y a des exemples inversés dans d'autres des romans de l'auteur (parents aimants et enfants disons "problématiques") donc Mario Vargas Llosa n'a sans doute pas une vision déterministe quoique dans les pathologies héréditaires, il y a des sauts de génération.

    Rien à voir, mais je veux bien ton avis sur Le déluge quand tu l'auras lu, car cette grosse brique m'attire et me fait peur à la fois. :goutte:



    @Brijou

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    Perso, j'avais trouvé hyper intéressant d'avoir le point de vue de Trujillo et on a toutes été d'accord l'individu donne envie de :vomi:
    Rassure-toi, une fois que les trois arcs narratifs sont lancés (Urania - Trujillo - le groupe des "assassins"), cela devient plus facile à suivre.